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29 juillet 2016 5 29 /07 /juillet /2016 17:19
Quelques notes sur Coabicor, alias Coëbicor en Eréac, et sur ses possesseurs

D'après carte postale et à droite le colombier disparu, cliché réalisé par la famille Douard. De gauche à droite les armoiries des possesseurs, à savoir les Maisons Ferrand, Le Berruyer, de Langan, de la Noue, de Lorgeril et de Chappedelaine.

Après avoir admiré dans sa ceinture de futaie le domaine de Coëtbicor, propriété de la famille de la Nouë et les sites pittoresques qui se déroulent des hauteurs voisines… Ainsi s'exprimait J. Bazouge en 1879 lorsqu'il servait de guide au voyageur dans la ville de Dinan et ses environs. Cette terre de Coëtbicor sise en la paroisse de Eréac fut possession des Ferrand, des Langan et des Le Berruyer selon René Kerviler. Mais revenons sur cette vieille terre de Coëtbicor. Un enclos carré de 80 mètres avec large fossé y a été observé par des archéologues. Le vicomte Frotier de la Messelière y a décrit un reste d'enceinte fortifiée, en forme d'écusson, la pointe tournée au sud-est, longue de 80 m, large de 50 m, avec douves de 10 mètres. Un site antique aurait-il été réutilisé au cours du Moyen-Âge. A quelle famille faut-il attribuer pareil aménagement ? Probablement à la toute puissante famille du Chastellier qui outre ses mottes du Châtelier, du Bois-Hamon et de Branxian en la paroisse voisine de Lanrelas, contrôlait ainsi, au cours de la période féodale ces points stratégiques. Eréac résultant du démantèlement de la paroisse primitive de Plumaugat était en ce vieux Pagus de Poudouvre, lequel voisinait alors avec l'antique Poutrocoët dont les paroisses limitrophes, bordaient celles de Eréac : Saint-Launeuc, Mérillac, Langourla…. Sans doute un cadet du Chastelier était-il détenteur de l'endroit. Un certain Petro de Coitbicor, est cité dans une charte de Marmoutiers en date du 9 juillet 1318, s'agissait-il d'un personnage apparenté à la terre d'Eréac. Dans la montre nobiliaire de la paroisse d'Eréac, l'an 1513 est cité noble escuier Guyon Le Berrruyer, seigneur temporel du Margaro et Coë-Bicor, ancienement et de tout temps noble est en pocession d'avoir après ses prédécesseurs, en l'église paroissiale dudit lieu, armoiries et tombeaux, les prières, etc., et a de plus rantes, devoirs et autres seigneuries ; la maison et lieu de Coë-Bicor, où il demeure et la me(tairie) dudit lieu. Item la me(tairie) du Bois-Roullier (voir les villages d'Eréac, page n°1), laquelle fut à noble home Robin Cheville, duquel l'aquist Me Robert Ferrand, sr dudit lieu et de Coëtbicor, idem sur la metairie de la Haye Sebille anciennement noble et exempts.
 

