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15 juillet 2016 5 15 /07 /juillet /2016 18:09

 

 

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La Cornouaille. - Ses limites.

 

 

La Cornouaille, d'après les Cartulaires de Quimper, était partagée en plusieurs pagi minores. Faut-il attribuer aux Bretons l'origine de ces petits districts, qui étaient si nombreux dans le pays de Galles, ou doit-on penser que, circonscrits par des limites naturelles, ils remontaient à une époque antérieure? C'est ce que je ne me permettrai pas de décider; mais voici les limites que je crois pouvoir assigner aux six petits pagi de la Basse-Cornouaille, limites approximatives, bien entendu :

 

 

Basse-Cornouaille

 

 

 

-Le Pou-Kaer ou du Poher

 

 

 

Les historiens de la Bretagne désignent sous le nom de Cornouaille la partie méridionale de l'antique cité des Osismes, occupée, dans la dernière moitié du Ve siècle, par des clans sortis de l'île de Bretagne, et dont les limites, on le verra tout à l'heure, étaient exactement celles de l'évêché de Quimper en 1789 (voir L'émergence de la Cornouaille au cours du Ve siècle. Cependant D. Morice, et, de nos jours, quelques écrivains recommandables, se sont efforcés d'établir, d'après l'abbé Gallet, que la peuplade des Cornavii, établie dans le pays alors appelé Cornouaille, aurait rangé sous ses lois la Bretagne tout entière. Ce système inadmissible a pour fondement quelques lignes empruntées à Raoul Glaber, qui, pourtant, ne songeait guère au petit comté de Cornouaille, en écrivant les quelques lignes où il dit que la pointe de Gaule (Cornu Galliæ), pays stérile, avait Rennes pour capitale. Comment en douter, en effet, lorsque toutes les chartes de la même époque emploient le mot Cornouaille pour désigner, non pas la Bretagne, mais le pays, très-inférieur en étendue et en puissance, auquel on donnait le nom de Cornubia'? Que si du XIe siècle nous remontons jusqu'au IXe, les preuves abondent à l'appui de notre assertion. Et d'abord, dans une charte du Cartulaire de Redon, sous la date de 1021, le fils de Geoffroi Ier, Alain III, est qualifié de dux totius Britanniæ, tandis qu'un autre Alain, surnommé Caignard, porte le titre moins élevé de comte de Cornouaille. Parmi les signataires d'un autre acte du même recueil, sous la date de 851-857, figure un Cornogallensis episcopus, nommé Anaweten, et après lui sont cités, comme témoins, les évêques de Vannes, de Dol, de Saint-Malo. La Cornouaille n'exerçait donc, en ce temps-là, aucune espèce de suprématie politique et religieuse. Encore moins aurait elle pu la posséder, trois siècles auparavant, lorsque Judwal régnait sur la Domnonée et que saint Samson en était comme le métropolitain. Du temps de saint Guénolé et de saint Hervé, la Domnonée et le Léon, on le verra plus loin, étaient l'un et l'autre distincts de la Cornouaille. Or, comment un pays auquel n'étaient assujettis ni le Léon, ni la Domnonée, aurait-il pu commander à toute la Bretagne ? Il est donc certain que, durant une période de cinq cents ans et plus, c'est-à-dire de Gradlon le Grand à Alain III, la Cornouaille n'a point formé, comme l'a prétendu Gallet, un état plus vaste et plus puissant que les principautés voisines : elle était alors bornée, au nord, par la rivière d'Elorn et les montagnes d'Arez, qui la séparaient du Léon; au sud et à l'ouest, par la mer; à l'est, par l'Ellé et par le cours de l'Oust. Ces limites, restées à peu près invariables jusqu'à la révolution française, nous ne les établissons pas arbitrairement; d'anciennes légendes attestent qu'elles remontent très-haut. Gurdestin nous montre en effet le fils de Fracan l'insulaire, saint Guénolé, traversant les pagi domnonéens, et, après avoir longé les confins de la Cornouaille, arrivant à l'île de Thopopegia, non loin de la frontière du Léon. Un autre hagiographe nous fournit un renseignement non moins précieux : saint Hervé, à bout de ressources à Lanhouarneau, où il faisait bâtir un monastère, franchit les montagnes d'Arez et s'en vient réclamer, en Cornouaille, l'assistance des principaux seigneurs du pays ". Or, il ressort évidemment de ce double fait que, au VIe comme au XVIIIe siècle, les montagnes d'Arez séparaient la Cornouaille du Léon. Que si, maintenant, de cette frontière septentrionale on descend vers l'orient, on atteint la forêt de Bourbriac, dont la lisière extrême touchait à la Cornouaille, et non loin de laquelle Déroch, prince de Domnonée, possédait un manoir. Donc, de ce côté encore, l'évêché de Quimper était resserré dans d'étroites limites comme en 1789. Il en était de même dans la partie orientale du diocèse, où, de tout temps, l'Ellé a servi de ligne de démarcation entre les Cornouaillais et leurs voisins les Vénètes. Impossible donc, d'après tout cela, de prendre au sérieux le système de monarchie cornouaillaise inventé par l'abbé Gallet. Il paraît, au surplus, que, dès la première moitié du VIe siècle, la partie septentrionale de la Cornouaille avait été démembrée au profit d'un tyern nommé Conmor, qui faisait de Carhaix sa capitale . Nous aurons à établir ailleurs les limites de l'archidiaconé de Poher; celles du comté de ce nom, vers le sud-ouest du moins, étaient, à la même époque, assez resserrées. Mais, dans la région du nord, le petit souverain du Pou-Kaer réussit un moment à étendre sa domination jusqu'au Pen-ar-bed, s'il est vrai, comme l'assurent la Chronique de Saint-Brieuc et les Actes de saint Gouesnou, que le territoire où ce saint personnage bâtit son ermitage était une concession du tyran (voir Le Comté et la Vicomté de Poher - Le comté de Poher et ses possesseurs par Jean Ogée. La Cornouaille, d'après les Cartulaires de Quimper, était partagée en plusieurs pagi minores. Faut-il attribuer aux Bretons l'origine de ces petits districts, qui étaient si nombreux dans le pays de Galles, ou doit-on penser que, circonscrits par des limites naturelles, ils remontaient à une époque antérieure ? C'est ce que je ne me permettrai pas de décider; mais voici les limites que je crois pouvoir assigner aux six petits pagi de la Basse-Cornouaille, limites approximatives, bien entendu :

