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21 mars 2019 4 21 /03 /mars /2019 19:27
Quelques notes sur le passé de Caulnes

Plusieurs haches ont été recueillies dans cette commune, notamment une petite et une moyenne en jadéite, une grande et une petite en fibrolite, et trois grandes, quatre moyennes et deux petites en diorite, une en trémolite (Collection Robinot de Saint-Cyr). Nombreux coins en bronze avec anneau et douille carrée trouvés en 1876 et en janvier 1878 ; la dernière trouvaille se compose de 46 coins ayant environ 12 centimètres de longueur. M. Micault.

Quelques notes sur le passé de Caulnes
Quelques notes sur le passé de Caulnes

Stèle gauloise visible en la ville de Caulnes

Quelques notes sur le passé de Caulnes
Quelques notes sur le passé de Caulnes

Dans le courant de l'année dernière (1863) les journaux du département avaient signalé la découverte, par suite du nivellement de la station de Caulnes (chemin de fer de Rennes à Brest), de quelques débris de constructions remontant à l'époque gallo-romaine, bien reconnaissables, en efet, par les briques et le ciment avec lesquels elles avaient été édifiées en grande partie. Persuadés que ces constructions devaient se prolonger sous les champs qui bordent au nord l'emplacement de la station, M. le Maire de Caulnes et son frère, M. le docteur Barbé-Guillard, prirent immédiatement des mesures pour rechercher quelle pouvait etre leur importance et organisèrent une souscription dont le montant leur permit de vaincre tout d'abord les résistances assez vives des propriétaires des terrains qu'on voulait sonder. On se mit ensuite à l'oeuvre sous la direction de M.Bourbier, conducteur des travaux du chemin de fer, lequel fournit pour cette opération tous les outils nécessaires. Au bout de quelques jours on avait remué déjà beaucoup de terres: malheureusement les fonds vinrent à manquer, et il fallut attendre pour recommencer les travaux  que les honorables promoteurs des fouilles eussent réuni mais avec plus de difficultés que la première fois, de nouvelles sommes qui ont été épuisées dans le courant de cette année. A cette deuxième souscription prirent part la Commission de la topographie des Gaules, M. le préfet des Côtes du Nord, etc. Il serait bien difficile de donner une description bien précise de l'ensemble des découvertes de Caulnes. Mais un plan (ci--dessous) très détaillé, levé par M. Bourbier, -et dont nous donnons ici une réduction,- fait comprendre d'un seul coup d'oeil quelle disposition affectent les substructions. On remarque tout d'abord, une série d'appartements séparés à l'angle droit par des murs variant de quarante-deux à soixante mètres carrés (trois mètres cinquante centimètres à quatre mètres de côté); toutes sont pourvues d'un hypocauste construit dans le même système; l'une, celle qui se trouve le plus à l'ouest et qui est la mieux conservée, laisse voir le praefurnium de son hypocauste dont la bouche donnait sur une petite cour. Au delà de ces appartements existent plusieurs murailles rectilignes et parallèles dont les deux principales dorment, non loin de cette dernière chambre, deux hémicycles à peu près semblables. Dans l'intérieur de l'hémicycle le plus éloigné se montre un appartement carré comme les autres, ayant trois mètres vingt-cinq centimètres de côté; il semble isolé de toute autre construction et n'a pas d'hypocauste. Il est le seul des appartements qui laisse voir le lieu de la porte d'entrée. A vingt mètres à l'est de ce premier groupe, on  a mis à jour une série d'autres substructions parmi lesquelles on remarque une pièce dont les murs extérieurs sont construits carrément, mais dont les parois intérieurs affectent une forme demi-circulaire; il est également muni d'un hypocauste qu'alimentent deux bouches ou ouvertures. Toutes ces murailles sont construites en appareil irrégulier; elles sont enduites à l'intérieur d'un ciment très-solide, de couleur tantôt blanche (albarium opus), tantôt rosée à cause de la brique pilée qui entrait dans sa composition. Plusieurs semblent avoir été revêtues, du moins à leur base, soit de lames de marbre, soit de feuilles de schiste mâclifère, trouvées en grand nombre, pour préserver de l'humidité les parties basses des appartements. Quant aux murs ils sont rasés presque partout au niveau des planchers ou plutôt des aires de béton soutenues par les hypocaustes; leur appareil est peu soigné, ce qui tient peut être de la rareté des pierres à bâtir, dans ce pays. Dès ce premier moment on ne manqua pas de s'écrier, en voyant ces hypocaustes si régulièrement placés sous chaque chambre que les substructions découvertes appartenaient à des bains antiques. Tous ces hypocaustes sont formés de petits piliers disposés en quinconce de quarante cinq centimètres de hauteur sur vingt cinq de côté, construits avec des briques carrées posées à plat; ces briques s'élargissant dans la partie supérieure de manière à faire chapiteau; la plate forme, supportée par les petits piliers, est en béton ou mastic extrêmement dur de vingt cinq centimètres d'épaisseur. Cette plate forme était couverte, dans l'intérieur des appartements, de tuiles de différentes formes arrangées de manière à produire une espèce dessin.Malgré ma déférence pour plusieurs de ceux qui ont exprimé cette opinion, je dois déclarer que je ne puis la partager. J'admets volontiers que chaque villa gallo-romaine, et surtout une agglomération de l'importance de celle ci dut avoir ses lavacra; mais il est impossible, à la simple inspection des ruines de Caulnes, d'affirmer qu'elles ont plutôt appartenu à des bains qu'à tout autre établissement. L'état des lieux ne présente, en effet, aucune des dispositions recommandées par Vitruve pour des établissements de ce genre; aucun des aménagements qu'offrent les peintures antiques représentant des baleneae, et  parmi les innombrables fragments recueillis dans ces ruines, il n'en n'est aucun qu'on puisse attribuer, soit à des vasarias dont l'office était de contenir l'eau chaude ou l'eau froide, soit à un labrum ou baignoire, soit même à quelque réservoir en brique ou béton destiné quelquefois à remplacer la chaudière. Que signifient donc ces hypocaustes, dira-t-on peut être ? Ils signifient simplement que les colons qui, vinrent à la suite de la conquête romaine, s'établir dans notre froide et pluvieuse péninsule, étaient naturellement frileux et s'étaient précautionnés pour tenir leurs habitations aussi chaudes que possible, en les pourvoyant de calorifères dont le but s'explique très-bien quand on examine les hypocaustes de Caulnes, de même que les nombreuses substructions découvertes dans le Morbihan, lesquelles sont toutes pourvues de ce système de chauffage. On admettra difficilement qu'il fût possible, quelques combustible qu'on employât alors, de chauffer -à travers des parquets en béton de vingt-cinq centimètres à vingt-huit centimètres d'épaisseur, et dans une série de chambres dont la moins étendue avait douze mètres carrés, -de l'eau ou même de l'air au degré usité dans les établissements de bains. Je demande pardon de cette discussion qui paraîtra peut-être un peu oiseuse à quelque lecteurs, mais dont le principal motif est de répondre à tous ceux qui ne voient que des bains romains dans toutes les découvertes de la nature de celle ci. Pourtant je ne suis pas éloigné de reconnaître dans l'appartement semi-circulaire une disposition qui rappelle le laconicum, sorte d'alcôve en forme de niche ou étuve dans laquelle on excitait la transpiration; l'hypocauste placé sous cette petite pièce paraît avoir alimenté par deux bouches, peut être pour donner plus d'énergie au calorifère. Il est temps de dire un mot aux nombreux débris que l'active surveillance de M. Bourbier a pu distinguer dans la,masse très-considérable des terres remuées. Parmi les monnaies, il faut distinguer un grand bronze de Valentinien le Pieux, un grand bronze de Faustine mère, sa femme, un petit bronze de Claude II, dit le Gothique, et plusieurs autres pièces trop frustes pour être examinées. ANTONINVS. AVG. PIVS. P.P.TR. P. COS. III. Tête laurée, à droite. Revers. FELITAS. AVG. = S.C. La Félicité debout, tenant un caducée et une corne d"abondance DIVA. AVG FAVSTINA. Revers. CONCORDIAE. L'empereur et Faustine debout sur une catrade et se donnant la main; plus bas, deux petites figures et un autel.

