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16 janvier 2020 4 16 /01 /janvier /2020 18:58
Quelques notes sur la famille de Kersaliou
Quelques notes sur la famille de Kersaliou

A gauche le manoir de Kersaliou à Pommery Jaudy, d'après cliché de Patrimoine BZH et à droite le vieux château de Limoëlan en Sévignac, d'après Monumentum

A travers la Réformation des fouages de la paroisse de Sévignac au cours des XVe et XVIe siècle, Limoëlan appartenait à la famille de Kersaliou. Cette famille dont le berceau est la paroisse de Pommery-Jaudy disposait pour armoiries : « Fascé d’argent et de gueules de six pièces ; au lion de sable armé, lampassé et couronné d’or, brochant sur le tout » d'après un Sceau de 1380. La devise de c ette maison était : Tout pour Dieu.

La Maison de Kersaliou disposait des terres de Kersaliou, paroisse de Pommerit-Jaudy, du Rechou, paroisse de Botlézan, de Keraudren, et du Plessis, paroisse de Lanvollon, de Kerbiquet, de la Grandville, du Carpont, de Chef-du-Bois, de la Sauldraye, de Kermorvan, paroisse de Trézény, de Kerraoul, paroisse de Paimpol, de Limouëlan, paroisse de Sévignac, de Kerhouarn. Anc. ext. chev., réf. 1669, dix gén. ; réf. et montres de 1427 à 1543, par. de Pommerit-Jaudy, Botlézan et Trézény, év. de Tréguier, Plounez, év. de Saint-Brieuc, et Sévignac, év. de Saint- Malo. La branche ainée fondue dans du Chastel, puis Boigeslin et Rogon. (Famille éteinte). Origine de la maison de Kersaliou. -Seigneurs de Réchou, de Keraudren, de Kerhouarn, de la Grandville, de Carpont, de Chef-du-Bois, de la Soudrays. Ils ont pour berceau la terre de Kersaliou, située en l'évêché de Tréguier, paroisse de Pommerit-Jaudy, terre à laquelle ils ont donné ou emprunté leur nom. Ce nom se trouve au livre des reformations faites dans ledit évêché en 1427, 1449, 1513 et 1543 Les commissaires royaux de 1669, par arrêt du 26 février, les ont déclarés nobles d'ancienne extraction et maintenus en la qualité de chevalier Personnages remarquables.

 

-De cette maison, dit Le Borgne (Arm. breton, p. 155), par succession de temps, ont sorty defaillans et renommez personnages, qui ont constamment tenu le parti de nos ducs, leurs princes naturels, et ont esté par eux employez en plusieurs missions honorables. En effet, elle en a fourni à la carrière des armes, à l'Église et à la cour. Le premier membre connu au sein de cette  famille était Geoffoy de Kersaliou.

 

Le duc Pierre de Dreux se trouvant au port de Limisso en l'île de Chypre lors de la VIIe Croisade, s'associa pour le frêt d'un navire chargé de le transporter à Damiette avec trois écuyers bretons : Geoffroy de Kersaliou, Macé le Vicomte et Rolland Nepveu et tous les quatre donnèrent une procuration à un marinier de Nantes appelé Hervé pour la location du navire et le prix de leur passage, par acte sous le sceau de Geoffroy de Kersaliou, du mois d'avril 1249. Ses armes se voient au Musée historique de Versailles

 

I- A la carrière des armes : Roland de Kersaliou, membre de l'association bretonne pour la défense du pays, en 1379 ; Jean de Kersaliou accompagna le duc Jean V en France en 1418, puis à Rouen en 1419, l'un des quarante-deux capitaines ayant gaiges ; Roland de Kersaliou, ligué avec beaucoup d'autres seigneurs contre les Penthièvre ; Jean de Kersaliou suit le duc à Amiens, en 1425, et Yvon de Kersaliou, le comte de Richemont à Angers, la même année; celui-ci est nommé capitaine de Pornic en 1436.

 

II- A l'Eglise : Jean-Baptiste de Kersaliou, doyen de l'église de Saint-Brieuc, où il etablit à ses frais, en 1746, les Frères de Saint Yvon

 

III- A la diplomatie : Roland de Kersaliou, envoyé avec Etienne Gouyon, Jean de Quélen et Berthelot d'Engoulvent près du duc, alors en Angleterre, pour le rappeler dans ses Etats

 

IV- A la cour : Jean de Kersaliou, chambellan et maistre d'hostel du duc, en 1420 et Alain de Kersaliou, son maistre d'hôtel, en 1421

 

Le duc Jean V de Bretagne évoque en avril 1429 son chambellan, messire Rolland de Kersaliou, héritier principal de ladite damme Jehanne Rouxelot dame de Limoëlan (voir la seigneurie de Limoëlan à Sévignac et ses possesseurs.). Le dit Rolland eut pour fils autre Rolland  de Kersaliou, sieur de Kerenal et Gilles de Kersakiou qui devint seigneur de Limoëman

 

A travers les minus du duché de Penthièvre de 1444 à 1467 est cité Gilles de Kersaliou et sa curatrice Marguerite Du Chatelier. En 1468 le dit Gilles de Kersaliou est titré seigneur de Limoëlan, Gilles de Kersaliou sgr de Kerraoul et de Limoëlan épousa le 7 novembre 1485 Magdelaine du Chastel, fille de Olivier et de Marie de Poulnic. Le dit Gilles et son épouse laissèrent pour fils autre Gilles de Kersaliou

 

Marguerite de Kersaliou, dame de Limoëlan  épousa Jean de la Chapelle, seigneur des Beuves, de Plédran ; de cette union naquit Hélène de la Chapelle, deuxième épouse de  François du Guérande + 1574,  sgr du Guémadeuc, 

 

Jéhanne Rouxelot ayant adopté pour héritier de ses terres Roland de Kersaliou, Clémence Carbonel plaida contre Roland de Kersaliou, mais après procès, ce dernier fut conduit dans son bon droit. Ce même Roland de Kersaliou apparaît dans un aveu en date du 6 septembre 1447, où on le trouve en désaccord avec ses vassaux. En 1449, on le trouve à Kerenall sans doute en ce lieu à présent désigné Quihériac, cet endroit a été évoqué dans deux précedents articles :  (voir Quelques notes sur la famille Hingant - La seigneurie de Bougneuf à Sévignac et ses possesseurs (lieu à présent situé en Rouillac).), toutefois c’est Gilles de Kersaliou son frère qui est présent à Limoëlan dans les montres de 1428. Gilles de Kersaliou et son épouse Magdeleine du Chastel laissaient deux filles : Marguerite de Kersaliou et Jacquemine de Kersaliou. Marguerite de Kersaliou, dame de Limoëlan épousa Jean de la Chapelle, seigneur des Beuves (ce sont leurs descendants qui recueillir  la succession de Limoëlan quand la branche des Kersaliou de Limoëlan s'éteignit. 

 

Jean de Kersaliou seigneur de Lymouellan est cité pour le rachat d'Amaury de Kersaliou vers 1531 est mentionné ci-dessous.