 

 

 

 

I. Pagus en Fou.

 

 

 

-Le pagus du Fou, avec lequel se confondait sans doute la vicomté de ce nom, était limité, au nord, par le diocèse de Léon; à l'ouest, par la rade de Brest; à l'est, par l'Elez depuis sa source jusqu'à son confluent avec l'Aune; au sud, par le cours inférieur de cette rivière jusqu'à son embouchure dans la rade de Brest. Le pagus du Fou correspondait,par conséquent, aux cantons actuels de Daoulas et du Faou, qu'il renferme en entier, et aux portions des cantons de Châteauneuf-du-Faou, de Châteaulin et de Pleyben, situées sur la rive droite de l'Aune. Evoqué dans la rubrique étude sur la Domnonée.

 

 

 

 

II. Pagus Porzoed (Porzai).

 

 

 

-Le Porzoed proprement dit, -région couverte de bois, comme son nom l'indique, -était compris entre la baie de Douarnenez et les deux chaînes montagneuses de Loc-Ronan et du Ménez hom. Les anciens habitants du pays appelaient Nemet les vastes futaies qui couvraient en partie ce territoire. Le pagus Porzoed formait sans doute, à l'origine, une circonscription beaucoup plus vaste que le district dont nous venons de parler. Délimité, au nord, par la rade de Brest et la rivière d'Aune, depuis son embouchure jusqu'à la ville actuelle de Châteaulin, le pays boisé s'étendait, selon toute apparence, jusqu'au cap Sizun, en suivant, à l'est et au sud, les limites de Saint-Coulitz, Briec, Landrevarzec et Guengat, qui tracent ses principaux débornements. La presqu'île de Crozon dépendait naturellement du pagus Porzoed

 

 

III. Le pagus Cap-Sizun

 

 

 

 

Le  pagus Cap-Sizun  commençait aux limites méridionales du Porzai, et, doublant la pointe à laquelle il a emprunté son nom, il s'étendait jusqu'au Goayen, ou rivière d'Audierne, qui le séparait du pagas Cap-Caval. Guengat, qui faisait partie de cette circonscription,s'avance, comme on sait, jusqu'aux abords de la ville de Quimper.

 

 

 

IV. Pagus Cap-Caval.

 

 

 

 

-Ce pagus, qui renfermait l'un des faubourgs de la ville épiscopale, avait pour limites: au nord, la rivière du Goayen; à l'ouest et au sud, la mer, jusqu'à l'embouchure de l'Odet; à l'est, le cours de ce fleuve. Le Cap-Caval embrassait donc les cantons actuels de Plogastel-Saint-Germain, Pont-l'Abbé, et, en outre, les paroisses de Mahalon, Plouhinec, Penhars, Plomelin, Pluguffan, circonscrites aujourd'hui dans le canton de Quimper.