Quelques notes sur le passé de Caulnes

Les tessons de poteries n'indiquent en général qu'un art en décadence, à l'exception de quelques goulots de petits amphores en terre fine, de fragments de porteries en terre rouge et vernie, portant des dessins en relief; tout le reste est composé avec de la terre commune, d'une couleur grise plus pu moins foncée; sur aucun de ces débris je n'ai trouvé de nom d'ouvrier. On a pu rassembler quelques morceaux de statuettes en terre blanche; l'une d'elles, de douze centimètres de hauteur, représente un cheval monté par un homme à demi-nu; -plusieurs objets en bronze dont il est impossible de fixer la destination, sauf une plaque d'agrafe ou de fibule assez reconnaissable, -deux épingles à cheveux en ivoire et beaucoup de fragments de verre blanc, mais terni par un long séjour dans la terre. Les débrits de feuilles ou lames de schiste sculpté sont nombreuses. Sur les unes on a représenté des palmettes, sur les autres des rinceaux; l'une d'elles offre le torse d'un homme nu assez grossièrement exécuté. Quant aux briques et aux tuiles à rebords, elles sont innombrables, il y en a de toute forme et de toute dimension; plusieurs sont marqués de losanges faites avec un style, d'autres portent des signes diversement tracés avec les doigts avant la cuisson. Ce sont sans doute des marques de fabrique. Tous ces objets et beaucoup d'autres dont le souvenir m'échappe ont été recueillis avec soin par M. le Maire de Caulnes, puis déposés dans des vitrines préparées à cette intention et placées à demeure dans la salle du conseil municipal de cette commune. Il est impossible, quand on parcourt le pays voisin de Caulnes, de na pas reconnaître que les substructions dont on vient de parler, appartiennent, non pas à une villa comme on l'avait cru d'abord, mais à un groupe d'habitations qui couvrirent plus d'un hectare; à une de ces mansiones ou lieux de repos situés de distance à autre le long des voies romaines et qui servaient aussi bien d'étapes aux troupes en mouvement que de logements aux simples voyageurs. Celle ci est située sur le bord de la voie qui se rendait d'Alet (Saint Servan) à Condivincum (Nantes), en passant par Pleudihen, près de la Motte Pilandelle à Léhon, où elle était coupée à angle droit par la voie de Rennes à Corseul; puis à Saint Carné, Trévron, Caulnes, Saint Joüan (le Pont-Rimbert), Saint Méen et Rieux, l'antique Duretie * (note de la rédaction : cette identification est très contestable) de la table de Peutinger. Depuis un temps immémorial cette voie est connue sous le nom de Chemin-Corseul. Les champs explorés ayant dû être remis à leurs propriétaires le 1er octobre dernier pour être rendus à l'agriculture, toutes les substructions mises à jour ont été recouvertes avec la terre qu'on avait enlevée; on n'en peut plus voir que les parties qui se trouvent dans la gare du chemin de fer. Non loin de Caulnes on trouve encore des substructions assez étendues au Chénay Langonan * et à quelques distances de là au Clos-Long dans la commune de Guitté. J'ai pu constater dans le courant du mois de juin denier, au levant du beau tumulus de la Motte-Pilandelle, des substructions gallo-romaines dans lesquelles j'ai recueilli des briques de diverses formes, des coquillages, des ossements d'animaux, etc.  Précisémenten ce lieu du Chenay Langourou, dans le champ de la Coudre, V. Barbé-Guillard dit qu'on a dégagé en 1858, une fosse assez spacieuse dont les parois étaient constituées de tuiles. Il précise qu'il s'agissait d'un four de forme circulaire.  