Evocation d'Amaury Gouyon, sr de la Moussaye, et ses complices, et du sr de Lymoëllan. 30 septembre 1555. Henry, par la grace de Dieu roy de France, aux senneschal, alloué et lieutenant de Dynan, salut. Nous avons entendu que pour éviter par ung nommé Amaury Gouyon, sr de la Moussaye, ses complices et adherez, la pugnition et correction de plusieurs meurdres, homicides, dont ilz sont chargez et accusez et même d'avoir couppé les braz, nez, jambes et mamelles à plusieurs femmes, en haigne de ce qu'ilz avoient depposé en certain procès dont ledit Gouyon, sesd. complices et Jehan de Kersallio, en son vivant sr de Lymoëllan, et autres, et pour lesquelz ilz estoient poursuivys par-devant les gens tenans noz.Conseil et chancellerie de Bretagne, auroient, après plusieurs delays et subterfuges pratiquez et exquis, trouvé moyen obtenir de nous, dès le 16e jour de decembre 1552, certaines noz lettres par lesquelles aurionsinterdit la congnoissance à nozd. Conseil et chancellerie et icelle à vous attribuée et renvoyée pour faire et parfaire led. procès d'entre lesd. parties; ce que n'auriez fait, en sorte que depuis ce temps là, qui est de trois ans, ne se seroyt ensuyvy aucune pugnition, ce qui tourne à grand scandalle de nostre justice et perturbation de la tranquilité et repoz publique. A quoy voullans pourveoir et que de telz delictz et homicides soit faicte pugnition exemplaire, nous vous mandons, commandons et très expressement enjoignons par ces presentes que dedans deux moys pour toutes prefixtions et delaiz, après la signiftication qui vous sera faicte d'icelles par le premier nostre huissier ou sergent sur ce requis, que à ce faire commectons, vous aiez à faire et parfaire led. procès d'entre lesd. parties et icelluy juger deffinitivement; aultrement, ledit temps passé, dès à présent comme pour lor l'avons de nostre certaine science, plaine puissance et autorité royal evocqué et evocquons à nostre personne et icelluy renvoyé et renvoyons en nostre court de Parlement de Bretagne, à laquelle nous mandons et enjoignons par ces presentes que après que les sacz et productions dud. procès auront esté portez et mis au greffe d'icelle, elle procède incontinent et en la plus grande dilligence qu'il sera possible au jugement et expedition d'icelluy, car tel est notre plaisir, etc. Donné à Villiers-Coteretz, le dernier jour de septembre 1555. -Par le Roy en son Conseil : Burgensis, et scellé de cire jaulne sur simple queue

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20 décembre 2019 5 20 /12 /décembre /2019 10:16
Quelques notes sur la famille Charuel

Yvon Charruel se croisa, en 1096. -Seigneurs du Guérand et de Kergoallan, du Ménez, de Kerahel, de Lesenor, terres situées en diverses paroisses de l'évêché de Tréguier. Après Yvon, le plus ancien des Charruel vient Henry, qui, en 1294, devait le service à l'ost du duc. Even fut des trente chevaliers bretons, s'acquist une glorieuse reputation en la bataille des Trente, et encore en la deffense de la ville de Rennes, contre le siege du duc de Lancastre. Il reçut à Mi-Voie de nombreuses blessures, car il avoit le viaire (visage) si destaillé et descoupé qu'il montrait bien que la besognefut bien combattue. Nous trouvons encore, en 1415, un Guillaume Charruel et un Alain Charruel, en 1420. Béatrix, fille ou sœur de l'un des précédents, porta en dot les seigneuries de Charruel à Jean, sire de Penhoët, d'où elles sont passées aux Boiséon, aux du Parc-Locmaria et aux Quemper de Lanascol. Devise : L'homme de cœur surmonte tout.

Le nom de Charruel se trouve aussi écrit Charuel et Cheruel. La charte de 1294 contenant la reconnaissance par les seigneurs de Bretagne du nombre des chevaliers, escuyers et archers qu'ils doivent à l'ost du duc, mentionne parmi ceux du pays de Tréguier Monsour Henri Charruel, qui devait un chevalier pour le fief Evén-guen, dou quel chevalier Henri Le Lonc dist qu'il doit la quarte-partie. L'habitation des Charruel dans le diocèse de Tréguier est encore prouvée par Guy Leborgne, dans son Armorial breton, qui les qualifie de vicomte en Tréguier. On retrouve le même Henri Charruel, en 1320, témoin du mariage d'Alain de Rohan et de Jeanne de Rostre,, passé devant la court de Kerahès, et Henri Charruel y appose son sceau au nom de ladite Jeanne. Ce Henri Charruel était-il le père d'Yvain Charruel qui fait l'objet de cet article ? C'est ce que nous ne pouvons dire. La première mention de ce dernier se trouve dans l'acte du partage donné par Hervé de Léon à Armice, sa sœur, en 1338. Il y figure comme témoin, et son sceau, qui restait attaché à l'original aux archives de Blain, portait une fasce au milieu de Vécu ; ce qui confirme le blazon des mêmes armoiries donné par Guy Leborgne. Yvain Charruel fut aussi témoin en la même année d'un choix d'arbitres entre Charles de Blois et Jeanne de Penthièvre, sa femme, et Hervé de Léon et Marguerite d'Avaugour et, sa femme. Le premier fait militaire auquel son nom a été rattaché est la défense de la ville de Rennes, à laquelle il contribua avec le baron d'Ancenis, le sire du Pont, Jean de Malestroit et Bertrand du Guesclin. C'était en 1342, au commencement de la longue et sanglante guerre de la succession de Bretagne, dans laquelle Yvain Charruel avait pris parti pour Charles de Blois. Il paraît ensuite au nombre des chevaliers choisis par Jean de Beaumanoir pour le combat des Trente. On lit au 103° vers du vieux poème sur ce combat :

 

Je prends Tïnténiac, à Dieu soit beneichon.

Et Guy de Rochefort et Charuel le lion.

 

Il fut fait prisonnier dès le commencement de l'action par Bamborough, chef des Anglais, avec Carou de Bodegat et Tristan dé Pestivien, qui était grièvement blessé. Mais après que Bamborough eut été tué, ces trois chevaliers, qui n'appartenaient plus à personne, revinrent combattre près de Beaumanoir.

A y ceste parole est Charuel levés,

Et le vaillant Tristan fut moult estait blechiés,

Carou de Bodegat, le preux et l'alosés,

Tous trois estaient prisonniers à Bombourc le Devez,

Mais quand Bombourc fut mort ils furent raquitez.

Chacun prend à ses poings le bon branc acerez,

De périr sur englois ont bonne volonté.

 

Mais les Anglais à la voix de Croquart reprennent courage et combattent si vaillamment que Beaumanoir s'en épouvante. Geoffroy du Rouays le rassure en lui faisant remarquer Charruel, Tinténiac, Raguenel, La Marche, Arrel, Rochefort, qui ayant encore lance, espée et coustel Charruel ne sortit pas de ce combat sans en emporter d'honorables marques, s'il faut en croire Froissart. « Et depuis, dit cet historien, je vois seoir à la table du roy Char les de France un chevalier breton qui esté y avait, messire Yewains Charuel. Mais il avait le viaire (visage) si détaillé et descoupé qu'il monstrait bien que la besogne fut bien combat tue. » Une quittance donnée à Malestroit, le 11 août 1352, nous apprend que Yvain Charruel servait avec deux chevaliers, ving et un escuyers et trente archers, sous les ordres du maréchal d'Offemont, lieutenant du roi au pays de Bretagne. Son scel en cire rouge porte un, casque avec deux oreilles d'asne pour cimier et aux deux côtés une M et un I. -Dans la même année 1352, Jeanne-la-Boiteuse l'envoya, en Angleterre avec Robert de Saint-Pcrn, l'archidiacre de Rennes, et Olivier de Mordelles, pour traiter de la délivrance de Charles de Blois, prisonnier depuis la malheureuse affaire de la Roche-Derrien. Il fut choisi en 1357 pour l'un des conservateurs de la trêve conclue à Bordeaux le 23 mars de la même année. Il devait, avec le vicomte de Rohan, la maintenir dans la Bretagne bretonnante, tandis que les sires de Rochefort et de Beaumanoir étaient chargés de la Haute-Bretagne. Rien ne nous apprend que Charruel se soit trouvé à la bataille d'Auray. On le retrouve en 1369, à Vitré, commis et ordonné à recevoir, de concert avec Sevestre de la Feuillée, les monstres des gens d'armes et archers qui servaient en Bretagne pour le roi de France. L'acte qui nous donne ce renseignement porte un scel parti, au premier une fasce, au deuxième une demi-croix de losanges. Depuis lors, il n'est plus mention d'Yvain Charruel dans les char tes de Bretagne, où l'on retrouve seulement un Guillaume Charruel, écuyer, en 1415, et un Alain Charruel en 1420, parmi les hommes d'armes du sire de Rieux. Cette famille paraît s'être éteinte dans le XVe siècle.