Quelques notes sur Coabicor, alias Coëbicor en Eréac, et sur ses possesseurs

La famille Le Berruyer était originaire de la Province de Touraine. Mre Robert Ferrand, est pour sa part mentionné par Dom Morice. Ainsi, évoquant le comté de Porhouët (ancien Pourtrocoët), ce dernier parle de la Terre de Merdrignac qui est tenue sous le Comté dudit Porhouët et notamment le seigneur et dame de la Val -Jean de Laval fut possesseur de la Hardouinays en 1513 et Maître Robert Ferrand était un des Officiers dudit sieur de Laval. Pol Potier de Courcy nous fournit ces notes au sujet de la famille Ferrand : sr de Coibicor, par. d’Eréac, -du Resto, par. de Reguiny. Réf. et montres de 1426 à 1513, dites par. et par. de Merdrignac, év. de Saint-Malo et Vannes.  « D’azur au sautoir d’argent, accomp. de quatre billeltes de même. »  (Arm. de l’Ars.) Fondu dans Le Berruyer. Mre Robert Ferrent, sieur de Couesbuer, comparu armé à blanc, paige o lanceLedit Ferrand comparaissait vers l'an 1475 sous la bannière de la Hunaudays durant la Montre de l'Evesché de Saint-Malo. C'est d'ailleurs à travers la montre nobiliaire de la paroisse de Broons l'an  1428 qu'est mentionné un certain J. Ferrand. La famille Le Berruyer selon le même auteur (de Courcy)  : sr du Margaro et de la Villebilly, par. de Sévignac -lieu à présent disparu et qui voisinait celui du Bois-Raulet, -du Tertre-Volance et de la Barbottais, par. de Plénée-Jugon, - de la Lande, par. de Plestan, -de Coibicor, par. d’Eréac (voir les villages d'Eréac, page n°6), -du Resto, par. de Réguiny. Anc. ext. réf. 1670, cinq gén, réf. et montres de 1428 à 1536, par. de Plénée et Plestan, év. de Saint-Brieuc et Réguiny, év. de Vannes. « D’azur à trois pots d’argent. »  Devise : ''Meliora sequuntur.  Jean Le Berruyer, épousa vers 1513, Jeanne Hudelor et eut pour héritier Robin époux de Jeanne Gaude. C'est en consultant les pages de Sévignac lors des Réformations entreprises au cours du XVe siècle que l'on obtient davantage de renseignement sur la famille Le Berruyer ; sous la plume des commissaires J. Sevestre et G. Guischart il est mention en 1418 de Jean & Guillemet Le Berruyer cités au Bouguenau -Bougueneuf. 

Quelques notes sur Coabicor, alias Coëbicor en Eréac, et sur ses possesseurs

Fenestrage XVe à Bougueneuf et Manoir du Tertre Volance à Plénée

 

Ainsi, le 20 septembre 1449, les commissaires Jean Gibon, auditeur des Comptes et Pierre Duparc, procureur de Jugon, citent Amice Le Berruyer à la Villebilly, y a un métayer. 1472 : Robin Le Berruyer, par Jean archer en brigandine, Olivier Le Berruyer sieur du Margatz -Margaro (voir aussi le Margaro en Rouillac), celui-ci percevait un revenu de 120 livres était porteur d'une brigandine et comparaissait armé d'une jusarme ; Guillaume Rouxel décédé en 1435, était marié à Perrotte Le Berruyer de la Maison du Margaro. Au cours du mois d'août 1475, Henry de Queblen, auditeur à la Cour des Comptes, assisté de Bertrand Duval, Maître des Requêtes, effectuèrent le relevé des familles nobles pour la paroisse de Sévignac, ils mentionnaient un certain Guillemot Le Berruier à Bougueneau -Bougneuf, mais aussi Olivier Le Berruyer sieur du Margaro en ses manoirs qui sont  nobles et y a metayer à la villebili Lieu Brulé, Jean Le Berruyer noble homme à Bougueneu noble d'ancienneté et y a un metaier ausi bien qu'à sa maison du bourg noble et ancienne et y a un métayer. Instance de Magdelaine de Savoie, dame de Montmorency, du Chastelier et de Branxien contre Louis Le Berruyer, écuyer, sieur de Coibicor, avril 1582. Vers 1569, Jean Le Berruyer fils de Robin épousa Marguerite Volance de Plénée, héritière de la terre du  Tertre Volance et de la Barbottais en Plénée, il eut pour fils François Le Berruyer qui est dit Sieur du Tertre Volance. En 1691, la terre du Tertre Volance était encore aux mains d’un certain Jean Le Berruyer

 

Louis Le Berruyer, écuyer, est donné sieur de Coibicor en avril 1582. Il semblerait que ce soit ledit Louis Le Berruyer qui soit ainsi mentionné dans un acte : " Louys Lebesruyer sieur de Kouesbicor en Eréac et du Margaro en Sévignac né le premier apvril 1578 à Coesbicor ". Sa fille Anne ainsi que nous l'évoquions dans la précédente page consacrée au sujet de Coëbicor et ses possesseurs, transporta le dit domaine en épousant Raphaël de Langan, fils de Olivier de Langan, sieur du Bois Gestin et Louise Piedevache. De leur union naquirent sept enfants dont Jean cité ci-dessous. "Le quinzieme jour de novembre 1612 fut ensepulturé escuier Raphaël de Langan sieur de la paroisse (a)n l'égli(s)se d'eréac au tombeau de coabicor, les sacrements luy administrez par missire Jullien Nogues recteur de ladite églisse". Devenue veuve, Anne Le Berruyer épousa escuier Alain de la Villéon, sieur de la Houssaye, dont elle eut quatre autres enfants titrés de la Villéon. Elle s'éteignit le 8 mai 1637.