En 2017, au bois de la Haie, à Caulnes, une équipe d’archéologues a fouillé un itinéraire qui pourrait remonter à la protohistoire (voir Le chemin d'Ahaut Corseul-Rieux, page n° 1). Les datations radiocarbone permettront d’apporter des précisions. Une fouille archéologique préventive, menée par l’Institut national des recherches archéologiques préventives (Inrap) a eu lieu sur l’emprise de la future déviation du bourg de Caulnes. Le service régional d’archéologie de Bretagne a alors prescrit une fouille. 50 m de chemin bien conservés Gilles Leroux, archéologue responsable du chantier, a travaillé sur le site du 11 septembre au 20 octobre, avec une équipe de quatre archéologues. Dans un premier temps, la section a été défrichée. Et le bois qui la recouvrait, abattu. « L’équipe de fouilles a jeté son dévolu sur une zone de 50 m de long qui semblait le mieux conservée », précise Gilles Leroux. Dans un second temps, les archéologues ont procédé au nettoyage fin de la zone. « On a révélé le dernier état de fonctionnement du chemin. Sur une emprise de 20 m de large, on distingue la présence de deux talus extérieurs, de deux fossés placés sur les côtés intérieurs qui délimitaient une bande de roulement de 8 m de large. » Les fouilles ont permis de mieux connaître l’histoire du chemin. « On s’est aperçu qu’avant ce terrassement, probablement de la période antique, l’itinéraire était déjà utilisé au cours de la protohistoire. C’était matérialisé par des fossés de limite d’emprise, des ornières et des niveaux gravillonnés. » Utilisé il y a un siècle. Les archéologues ont trouvé uniquement un objet de harnachement, au niveau de la voie antique. Ce n’est pas assez pour dater précisément le site. « Les datations des différentes utilisations de l’itinéraire se baseront sur des analyses radiocarbone des charbons de bois découverts dans d’anciens niveaux de circulation. » Ce qui est sûr, c’est que l’itinéraire est très ancien. « La structure de la chaussée peut reposer sur une fondation de blocs de grès ou de galets calibrés de la grosseur d’un poing. Le dernier état, peut-être mis en place au Moyen-Âge, s’est limité à l’aménagement d’une moitié de la bande de roulement maintenu par de gros blocs latéraux. » Extrait de la publication Ouest France

Lieux de Caulnes en rapport avec la période antique : Bois de la Haye, Le Grand Buisson, La Vieux-Ville, Le Pont du Chatel, 

Erwan Vallerie voit en le nom de Caulnes un fundus dédicacé à un obscur Calinius

Quelques notes sur le passé de Caulnes

On ignore si Caulnes fut une paroisse primitive bretonne dès l'origine, ou si elle faisait partie de celle d'Yvignac, sa voisine. Jean Gourbil nous donne la Croix de Pierre comme remontant au Haut Moyen Âge. Aménagée sur un talus, elle se présente sous la forme d'un monolithe plat, patté, au sommet mutilé, avec perles en relief et dessins géométriques.

Quelques notes sur le passé de Caulnes

Lieux sans nul doute liés à la présence bretonne sur Caulnes : Coaquipel, Querien, Fremeur, Langanou, La Margat, la Ville es Bray, Le Hirel, Launay Coafel, Le Menhil, Le Pont du Chatel, Le Chenaye Langouron, Bourien.

Quelques notes sur le passé de Caulnes

La période féodale fut aussi ici l'occasion de mettre en place des éléments défensifs. Le lieu dit Motte-Richard  témoigne de cette épopée, mais aussi les mottes en bordure de la Rance, Placis des Ajoncs, Motte de la Rance. M. Lemarié dans son ouvrage consacré à Caulnes, évoque ce tunnel, mis à jour par suite de l'effondrement du sol, et qui devait aboutir à un fortin carré, lequel comportait  un fossé-douve, alimenté en eau par une déviation de la Rance, puis un fort en haut talus, couronné lui même d'une palissade. D'autres lieux évoquent également une défense :  La Barre, Le   Le Chatelet, La Plesse....

