Hache polie en diorite, de grandeur moyenne, trouvée dans cette commune. (collection Robinot de Saint-Cyr).
Passage de la voie romaine de Corseul à Duretie, séparant la commune en deux parties égales ; on l'appelle la Dinnanas (ci-dessus marqué de rouge).
Au cours des années quatre vingt, le centre archéologique d'Alet a observé à la Suais, sur une surface de 200 m x 300 m, un système d'enclos à dominante curviligne associé à un ancien chemin. A l'Auriais : un enclos rectangulaire (60 m x 50 m) ; autre enclos rectangulaire avec partition interne, découvert à l'Epine, d'une surface de 110 m x 65 m ; Le Puits-Bruyère, enclos de structure orthogonale avec partition interne, 25 m x 75 m. Autres enclos découverts à le Bourgneuf, la Gaudière, et près de l'étang des Moulins.
Saint Juvat résulte du démantèlement de la paroisse primitive bretonne de Plumaudan (voir les paroisses primitives Bretonnes, en résumé.) et apparaît sous la forme latine de St Juvati. L'endroit qui émerge vers la moitié du XIIe siècle est manifestement dédicacé à ce prêtre et martyr au cours du Ive siècle de l'ère chrétienne ; il accompagna Ursulle donnée comme fille du roi légendaire Dionote d'Albanie, en Armorique.
Les lieux de Carragat et Caharel semblent puiser leurs origines au cours de la période bretonne.
En 1156, Jean évêque de Saint-Malo, confirme à Durand, prieur de Léhon, les églises de « Sainte-Marie de Léhon, Saint-Pierre de Ivran », Saint-Juvat (ecclesia sancti Juvati), Saint-Laurent de Tréveron, Saint-Malo de Blusweili, Saint-Melaine de Trélivan, Sainte-Marie de Coesmur, Sainte-Brigidde de Tregavou. » ainsi que les cimetières, chapelles, dîmes, ainsi que les cimetières, chapelles, dîmes, etc.
En 1158, il est mention de Saint-Juvat dans la confirmation des biens de Saint-Magloire (voir Le prieuré royal Saint Magloire de Léhon, résumé d'histoire.) par le pape Adrien.
En 1181, en effet, pendant que St-Magloire de Léhon refusait toute soumission à St-Magloire de Paris, les délégués du Pape, savoir, l'archevêque de Tours et les abbės de St-Germain-des- Prés et de St- Père de Chartres, décidèrent que Léhon passerait sous l'obédience de Marmoutiers, qui abandonnerait à St-Magloire de Paris trois autres prieurés. Albert, évêque de St-Malo, Rolland, sire de Léhon, Geoffroi d'Angleterre, alors duc de Bretagne, le pape Luce III, et le roi Philippe -Auguste, s'empressèrent de souscrire à cet arrangement, et le prieur Durand fut remplacé par Geoffroi de Corseul. L'abbé de Marmoutiers choisit ce religieux comme l'un des hommes les plus distingués de sa congrégation, et le plus propre à rétablir l'ordre dans le monastère insoumis. Peu d 'années après, en 1187, Geoffroi de Corseul était élu abbé de Marmoutiers. A dater de cette réforme, Lėhon, avec son titre de prieuré conventuel, fut une véritable petite abbaye ; et, dans les lettres de créance des ambassadeurs chargés de traiter de la rançon de Charles de Blois, prisonnier des Anglais, nous voyons, à la suite de la signature des abbés bretons, celle du Grand-Prieur de Léhon. L 'évêque diocésain lui reconnaissait des libertés, telles que l'exemption de la juridiction épiscopale, et la faculté de célébrer les offices, les portes closes, en cas d'interdit. Il possédait, à la fin du XIIe siècle, les paroisses de Léhon, Evran, St- Juvat, Trévron, Brusvily, Trélivan, Trigavou, Calorguen, Tréverien, dans l'évêché de S -Malo.
Un acte de 1181 confirme les moines dans la possession de l'église, du bourg, du cimetière et des dîmes. Dans un aveu de Gervais de Goin, prieur commendataire de l'abbaye de Léhon, et daté du 29 janvier 1557, on trouve mentionné : «Item en la parroisse de Sainct Juvat y a aultre fief et bailliaige appellé le balliaige de Sainct Juvat ouquel sont hommes Jehan Gallays, Jehan Biffart, Auffray Biffart, Yvon Robert, Olivier Haultière, Guillaume Bunel, Guillaume Belebon et aultres et vault de revenu chacun an de rente par deniers, sept solz quatre deniers et par froment mesure de Bescherel six myne. Le mynu et enterraige de Sainct Juvat cens solz .... ».