 

Quelques notes sur Coabicor, alias Coëbicor en Eréac, et sur ses possesseurs
Quelques notes sur Coabicor, alias Coëbicor en Eréac, et sur ses possesseurs
Quelques notes sur Coabicor, alias Coëbicor en Eréac, et sur ses possesseurs

Armoiries en alliances famille de Langan

Quant à la famille de Langan, elle est connue depuis l'an mil à travers Guillaume de Langan marié avec Tiphaine Boutier. 

 

Voici quelques notes sur ceux qui disposèrent de la terre du Bois-Février. La seigneurie du Bois-Février fut portée en mariage en 1431 par Isabeau Février à Simon de Langan, Ecuyer, Seigneur des Portes, fils de Géoſſroi mort en 1415 & de Jeanne du Perrier-de-Quintin, & petit-fils de Simon de Langan, & de Perronelle, Dame des Barres. Isabeau fut mere d'Etienne de Langan, Ambassadeur du Roi auprès d'Anne de Bretagne, qui, de Julienne du Bouchet-du-Mur, eut Guyon de Langan, Seigneur de Bois-Février, décédé en 1545, père par sa premiere femme Marguerite & Orange-de-la-Feuillée, de Tristan de Langan, Baron de Bois-Février, mort le 10. Mai 1569. Il avoit épousé en 1540. Jeanne de la Ferriere, Dame de Pascoux, qui fut mere de René de Langan, Baron de Bois-Février, Chevalier de l'Ordre du Roi, Gentilhomme ordinaire de la Chambre, Chambellan du Duc d'Anjou en 1571, marié en 1572. à Susanne de la Vove, Dame de la Vove au Perche, de Saint-Agil & de Saint-Vandrille au Maine. Leur fils, Pierre de Langan, Baron de Bois-Février, Gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, Capitaine de cent hommes d'armes, épousa en 1619. Sainte le Fevre des Roufîeres, qui fut mere de César de Langan, Gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, marié en 1640. à Charlotte Constantin de la Feraudiere, dont naquit en 1642. Gabriel de Langan, en faveur duquel la Châtellenie de Langan, les Terres & Seigneuries de la Trumiere, de Breil, de la Chauſfaye & de Bressain, furent unies à la Baronnie de Bois-Février, & érigées en Marquisat sous le nom de Bois-Février, par Lettres de 1674, registrées le 13. Juillet de la même année. Le Marquis de Bois Février laissa de sa premiere femme Claude-HippoIite Visdelou de Bienassís, Pierre-François-Charles, Marquis de Bois-Février, marié le premier janvier 1697. à Marie-Charlotte de Puysaye de Mesvieres, dont sont nés, 1 °.Louis-Charles de Langan, Seigneur de Bois-Février, de la Vove, d’Aulnai, de Monsbrons, &, marié 1  à Louise de Montgommeri ; 2. le 13. Juillet 1735. avec Bonne-Marie-Charlotte de Farci, née le 22. Octobre 1711, fille de René François, Seigneur de Pontarci, Conseiller de Grand-Chambre à Rennes, & d'Anne-Marie Moland. 2°. Pierre-Hercule de Langan, reçu Page du Roi en 1728.; & 3°. une fille. 

 

Quelques notes sur Coabicor, alias Coëbicor en Eréac, et sur ses possesseurs

Grand saupoudroir en argent, aux armes d'alliances de Jean Baptiste de Langan et Jeanne Michelle Larcher du Bois du Loup. seigneur et dame de Coabicor. Rennes 1724 Jean Lacère orphèvre toulousain

Cependant, c'est à un cadet de cette famille qu'il faut rechercher les aïeux du Sieur de Coëtbicor. En effet, Simon de Langan et son épouse Isabeau Février eurent en outre le dénommé Guyon qui fut le détenteur de la terre du Bois-Février mais aussi François dont le petit-fils Raphaël fut détenteur de la terre de Coëbicor et dont il a été mention ainsi que Guy lui même marié à Arthuze Le Berruyer. 