Quelques notes sur le passé de Caulnes
Quelques notes sur le passé de Caulnes

L'an 1209, Guillaume, abbé de Beaulieu (voir abbaye de Beaulieu en Languédias), approuva un règlement fait entre Pierre Giraud, évêque de Saint-Malo, et son chapitre, concernant les dîmes de Saint-Pierre de Caulne. En 1758, ils affermaient leur dîme de Caulnes pour 230 livres. De l'Ordre des Templiers puis des Hospitaliers ressortait Saint-Jan du Port de Port-Stablon, situé à environ trois lieues de Dinan et à environ dix dudit Quessouai, en la paroisse de Saint-Sulliac, évêché de Saint-Malo. Quant à la Juridiction seigneuria!e de Port-Stab!on, elle s'étendaitaux paroisses de Hillion, Planguenoual, Henon, Saint-Aaron, Plaine-Haute, Plestin, Plaintel, Plouer, Taden, Pléneuf, Caulnes, PIeudihen et Evran; èsquels lieux n'y a ni maison ni domoine qui soit du temporel de ladite commanderie (de Quessoy : mais sont dues sur nombre de villages quelques rentes. Le bailliage de Saint-des-Ondes, en la paroisse de ce nom, valant 34 sols 3 deniers, 2 mines 6 boisseaux de froment, 6 mines d'avoine et 6 chapons. De ce bailliage dépendait le prieuré de Saint-Méloir. Le bailliage de Pleurtuit et le bailliage de Caulnes, dans les paroisses de mêmes noms, mais de peu d'importance. En janvier 1224, Richard Lemarechal, seigneur de Dinan, et Gervaise, son épouse, ratifient et confirment toutes les donations faites à Beaulieu par leurs prédécesseurs, surtout par Rolland et Alain de Dinan, et par Juhel de Mayenne. Par un autre acte de la même année, les mêmes seigneurs et dames confirment les moines dans la possession des mêmes biens et assujettissent leurs hommes de la paroisse de Caulnes au moulin Haumery, qui était un don fait à Beaulieu, par Alain de Dinan. L'an 1226, Geoffroi de la Roche, chevalier, donna au chapitre de Saint-Malo et à l'abbaye de Beaulieu une partie des dîmes, nommées Listernoc, qu'il avait dans ce territoire. La paroisse de Caulnes est située sur une petite montagne, et sur la route de Dinan à Ploërmel ; à 8 lieues un quart de Saint-Malo, son évêché ; à 8 lieues et demie de Rennes, et à 2 lieues trois quart de Montauban, sa subdélégation. La cure est à l'alternative, le Pape et l'évêque de Saint-Malo nommaient les desservants et se partageaient une partie des revenus ; le curé percevait 600 livres, les charges s'élevant à 84 livres 12, en réalité il avait un revenu net de 545 livres 8. Pour assurer à ce Chapitre régulier dont il voulait former son conseil une existence convenable, saint Jean-de-la-Grille (voir Jean de Châtillon), religieux du même ordre que ses chanoines, ne retint pour lui-même et pour ses successeurs sur le siège épiscopal que le tiers des revenus de l'Église de Saint-Malo; il abandonna les deux autres tiers au Chapitre, et dans sa générosité il lui donna encore tous les revenus qu'il percevait dans les églises dont voici les noms Plumaugat, Guer, Saint-Pierre de Plouer, Saint-Pierre de Bossac, Saint-Malo d'Yvignac, Saint-Pierre de Sévignac, Saint-Éloi de Montauban, Broons, Mégrit, Néant, Guignen, Goven, Baulon, Plumaudan, Plelan, Plélan, Trémeur, Saint-Pierre de Beignon, Saint-Armel de Ploërmel, Caulnes, Médréac, Saint-Malo de Beignon, Saiqt-Pierre-Marc-en-Poulet, Saint-Servan, Saint-Pierre de Plorec, Saint-Pierre d'Aleth, Caro, Augan, Maure, Guipry, Bréal, Pipriac et ses chapelles.  L'abbaye de Boquen (voir l'abbaye de Boquen, résumé d'histoire.) et le Prieuré de Léhon (voir Le prieuré royal Saint Magloire de Léhon, résumé d'histoire) disposaient aussi de dîmes en la paroisse de Caulnes.  Ce territoire contient de bonnes terres du côté de la rivière de Rance, à laquelle il se termine à l'ouest. On voit dans cette partie des prairies excellentes baignées des eaux de la rivière ; mais au sud-ouest de son clocher on ne trouve que le bois de Caulnes et des landes, qui pourraient, si elles étaient cultivées, produire des moissons abondantes

Quelques notes sur le passé de Caulnes

Eglise remaniée, trois nefs et deux transepts, ceux ci séparés de la nef majeure par deux arcades ogivales reposant sur des piliers octogones très massifs, dont les chapiteaux sont de simples tailloirs (transition du quatorzième au quinzième siècle). Dans la tour reconstruite au dix huitième siècle, dont les pied droits sont ornés de colonnettes à chapiteaux de feuillages. Cuve baptismale circulaire, monolithe de un mètre de diamètre, servant naguère de bénitier et depuis jetée à la porte Deux sièges en chêne sculpté, signalés par M. Ropartz, onnt disparus avant 1867 ; on lisait sur le dossier de l'un d'eux : 1552. A moy Dom….Quand seray mort Dieu me pardoint, et sur l'autre, un peu plus moderne : A Dom Jean Henry -Des pierres tombales armoriées du quinzième siècle qui se voyaient dans le pavé ont également été supprimées.