En avril 1220, Esmemart, veuve de Geoffroy du Champneuf, donne à l'abbaye de Boquen tout ce qu'elle a en la paroisse de Saint-Juvat
1543 Pierre d'Acigné, thésauriser et chanoine de Nantes, rend aveu au dauphin, duc de Bretagne, comme commendataire de Léhon. Il reconnaît tenir le bailliage de Léhon ; le bailliage de Trévron , où il y a vignes et pressoir à vin, moulins, droit de foire le jour de St Laurent , patron de la paroisse, avec droits de coutume et bouteillage ; le bailliage de Coes mur, emplacement de chapelle sur la route de Dinan à Broons, chapelle et métairie de St-Nicolas ; bailliage de St-Trya, en Corseul (le froment s'y divise en depouche et deseille) ; le bailliage de Quivir , en St-Pótan ; le bailliage de St-Geran, en Plévenon ; le bailliage de St- Juvat dans cette paroisse, et celui de St-Quenneuc ; de Dinart, en Si- Enogat ; de St- Judoce ; de Plougueneuc ; de la Ville -Gromil, en Evran. Il déclare la haute, moyenne et basse justice, sèpe, colliers et justice patibulaire. -Métairies. -Dimes en Evran, St-Judoce, Lanvallay, Tréveron , St- Juvat, Tréméven .
Eglise à trois nefs et quatre travées ; la partie la plus ancienne est celle du choeur qui présente deux piliers cylindriques avec arcades brisées dont les archivoltes s'éteignent sur le fût des piliers (XVIe). Au côté nord chapelle privative servant de sacristie, avec une porte ornée de pilastres de la fin de la Renaissance. Sur la longère nord on lit cette inscription :
A. ESTE. BATY. DV.
TEMS. DE. MISSIRE.
GILLE. LE. CORVAISIER.
RECTEVR. DE. CEANS.
ET DE M. JAN. CAHAREL.
ET. JVLIEN. BIFART.
TRESORIERS. LAN 1662
Porte du sud à plein cintre ; les piédroits on chacun trois colonettes qui supportent trois moulures toriques formant saillie sur l'archivolte. Bannière de 1776 représentant Saint-Juvat en prêtre vêtu d'une chasuble du dix-septième siècle et tenant un cœur dans sa main. Dans le pavé, plusieurs pierres tombales qu quinzième siècle ; l'une d'elles, sculptée en demi-relief représente une femme à demi couchée, les mains jointes, en robe étroite, à longues manches, placée sous une arcade à accolade, décorée de crochets et d'un panache ; au-dessus de la tête, des deux côtés de l'accolade, deux écus en losange attribués à une demoiselle de Coëtquen.
Saint Juvat était fêté le 21 octobre, sous le rire de Martyre non Pontife
Montres nobiliaires de la paroisse de Saint Juvat en 1472
-Les terres nobles étalent autrefois, la Balue, la Marche, Beaumont, le Verger, Carragat (voir La seigneurie de Carragat en Saint-Juvat.), la Mettrie (voir La seigneurie de la Mettrie à Saint-Juvat), Paumelain, la Seignière et la Gaudière ; mais ces fies relevaient presque tous des seigneurs de la Vallée, en Plumaudan, les seuls a qui on donnât les prières nominales.