 

La descendance de Raphaël de Langan et de Anne Le Berruyer est évouée dans un article précédent  (voir les villages d'Eréac, page n°6). Ci dessous, acte de mariage, le 19 février 1765 entre Rpse-Emilie de Langan héritière de Coëtbicor et de la Rochette en Langourla (voir histoire de Langourla, page n° 11), fille de Jean-Michel de Langan et de Jeanne-Michelle Larcher et Jules-Félix-César de la Nouë, fils de Toussaint-Marie de la Nouë et de Marie-Magdelaine de Pressac. 

 

Quelques notes sur Coabicor, alias Coëbicor en Eréac, et sur ses possesseurs

La famille de la Noue puise ses origines tant en Bretagne qu'en Anjou, elle comptait parmi ses membres : Vivant et Salomon de la Nouë qui vivaient vers 1088, et furent témoins d'une sentence en faveur de l'abbaye de Saint-Serge d'Angers. La famille de la Noue comptait aussi au sein de sa famille le célèbre François de la Nouë dit Bras de Fer un des proches de Henri IV lors des Guerres de la Ligue.


 

Haut et puissant seigneur messire Toussaint-Marie de la Noue, chevalier, comte de la Noue, seigneur de Bogard, etc., conseiller au parlement de Bretagne, épousa avant 1720 Marie-Madeleine de Preissac ; mais ce mariage ayant été abusivement célébré, il le fut derechef en 1724. Il mourut vers 1744, ayant eu de cette alliance (en bleu les membres de Coëtbidor) :


 

1° Joseph-Sylvain-Toussaint-Marie, IIe du nom, chevalier, comte de Bogard, seigneur de la Noue, la Villenorme, la Ville-Morel (voirHistoire de Broons : le manoir de la Ville Morel  - La Ville-Morel à Broons) etc., conseiller au parlement de Bretagne, né en 1720, épousa en 1745 Françoise-Marcelle Geslin, dame de Coëtcouvran (voir Coëtcouvran à Yvignac - Coëcouvran en Yvignac

 


2° Françoise-Jérôme, né en 1725, vicaire-général et archidiacre de Saint-Brieuc, mort vers 1810 à Moncontour ;

 

3 ° Jules-César-Félix, chevalier, vicomte de la Noue, né en 1729, capitaine aide-major d'infanterie, chevalier de Saint-Louis), marié en 1765 à Rose-Emilie de Langan-Boisfévrier, dame de Coëbicor, dont :

 

a) Augustin-Henri-Gabriel-Rose, né en 1766, admis en 1774, après preuves de noblesse, au Collège Royal de La Flèche,  où il mourut le 30 mai 1775 ;

 

b) Jules-César-Marie, né en 1767, admis en 1775, après preuves de noblesse, au même Collège, marié à N... de Lorgeril, dont:

  

1° Frédéric, mort sans alliance en 1886 ;

 

2° Louis, mort sans alliance en 1886.

 

c) Toussaint, mort au service du Roi dans la marine ;

 

d) François-Louis, né en 1774, admis en 1782, après preuves de noblesse, à l'Ecole Royale Militaire ;

 

e) Pélagie-Antoinette-Louise, née en 1772, admise en 1782, après preuves de noblesse, dans la Maison Royale de Saint-Cyr ;


 

4° Thérèse-Rose-Sainte, née en 1733 sans alliance en 1776 ;

 

 

5° Toussaint, né en 1735, mort jeune;

 

 

6° Louise-Françoise-Anne,née en 1737, élevée à la Maison Royale de l'Enfant Jésus, vivante en 1768. 

 

Quelques notes sur Coabicor, alias Coëbicor en Eréac, et sur ses possesseurs
Quelques notes sur Coabicor, alias Coëbicor en Eréac, et sur ses possesseurs

Deux pièces sculptées provenant du vieux château de Coabicor, un linteau sculpté et la base d'une colonne.

Edouard de Chappedelaine, époux de Marie de Lorgeril fit l'acquisition du domaine de Coabicor à la fin du XIXe siècle (voir la Béchardière à Sévignac). La partie haute situé au fond de la Cour fut achevée au début du XXe siècle. La partie basse, la plus ancienne remonte à la moitié du XVIIIe siècle. La terre de Coabicor fut revendue à une famille d'Eréac au début du XXe siècle

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