Quelques notes sur le passé de Caulnes
Quelques notes sur le passé de Caulnes

Caulnes 1435

 

quatre nobles ont été couppé du Rolle

Les mettayers Monsieur Bertrand Plorec

Les mettayers des Enfans Ollivier Ferron

Les mettayers de Jean Farauh

Les autres compris

 

Caulnes 1516

 

Françoys de Plumaugat, sr de la Haye demeurant audit lieu de la Haye qui est noble d'ancienneté et a acquis trente cinq journaux de terre qu'il a affranchi par acquit  dit  être son fief

Allain du Bouaye Arin sieur de la Goherie et sa femme tiennent plusieurs rotures exemptes de fouage

Alliette Ferrand dame de la Cognere demeurant audit lieu tient plusieurs rotures qu'elle affranchi parce qu'elle est noble

Yvon de St Pern et sa femme sieur et Dame de Cliniède tiennent plusieurs rotures qu'ils affranchiessent

Renaud Teton seigneur de la Ville au Voyer demeurant audit lieu en la dite paroisse qui est métairie noble et tient quelques maisons et terres roturières qui ne payent rien

Noble Guillemette Couplière dame du Margat et Julien Teton son fils tiennent roturièrement les lieux du Margat et de la Rouxelais et vingt quatre journaux roturiers et demeurent audit lieu du Margat et tiennent audit sieur franc de fouage

 

St Malo (évêché de)

 

Noble Jean de Launay et Jacquette Le Levroux sa femme tiennent roturièrement en la dite paroisse plusieurs héritages et maisons qu'ils affranchissent lorsqu'ils les tiennent de leurs mains

Jean de Listre et Françoyse Rogier sa femme, sieur et dame du Chesnay tiennent noblement le dit lieu du Chesnay et y demeurent et en outre quelques rotures

Noble homme Jean Bardoul (voir Quelques notes sur la famille Bardoul en Bretagne.) sieur du Closneuf demeurant audit lieu en la dite paroisse, tient roturièrement le dit lieu et autres qu'il affranchit et partage de son fief proche de quelques rotures

Noble homme Pierre Grignard (voir Quelques notes sur la famille Grignart de Champsavoy en Saint-Judoce - La Hunaudière en la Chapelle-Blanche - Généalogie de la famille Grignard de Champsavoy en Saint-Judoce, par le vicomte Frotier de la Messelière) demeurant au bourg de Caulnes ès maisons qui furent à Guillaume Chenel dont sa femme tient partie par douaire à cause de dudit Guillaume Chenel son premier mari et use de bourse commune vendant vin et victuaille et lorsqu'on l'impose pour la dite bourse commune, il s'o(p)pose pour ce qu'il est noble et y a procès à Rennes

Marc Du Moulin, fils de feu Jean décédé depuis l'an, a ba(t)tu les collecteurs de fouages et alléguoit le dit Défunt qu'il étoit noble et en étoit en procès avec les paroissiens et cy joint le dit jugement

 

Non demeurants en la p(aroi)sse

Allain Cellier Sieur de la Roche demeurant en la paroisse de Guenro tient roturièrement plusieurs lieux en n'en paye rien

noble homme Guillaume Le Levroux sieur du Bouays (Passemalet de la paroisse de Broon tient roturièrement en la paroisse de Caulnes plusieurs héritages qu'il affranchit

noble homme Jean du Rocher de la p(aroi)sse de Bobital tient noblement en la dite paroisse Langanou et quelques terres roturières qu'il y a annexées.

Quelques notes sur le passé de Caulnes

St Malo


 

Guillaume des Chapelles, sieur de Trégornen tient noblement la métairie de St Maur et quelques rotures y annexées

François l'Hermine tient roturièrement par douaire de feu Jean Dibart plusieurs héritages francs parce qu'elle est noblement

Marc Brunet sieur de la Pionrnaye tient nolement la métairie de la Boullays et n'y a rien de roturier

Guillaume de Beaumont noble à une métairie de Langanou que ses prédecesseurs possédaient il y a plus de soixante ans sans en payer fouages, plus tient quelques rotures

Jean de Pont Ruault, chevalier, seigneur de la Touche Acelin tient noblement le dit lieu et six journaux de rotures francs parce qu'ils sont proches de son fief

Guillemette de Plorec Dame du Bourien, tient noblement le dit lieu de Bourien et n'y sont nulles rotures annexées

Quelques notes sur le passé de Caulnes
Quelques notes sur le passé de Caulnes
Quelques notes sur le passé de Caulnes

La seigneurie de Saint-Maur sise en la paroisse de Caulnes était située au hameau du même nom, à 3000 mètres au Nord-Nord/Est de la ville. L'endroit comprenait un manoir qui appartint au cours des XVIIe et XVIIIe siècle à la famille Hingant de Saint-Maur, puis à la famille Couëssin du Boisriou au XIXe siècle.  Une chapelle voisinait l'endroit, ce sanctuaire disparu mesurait 45 pieds de long sur 20 de large. Une croix subsiste en l'endroit. Le manoir du Verger aménagé au cours des XVIe et VIIe siècle est également un témoin de cette période (voir Les possesseurs de la seigneurie du Verger à Caulnes)

Quelques notes sur le passé de Caulnes

Le Closneuf avec armoiries Bardoul

Quelques notes sur le passé de Caulnes

Maison ancienne à l'Escoublière

La seigneurie de L'Escoublière appartint successivement aux familles de Nevet, Bouan du Chalonge et de Coigny. Au cours du XVIIIe siècle elle fut rattachée à celle de Merdrignac (voir Les possesseurs de la seigneurie de Merdrignac). La moyenne et basse justice s'appliquait en l'endroit. Les moyennes justices de Couatcouvran et de Lescoublière s'exerçaient encore à Caulnes.