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19 décembre 2019 4 19 /12 /décembre /2019 22:34

La châtellenie d'Antrain, dont le sort fut étroitement lié à celui de la châtellenie de Bazouges-la-Pérouse, était en quelque sorte une annexe de la terre de Fougères, ce qui n'empêcha pas qu'elle en fut séparée plusieurs fois, notamment au commencement du XVIIe siècle par Henri IV, qui l'aliéna en faveur du maréchal de Brissac, à la mort duquel elle fit retour au domaine. Elle se ressentit souvent de l'influence qu'exerçait sur toutes les paroisses de la baronnie l'abbé de Rillé, qui portait, au XVIe siècle, le titre de « maître universel de tout le territoire de Fougères, Bazouges et Antrain », en vertu d'une charte de François Il qui lui reconnaissait le droit d'y nommer, à son gré, tous les maîtres d'école. Comme celle de Bazouges, elle possédait une juridiction établie par Henri II, en 1558 ; mais Charles IX les ayant toutes réunies au siège royal de Fougères, les habitants de Bazouges et d'Antrain, que cette suppression obligeait d'aller plaider hors de chez eux, s'adressèrent directement au roi pour obtenir le rétablissement des deux anciennes juridictions. Le roi prit un terme moyen, et, tout en ordonnant qu'elles existeraient comme par le passé, il y mit cette restriction qu'elles ne seraient tenues qu'une fois par semaine, le jour du marché, et par un seul juge qui aurait le titre de lieutenant du sénéchal de Fougères. C'était, à peu près, tout ce qu'on demandait; car ce lieutenant connaissait de toutes les causes, sauf de celles relatives au roi et de quelques autres qui seules se trouvaient réservées au sénéchal, et l'on ne pouvait appeler de ses sentences qu'au Présidial ou devant le Parlement. La juridiction d'Antrain moins considérable que celle de Bazouges, ne comprenait que les paroisses d'Antrain, Le Tiercent, Chauvigné, Romazy et Saint-Marc-le-Blanc ; Marcillé-Raoul, Saint-Remy-du-Plein, Rimou, Noyal et La Fontenelle ressôrtissaient à Bazouges. Mais Antrain avait, en outre, une subdélégation de l'intendance, qui, vers la fin du XVIIe siècle, ne s'étendait encore qu'a sept paroisses, et qui s'accrut postérieurement des douze paroisses dont se composait la subdélégation de Bazouges, avant sa suppression. Cependant, malgré son importance relative, cette petite ville n'eut jamais de communauté. Il est vrai qu'elle se lit représenter aux Etats tenus à Rennes en 1571, mais elle ne dut sans doute ce privilège qu'à des circonstances exceptionnelles, car ce ne fut que plus tard, à la session des Etats de 1614, qu'on lui reconnut, ainsi qu'à Bazouges, le droit de députer, droit, du reste, dont elle ne jouit jamais. Antrain tire probablement son nom de sa position entre le Couesnon et la rivière de Loysance : inter amnes. Cette étymologie est si simple, si naturelle qu'elle semble la vraie et que tout le monde l'admet sans conteste. Malgré cela,-ou plutôt à cause de cela même, quelques savants, à la façon des docteurs en us d'autrefois, se sont crus consciencieusement obligés de se mettre à la torture et d'aller chercher bien loin l'origine de ce mot. Oh ! Les savants, les savants I! Cette petite ville n'a pas d'histoire:tout ce qu'on en sait, c'est que la bataille d'Azincourt fut pour elle une sorte d'accroissement et que les troupes du connétable s'y rallièrent après la défaite de St-James-de-Beuvron. Malgré sa position sur le sommet d'une colline qui commande le passage du Couesnon, Antrain n'était, suivant l'expression de l'abbé Manet, qu'une « villette sans clôture. » Mais nous croyons que, si elle n'avait pas une enceinte de murailles, elle était entourée au moins d'une ligne de fossés profonds dont on peut encore suivre, la trace à travers les chemins de Roulet, des Douves, etc; au bas de cette dernière ruelle, dont le nom n'est pas sans signification, ces fossés se bifurquaient, et l'on remarque, au point de séparation, une sorte de mamelon qui domine la vallée de Loysance et sur lequel s'élevait peut-être la citadelle construite par les ducs de Bretagne, et dont il ne reste plus aucun vestige. Ce n'est là, sans doute, qu'une hypothèse, mais qui semble confirmée d'abord par la position du pont de Loysance, reconstruit sur les ruines d'un pont beaucoup plus vieux et qui se présentait dans un plan oblique, pour que la citadelle put le prendre en écharpe,-et ensuite par une construction très-ancienne et fort curieuse située, sur la droite, au bas de la rue de Pontorson. Cette maison, qui tombe en ruines et qu'on-a, dit-on, l'intention de restaurer, est remarquable non seulement par les figurines en bois et les sculptures en granit qui décorent sa façade, mais encore par une fenêtre dont on a changé la forme depuis quelque temps et qui, percée en meurtrière, semblait là tout exprès pour défendre le passage de Loysance.) L'épaisseur de ses murs du côté de la rivière lui permettait de soutenir une attaque et d'offrir à l'ennemi quelque résistance. Il faut franchir tout l'intervalle qui sépare le XVe siècle de la Révolution française pour trouver dans l'histoire une mention d'Antrain.  (J.M. Peigné -1861)

La châtellenie d'Antrain

En haut à gauche : Chauvigné,  en haut à droite : Saint-Marc-le-Blanc, au centre : Antrain, en bas à gauche :  Romazy  en bas à  droite : Le Tiercent. Avec armoiries de Dol, de Cossé et de Fougères. 

Voici l'article que publiait l'Abbé Guillotin de Corson dans la revue Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine en 1894

 

Dès le XIème siècle la petite ville d'Antrain semble être le chef-lieu d'une région appelée l'Antrenois, représentant à peu près ce qu'on nomma plus tard la châtellenie d'Antrain. Cette seigneurie était un grand fief s'étendant, en l'an 1105, dans les quatre paroisses d'Antrain, Tremblay, Romazy et Saint-Léger, et dont jouissait alors Hervé, fils de Burchard, seigneur qui fit don à l'abbaye de Marmoutiers de la moitié de l'église d'Antrain. Il est bien difficile, dit M. Maupillé, de décider si, dès lors, le territoire d'Antrain faisait partie de la baronnie de Fougères. Sa position en dehors des cinq grandes vairies qui paraissent avoir formé la division primitive de cette terre, l'absence de l'intervention des seigneurs de Fougères dans les actes qui concernent les paroisses de sa circonscription (voir Notice historique et statistique sur la baronnie, la ville et l'arrondissement de Fougères par MM. Amédée Bertin & Léon Maupillet) ; l'intervention, au contraire, des seigneurs de Combourg, plus d'une fois constatée dans ces mêmes actes ; enfin, l'adjonction bien certaine de la paroisse de Saint-Léger à ce groupe féodal, semblent autant de faits qui sont de nature à faire supposer que ses relations de dépendance le rattachaient à Combourg plutôt qu'à Fougères. Mais vers l'an 1140 Raoul II, baron de Fougères, épousa Jeanne de Dol  (voir La seigneurie de Dol), soeur de Jean, sire de Combourg ; rien ne s'oppose à l'hypothèse que le territoire d'Antrain ait constitué la dot de la dame de Fougères et que son union à la baronnie de ce nom ait été la conséquence de ce mariage. Depuis cette époque et dans tout le cours de son existence la châtellenie d'Antrain suivit assez ordinairement la destinée de la baronnie de Fougères, dont elle forma une des principales annexes. Cependant nous l'en voyons une fois détachée au commencement du XVIIe siècle et en demeurer séparée pendant l'espace de vingt et un ans. Henri IV, voulant récompenser les services signalés que lui avait rendus Charles de Cossé, duc de Brissac et maréchal de France, lui donna, par lettres patentes du 13 mars 1600, la jouissance durant sa vie de la châtellenie d'Antrain. Mais à la mort du maréchal, arrivée en 1621, cette seigneurie fit retour à la baronnie de Fougères et n'en fut plus séparée depuis. A cette époque la châtellenie d'Antrain s'étendait en cinq paroisses : Antrain, Chauvigné, Saint-Marc-le-Blanc, Romazy et Le Tiercent. Ses revenus en argent atteignaient en 1672 le total de 849 livres 2 sols ; ses revenus en grains consistaient en 752 boisseaux d'avoine, mesure de Fougères ; 350 boisseaux également d'avoine, mesure d'Antrain, et 32 boisseaux de froment, aussi mesure d'Antrain : ce que M. Maupillé évalue à environ 824 hectolitres d'avoine et 30 hectolitres de froment. La juridiction seigneuriale d'Antrain était importante ; parmi les terres qui en relevaient on comptait huit hautes justices, savoir : les baronnies de Bonnefontaine et du Tiercent, le marquisat de la Balue, le comté de Montmoron, la vicomté de la Belinaye, le prieuré de Tremblay et les seigneuries de la Chattière et des Portes, -et deux moyennes justices : les seigneuries du Pontavice et de la Vairie. A quinze cents mètres d'Antrain, sur le bord et en aval du Couesnon, on retrouve au village de la Motte les derniers vestiges du château de la seigneurie. C'est un pan de muraille faisant partie d'un ancien ouvrage de fortification. « Son épaisseur, son mode de construction, et mieux que cela encore, une meurtrière ou plutôt une archière, car ce n'est qu'une fente très étroite et allongée que l'on remarque sur l'un de ses côtés, ne permettent pas le plus léger doute à cet égard. Cette archière témoigne de l'antiquité de cette construction et semble devoir la faire remonter à une époque antérieure à l'invention du canon. Du reste, si l'on juge de l'importance de cette forteresse par la surface qui semble déterminée par un mamelon de forme quasi circulaire dont l'aspect, au milieu des prairies, rappelle assez celui d'un château à motte sans donjon, son étendue devait être considérable et ne pas s'éloigner beaucoup d'un hectare. Le pan de muraille qui a échappé à la destruction se trouve dans la partie basse et la plus rapprochée de la rivière. Il y a tout lieu de supposer qu'il faisait partie d'une tour élevée à cet endroit » (Maupillé, Notices historiques, 14). Malheureusement l'histoire reste muette au sujet de cette forteresse de la châtellenie d'Antrain, et aucun fait d'armes s'y rattachant n'est venu à notre connaissance. Il y a bien des siècles évidemment qu'elle dut être ruinée.