Auffroy de la Motte, sr de la Vallée, porteur d’une brigandine et comparaît en jusarmier, à deux archers
Jehan de Lamare, par Charles Lesroys, porteur d’une brigandine et comparaît en archer
Olivier de la Marche, porteur d’une brigandine et comparaît en archer, injonction de jusarmier
Jehanne Hamelin, de Pontmelin non comparue
L'important hameau de la Maladrie n'est pas sans rappeler les épidémies qui touchaient ce terroir au cours du Moyen Âge. Un hôpital se tenait à l'endroit. Ces épidémies se sont poursuivies jusqu'au XVIIe siècle comme en témoigne ces notes en 1638 :
Sur la remonstrance & considération de ce passage, le premier jour de Novembre a esté de tous les Saincts l'an mil six cent trente huict, les habitants de la paroisse de S Juvat tant ecclesiastiques que laïques s'estant assemblés en l'église dud S.Juvat affin de faire très humbles a très directes prières, à ce que par la maison de Nostre Seigneur Jesus Christ, par l'insoumission de la Glorieuse Vierge, des biens heureux S Juvat et S Sebastien & de toute la cour celeste, il eust pleu à Dieu le vouloir delivrer du flan de la peste dont la paroisse avoit esté affligée depuis dix huict moys, en sorte qu'il y avoit fort peu de maisons Sexemptées où on n'eust ressenti des ravages de cette maladie & corruption contagieuse, toutes les précautions & remèdes recherchez et apportez en ce cas par l'industrie, sages et prudent des hommes s'estant trouvez inutiles & sans aucun bon succez jusques à ce que la Divine Misericorde presante pitié d'eux leur inspira le voeu qui sans danger pour moi au jour de la détresse, je te délivrerai, et s'est livré pour vous, et moi glorisirabia
conceverent et accorderent par une commune déliberation et unanime consentement de tous en la forme & maniere qui ensuit
Vota mea domino reddam in conspisti omnia populi una
Et le recteur de St Juvat de terminer ainsi .... « qu'à jamais seroient faittes quatre processions générales & solennelles tous les ans, dans la quatre saison de l'année affin de se mettre en devoir d'émouvoir Dieu plus facilement par telle prière, communier bénir les biens de la paroisse en la présence de la famine, de peste & de guerre. La première de ces processions seroit le jour de St Sébastien ou le dimanche le plus proche dudit jour pendant laquelle seront chantées les Litanies du nom de Jesus et en Latin l'hymne de St Sébastrien. La 2 seroit le jour de St Marc ou le dimanche le plus proche dudit jour...Le troisieme jour sera le Dimanche de la Feste Dieu...Le 4. le jour de l'Assomption. »
1732-1789. -Minutes du greffe. -Tutelles et curatelles des enfants : de Philippe Nogues et de Jeanne Martin ; - de Julien Mainguy et d 'Anne Dubois. -Émancipation de Pierre Faisant. -Décret demariage entre Pierre Planchette et Angélique Revault. -Scellés, inventaires , partages et ventes concernant la succession : de Guillaume Du Rocher ; - de Noël Tuſſain et de Marie Gombert, sa veuve. -Mainlevée de la succession de Jeanne Pluvier, dame de La Cocherais, accordée à Louis de Cargouel, elc.
Juridiction de Langevinais
(voir Quelques notes sur la seigneurie de Langevinaie à Calorguen)
1744-1789. -Audiences et Plaids généraux tenus aux bourgs de Calorguen et de Saint-Juvat, au village de Beaumanoir, etc., par maîtres Nogues et Samson Du Gage, sénéchaux. -Mandements de la charge de notaire et procureur accordés à Mathurin Biffard et à Pierre Marie Leclerc, par messire Étienne Ferron, chevalier, seigneur du Chêne Ferron et de Langevinais. –Réception de maître Philippe Alberge en qualité de procureur-fiscal. - Adjudication à Guillaume Ramard, pour la somme de 435 livres, des biens dépendant de la succession de messire René Gallée. -Déclaration du décès de Pierre Lesvier et renonciation faite par son frère à ses droits dans la succession. -Dépôt fait au greffe de la Cour par maître Lorre, greffier de Langevinais, de plusieurs registres d 'audiences de ladite juridiction, etc .
Juridiction du Dily et annexes.
(voir La famille du Rocher)
1754 -1779. – Audiences de la juridiction de Dilly, Paumellin et Les Gals, tenues au bourg de Saint-Juvat par maitre Bellebon, sénéchal.
Mandement de nolaire et procureur accordé à Barthélemy Auffray par dame Rosalie de La Bourdonnais, veuve de messire Louis Juchault, seigneur du Dilly. -Appropriement accordé au sieur Regnault, acquéreur d 'héritages situés au village du Bas-Dilly, en Plumaudan. -Tutelle des enfants de feu Pierre Juhel et de Marguerile Bellare, du bourg de Saint- Juvat. –Scellés, inventaires, partages et ventes concernant les successions : de Julienne Picouays ; –de Pierre Collin et de Guyonne Bellebon, de Saint- Juvat. -Compulsoire de l'acte de ferme passé entre Rose Le Gallais, demanderesse, et les enfants Bignon, défendeurs. Sentence condamnant lesdits Bignon à payer à la femme Le Gallais un reliquat de bail de 25 livres, etc.
1775 -1789. -Procédures concernant : un droit de passage sur deux pièces de terre situées en la paroisse Saint Juvat, et conduisant au clos des Petits -Champs ; -la séparation de corps et de biens prononcée entre Jeanne Plancher et Louis de Cargouet, écuyer ; -la succession abandonnée de messire René Gallée, décédé recteur de Ros-sur- Couesnon, et possédant des biens sous les fiefs de La Ferronnais et de Langevinais ; -les violences dont Julien Ribault est prévenu à l'égard de Jean Ramard , etc.
Juridiction de la Ferronnays.