Quelques notes sur le passé de Caulnes

Le Margat avec armoiries du Margat et Tetou

Initialement la terre du Margat ressortait de la possession de la famille du même nom dont les armoiries étaient « d'argent au lion rampant de sable ». Noël du Margat, fils de Pierre du Margat et de Antoinette de la Regneraye naquit à Caulnes. Religieux du Tronchet & Prieur de Combouíg obtint du Pape Léon X les Bulles de l'Abbaye de St-Melaine de Rennes le 8 d'Avril 1516. II fit confirmer par le même Pape tous les privilèges de son Abbaye, & en obtint quelques nouveaux. Il mourut le 20 février 1525 et son corps fut inhumé en cette abbbaye en la chapelle de la Délivrance où l'on grava cet épitaphe :

 

Cy gît Révérend Père en Dieu Noël du Margat

en son temps abbé de céans

qui décéda le 20 février, l'an 1525

Priez Dieu pour lui

 

La famille Tetou succéda à la famille du Margat comme nous le découvrons en 1516 où sont mentionnés Nob. Dlle Guillemette Couplière, dame du Margat, et Julien Tetou, son fils, tient roturièrement les lieux du Margat et tienent roturièrement les lieux du Margat et tienent lesd. lieux francs de fouage. La famille Tetou possédait encore le Margat en 1665.

Quelques notes sur le passé de Caulnes

Mandement de la duchesse Anne de Bretagne pour la Sauvegarde pour la paroisse de Caulnes

 

25 novembre 1489.- Seurté durant ceste presente guerre  pour les parouessiens contributiffs à fouaige de la parroesse de Caune, à troys lieues estante près la ville de Dinan : par quoy est deffendu à touz et chascun gens de guerre tenans le party de la Duchesse de non les courir, piller ne les prandre à prisonniers, ne leur faire aucun mal ne ennuy, en corps ne en biens, en aucune manière. Daté du XXVe jour de novembre (signé) G. Salmon

Scellé devant Monseigneur le Vicechancelier le 20e jour de novembre 1489

Quelques notes sur le passé de Caulnes

C'est très certainement au cours de la période médiévale qu'une léproserie fut aménagée en l'endroit désigné la Maladrerie. Il n'est pas exclu que les malades fussent soignés par quelques moines du Prieuré Saint-Magloire de Léhon. A la fin du XVe siècle, la paroisse de Caulnes à vu naître le grand théologien Mathieu Ory (voir Un juge de l'Inquisition au XVIe siècle : Mathieu Ory de Caulnes)

Lettres de tonsure de Julien Chaloppin, fils de Raoul, originaire de Caulnes ; 20 avril 1554. En la seconde partie du XVIe siècle, la peste toucha la paroisse de Caulnes et les environs, emportant avec elle cette année 1583 Missire Guillaume Ferré et Dom Jean Hirel, deux desservants. A peine une décennie plus tard, les canons retentissaient aux portes de la paroisse, les Guerres de la Ligue touchaient Saint-Jouan-de-L'Isle (voir Le protestantisme, page n° 3)

Quelques notes sur le passé de Caulnes

La paroisse de Caulnes nous est ainsi décrite par l'ingénieur agronome Jean Ogée dans son atlas itinéraire de Bretagne, publié en 1769 : « une superficie de 3136 hectares 16 ares 60 centiares, dont les principaux divers sont terres labourables : 2220 ; prés et pâtures 543 ; bois 91; vergers et jardins 40 ; landes et incultes 269 : superficie des propriétés bâties 11 ; contenu non imposable 155 ; moulins 7. contient de bonnes terres du côté de la rivière de Rance, à laquelle il se termine à l'ouest. On voit dans cette partie des prairies excellentes baignées des eaux de la rivière ; mais au sud-ouest de son clocher on ne trouve que le bois de Caulne et des landes, qui pourraient, si elles étaient cultivées, produire des moissons abondantes... La rivière de Fremeur traverse celte commune depuis le pont du Chatel jusqu'à son confluent avec la Rance, près la Roptais, au point d'intersection des communes de Guenroc et de Guitté. La Rance est limite du côté de Guitté et de la Chapelle-Blanche. La roule royale n-12, dite de Paris à Brest, traverse du du pont Corbin au pont Bouillant ; enfin la route royale n- 166, dite de Vannes à Dinan, court nord-nord-est a ouest-sud ouest du pont de la Blonde à la Croix Gouessan). Il y a foire le 1er mai et le 10 août, le lendemain quand un de ces jours est férié. Géologie : schiste talqueux; grès dans le sud ouest; carrières d'ardoises. »

A cette description, un inventaire du patrimoine religieux nous est fourni par M. René Couffon :

 

Chapelle de la Plesse -dédiée à saint Julien, elle fut détruite en 1790, elle menaçait déjà ruines et fut vendue le 6 août 1793. De plan rectangulaire, elle mesurait 25 pieds sur 20. Cette chapelle rapportait 200 livres à la seigneurie de Coacouvran en Yvignac

 

Chapelle Saint-Maur, détruite. -Elle avait été vendue le 5 septembre 1812.