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18 décembre 2019 3 18 /12 /décembre /2019 05:59
Pontrieux  en images
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16 décembre 2019 1 16 /12 /décembre /2019 14:56
Ancienne église de Saint-Judoce
Ancienne église de Saint-Judoce

Ancienne église de Saint-Judoce, au vieux bourg. -Edifice en forme de croix latine dont la partie basse remonte au XIVe siècle, le transept et le chœur au XVIIIe siècle. Ces derniers furent exécutés par Gilles Gourdel, entrepreneur, à qui les travaux furent adjugés le 23 octobre 1740 après de vives enchères entre celui-ci et Julien Rouault de l'Hôpital, Lucas Touchet de Kerlual et Toussaint Prunier. Mobilier: Tabernacle de la fin du XVIIe surmonté du Christ ressuscité. En 1694, le maître-autel ayant été interdit, parce que pas décemment orné, le recteur fit marché avec le sieur de la Porte-Piel pour y travailler. Chaire portant la date de 1758 ; statues du XVIIIe siècle de saint Judoce en surplis, saint Brieuc, sainte Anne, saint Joseph et sainte Marguerite dont le socle est décoré des armes des du Breil de Pontbriand de Pont-Harrouart.

Ancienne église de Saint-Judoce
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Ancienne église de Saint-Judoce
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14 décembre 2019 6 14 /12 /décembre /2019 07:40
Avaugour, château et baronnie par Paul Chardin
Avaugour, château et baronnie par Paul Chardin

Entre Saint--Brieuc et Guingamp, non loin du petit bourg de Saint-Péver, le Trieux s'ouvre un passage entre une double rangée de coteaux abrupts. Ce pays, montueux et boisé, qui semble désert tant les habitations y sont rares, contraste par sa sauvagerie avec les campagnes généralement découvertes et peuplées des Côtes-du-Nord. Sur la rive gauche du fleuve, une forêt de pins et de chênes descend jusqu'à la route de Guingamp qui la borde ; de ce point in distingue au-dessus d'un bouquet d'arbres le campanile d'une chapelle et les toits d'un groupe de chaumières. C'est là tout ce qui reste d'Avaugour, qui donna son nom à l'une des plus importantes et des plus anciennes baronnies du duché de Bretagne. Mais suivons le sentier rocailleux qui conduit à la chapelle et serpente entre les maisons pour descendre jusqu'au fond de la vallée. L'édifice, qui présente au sentier son chevet de granit flanqué de contre forts et percé d'une large baie qu'encadrent de délicates colonnettes, accuse par son style toute l'élégance du XVe siècle. Il a la forme d'un quadrilatère allongé, orienté de l'ouest à l'est, et muni comme la plupart des chapelles bretonnes, d'un seul transept du côté sud. Au pignon de ce transept s'ouvre une haute fenêtre armoriée qui l'éclaire, et dans l'angle une porte basse qui y donne accès. Du même côté, et immédiatement après la saillie du transept, on voit une autre forme de style gothique plus importante que la première et d'une ornementation beaucoup plus riche. Elle était jadis abritée sous un porche détruit mais dont les voussures mutilées sont encore visibles. Chose étrange, l'huisserie de cette porte, exposée depuis un siècle peut-être à toutes les intempéries du climat breton, existe encore presque intacte avec ses épaisses moulures, ses sculptures variées et tous les détails de son ornementation. Au-dessous d'une tête d'ange assez grossière d'exécution, qui fait saillie au centre de la porte, on lit cette inscription gravée en creux :

Roland • le • mkndren -|-1570.

 

