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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 21:33

 

 

 

 

1 : hôtel de la tête Noire

2 : hôtel de la Grande Maison

3 : hôtel du Lion d'Or

4 : hôtel de l'Écu

5 : hôtel Sevoy

6 : Halles

7 : chapelle Ste Anne

 

 

 

 

La place du Martray

 

En date du 20 octobre 1461, les Religieux du Prieuré de Saint Georges en Trémeur reçurent un acte de reconnaissance par Messire Guillaume de Lorgeril, fils de Jean «portant qu'il doit aux dits religieux 11 sols 8 deniers de taille au terme de saint Gilles, sur l'hypothèque d'une maison sise à Jugon, en la rue de Souzain Martray, laquelle rente était auparavant de 14 livres et avait été réduite à 2 livres 4 sols à cause de sa contribution à la taille». La rue du Souzain Martray évoquée était elle aux abords de l'actuelle place, sans doute. Seuls les lieux exerçant le droit de haute justice pouvaient disposer du droit de pilori, ainsi depuis le Moyen Âge, les sentences judiciaires pouvaient condamner tous les individus ayant commis un larcin à semblable condamnation : être exposé aux yeux de la population à semblables châtiments. Ici à Jugon, la place du Martray rappelle cette coutume qui disparut à la Révolution.Guillaume Rouxel, Seigneur de Ranléon fut durant de longues années sénéchal de Jugon, il disposait du manoir de la Perouze en la même paroisse de Saint Igneuc, sur la place du Martray d'un hôtel situé face à l'ancienne mairie, et pour lequel il rendait hommage au roi et l'hôtel de la Tête Noire. Il mourut vers 1715


 

 

 

 

 

Les halles de Jugon

 

Au départ, les halles de Jugon étaient aménagées sur la place du Martray, mais elles furent reconstruites sous Louis Philippe en 1844*, et reléguées au fond de cette place. Trois porches y donnaient accès tandis que l'étage hébergeait les services municipaux. Lors de sa destruction entreprise au début des années trente, une partie fut conservée et orne à présent la façade d'une bâtisse. Deux foires se déroulaient à Jugon : celle de la St Michel & celle de la St Marc.

**Le Conseil municipal décida aussi de la construction d'une école cette même année.

L'évocation de ces halles rappelle l'apparition des foires à l'époque médiévale, ainsi en 1346 une note évoque la foire Saint Michel : «Item veulent que pour les robbes & chameux desdits Chapelains par chacune feire de Saint Michel de Jugon par la main des héritiers desdits mariez sur lour biens soient payer de ladite Chastellainie ouyt livres...» les mariés dont il est ici mention sont : Geoffroy Le Voyer, seigneur du Lou en Dolo et son épouse Jeanne Rouxel, fondateurs en 1341 du prieuré Saint Georges en Trémeur. L'accord passé devant la Cour de Rennes incluait la close précitée

 

 

 

 

 

Éléments de l'ancienne halle.

 

Le Bas Martray

 

 

 

 

Hôtel de ville

 

Maison de l'Écu


 

 

 

 


 

Jugon était le siège d'une sénéchaussée, à ce titre, la cité disposait de nombreux hôtels alors désignés maisons d'hôstes afin de recevoir les nombreux voyageurs. La maison de l'Écu est assise à l'angle du Martray et de la rue des Forges. L'auberge aurait été en partie construite avec les restes du château démantelé. Une splendide cheminée accueille les visiteurs, elle aurait autrefois orné l'une des salles du vieux chastel. Les ouvertures perçant le flanc de la bâtisse sont ornées de linteaux à accolade et d'un joli appui mouluré. La famille de L'Escu dont les armes étaient «d'azur à six billettes d'argent 3. 2. 1. au chef d'azur chargé de trois targes d'argent» était établie en la paroisse de Lanvallay et comptait parmi ses membres Thomas de l'Escu, vivant en 1450 et marié à Guillemette de Beauchesne. Leur fils Gilles de l'Escu vivant en 1478 épousa Jacqueline Ferron de la Ferronnaye. Les générations suivantes fournissent Guillaume seigneur de la Sansonnaye en la paroisse de Lanvallay, homme d'armes de la retenue du baron de Pont Labbé, et dont le fils Rolland de l'Escu épousa Catherine de Vigneuc. Marguerite de l'Escu, une représentante de cette illustre famille épousa Guillaume du Breil, leur fille unique prénommée Françoise du Breil probablement à l'origine de la maison de l'Écu à Jugon car elle épousa au début du XVIIème siècle le sénéchal de la ditte ville de Jugon : Maistre Françoys Brunet de la Pironnaye.