 

Chapelle de Langanou, détruite.

 

Chapelle de Langouron, détruite. -De plan rectangulaire, elle mesurait 33 pieds sur 20 et fut vendue le 29 juin 1794.

Quelques notes sur le passé de Caulnes

1628 Guillaume Allouet mandataire des paroissiens de Caulnes, 797 livres pour trois feus et demi et huitième de feu de fouage anobli

 

1632 Requête de Jeanne Brunet, dame de la Foltière, pour avoir la mainlevée de la saisie apposée sur la métairie de Langanou, paroisse de Caulnes

 

1774-1789 enquête concernant l'enlèvement et le transport en Caulnes de six charretées d'ardoises tirées de la carrière des Hulins en Guitté

1779-1788.- Seigneurie de l'Escoublière. Paroisse de Caulnes : contrats de vente et procédure concernant des héritages situés au village de Clemicle, dans la paroisse de Caulnes et qui relèvent de la seigneurie de l'Escoublière annexée à Merdrignac.

 

1782. contrats de vente concernant des pièces de terre situées aux villages de la Métrie et du Faysnier, dans la paroisse de Caulnes et qui relèvent de la seigneurie de Couëslan.

Quelques notes sur le passé de Caulnes

Sous l'Ancien Régime, la paroisse de Caulnes qui dépendait du doyenné de Plumaudan  était au cours du XVIIIe siècle à la présentation de l'ordinaire. M. de Saint-Pern-Ligouyer (voir La famille de Saint Pern - Le château de Ligouyer à Saint-Pern.) en était le présentateur à cause de sa terre de Couellan (voir Le château de Couellan en Guitté.) Il exerçait sur les jeunes mariés de la paroisse le devoir de quintaine. Selon Le Pouillé de la Bastie, le Marquis d'Espinay, d'Yvignac (voir les possesseurs de la seigneurie d'Yvignac) était le décimateur de la paroisse de Caulnes.

L'épidémie de dysenterie qui avait touché la contrée de Plénée Jugon au cours du mois de novembre 1757 (voir L'épidémie de Plénée, page n° 1 - L'épidémie de Plénée, page n° 2 - L'épidémie de Plénée, page n° 3) se répandit à Caulnes au cours des mois de août et septembre 1759.  Maître Depret, alors chirurgien en poste à Caulnes reçut son homologue, le chirurgien Du Coudray, major de l'hôpital ambulant de Dinan. Le nombre de 250 victimes fut alors évoqué. La somme de 153 livres 6 sous sera versée comme indemnisation aux dits chirurgiens. Afin d'améliorer les conditions de vie de ses paroissiens, cette année 1770, le général de Caulnes confia 600 livres au recteur et aux trésoriers pour acheter des grains, du pain et autres denrées à répartir entre les foyers les plus modestes, cent soixante dix victimes succombèrent au mal. Hélas, de nouveau une épidémie allait s'abattre sur Caulnes en 1779 : le typhus.

Quelques notes sur le passé de Caulnes

La Révolution

En 1789, Caulnes comptait 2094 habitants. Outre l'agriculture on exploitait des carrières d'ardoises. Le 5 avril 1789, afin de rédiger le cahier de plaintes et de doléances une assemblée électorale se réunit au lieu ordinaire des délibérations, sous la présidence de Charles Sébastien Levittoux, ancien procureur de la juridiction de Saint-Jouan de l'Isle et annexes (voir La seigneurie de Saint-Jouan), attendu l'absence du juge ordinaire. Comparants : François Anne Bouttier de Villegaste, Charles Villandré, François Jamet, Julien Coulombel, Mathurin Brunard, Pierre Coulombel père, Pierre Coulombel fils,  Marc Lebret,  René Donne, Guillaume Rouxel, Mathurin Chevet, René Lebret, Mathurin Gastard, François Martin, Christophe Chevet, Pierre Regnier, Pierre Chevet, Pierre Madignan, François Pinsard, François Lebret, Mathurin Lemarchand, Pierre Martel, Pierre Grisseaux, Joseph Daniel, Pierre Tessier, Pierre Barbé, Marc Gicquel, Jean Barbé, Jean Baptiste Cadet, Yves Guillaume, Julien Roge, François Collin, Lefeuvre, Pierre Geard, Mar. Lebret, Jacques Besnest. Députés : François Anne Bouttier de Villegaste et Pierre Madignan.