(voir La seigneurie de la Ferronnais en Calorguen)
1782 -1790. -Audiences et Plaids-généraux tenus, par des avocats exerçant les fonctions de sénéchal, à Tréveron, à Saint- Juvat, au Chauchis de Beaumanoir, à Dinan, et le plus souvent au bourg de Calorguen. -Tutelles des enfants : de Pierre Le Marchand , décédé au village de La Gautrais, en la paroisse du Hinglé ; -de François Hervé, de la paroisse d'Évran ; -de Michel Bochel, de la paroisse de Calorguen. – écret de mariage de Pierre Crespel el de Rose Maillard. –Scellés, inventaires, ventes et partages concernant les successions : de Jean Rault, de la paroisse de Saint-André-des-Eaux ; -de Guillaume Besnard, de la paroisse de Brusvily. -Sentence annulant l'acte de donation mutuelle fait entre René Danjou et Julienne Hougai, sa première femme, et ordonnant de procéder au partage de la succession de celle dernière entre les ayants-droit, etc .
Saint-Juvat ; sur la Rance; à 8 lieues au Sud de Saint Malo, son Evêché; à 9 lieues de Rennes ; & à 3 lieues & demie de Montauban, sa Subdélégation. Cette Paroisse relève du Roi, ressortit à Dinan, & compte 950 communiants : la Cure est présentée par les Religieux de Léhon. En 1640, des Moines de Marmoutier faisoient encore les fonctions de Curé dans cette Paroisse. Le territoire, très-exactement cultivé, produit du grain& du cidre. On trouve, dans quelques cantons,du sable, appelé de Saint-Grégoire, dans lequel sont beaucoup de coquillages entiers, particulièrement des coeurs, des canes, des tellines, des gallets, & des vermisseaux tubulaires
En 1790 Saint Juvat faisait partie de l'évêché de Saint-Malo et du canton de Tréfumel. M. Gilles Legallée était alors recteur de cette paroisse, et on cite encore le nom de quatre autres prêtres, qui, au péril de leur vie, administrèrent les Sacrements à Saint-Juvat, pendant la tempête révolutionnaire : M. Barbier, vicaire ; M. Louis Lecoq, prêtre habitué ; M. Guillaume Biffart ; M. Jean-Marie Picouays. M. Barbier fir un bioen immense à Saint Juvat ; il confessait, il baptisait et mariait principalement au village de l'Epine. Il est venu mourir à la Maison Rouge il y a environ soixante dix ans. Voici ce qu'écrivait M. L'Abbé Lemasson en 1894 dans son ouvrage Diocèse de Saint-Brieuc pendant la période révolutionnaire. M. Lecoq fut pris par les révolutionnaires et transporté à l'Île de Ré, où il fut visité par plusieurs amis, entr'autre par François Ramard de Pommelin. M. Biffart disait principalement la messe dans cette dernière ferme de Pommelin et exerçait le ministère dans les environs. Il avait un frère chapelain du Rosey ; hôpital de Saint-Servan. M. Picouays, très infirme, rendait aux fidèles tous les services qu'il pouvait. Il coucha souvent dans les fourrés des fossés Thébeaux.
Commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui succursale. -Limites ; Nord-Ouest : Trévéron ; Nord-Est : Calorguen, Evran, Est : Saint-André-des-Eaux , le Quiou, Tréfumel ; Sud : Salnt-Maden ; Ouest : Plumaudan.
Principaux villages : Bouhourdais, les Prés, la Suais, Trégris-la Pomtière Housse, la Slgonière, la Mélautais, la Maladrie, la Hautière, la Ville, Caharel , le Petit-Hac, le Perbos, le Perhouet, le Mottay, la Gaudière, la Chênaie, la Bagne. Superficie tôtale. -Moulin de Cameron, à eau.
L'église de Saint-Juvat a été bâtie vers le XIVe siècle, ou plutôt rebâtie, car, en 1792, une des aiguilles du pignon était encore facile à reconnaître comme appartenant à une époque antérieure au style général de l'édifice. -Jadis on comptait, dans cette paroisse, trois chapelles desservies. Il n'y a plus aujourd'hui que celle de la Gaudière qui appartienne au culte, encore n'y célèbre-t-on la messe que de la Toussaint jusqu'à Pâques.
-Le territoire, arrosé par la Rance, est généralement fertile; sur plusieurs points on exploite le calcaire coquillier ou sablon, amendement si favorable au terres argileuses. En certaines carrières ce sablon est tellement aggloméré qu'on l'emploie comme pierre a bâtir, notamment pour faire les montants et les appuis des cheminées de ferme. Géologie : schiste talqueux. -On parle le français.
Illustrations M. Frotier de la Messelière et Editions Le Flohic, M. Jean Gourbil, M. Ducourtioux