Dans le haut du vantail, on remarque une paysanne jouant du biniou, et dans le bas un homme nu flanqué de deux archers, costumés à la mode du XVIe siècle, qui le percent de leurs flèches. C'est là, à n'en pas douter, la représentation du martyre de saint Sébastien. Le portail qui s'ouvre au-dessous du campanile est surmonté d'un écu en bannière dont les sculptures rongées et couvertes de lichen se confondent avec la teinte grise du pignon de granit ; néanmoins, après un long examen, nons avons reconnu qu'il était parti : au 1er de 9 mâcles, au 2e d'un écartelé portant aux 1 et 4 des besants ou tourteaux , aux 2 et 3 deux fasces , et sur le tout un écusson indéchiffrable. Nous nous réservons d étudier plus tard ces armoiries ainsi que celles de l'intérieur de la chapelle dans laquelle nous allons entrer. On y pénètre par la porte basse du transept, où se trouve une table d'autel en granit, d'un aspect assez massif, et qui n'a pour tout ornement qu'une cannelure très saillante. Toutefois aux deux extrémités sont sculptés en relief deux écussons; celui de dextre porte six annelets rangés 3, 2, 1, et en cœur un croissant ; celui de senestre est parti : au 1er d'un palé, au 2e des armes précédentes. La verrière qui éclaire le transept renferme trois écus en alliance; en supériorité, celui qui figure à senestre sur la table d'autel, palé d'argent et d'azur, parti de gueules à 4-annelets d'argent brisé d'un croissant d'or en cœur. Au second rang, et sur la même ligne, à dextre : parti, au 1er d'or à la fasce de gueules, au 2e de gueules à 5 annelets d'argent ; à senestre : parti, au 1er d'argent, à la barre de gueules , accompagné de pièces indéchiffrables par l'usure ; suivant M. Anatole de Barthélémy, le champ de cet écu serait un vairé d'argent et de gueules, à la barre du second émail. Le 2e parti est de gueules à 4-annelets d'argent .Au-dessus de la table d'autel est placée la statue de la vierge désignée sous le vocable de Notre-Dame d'Avaugour, qui est celui de la chapelle. De chaque côté de cette statuette sont les images de deux saints. Ces trois figurines sculptées en bois, conservent encore leur ancienne peinture et semblent dater du XVIe siècle. Cette chapelle latérale, connue encore aujourd'hui sous le nom de Chapelle. chœur par une baie à deux arcades gothiques divisée par un pilier central. Jadis le chœur était séparé de la nef par un jubé en bois sculpté, détruit, paraît-il, en 1825, par un recteur de Saint-Péver qui s'en servit comme de claire voie pour fermer la cour du presbytère. Nous n'avons pas lieu de nous étonner d'un pareil vandalisme, dont nous voyons tant d'exemples à notre époque. Il subsiste encore des fragments de ce jubé, remisés dans un angle du transept. Ce sont deux montants où figurent des personnages du XVIe siècle, et l'une de ces colonnes se termine par un couronnement formé de mâcles, qui rappellent les armes que nous avons relevées sur le pignon ouest. A droite du maître-autel, aujourd'hui privé de son dais en bois sculpté datant du XVIe siècle, on voit une statue de la Vierge entourée d'ex-voto, placée au-dessus d'une riche crédence de pierre. Du côté de l'Évangile, dans un angle, une curieuse armoire, couverte de sculptures fort naïves, sert de support à un groupe tellement encombré de guirlandes de fleurs artificielles, de bannières en calicot multicolores, et de toute cette décoration baroque qui en est. faite dans le Répertoire archéologique des Côtes-du-Nord : « Le Père Éternel, en costume de Pape, tient sur ses genoux son fils crucifié; le Saint-Esprit, sous forme de colombe, repose sur sa barbe. Sur le socle qui porte le groupe, on lit : Sancta Trinitas, unus Deus, miserere nobis. Au-dessous : Olive Lucas et Anne Jegai sa famé a fait peindre la Trinité 1662. Au centre de ce socle, se trouve une niche contenant un siège ou fauteuil placé entre quatre panneaux à cariatides et enroulements de la Renaissance. Sur le baldaquin, on lit : P. Morvan me fit faire 1576. Sur un médaillon : p. f. rolland le neindre. (nom que nous avons relevé sur la porte du porche), et sur la porte : P. morvan et François de-Dellec ..... Le reste de l'inscription est illisible. » Devant le siège est placée une table d' offrandes qui, par sa forme et sa décoration, nous semble remonter à la même époque. Une petite fenêtre latérale, ouverte du côté sud de l'édifice, conserve encore au sommet de sa verrière les armes ducales, et les murs blanchis à la chaux sont décorés de nombreuses statues de saints en bois peint. Il nous a été impossible de trouver les petits bas-reliefs en marbre peints et sculptés avec beaucoup de finesse dont parle M. de Barthélémy, dans son Rapport à M. de Caumont. C'est ainsi qu'il les décrit : « Les sculptures représentent la Glorification de la Vierge, l'Adoration des Mages, Dieu le Père tenant son fils sur la croix ; le sang qui coule des plaies de Jésus-Christ est reçu par des anges dans des coupes; la Sainte-Vierge dans une gloire, ayant à ses pieds un religieux qui tient un scapulaire. Nous avons surtout remarqué une Salutation angélique. La Sainte-Vierge est à genoux devant un prie-Dieu ; à sa droite, un vase d'où sort une tige de lys, et un ange portant un diadème surmonté d'une croix. En haut, on voit le Saint-Esprit sortir de la bouche de Dieu le Père sous la forme d'un souffle, si l'on peut s'exprimer ainsi. Figurez-vous un nuage se terminant par une tête de colombe. Sur ce souffle. Jésus enfant, une croix sur le dos, suit l'im¬ pulsion donnée et se dirige vers l'oreille de la Vierge. » Nous n'avons plus à signaler dans cette chapelle qu'un bénitier en pierre de forme hexagonale, orné sur chacun de ses pans d'une arcade gothique. Dans le collatéral nord, on remarque une porte basse qui de¬ vait être particulière au chapelain, car elle fait face à sa maison restée presque intacte. Cette construction, couverte en chaume, est percée de deux fenêtres à meneaux de pierre ; au-dessus de la porte, on lit le millésime 1610. Si l'on descend une prairie que domine la chapelle, on arrive, après avoir traversé l'aire d'une petite ferme, sur le plateau d'un monticule, sorte de promontoire qui s'élève à pic au-dessus de la vallée du Trieux.

Avaugour, château et baronnie par Paul Chardin
Avaugour, château et baronnie par Paul Chardin
Avaugour, château et baronnie par Paul Chardin

Le château d'Avaugour

 

La lande qui le couvre laisse voir, parmi des touffes d'ajoncs et de pruniers sauvages, des levées de terre de formes variées, les unes longues et droites, les autres carrées ou circulaires. C'est là que s'élevait au XIIIe siècle le château d'Avaugour. Nous allons essayer d'en décrire le plan et d'étudier les rares vestiges qui subsistent encore. On remarque, à première vue, que les substructions des murailles se conforment entièrement à la topographie du terrain qui, par sa situation, offrait une défense naturelle très appréciable à une époque où les projectiles n'atteignaient qu'à une très faible portée. En effet, ce monticule escarpé, dont l'élévation est d'environ 20 mètres, s'avance en éperon dans la vallée, ayant comme défense, à l'ouest le Trieux, au sud un étang qu'alimente un cours d'eau, et au nord-est un pli de terrain assez profond. Seul le côté nord se trouve plus exposé et dominé par la colline en pente douce au haut de laquelle est située la chapelle. Gomme on peut s'en rendre compte d'après le plan que nous donnons,le plateau a la forme d'un triangle dont la base est orientée au nord-est, et la pointe au sud-ouest. A l'angle nord, un étroit passage donne accès au plateau. Il est flanqué de deux constructions rectangulaires mesurant, l'une 7 mètres, l'autre 8 mètres de diamètre. C'était incontestablement la poterne du château et son unique entrée, comme le prouve le fossé creusé qui défend dans toute sa longueur le côté nord-est, le seul qui ne fut pas protégé par les escarpements du terrain. Le côté qui regarde l'ouest et le cours du Trieux, mesure dans toute son étendue 46 mètres. Il porte la trace de deux murs parallèles reliant la tour gauche de la poterne à une construction semi-circulaire, à ce que nous croyons, qui s'élevait à la pointe ouest du triangle. De cette pointe à l'extrémité du côté sud qui domine l'étang, la longueur est de 54 mètres. A l'angle est, nous retrouvons encore les traces d'une construction hémisphérique analogue à celle que nous avons cru constater à la pointe ouest, mais moins développée. Entre les deux sections de cercles s'étend une muraille en forme de parallélogramme allongé, divisé au tiers de sa longueur par un mur de refend. Au milieu du côté nord-est, qui domine le fossé, on rencontre les vestiges d'une construction carrée, plus longue que large, divisée en deux parties à peu près égales par un mur. L'épaisseur des murailles de l'enceinte ouest et sud était de un mètre, et celle des autres constructions d'environ 70 centimètres. Parmi les matériaux, on voit encore des pierres taillées qui doivent provenir du parement des remparts, et il est présumable que l'on a employé pour la construction de la chapelle d'Avaugour, au XVe siècle, la plus grande partie de l'appareil de la fortification. Sans doute,en pratiquant des fouilles, on parviendrait à déterminer d'une façon plus précise les aménagements du château, et à découvrir des fragments d'armes et d'ustensiles qui aideraient à en fixer la date. Privé de ces ressources, et devant nous borner à décrire ce que nous avons vu, nous emploierons un autre moyen d'investigation en comparant le plan d'Avaugour à celui d'un autre château breton qui semble lui avoir servi de modèle. Il y a deux ans, M. le comte de Keranfïec'h publia une fort intéressante étude sur Castel-Cran, situé dans la commune de Perret, canton de Goarec, aux confins des Côtes-du-Nord et du Morbihan. « Ce château est mentionné dans une charte du Cartulaire de l'abbaye de Redon, datant du IXe siècle. En jetant les yeux sur les plans de ces deux forteresses et les comparant entre eux, le lecteur sera frappé comme nous de leur ressemblance : toutes deux situées sur un promontoire escarpé entouré de forêts et défendu par le confluent de deux cours d'eau ; toutes deux plaçant de même leurs poternes et les protégeant par un large fossé, toutes deux enfin distribuant leur logis d'une façon presque identique. Pour l'intelligence du plan de Castel-Gran, que nous empruntons à l'étude de M. de Keranfïec'h, nous allons résumer la description topo¬ graphique de ce château. Le Castel-Cran était situé dans la forêt de Casparn, au confluent du ruisseau de Cavern et du Blavet, sur un promontoire rocheux de plus de 30 mètres d'élévation, qui s'avance de 130 mètres dans la vallée du Blavet, et se rattache aux crêtes boisées de la rive droite du fleuve par un isthme n'ayant que 30 mètres de large. Son plan est d'une entière simplicité : au sommet du promontoire, une plate-forme naturelle de 15 ares de superficie a été isolée des hauteurs voisines par un fossé sec, à fond de cuve de 12 mètres 16 de largeur et de 4 de profondeur, creusé dans le schiste. Sa forme pentagonale irrégulière a été évidemment déterminée par la configuration naturelle du terrain. On entrait dans la place par un couloir de 3 mètres de large et d'au moins 4 m 50 de longueur, ouvert au couchant dans un bastion ou tour, probablement carrée, de 8 mètres de largeur, faisant à l'extérieur saillie sur le rempart P. Il n'existait dans l'enceinte de la forteresse d'autre construction en maçonnerie que le bâtiment B, de 8 mètres de lon¬ gueur sur 50 de large à l'intérieur, dont les murailles de 50 centimètres d'épaisseur devaient avoir à peine lm 50 de hauteur. Toutefois, les nombreux objets mobiliers recueillis ne mettent guère en doute l'existence d'appentis couverts adossés aux murs du préau A A. L'angle sud-ouest de l'enceinte, point culminant de la forteresse, était occupé par un donjon à plan trapézoïdal. » Cette disposition a, il faut en convenir, une grande analogie avec celle du château d'Avaugour, non seule¬ ment sous le rapport de l'assiette, mais aussi de la distribution des logis et de la dimension des tours de la poterne, dont le diamètre est le même. L'état des ruines ne nous permet pas de déterminer l'emplacement d'un donjon, qui ne devait être à Avaugour qu'un réduit, en raison de l'exiguité de la plate-forme ; mais il est présumable qu'il en existait un analogue à celui de Castel-Cran, quoique de proportions plus restreintes. De cet examen, nous croyons pouvoir tirer la conclusion suivante : malgré la similitude presque identique que nous constatons entre les deux châteaux, la date de la construction d'Avaugour doit être postérieure au IXe siècle, date probable de celle de Castel-Cran, puisque l'on trouve encore dans les débris du premier des matériaux taillés que l'on ne rencontre pas dans l'autre, et qui dénotent un système de défense plus perfectionné. En outre, l'espace si restreint compris dans l'enceinte encore très visible d'Avaugour semble indiquer que ce château était plutôt une demeure fortifiée, ou maison forte, qu'une véritable forteresse (voir Forteresses des Côtes d'Armor).

