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27 août 2014 3 27 /08 /août /2014 12:27
Marion du Faouët

Marion du Fouët,
 

 

Marie Louise Tromel naquit le 6 mai 1717 au sein d'un pauvre foyer de journaliers en cette paisible petite ville endormie sur son coteau, parmi les chênes aux confins du Finistère et du Morbihan : Le Faouët . Surnommée tantôt Marie Finefont, Marionic, elle sera mieux connue sous ce dernier surnom : Marion du Faouët. La simple voleuse deviendra chef de bande, assiégeant la ville de Guéméné, attaquant même les troupes royales. Celle qui allait devenir Marion du Faouët vit le jour au hameau de Porz en Haie distant du Faouët d'à peine un kilomètre, dans la chaumière de Philicien et Hélène Kerneau; la troisième d'une famille de cinq enfants. Tout laisse penser qu'elle passa sa jeunesse au Faouët et l'on peut supposer qu'elle profitait des messes du dimanche pour s'adonner à la mendicité. Sa mère devenue veuve se remaria à un dénommé Jean Le Bihan dont elle eut d'autres enfants, et s'en fut avec sa tribu s'établir à Guéménée, Marion n'avait alors que dix ans. A dix huit ans, elle était devenue une belle rousse aux yeux bruns, décrite comme coquette, mais aussi vaniteuse. Avec sa mère, le nouveau mari de celle ci,  elle parcourait le pays, les foires et les pardons. Elle n'allait pas tarder à commettre ses premiers larcins car fréquentant des individus peu recommandables. De Carhaix au Faouët, en passant par Guéménée elle commença à jouir d'une bien piètre réputation. C'est d'ailleurs vers cette période qu'elle accoucha de sa petite Renette. Elle avait dix huit ans et menait grand train de vie. Puis suivront les naissances de Jeanne en 1737, de Thérèse en 1740.  Au cours d'une de ses expéditions, elle rencontra  Henri Pezron, jeune homme issu de la petite aristocratie, mais sous l'influence néfaste de celle-ci, il rejoignit la bande des Finefonts qui compta jusqu'à une quarantaine d'individus, tous sous le commandement de la dite Marion. Pezron sera le père de Anne née en 1745, en revanche, quand Joachim naquit en 1748, Pezron avait été arrêté puis pendu deux ans plus tôt à Quimper. Elle fut arrêtée à Vannes peu après avoir accouché de la petite Anne, Marion est ainsi décrite par le greffier : "une particulière d'une taille de cinq pieds, cheveux châtaignes roux, une cicatrice au haut du front, les yeux gris, le visage marqué de rousseur, ayant une coiffe de toile blanche à la mode de la ville,, un mouchoir de coton au col à petits carreaux rouges et blancs et rayures bleues, vêtue d'une camisole de  drap de Vire lie de vin, un tablier de cotomine rayé de bleu et de blanc, une jupe de ratine brune, ayant des fers aux pieds.."  D'après interrogatoire en date du  4 juillet 1748. Les victimes de la bande étaient bien souvent des vendeurs étrangers à la région : des marchands revenant d'une foire, d'un pardon, il y eut aussi les vols dans les églises. Les caches des voleurs étaient diverses, l'hôtel des Trois Piliers au Faouët fut l'une d'entre elles, on cite aussi la Grotte du Diable à Huelgoat. Maintes fois incarcérés, puis libérés ou évadés, les bandis des grands chemins étaient réputés jusqu'à Quimperlé. Ayant quitté Rennes avec un de ses complices, elle demanda hospitalité au relais de poste de Broons, mais jugea l'endroit inconfortable. Marion du Faouët bénéficia de la complicité d'un gentilhomme ruiné et dépravé, René-Gabriel de Robien de Pontlo. Le roi Louis XV fut un jour informé par un courrier que l'aristocrate breton de Robien, qui fréquentait la bande s'était associé avec ceux ci, allant dans les villages sous le titre d'un des subdélégués royaux afin d'exiger de l'argent. Manifestement cette fois les plus hautes instances étaient informées et cette fois les bandits des grands chemins allaient être inquiétés. Son arrestation eut lieu, suivie ce 26 septembre 1755 de son incarcération dans les cachots de Quimper. Le 18 mai elle fut interrogée par la sénéchaussée, puis quelques jours plus tard commença le procès de celle qui défrayait la chronique. Elle y apparut les mains menottées, s'exprimant en français, reconnu avant son arrestation demeurer au Faouët , chez sa mère. Elle reconnu avoir volé sur les grands chemins ayant commandé une bande de voleurs avec lesquels elle partageait le butin. Elle reconnu avoir été fouettée et flétrie à Rennes en exécution d'arrêt de la cour, puis jugée ensuite à Vannes, ajoutant avoir été renvoyée des prisons de Vannes. Les jours suivants, les interrogations se poursuivirent : elle nia avoir commis l'attaque sur la personne de Jean Houarner près de la croix de Kerfloch, mais aussi celles  exercées contre Julien Perrot,  contre Olivier Brouédec. S'agissant de l'affaire survenue chez l'aubergiste Louise Picard de Saint-Carradec-Trégomel, elle affirma que la voleuse était une dénomme Marie Bidon. D'autres affaires déjà jugées furent évoquées, mais la comparente nia tous les faits qui lui étaient reprochés. Puis la sentence tomba : Marion du Faouët fut condamnée à être pendue place Saint Corentin à Quimper. La foule contempla la prisonnière, celle ci descendant de la charrette fut accueillie par un frère cordelier qui lui présenta un crucifix tout en récitant des prières. Marion écouta tremblante puis le bourreau accomplit sa rude tâche.......Ainsi disparu Marion du Fouët, étranglée à la potence.

 

Marion du Faouët

Les anciennes halles du Faouët et une partie de la Place Saint Corentin à Quimper

 

Extrait de l'ouvrage de Jean Lorédan : La grande misère au XVIIIe siècle : Marion du Faouët et ses associés 1740 1770

 

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