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20 août 2016 6 20 /08 /août /2016 09:46

 

 

 

...La paroisse de Saint-Germain apparaît en 1330 dans les Pouillés de la Province de Tours publiés par Longnon en 1903 à l'imprimerie Nationale (voir La chapelle Saint-Germain-de-Matignon). Elle figure à cette date comme taxée à 20 sols dans un compte de l'archidiaconé de Penthièvre. Au XVIIIème siècle et peut-être auparavant, son rectorat, était à l'alternative, autrement dit la nomination du recteur, appartenait soit au pape, soit à l'évêque, chacun dans leurs mois, mais les nominations, qui en principe appartenaient au pape, étaient mises au concours depuis 1741. D'après H. Sée et A. Lesort, au T. IIIème des Cahiers de doléances de la Sénéchaussée de Rennes pour les Etats Généraux de 1789, édités en 1911, p. 634, le recteur de Saint-Germain payait en 1783 seize livres de décimes. Cependant il était seulement à portion congrue, affirmait le recteur Nicolas dans sa déclaration précitée du 19 juin 1706 [Note : La déclaration du 30 janvier 1680 avait fixé la portion congrue pour les recteurs à 300 livres, plus les dîmes dites novales. L'édit de mai 1768 éleva la dite portion à 500 livres. Enfin un édit du mois de septembre 1786 la porta à 700 livres, mais le Parlement de Bretagne se refusait à enregistrer cette ordonnance, à laquelle il ne se résigna que le 2 mars 1789 (M. Marion : Dictionnaire des Institutions de la France aux XVIIème et XVIIIème siècles. Paris, 1923 p. 446)]. Le 21 décembre 1790, M. Ernault, dont nous avons donné le curriculum vitae, évaluait ses ressources annuelles à 668 livres, y compris le revenu d'une pièce de terre sise en Ruca, louée 18 livres (Note : Cette terre appelée les Champs-Hugiaux fut vendue à François Bellebon le 11 février 1809] et 21 livres que lui rapportait la dîme des agneaux. A cette somme, il fallait ajouter 120 livres dues par le chapitre de la cathédrale de Saint-Brieuc (Note : Mais le recteur Ernault, du total de sa portion congrue, estimait avoir 231 livres à déduire, qu'il dénombrait comme suit : Coureur de dîmes : 38 livres 10 sols. - Charrois : 36 livres. -Nourriture des ouvriers : 30 livres. -Réfection de l'aire à battre : 6 livres.-Battage et nettoyage du grain : 22 livres. -Boisson pour ses ouvriers : une barrique de cidre : 45 livres. - Autres frais pour le lin et la laine : 55 livres 5 sols. -Mais nous croyons que le chiffre des frais en question est notablement exagéré]. En réalité, le rectorat de Saint-Germain n'enrichissait pas son prêtre et certaines des chapellenies de la collégiale étaient d'un revenu plus fructueux avec en moins les responsabilités paroissiales. Saint-Germain, comme la plupart des églises autrefois, possédait des fondations, mais celles-ci elles aussi étaient plutôt modestes. L'une d'elles rapportait 5 boisseaux de blé, mais en retour on devait célébrer une messe tous les quinze jours aux intentions de Jean Girard, son fondateur, dans la chapelle Saint-Jean de l'Hôpital de Saint-Germain. Ce nom évoque le souvenir des Hospitaliers de Saint-Jean qui furent autrefois largement possessionnés dans cette contrée, soit en même temps, soit comme héritiers des Templiers de Montbran en Pléboulle. Une charte de 1160 leur attribue alors l'aumônerie de la Croix-Huis, laquelle en 1643 constituait un membre du temple de Carentoir et étendait encore à cette époque ses biens en Saint-Germain, Saint-Cast, Pléboulle, Pléhérel, Hénanbihen et Erquy. Aujourd'hui rien ne subsiste plus depuis longtemps de la Chapelle Saint-Jean. Seule une vieille croix, près de laquelle, selon la tradition, les Hospitaliers rendaient la justice rappelle maintenant en ces lieux le souvenir lointain des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem [Note : Cf. G. de Corson : Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean en Bretagne, in-8, Nantes, 1902, p. 97 et sq. Cet auteur ne paraît pas avoir connu l'existence de la chapelle Saint-Jean]. Sept boisseaux de froment avaient été légués par Perronnelle de la Houssaie pour la célébration d'une messe hebdomadaire. Jacqueline Noël, plus généreuse, avait légué pour cette même fin jusqu'à 10 boisseaux de froment. Pierre de Saint-Méloir, dans le même but, avait donné 12 livres à verser annuellement sur le revenu de certaines terres. Enfin, Gilles Fournel, sieur de Launay, avait fondé une messe chaque vendredi moyennant 26 livres annuelles. Naturellement les réformateurs de 1789 n'hésitèrent pas à faire table rase des intentions des donateurs et confisquèrent leurs fondations ainsi que sept pièces de terre sur lesquelles elles étaient assises. Indépendamment de la chapelle de l'Hôpital Saint-Jean, quelques chapelles domestiques existaient à Saint-Germain-Matignon avant 1789. C'est ainsi que, le 3 décembre 1715, messire Louis du Breil de Pontbriand, seigneur de la Brousse en Saint-Pôtan et de la Chesnaie-Taniot, avait fondé de 50 livres de rentes la chapelle qu'il avait fait construire près de ce dernier manoir. Le sieur des Villes-Salou avait également, vers cette même époque, fondé de 60 livres de rentes, la chapelle qu'il venait de faire bâtir près la gentilhommière de ce nom. Mentionnons aussi la chapelle Saint-Marc, dont nous avons déjà dit un mot. Située à environ 400 toises de la maison de la Ville-Nizan, elle était desservie par un chapelain payé par le propriétaire de ce manoir. Elle avait été fondée vers 1635 par Jean de Lesquen et Jeanne de Gouyon, son épouse, qui y assurèrent une messe chaque vendredi. En 1790, elle appartenait à Eulalie-Marie-Reine de la Goublaye, épouse de Jean-Joseph de Chateaubriand. Les municipaux de Saint-Germain-Matignon en firent enlever la cloche et patte-ficher les portes en juillet 1791 parce qu'elle était desservie par un prêtre insermenté (le chanoine Lécuyer), et parce que les fidèles s'y rendaient en grand nombre pour assister à une « bonne messe ». Signalons enfin une chapelle, ou peut-être plutôt une chapellenie, dite des Salines, qui se desservait dans l'église paroissiale de Saint-Germain, au moins en 1789. Jeanne de Gouyon, dame de la Garenne, l'avait fondée dès 1er mai 1650 d'une messe chaque lundi et mercredi et Pierre de la Chapelle, le 16 mai 1692, y avait ajouté une messe basse chaque mardi. (Extrait des notes laissées par l'abbé Auguste Lemasson, notes publiées par la Société d'Emulation des Côtes-du-Nord en 1938)

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