Avaugour, château et baronnie par Paul Chardin
Les seigneurs d'Avaugour

 

Suivant les traditions recueillies par les moines de Beauport (voir Abbaye de Beauport), l'antique maison de Goëllo serait issue d'Au-dren, fondateur de Châtelaudren (en breton C'hastel-Audren, dont il fit la ville principale de son comté.La descendance d'Audren s'éteignit dans la personne d'une fille, qui épousa un seigneur d'Avaugour, juveigneur des comtes de Goëllo, issus de la branche cadette des comtes de Rennes, dite maison de Penthièvre.

Eudon, tige de la maison de Penthièvre (voir le premier comté de Penthièvre, page n° 1)

et frère d'Alain III, duc de Bretagne, mourut en 1079, laissant cinq fils :

1° Geoffroi ;

2° Brient ;

3° Alain le Roux ;

4° Alain le Noir ;

5° Etienne.

Geoffroi Ier, dit Botherel, eut le Penthièvre, et mourut en 1093.

Brient suivit Guillaume le Conquérant en Angleterre et eut le comté de Richemont.

Alain le Roux et Alain le Noir possédèrent l'un après l'autre le comté de Richemont, que Brient, mort sans enfanls, leur avait laissé.Étienne eut le Trécorrois et épousa l'héritière du fief de Guingamp, qu'il réunit à son domaine, ainsi que le patrimoine de ses quatre frères, tous morts avant lui. Il mourut en 1137, laissant trois fils :

1° Geoffroi II ;

2° Alain le Noir ;

3° Henri.

Geoffroi II hérita du Penthièvre, qu'il transmit en mourant, en 1148, à son fils Rivallon, qui lui-même le laissa à ses deux fils, Étienne II et Geoffroi III , mort en 1206. Ils n'eurent pas de postérité.

Alain le Noir , second fils d'Etienne, eut le comté de Richemont et épousa Berthe, fille et héritière du duc de Bretagne Conan II. Cet Alain mourut en 1146, laissant un fils qui fut duc de Bretagne sous le nom de Conan IV.

Henri, troisième fils d'Etienne, eut le Trécorrois, le Goëllo, Guingamp, Lannion et le Minibriac. Vers 1160, le duc Conan IV, neveu d'Henri, l'attaqua et lui enleva tous ses domaines à l'exception du Goëllo. Conan IV mourut en 1171. Henri reprit alors son patrimoine qu'il transmit à son fils aîné Alain. Il avait épousé, en 1151, Mahaut, fille de Jean Ier, comte de Vendôme, et mourut en 1185, laissant cinq fils :

1° Alain ;

2° Gélin. auteur de la branche des seigneurs de Coëtmen ;

3° Étienne ;

4° Conan, auteur de la branche des seigneurs de Pordic ;

5° Henri, mort jeune.

Alain, fils aîné d'Henri Ier, fut à son tour dépouillé vers 1180, et réduit au Goëllo, par Geoffroi II, duc de Bretagne, qui avait épousé Constance, fille du duc Conan IV. Cette princesse mourut en 1201, laissant une fille unique, Alix, héritière du duché. Alix eut pour tuteur Gui de Thouars, troisième mari de sa mère, la duchesse Constance. Pendant cette tutelle, Alain reprit le Trécorrois, auquel il réunit, en 1206, le Penthièvre qui lui avait été légué par son neveu Geoffroi III, mort sans enfants. Devenu le plus puissant baron de Bretagne, Alain qui, jusqu'à cette époque, s'intitulait simplement dans les actes « fils du comte Henri, seigneur de Goëllo », prit alors le titre de comte des Bretons que portait son père. Les chartes de l'abbaye de Beauport, qu'il fonda en 1202, nous apprennent qu'Alain eut trois femmes : la première nommée Mahaut, la seconde Pétronille, qui est qualifiée dans les actes du titre de fondatrice, et mourut l'année même de la fondation de Beauport; la troisième Alix, qui lui donna trois fils :

1° Henri, dont nous parlerons bientôt ;

2° Geoffroi, auteur de la branche des seigneurs de Quintin ;

3° Alain .

