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6 juillet 2016 3 06 /07 /juillet /2016 19:26

 

Une partie du Poutrocoët faisait initialement partie de l'antique Domnonée ainsi que le laisse apparaître cette carte résultant des travaux de M. René Couffon. Parfois les évêques d'Alet s'intitulaient évêques de Porhoët.

 

 

Nous avons dans la précédente page abordé les extraits du Cartulaire de Redon dans lequel apparaissent quelques paroisses sises en Poutrocoët. Guillotin de Corson, dans le Pouillé historique de Rennes donne d'autres informations. Ainsi, à la page consacrée à Comblessac, voici ce que l'on peut lire : « Dès le Ve siècle Comblessac était paroisse. Un roi gallo-romain, nommé Eusèbe, vint de Vannes avec son armée, vers l'an 490, et traita cruellement les habitants, probablement parce qu'ils refusaient de reconnaître sa domination. Il est à remarquer que ce roi campait à Marsac, village limitrophe de Comblessac, près duquel on voit encore les intéressants vestiges d'un camp romaine Mais dès la nuit suivante Eusèbe fut en proie à d'horribles souffrances que ne purent calmer les médecins, et, trois jours après, la princesse Aspasie, fille du roi, fut elle-même tourmentée par le démon. Ainsi frappé par la main de Dieu, Eusèbe, entendant parier de la sainteté de Melaine, évêque de Rennes, qui se trouvait alors à Brain, le fit demander près de lui et lui fit préparer un logement en un lieu nommé Primeville. Saint Melaine accourut avec quelques moines de son monastère, guérit le roi repentant de ses crimes, et délivra Aspasie du démon qui la tourmentait. Pénétrée de reconnaissance, cette princesse demanda à son père qu'il donnât au saint.évoque tout au moins Comblessac, « si non amplius saltem ipsam Camblissiacum B. Melanio condonaret. » Ce qu'Eusèbe accorda volontiers, donnant à saint Melaine cette paroisse tout entière, et l'en investissant au moyen de son anneau. Le bienheureux évêque l'accepta pour ses religieux, et après avoir béni ses bienfaiteurs il se rendit à Rennes. Plus tard, au IXe siècle, il est question de Comblessac dans les Cartulaires de Saint Maur et de Redon; le premier mentionne la vicairie ou paroisse de ce nom, « Camblizaica vicaria, » et le second nous apprend qu'un nommé Anauhaëtton y vendit un champ qu'il possédait au village de Botconac.

 

 

Cette vente se fit à la porte de l'église de Comblessac, le jour de Pâques 819, en présence du doyen Riwocon et des prêtres Wetemnonoc et Conhoiarn. Il est à remarquer qu'à cette époque Comblessac était une paroisse complètement bretonne, ayant un maire ou mactiern nommé Eppo. L'acte de vente susdit fut écrit par un clerc nommé Conwoion, qui était vraisemblablement le futur abbé de Redon, né à Comblessac au commencement du IXe siècle, et fils de Conon, l'un des nobles de cette paroisse... » Le même auteur cite cet acte au sujet de la paroisse de Maure de Bretagne : « Les Cartulaires des abbayes de Redon et de Saint-Maur-sur-Loire renferment plusieurs actes intéressants relatifs à la paroisse de Maure, appelée au IXe siècle Anast, « plebs que dicitur Anast. Dès l'an 832, nous voyons un nommé Jarncolin donner à son filleul Worcomin une partie du domaine de Péron, « totam partem virgade que vocatur Peron sitam in plebe Anast » Ce jeune homme venait de recevoir la tonsure des mains d'un abbé appelé Hodoiarn, à Péron même, dans la maison d'Ethlon, « in domo Ethlon in Peron, » et son père, pour témoigner sa reconnaissance à Jarncolin, lui offrit deux mesures d'hydromel, trente-trois pains et trois moutons. Plus tard, Worcomin, devenu prêtre, donna en 834 cette terre de Péron aux religieux de Redon » Une dizaine d'années plus tard, vers l'an 843, l'abbé Gausbert gouvernait sur les bords de la Loire le monastère de Glanfeuil, appelé plus tard Saint-Maur-sur-Loire, du nom de son fondateur, lorsqu'une troupe de pèlerins vint frapper à la porte de son couvent. C'était Anowareth, seigneur d'Anast, accompagné de Mahoc, Nehe!, Hervé, Wiheloc, Hamme, Aléan et Alain, tous Bretons comme lui. Ces pèlerins obtinrent la permission de passer la nuit en prière près du tombeau du glorieux saint Maur ; là, Anowareth fut favorisé d'une vision merveilleuse qui excita au plus haut point sa dévotion envers le saint abbé pour attirer sur lui la protection de ce dernier, le seigneur breton donna au monastère de Glanfeuil sa terre patrimoniale d'Anast, avec son église paroissiale dédiée à saint Pierre, et les sept chapelles qui en dépendaient il n'excepta de cette importante donation que la chapelle de Mernel.

