Jean II Le Roux parvint en 1305 à ramener la paix entre Anglais et Français, il songea aussi, à pacifier les divisions qui régnaient depuis longtemps entre le clergé et la noblesse de son duché. La principale friction résultait du droit de tierçage perçu par les représentants de l’Église. En effet, quand un paroissien venait à s'éteindre, le desservant de la paroisse prélevait le tiers du bien du défunt en échange d'une sépulture. Afin de mettre un terme à pareil abus, le duc Jean II décida de se rendre en la ville de Lyon sur Rhône afin d'assister à l'intronisation du nouveau pape Clément V, qu'il entendait ensuite rencontrer afin d'aborder le sujet. Boniface VIII étant mort le 12 octobre 1303, son successeur Benoît XI, ne tint le Saint-Siège que neuf mois, après quoi il s'éteignit lui aussi. Un conclave s'ouvrit alors en juillet 1304 à Pérouze et on vit alors éclater une profonde scission au sein du Sacré Collège censé trouver un successeur au défunt souverain pontife. Ce n'est que le 5 juin 1305 qu'ils élurent l'Archevêque de Bordeaux, un certain Bertrand de Got. Manifestement, le roi de France Philippe Le Bel, adversaire de feu Boniface VIII se réjouit d'un tel choix, le moment venu Clément V sera complice du souverain capétien dans le procès contre les Templiers. C'est également Clément V qui fera de la cité d'Avignon le siège de cette Église étant donné les troubles qui régnaient en la ville de Rome. Ce dimanche 14 novembre 1305, par un temps très froid, en l'église Saint Just, Clément V fut couronné lors d'une cérémonie fastueuse qui attira une foule impressionnante
Après cette cérémonie, le pape monta à cheval pour retourner à son palais, le roi de France, suivant l'exemple de ses prédécesseurs, marcha d'abord à pied afin de tenir les rènes de la bride du cheval. Son frère, le comte de Valois et le duc Jean II de Bretagne relayèrent celui ci. C'est en descendant vers le cœur de la ville que le drame se produisit : comme le pape passait le long des murs de la ville, sur lesquels un grand nombre de peuple s'était placé pour voir le pape, un pan des murs s'écoula tout à coup. On déplora de nombreuses victimes. Le duc Jean II fut accablé sous les ruines, Valois fut gravement blessé, quant au pape, il fut renversé de son cheval et perdit une des précieuses escarboucles attachées à sa mitre. Sans jamais avoir repris connaissance, le duc Jean II finit par s'éteindre au bout de quatre jours. Les seigneurs bretons qui accompagnaient leur duc mirent son corps en un cercueil de plomb et le transportèrent en Bretagne où il fut inhumé en l'église des Carmes de Ploërmel
Cy-gist Jehan jadis duc de Bretagne, qui tres-passa à Lyon sur le Rhosne le jeudi ez octaves de la feste de Saint-Martin d'hyver l'an MCCC. v. Priez Dieu pour son âme
