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3 avril 2021 6 03 /04 /avril /2021 13:02
La seigneurie du Boisfeuillet en Pluduno.

Il nous faut aller jusqu'au Boisfeillet, en Pluduno, pour trouver un nouveau manoir, c'est une construction en majeure partie du XVIe siècle, mais qui a du remplacer quelque chose de plus ancien. Il est encore baigné à l'Orient, par un petit vivier qui alimentait ses douves, et présente une tour avec tourelle à cul-de-lampe d'un assez heureux effet ; mais la grande particularité du Boisfeillet est sa boulangerie, vaste salle contenant deux fours aux hottes monumentales et qui occupe tout le rez-de-chaussée de l'aile de retour au nord du manoir. Le Boisfeillet appartenait dès 1381 à Roland de la Villéon, qui ratifia le traité de Guérande, fut mandataire et trésorier général de Jean Comte de Penthiévre, en 1393, et l'un des légataires du Connétable de Clisson en 1406. Jacques de la Villéon, son petit fils, seigneur du Boisfeillet dès 1474, fut sénéchal de Rennes en 1479 et 1480, maître des requêtes de l'hôtel et procureur général du duc, puis chancelier de Bretagne en 1485. Leurs descendants s'allièrent, comme eux, aux meilleures familles du pays. François, troisième du nom, épousa Isabeau de Kerguezangor, qui lui apporta sur les confins des évêchés de Vannes et de Cornouaille, les importantes seigneuries de Kercarantel, en Gausson, la Ville-Audren, en Cadelac-Loudéac, et Launay, près Mûr-de-Bretagne. Ce François fut lieutenant des 100 hommes d'armes de la Compagnie du Baron de la Hunaudaye, capitaine-gouverneur de Quintin en 1589 et chevalier de Saint Michel. Fidèle serviteur du Roi, il prit part, en mars 1591, à la bataille de Loudéac, où fut mis en déroute le célèbre ligueur Saint-Laurent, mais il trouva la mort, le 18 juin de la même année, â la Croix de Malhava, prés Châtelaudren, « par une pièce de canon qui creva », dans une rencontre du Prince de Dombes avec les troupes de la Ligue. François IV fut, comme son père, chevalier de l'Ordre du Roi, dès 1644 ; il eut trois fils qui formèrent les branches du Boisfeillet-Kercarantel, de la Ville-Audrain et de Launay-Mur ; Mathurin, l'aîné, se qualifiait Baron du Boisfeillet et eut pour filles les Marquises de Coëtlogon et du Guëmadeuc, cette dernière eut le Boisfeillet en partage. Son fils unique fut le dernier des Guémadeuc et périt glorieusement à Nerwinde en 1693. Il eut pour héritières, dans l'estoc paternel, la Marquise de Volviré et la Comtesse de Gouyon-Vaudurand, celle-ci remariée, en 1752, au Comte de Marboeuf, ses mi-soeurs. Le Boisfeillet revint peut-être, dans l'estoc maternel, à ses cousins de la Villéon ; eux et leurs descendants en reprirent, du moins, le nom jusqu'en 1774. Mais, à cette dernière époque, la terre ne leur appartenait plus, écuyer Michel Picot s'intitulait depuis longtemps déjà seigneur du Boisfeillet, de Galinée et de la Vicomte, et Baron du Gruildo. Son fils aîné forma la branche des Picot de Plédran, qui possède encore Galinée, le second, connu sous le nom de Boisfeillet, fut officier de dragons et s'établit en Amérique (D'après publication du vicomte Frotier de la Messelière).

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