Comme seigneur de Penthièvre, Alain devenait le vassal direct du roi de France, dont il soutint la cause contre Gui de Thouars, tuteur de l'héritière du duché de Bretagne. Pour le récompenser de ses services, Philippe-Auguste consentit aux fiançailles d'Henri, fils aîné d'Alain, avec la jeune duchesse Alix. En agissant de la sorte, le roi de France avait moins pour but de venger le meurtre d'Arthur, frère d'Alix, assassiné par Jean sans Terre, que de transformer le comte des Bretons en un des grands feudataires de la couronne, pour le mieux tenir sous sa domination. Mais Alain mourut à Châtelaudren, le 29 décembre 1212, et cet événement fit revenir le roi de France sur les engagements qu'il avait pris. Henri, fils aîné d'Alain, n'avait que sept ans à la mort de son père. On lui donna pour tuteur, d'abord le sire de Léon, puis un chanoine de Tréguier, Guy le Borgne, frère de Guillaume, sénéchal de Goëllo, et son oncle paternel Gélin de Coëtmen. qui, ni l'un ni l'autre, n'étaient du choix du roi de France. Craignant que sous une longue tutelle, exercée par des gens qui n'étaient pas ses créatures, ses projets ne pussent se réaliser, Philippe-Auguste rom¬ pit les fiançailles du jeune Henri avec Alix, et maria l'héritière du duché à un arrière-petit-fils de Louis le Gros, Pierre de Dreux, dit Mauclerc, l'un des plus fins politiques de son siècle. Dès son avènement, le nouveau duc enleva à Henri une partie de son patrimoine. En 1213, il possédait le Penthièvre, car il confirmait, à cette date, les possessions que le prieuré de Saint-Martin avait à Lamballe, et, en 1217, il donnait aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem des terres dans les seigneuries de Jugon et de Moncontour. Ainsi dépouillé de la plus grande partie de ses do¬ maines, et ne conservant en Bretagne que le Goëllo, Henri prit alors le titre modeste de seigneur d'Avaugour, château qu'il tenait de son père. Le sceau d'Alain apposé à la charte de fondation de Beauport, en 1202, en est la preuve. Suivant un «vidimus » du 2 avril 1470 de la cour de Goëllo, cette charte était « scellée d'un grand sceau en cire verte, contenant en son emprainture , comme appareissoit, un home d'armes à cheval, espée au poign o ung escu figuré comme sembloit d'un arbre ou branche à trois pommes rondes », armes parlantes, faisant allusion au nom d'Avaugour, avalgor, en breton pomme sauvage. C'est là le premier emblème héraldique de la maison de Penthièvre, à une époque où l'usage du blason ne faisait que commencer, et il n'existe aucun titre qui aide à connaître l'origine du fief d'Avaugour. Peut-être la première femme d'Alain, Mahaut, dont la famille est inconnue, le lui apporta-t-elle en dot. Mais Henri, fils d'Alix, troisième femme d'Alain, en prenant le nom d'Avaugour, n'en garda pas les armes. Sans doute adopta-t-il, suivant un usage très fréquent à cette époque, les armes de sa mère. Il porta, comme tous ses descendants : d'argent au chef de gueules , que les sires de Quintin, issus de Geoffroi, son frère puiné, brisèrent, en signe de juveigneurie, d'un lambel d'or. Nous donnons ici le plus ancien type de l'écu des seigneurs d'Avaugour, provenant de l'abbaye de Beauport, où Alain et plusieurs membres de sa maison furent ensevelis. A partir de 1222, Gélin de Coëtmen cesse de figurer dans les actes comme custos et aminculus Henrici de Avalgor; c'est la preuve incontestable qu'Henri avait atteint sa majorité à cette époque. Il tenta alors de résister au duc Pierre de Dreux qui lui contestait, ainsi qu'au vicomte de Léon, les droits souverains qu'ils exerçaient héréditairement, et se mit à la tête de la noblessebretonne; mais il fut complètement défait, le 3 mars 1222, à la bataille de Châteaubriant. Henri figure, en 1225, parmi les seigneurs convoqués par le duc pour confirmer les privilèges et franchises de la ville de Saint-Aubin-du-Cormier, et jusqu'en 4230 il résida en Goëllo, comme l'attestent ses chartes de donations aux abbayes de Bonrepos et de Beauport. Il avait épousé, en 1228, Marguerite, fille de Juhel de Mayenne et de Gervoise de Dinan. Par cette alliance, il réunit à ses domaines héréditaires du Goëllo et de Laigle, les seigneuries de Mayenne et de Dinan-Bécherel, ainsi que des terres en Normandie données par le roi de France à son beau-père Juhel. Mais, de son côté, Pierre Mau-clerc, qui cherchait l'appui des Anglais, faisait au roi Henri III hommage du duché de Bretagne, et recevait en récompense le comté de Richemont, ancien fief des ancêtres d'Henri. Celui-ci protesta contre cet acte déloyal en se rendant auprès du roi saint Louis, à Vincennes, accompagné des seigneurs bretons fidèles à la France, et lui fit hommage de ses fiefs. Un fait qui semblerait prouver le peu d'importance d'Avaugour, c'est qu'Henri réclama du Roi une place de sûreté pour mettre sa femme et ses enfants à l'abri de son impla¬ cable ennemi Pierre Mauclerc. Saint Louis lui confia la garde du château de Guarplic ou du Guesclin, qu'avaient eue auparavant son beau-père Juhel et son beau-frère le sire de Dreux-Mello, avec promesse de lui rendre son patrimoine s'il venait à tomber en son pouvoir. En revanche, Henri s'engageait à servir sous la bannière royale avec vingt-cinq chevaliers. Le duc de Bretagne découragé, et voyant qu'il ne pourrait continuer la lutte contre le roi de France, lui fît sa soumission en 1231. Par représailles, Henri III d'Angleterre s'empressa d'enlever au duc le comté de Richemont. Grâce à la loyauté et à l'appui du roi saint Louis, Henri d'Avaugour, qui avait recouvré en 1232 une partie de ses anciens domaines, revint en Goëllo. On le voit figurer, en 1239, avec André de Vitré, Raoul de Fougères, Dreux de Mello son beau-frère, Geoffroi de Poencé et le seigneur de Châteaubriant, comme piège, auprès du Roi, du serment de fidélité fait à ce dernier par le duc de Bretagne Jean Ier. Suivant le P. du Paz, Henri d'Avaugour aurait accompagné saint Louis à sa première croisade, de 1249 à 1255, et, d'après Dom Morice, un récit conservé par les Cordeliers de Dinan récitait ses exploits en Terre-Sainte. Il y était dit que le seigneur de Goëllo, qualifié du titre de connétable , aurait fait le vœu, au milieu des combats, de fonder à Dinan un couvent de Cordeliers, vœu qu'il aurait accompli à son retour. Les nombreuses chartes qui constatent la présence d'Henri en France laissent des lacunes entre 1247 et 1250, ainsi qu'entre 1257 et 1261. Cependant un acte de 1257, par lequel Henri engage à l'abbaye de Beau-port les dîmes de Plouha moyennant 300 livres, ferait supposer, en raison de l'importance de la somme, que son voyage d'Outre-Mer fut effectué à cette époque. De retour, il consacra son temps à l'administration de ses domaines et à la tutelle de son petit-fils Henri, dont les biens patrimoniaux avaient été dilapidés par son père Alain. Affilié à l'ordre des Cordeliers, sans toute¬ fois abandonner sa qualité de chevalier, il prenait dans les chartes, dès 1268, le titre de : frater Henricus d'Avaugor, miles. Le sceau d'Henri, à cette époque, est ovale, et le représente agenouillé devant saint Bonaventure qui lui remet un livre, avec cette légende en exergue : Sig. Fratris Henrici II Avaugor. Ses vœux monastiques lui avaient fait renoncer à son ancienne et mystérieuse devise : Sub scuto meo est secretum meurn.Henri d'Avaugour mourut, suivant l'obituaire des Cordeliers de Dinan, le 6 octobre 1281, et le nécrologe de Beauport le mentionne en ces termes : Commemoratio Fratris Henrici d'Avalgor, de ordine minorum, quondam militis, fundatoris nostri. Son corps fut enseveli dans le couvent qu'il avait fondé à Dinan, sous un tombeau placé dans le chœur,du côté de l'Évangile. Il laissa de Marguerite de Mayenne cinq enfants :

1° Alain, qui mourut avant son père. Il avait épousé Clémence de Dinan dont il eut Henri qui, en 1265, était sous la tutelle de son grand -père. En réclamant ses biens aliénés par Alain encore vivant, il le qualifiait de fatuus et dilapidator bonorum, suorum. Il laissa aussi une fille, Havoise, mariée à Guillaume de Tinténiac.

2° Henri, qui épousa Philippine de Léon.

3° Geoffroi, qui réclamait, en 1282, à son neveu Henri, fils d'Alain, la seigneurie de Laigle, ainsi qu'une maison sise à Paris et qui avait appartenu au comte de Maçon. Sa femme, qui se nommait Meance, mourut le 4 des calendes de juin 1303, suivant l'obituaire des Blancs-Manteaux.

4° Marie, religieuse.

5° Juhaël, tige des Avaugour, seigneurs de Ker-groais, qui s'éteignirent au XVe siècle dans les maisons de Quintin et de Belouan. Les descendants de ces derniers prirent le nom et les armes d'Avaugour. Les Saint-Laurent d'Avaugour étaient un ramage des seigneurs de Belouan.