 

 

V. Pagus Fouenant.

 

 

 

 

-Fouesnant, dont le territoire commence au sud d'Ergué-Gaberic et d'Ergué-Armel, avait pour limites, à l'ouest, l'Odet, et, au sud, la mer, depuis l'embouchure du fleuve jusqu'au fond de la baie de la Forêt. Là, le cours d'eau qui forme la petite anse de Saint-Laurent servait de borne orientale au pagus.

 

 

 

VI. Pagus Tre-Conc.

 

 

 

 

-Le pays de Conc (Concarneau), où M. le baron Walckenaer a eu l'étrange idée de placer la capitale des Osismes, comprenait, d'après des inductions puisées dans un pouillé du XIVe siècle, la grande paroisse d'Elliant, celles de Kernevel et de Bannalec, et s'étendait, par conséquent, vers le nord, jusqu'à Corayet Scaer. Du côté de l'est, le pagus Tre-Conc s'avançait probablement jusqu'à la rivière d'Aven. Il est parlé, dans un acte du Cartulaire de Quimper, publié par D. Morice, de la villa Cribur (Kaer-Cribur), située dans le Plou de Nevez et dans le pagus de Treguent : « Periou, Benedicti consulis filius.Sancto Chorentino pro anima sua dedit villam unam Kaer-Cribur nomine, in plebe Nevez, in pago Treguent. » Quel était ce territoire de Treguent dont faisait partie la paroisse de Nevez ? Évidemment c'était le pays situé au-delà du Conc de Cornouaille, c'est-à-dire le pagus Tre-Conc-Kernaw. Il est possible que le territoire soumis à la juridiction royale de Quimperlé ait formé primitivement, avec le territoire du ressort de Gourin, un septième pagus qui aurait embrassé toute la région comprise entre les montagnes Noires et la mer. Mais ce n'est là, je m'empresse de le déclarer, qu'une simple hypothèse.

 

 

Haute Cornouaille

 

 

 

I. Pagus Carnoët

 

 

 

 

L'ancienne juridiction de Carnoët, répondant au pagus de ce nom, comprenait les communes de Banalec, Briec, Le Trévoux, Bey, Moëlan, Clohars et Lothéa. Telle est l'origine de la juridiction royale de Quimper.

 

 

 

II-III. Pagi Kemenet Heboé & Kemenet Guegan

 

 

 

 

Kemenet Heboé 

 

 

 

 

Kemenet Guegan

 

 

Kemenet -Héboé, au diocèse de Vannes ; Kemenet-Guégan (scindé du précédent ?). Plusieurs travaux de recherches ont été consacrés à l’histoire de la Bretagne des Xe et XIe siècles et la présente étude a pour objet d’approfondir l’histoire du Léon au cours de la période qui va du deuxième tiers du xe siècle jusqu’à la fin du XIe siècle et qui correspond, pour les institutions civiles, à l’émergence de la société féodale, et, pour l’Eglise, à un début de rénovation des évêchés et monastères, désorganisés par les invasions normandes, suivie par la mise en place la Réforme grégorienne. Cette recherche va élargir le champ d’investigation à l’ensemble de la Bretagne et se baser sur l’étude d’un proto-fief spécifique à la Bretagne, appelé kemenet en breton et commendatio en latin. Le terme kemenet « désignait un fief taillé pour un vassal et confié à sa garde. La configuration du Kemenet-Ili, en Léon, aussi bien que celle du Kemenet de la Cornouaille du sud-ouest n’est pas pour le démentir », selon B. Tanguy qui explique que leur création intervint sans-doute après le retour d’Alain Barbetorte et que l’éponyme du Kemenet-Ily pourrait bien être le vicomte Hily, cité parmi les témoins d’un acte falsifié de donation au profit de l’abbaye de Redon de l’Île-Grande, située au large de Perros-Guirec, par Juhel Bérenger, duc de Bretagne. 

 

 

 

 

IV. Pagus Cantinus

 

 

 

 

Ce pagus, ou pays de Quintin, aurait reçu son nom d'un lieutenant de Maxime Quintinus, s'il faut en croire une tradition vulgaire ce qui est certain, c'est que, longtemps avant l'entrée de Maxime dans les Gaules, ce district était habité par des Romains. Si les monuments mégalithiques sont plus nombreux dans ce coin de terre que dans le reste du département des Côtes-du-Nord, les vestiges de l'occupation romaine y abondent également. Dans le clos du Vieux-Châtel Coz-C'hastel près le bourg, on retrouve les vestiges d'une habitation. Était-elle gauloise ? était-elle gallo-romaine ? Elle était placée sur une hauteur qui dominait la voie de Corseul à Carhaix; elle correspondait avec l'enceinte triangulaire du tertre aux Coulombs, près de la même voie, et une autre enceinte située dans Lanfains, à plus de 12 kilomètres, près du village de Roma.

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