 

Quelques notes sur le passé de Caulnes

Suppression entière des corvées et l'établissement de barrières pour l'entretien des grands chemins ; l'abolition des francs-fiefs ; la suppression des juridictions seigneuriales qui seront réunies aux prochaines barres royales ; les lois sont presque nulles dans les mains des juges seigneuriaux : leurs procureurs fiscaux, leurs greffiers, leurs notaires, tous gens souvent leurs commensaux et à leurs gages, mais qui leur sont toujours entièrement dévoués, n'agissent que conséquemment aux intérêts et aux caprices du seigneur, tout petit procès devient considérable entre leurs mains. Il serait aisé d'obvier à cet abus en établissement dans chaque paroisses des juges de village, qui décideraient des dommages des injures etc. ; prient instamment notre Roi de ne pas dissoudre l'assemblée des Etats généraux qu'ils n'aient statuer sur l'armortissement des rentes seigneuriales, et supprimé tous les droits seigneuriaux droits seigneuriaux, ils sont infinis et l'unique source de la misère des peuples, surtout en Bretagne ;, droits d'aveux dont les frais excèdent souvent la valeur du fond ; droits de servitude de rôle, il en a coûté quarante écus pour serrer un rôle de cinquante ; droits d'accumuler et de faire payer dans une quinzaine, trente années de rentes, droit des abus nommés droits de banalités de moulin, de pressoir ; droits de soule et de quintaine, chaque jeune homme marié de l'année va payer douze sols pour sa femme, qui est elle même obligée de danser pour divertir le seigneur ou ses agents ; droits de faire charroyer ou curer les étangs ; droits de colombiers multipliés, d'où des mille milliers de pigeons vont manger autant de grains qu'en emporte la dîme auu douze ; droits et propriétés sur les ruisseaux et petites rivières au point qu'un seigneur confisque de plein droit à son profit les filasses qu'on y met à rouir ; droits de bouteillage, un pauvre qui vend une barrique de cidre est obligé de porter le premier pot à son seigneur ; droits de propriétés sur les petits terrains vagues que le seigneur afféage fort cher sans laisser de chemins convenables ; droits de retrait féodal que le seigneur exerce non seulement pour lui mais pour ses domestiques ; droits de succession aux bâtards nourris et élevés par les seuls paroissiens.17 signatures.

Quelques notes sur le passé de Caulnes

En 1795, un affrontement en Républicains et Royalistes eut pour cadre la ville de Caulnes. Un témoin, des faits, M. Lechevestrier, alors âgé de 79 ans en 1862, et dont les parents tenaient au mment des affrontements la ferme du Bois de la Haye relata les saglants affrontements : « ...J'étais un après-midi, en train de garder les bestiaux, près de la ferme de la Haye, lorsqu'il passa des soldats dans le champ même, tut près de moi. Ils étaient commandés par un capitaine. Ils y en avaient trente, et ils étaient conduits par un homme de la campagne déjà d'un certain âge. Cet homme en me voyant, dit au capitaine : Si vous preniez ce petit jeune homme là, vous seriez plus vite rendu, car il marche plus vite que moi. Et bien va t'en vieux chouan, lui dirent-ils. Et toi vient nous conduire dans l'endroit où l'on se bat ». Les Chouans sous le commandement de Gabillard et de Bonnier (?) de Bécherel étaient rassemblés dans le champ de l'écobue de LanjuinaIs près des masures de Jouperie et des champs voisins. Ils échangeaient qelques coups de fusil avec les Bleus de la garnison de Saint-Jouan, une soixantaine d'hommes, postés en haut de la côte de la Blonde et dans la lande voisine. Mais ils étaient trop loin les uns des autres pour s'entretuer. Les Bleus tiraient de temps en temps en attendant le renfort des soldats de Broons qu'ils avaient fait prévenir de la présence des Bleus sur ce terrain. Il y avait 1200 ou 1500 Chouans, mais beaucoup n'avaient pas d'armes, que des faux ou des bâtons, il y avait aussi des enfants de l'âge du narrateur. Ce dernier guida la garnison de Broons à travers le Bois de la Haye, les coups de fusil s'entendaient de mieux en mieux, les soldats firent alors halte près d'un grand tas de fagots qui étaient dans le bois, préparèrent leurs cartouches, relevèrent leurs maches et reprirent leurs marches. Enfin le capitaine demanda au témoin : A combien sommes nous encore du feu ? -Cet arbre au pied blanc lui réponddit l'enfant est à mi-chemin entre nous et eux. Sur ce, alors qu'il s'en retournait, le jeune Lechevestrier entendit une grosse décharge, c'était les Bleus qui venaient de tirer tous ensemble. Les soldats de Saint Jouan descendirent alors la côte et les Chouans furent ainsi pris en tenaille. L'affaire ne dura pas plus d'une demie-heure. Les Chouans venaient de Médréac, Guitté, Guenroc, Saint-Maden...Plusieurs Chouans restèrent sur le champ de bataille sans que le témoin ne connaîsse le nombre de victimes. On pouvait suivre les autres à travers les traces de sang. Ils s'en allèrent mourir dans leur village : un au Hirel, un autre qui était le chef au Lanmel. Quelques mois avant, au teps qu'on fait les avoines, quelques Chouans avaient campés dans ces mêmes champs, mais il n'y avait pas eu bataille, beaucoup chouannèrent isolément. Gabillard rencontré dans la côte de Saint-Maur avait été blessé au talon par une balle. Les victimes furent enterrées sur le terrain de Lanjuinais sans que le témoin interrogés ne sache l'endroit précis. Deux ans après dette bataille, le sang coula de nouveau, cette fois, c'est un prêtre qui fut abbattu par une colonne mobile : N. Gaudin curé en la paroisse de Laurenan, près Saint-Quentin (diocèse de Saint-Brieuc) ; ne fit point les sermens de la révolution ; arrêté et fusillé le 6 avril 1797, par des soldats d'une colonne mobile, au moment où cet ecclésiastique portait le Saint-Viatique dans le village de Caulne, près Saint-Malo.

 

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