Hôtel de la Tête Noire

 

 

 

 

Dans son ouvrage «Si Jugon m'était conté» Marcel Brexel évoque que maître Gilles Lever, notaire royal de la Sénéchaussée, Sieur du Pont et Anne Ozanne son épouse, maison y demeurant 52 pieds, étables, écuries, jardins au devant et murailles de la Tête Noire. Contenant 80 pieds ou environ. En outre l'auteur pense que l'endroit aurait été reconstruit avec les ruines de l'ancien hôtel de la Tête Noire. La Tête Noire, une enseigne très répandue à cette époque Lamballe, Vannes...Étendard rappelant la tête des Maures, probable souvenir du temps des Croisades. La tête Noire pourrait être le plus vieil hôtel de Jugon, et les anciens récits évoquaient le puits et le souterrain conduisant au château et le cadavre de cette dame sauvegardé dans du sel. La maison voisine de la Tête Noire porte également le nom d'une personnalité attachée à la juridiction de Jugon : maître Guy Collet. Était ce dans un de ces hôtel que fut reçu dans la première moitié du XVIème siècle l'homme de confiance de Mr de la Rivière : le samedi IIIIe de septembre à la souppée de Jugon XVI sols. Où encore ce courrier du duc d'Estampes daté du 25 décembre 1557 expédié à monsieur de Bouyllé qui doit «partir lundy au soir pour aller coucher à Jugon». Autre linteau :

 

F.F.P. M GVY.COLLET-1656

Fai(c)t Faire Par M. Guy Collet-1656

 

 

 

Quelques hôteliers de Jugon

 

-Alain Desprez sr de la Chesnaye et Anne Hoüeix hostes débitants en 1669

 

-Louys Auvrel, hoste débitant dudit Jugon (hotelier) en 1670

 

-Louys Bizeul hoste débitant de cidre au bas Martray en 1670

 

-Mathurin Lucas hoste rue des Forges en 1670

 

-Charles Pollin dit St Germain aubergiste en 1755

 

-Jean Claude Verguer aubergiste à la Grande Maison en 1759

 

-Louis Hingant et Jeanne Renault, aubergistes en 1762

 

-François Rouxel et Jacquemine Louise Courtel, aubergistes de la Grande Maison en 1763

 

-Philippe Lévêque et Marguerite Robin «hôte et hôtesse à la Croix Verte» en 1773

 

Sieur Louis Chauvel et demoiselle Cécile Renault «hôste et hostesse à la Grande Maison de Jugon» en 1774

 

-Pierre Collas, aubergiste en 1793

 

La plupart des hôtels était propriétés d 'éminentes familles exerçant au sein de la sénéchaussée de Jugon. Le lion d'Or n'échappe pas à la règle puisqu'il fut construit pour Maistre Pierre Orieulx, Sieur des Hautes Touches et dont il est mention en 1669 au sein des personnalités attachées au siège judiciaire de Jugon. Cependant l'actuel hôtel bien qu'ayant conservé de remarquables ouvertures fut reconstruit en 1812 par l'un des descendants de cette prestigieuse famille : Monsieur Orieux et son épouse demoiselle Renée Méheust.


 

 

 

 

 

Hôtel du Lion d'Or

 


Hôtel du Lion d'Or


 

Au Lion d'Or... Au lit on dort ! Sur la fenêtre on peut lire :

 

 ACHETEE ET REMPLACEE EN

1812 PAR MR ORIEUX ET DE

RE MEHEUST SON EPOUSE

(Monsieur Orieux et demoiselle Renée Méheust)

 

 

 

Grand Maison

 

 

 

 

Le vingtième jour de septembre mil sept cens quarante six le corps de Louis Gaultier veuf âgé d'environ cinquante cinq ans mort peut être tombé d'une des fenêtres de la Grande Maison en allant s'y coucher hier la nuit, au moins suivant toutes les apparences sans avoir pu recevoir aucun sacrement..

 

Le neuvième jour du mois de mai de l'an mil sept cent soixante trois, le corps de Jean Bouton agé d'environ trente sept ans journalier de sa vocation décédé de hier au soir à l'auberge de la Grande Maison...Le dit Bouton domicilié de Lamballe demeurant rue du Val...

 

Le vingtième jour du mois de décembre de l'an mil sept cent soixante trois, le corps de demoiselle Jacquemine Louise Courtet agée d'environ quarante ans, épouse de son vivant du Sieur François Rouxel aubergiste à la Grande Maison en cette ville et paroisse, décédée d'hier sur les huit heures du matin...

 

Le 3 février 1764 François Rouxel aubergiste à la Grande Maison se remaria à Perine Doné.

 

 

 

 

Ancien presbytère : calice cerné d'une date 1757

 

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