 

 

Ces terre, église et chapelles furent données en toute propriété par Anowareth aux religieux de Glanfeuil, exemptes de tout devoir envers les seigneurs laïques, et soumises seulement à l'égard de l'évêque d'Aleth a 2 sols de prestation synodale. Anowareth, renonçant ensuite complètement au monde, revêtit l'habit monastique dans le monastère de Glanfeuil. Pour comprendre l'importance de la donation qui précède, il faut noter qu'à cette époque reculée (843) la paroisse d'Anast, limitée par les paroisses de Guipry, Pipriac, Bruc, Carentoir, Comblessac, Guer, Plélan, Baulon et Guignen était beaucoup plus étendùe que n'est la paroisse de Maure, très-vaste encore naguère. Une population bretonne l'habitait, composée d'un chef, qui était Anowareth, de nobles, de prêtres et de colons. Ce mactiern que nous venons de voir embrasser la vie religieuse avait un frère prêtre, nommé Budworeth, qui fit du bien à l'abbaye de Redon. Les autres hommes nobles d'Anast paraissent être, au IXe siècle, Gédéon, Hidric, Gurloen, Gurdiern, Worien, Cunwal, Jonwoion, etc. A côté d'eux on voit des juges appelés boni viri s'assemblant dans le bourg d'Anast, «ante vicum Anastum » » en 832, pour prononcer une sentence, et des prêtres nommés Worcomin, Wetenmonoc, Sulcunnan, Haë!obrit, Arbidoc, Boric, Gundric et Eudon; ce dernier se fit moine à Redon en 867. En 871, des colons d'Anast appelés Vudricon et Worandor furent donnés à l'abbaye de Redon avec leur postérité, en même temps que le domaine de Ran-Roedlon qu'ils habitaient. Mouric, qui fit ce don, le confirma en l'ëgtise d'Anast, « in ecclesia Anast. » Outre le bourg d'Anast et son église, où se tenaient les assemblées du peuple, les chartes du Cartulaire de Redon mentionnent encore avec de grands détails que nous sommes forcés de supprimer les villages de Mernel, de Péron et de Sédéca, et les terres de Ranmillier, Bronboiat et Ranloitan, que donna en partie Eudon aux moines de Saint-Sauveur en 867, dépendant toutes du territoire de Caton, en Anast, « sitas in plebe que dicitur Anast in loco nuncupante Caton »

 

 

 

 

Nous avons évoqué dans un précédent article le campement de Judicaël au bord du Meu à Gaël, mais à y regarder de près l'endroit aujourd'hui, il se se présente sous la forme d'un éperon dominant la rivière, hélas un parking y a été aménagé (voir Le château de Comper au fil du temps). Salomon de Bretagne disposait de son domaine royal non loin de Paimpont, lieu devenu Péhée tout près de Maxens ; et c'est auprès de cet endroit que le souverain breton abrita les religieux de Redon lorsque ceux ci décidèrent de s'enfuir devant la menace des troupes scandinaves. (voir Le Monastère de Saint Sauveur en Maxent).

 

 

Le Guet proche de Plélan le Grand, où l'on observe une motte dite Motte-Salomon, devint alors la résidence de ce souverain après qu'il eut abandonné Péhée.

 

    

 

 

 

Motte-Salomon

 

(éditions Le Flohic)

 

Ledit Salomon (voir Arthur Le Moine de La Borderie : Examen chronologique des chartes du cartulaire de Redon, page 4. Première partie) disposait aussi d'un campement en la paroisse de Campel. Le 29 août 868, Salomon, roi de Bretagne, data une charte de son palais de Campel. Une intéressante série de fortifications antiques existe sur le territoire de Campel ; la lande d'Anast en est littéralement couverte du côté de Bovel.

 

 

Peut-être ces anciens forts ont-ils défendu la demeure royale de Salomon, que semblent rappeler les grands talus portant encore le nom de la Cour du Châtel.

 

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