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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 17:44

Dom Guy Alexis Robineau écrivait l'ouvrage les Vies des Saints de Bretagne, qui devait être publié en 1725, soit deux ans avant sa mort, en abordant les pages consacrées au roi Salomon de Bretagne qui régna de 857 à 874, il se référait en partie à la chronique de Baldric, Archevêque de Dol de 1107 à 1120. « Salomon étoit de la race des anciens Rois de Bretagne, fils de Rivallon, frère ainé de Nominoé. Il étoit fort jeune quand Rivallon son pere mourut, & Nominoé son oncle eut pour lui des soins et des bontez dont Salomon a depuis marqué sa reconnoissance en beaucoup d'occasions. Après la mort de Nominoé, il n'eut pas le même attachement pour Erispoé. Il rechercha la protection du roi Charles le Chauve, qui venoit de faire un traité avec Erispoé, à Angers, par lequel ce Prince étoit maintenu dans la possession de toute la Bretagne, & même des conquêtes que Nominoé son pere avoit faites au-delà des limites du païs. Salomon témoigna du mécontentement d'un traité qui le dépouilloit de ses droits, & le Roi peu scrupuleux observateur de ces traitez, cruz qu'il pouvoit profiter de la division qui se formoit dans la famille des Princes Bretons. Il écouta les plaintes de Salomon, s'assura de sa fidélité par le serment qu'il prit de lui, & lui accorda le tiers de la Bretagne»Erispoë dès le début de son règne remporta l'an 851 la victoire de Jengland face aux troupes carolingiennes. Les annales de saint Bertin précisent que « Erispoë fils de Nominoë, venant auprès de Charles dans la ville d'Angers, par la dation des mains est accueilli et lui sont donnés tant les insignes royaux que la puissance jadis dévolue à son père, étant ajoutés en outre le Rennais, le Nantais et le Retz ». La dation des mains consistait au vassal à se mettre à genoux, et à mettre ses mains dans celles du seigneur. Erispoë se reconnaissait donc vassal du pouvoir franc. Marié à la Reine Marmohec, il en eut deux enfants : Conan, disparu vers l'an 853, et une fille. Les liens entre Erispoë et son adversaire Charles le Chauve devinrent bientôt amicaux, mais afin de les resserrer davantage, le souverain carolingien envisagea le 10 février 856 à Louviers, les fiançailles de son héritier Louis II le Bègue avec la fille de Erispoë. On peut mieux comprendre la crainte de Salomon de voir les Francs s'emparer de la Bretagne, par cette alliance, d'autant que Charles le Chauve avait donné à son fils le Maine, le Perche et tout le pays compris entre Chartres, Orléans et Tours, avec qualité de duc de Maine. Salomon dès lors souhaita la mort de son cousin Erispoë, afin d'empêcher la fille d'Erispoë de porter ses droits devant la maison royale de France, et afin de commettre ce régicide, Salomon trouva pour complice un certain Almar. Dom Lobineau précise au sujet de Almar : « On ne connoit point cet Almar, & il n'a jamais parlé de lui ni avant, ni après cette indigne action. » Le drame se produisit un jour à Talensac où Erispoë avait élu campement Factum est in aula Talensac, et notre historien de poursuivre : « Ils attaquèrent ce Prince dans une église où il s'étoit réfugié, et pendant qu'il invoquoit inutilement le secours du ciel, ils le tuèrent sur l'autel même. A ce crime près, Salomon avoit toutes les qualitez que l'on peut souhaiter dans un Prince, une taille majestueuse, la science de la guerre, un courage intrépide; & il fit paroitre depuis beaucoup de justice et pieté. » Salomon allait lui même régner dix sept années avant de tomber sous le coup de ses adversaires pareillement à son cousin, au cœur de la Bretagne, en ce monastère de Maxens qu'il avait fondé afin de mettre à l'abri les moines de Redon (voir Arthur Le Moine de La Borderie : Examen chronologique des chartes du cartulaire de Redon, page 2. Seconde partie - Le Monastère de Saint Sauveur en Maxent

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