Henri II d'Avaugour, petit-fils d'Henri Ier, continua la lignée et eut pour femme Marie, fille de Louis de Brienne et d'Agnès de Beaumont. De 1294 à 1296, il servit sous la bannière ducale, lorsque le duc Jean II soutenait les Anglais contre le roi de France, ce qui explique sa présence à Ploërmel lors de la convocation de Y Ost. Le reste de sa vie se passa à recouvrer ses fiefs aliénés par son père et à défendre ses prérogatives seigneuriales en Goëllo. Il mourut en 1301 et fut enseveli auprès de son père aux Cordeliers de Dinan. Marie de Beaumont mourut en 1328.

Leurs enfants furent :

1° Henri, qui suit.

2° Guillaume, auteur des Avaugour du Parc et des Avaugour de La Roche-Mabille, branches qui s'éteignirent, la première au XVe, la seconde au XVIe siècle.

3° Jeanne , mariée à Geoffroi de Dinan-Montafilant, en juin 1287. Pour elle fut créée la seigneurie de La Roche-Suhart.

4° Agnès, épouse d'Alain de Rohan. Elle eut pour dot 400 liv. de rente sur le fief et manoir des Garenne de Goëllo, sons Châtelaudren.

5° Blanche, qui épousa Guillaume d'Harcourt, seigneur de la Saussaye, et mourut sans enfants en 1348.

6° Marguerite, mariée à Guillaume Paynel, seigneur de Hambye.

7° Marie , épouse de Jean Tesson, dont la dot se composait de 200 mines de froment, assignées sur des terres en Avranchin, possédées par les seigneurs de Goëllo.

Henri III d'Avaugour n'eut pas d'enfants mâles de son mariage avec Jeanne, fille de Jean d'Harcourt, maréchal de France, et de Jeanne de Châteaubriant. Ses trois filles furent :

1° Jeanne, qui épousa Gui de Bretagne, second fils du duc Arthur II.

2° Blanche, mariée à Henri de Léon.

3° Isabelle, mariée d'abord à Geoffroi de Châteaubriant, et en secondes noces à Louis, vicomte de Thouars.

Après la défaite des Français à Courtrai, Henri, appelé par le Roi, prit part à la campagne de Flandre en 1303. Il figurait en 1311 dans le partage des biens entre les enfants du duc Arthur et de la duchesse Yolande, puis assistait, en 1315, au Parlement tenu à Quimperlé, et l'année suivante à un tournoi qui eut lieu dans la ville de Tours. Il recevait, en 1327, de Gui de Bretagne, qui devait être son gendre, les châteaux de La Roche-Dérien et de Châteaulin-Pontrieux. Henri III d'Avaugour mourut en 1331 et fut enseveli aux Cordeliers du Mans, puis transféré au couvent du même ordre à Guingamp. En lui s'éteignit la branche aînée des seigneurs d'Avaugour, et dès lors l'histoire du Goëllo se confond avec celle du duché.

Jeanne d'Avaugour, fille aînée d'Henri III, succéda à son père jusqu'en 1334. Le duc de Bretagne, Jean III, donna en apanage à son frère Gui, en 1317, tout le comté de Penthièvre, sauf les châtellenies de Jugon et de Cesson, qui restèrent incorporées au domaine ducal, et tout le Trécorrois, moins le Goëllo possédé par les Avaugour. Gui de Bretagne ayant épousé, en 1318,

Jeanne, fille de Henri III d'Avaugour, l'apanage primitif de la maison de Penthièvre se trouva presque entièrement reconstitué par ce mariage, à l'exception des démembrements de Quintin, de Jugon et de Cesson. Ils eurent de leur union Jeanne de Bretagne, ou de Penthièvre, qui épousa, en 1338, Charles de Châtillon, dit de Blois, mort à Auray en 1364. Jeanne de Penthièvre mourut en 1384 laissant un fils, Jean de Châtillon, dit de Blois ou de Bretagne, marié en 1388 à Marguerite de Clisson, seconde fille du connétable. Leur fils, Olivier de Blois, leur succéda de 1403 à 1420. Par suite de la trahison de Chantoceaux, qui eut lieu le 12 février de cette année 1420, le duc Jean V confisqua le Goëllo et tous les biens de la maison de Penthièvre , qui furent réunis au domaine ducal , ou distribués aux seigneurs restés fidèles au diTc. A cette époque, la seigneurie d'Avaugour, qui rappelait par son nom la famille de celui qui avait lutté contre le duc, disparut de la carte de la Bretagne féodale. Il n'y eut plus qu'un fief de Plésidy entre les bois, et la forêt d'Avaugour fut réunie à la châtellenie de Châtelaudren. Cette période se prolongea jusqu'en 1480, date de la reconstitution du Goëllo par le duc François II, en faveur d'un bâtard, François de Bretagne, qu'il avait eu d'Antoinette de Maignelay, dame de Villequier. Mais le duc se réservait « les droits de souveraineté avec l'hommage lige, rachat, obéissance de la barre et juridiction de Goëllo », érigé alors en baronnie. Dans le cas d'extinction de la ligne mâle issue de François, cette baronnie devait passer à son frère Antoine, également bâtard. Le duc donna à sa nouvelle création le titre de baronnie d'Avaugour, sous prétexte, dit-il da ns leslettres derection, qu'Avaugour « estoit autrefois la première baronnie de nostre pays et duché. » Le Goëllo fut divisé en trois châtellenies : Châtelaudren, Lanvollon et Paimpol, auxquelles furent ajoutées celles de la Roche-Dérien et de Châteaulin-sur-Trieux, ou Pontrieux, détachées du comté de Guingamp. Les principaux fiefs relevant de Goëllo. soit en juveignerie, soit en ligence, étaient : la baronnie de Pordic, la vicomté de Coëtmen et Tonquédec, Guéméné en Goëllo, la vicomté de Pommerit, Frinaudour et Quemperguézénec, la vicomté de Pléhédel, la seigneurie de Goudelin, Kerdaniel, Locmaria, Ménehorre, Tressignau, Kerraoul, Langarzeau, Lanlefï, la vicomté de Tréveneuc, la Villemario. Tréguidel, Kéruséré, et la baronnie de Quinlin, la plus considérable de toutes, qui comprenait vingt-huit paroisses, et dont les mouvances étaient très étendues. Jusqu'au XIIIe siècle, il existe en Bretagne une fédération aristocratique composée de seigneurs indépendants, souverains chacun dans leurs domaines, tous barons du duc dont ils relevaient. Un édit de Geoffroi II, duc de Bretagne, rendu en 1189, et connu sous le nom de l'assise au comte Geoffroi, interdit le dé¬ membrement des baronnies que la tradition met au nombre de neuf , savoir : Avaugour, c'est-à-dire le Goëllo, Léon, Fougères, Vitré, Châteaubriant, Retz, La Rochebernard, Ancenis et Le Pont, cette dernière attri¬ buée soit à Pont-Château, soit à Pont-l'Abbé. Pierre de Dreux s'efforça d'anéantir cette féodalité, et il en résulta que le duc n'eut plus de Pairs, mais seulement des vassaux. Dans le courant du XVe siècle, sous l'influence des idées françaises que subissait la Bretagne, les ducs voulurent avoir leurs pairs comme les rois de France, et donnèrent une existence légale aux baron-nies qui jusque-là n'avaient guère été que légendaires ; Dom Lobineau, dans son Traité des Barons, les qualifie de chimères, et, de l'avis de Dom Morice, elles étaient encore à créer à cette époque. En 1451, on érigea en baronnies les seigneuries de Derval, Males-troit et Quintin ; François II, en 1463, rétablit celle de Lanvaux, et, par lettres du 24 décembre 1480, celle d'Avaugour-Goëllo. Sept ans plus tard, il créait celles de Coëtmen et de la Hunaudaie. Lors de la confiscation de 1420, Avaugour n'était considéré, par les Penthièvre eux-mêmes, que comme une simple seigneurie d'une importance très secondaire. Aussi semble-t-il étrange à première vue que le duc François II, en créant la première et la plus considérable baronnie de son duché, l'ait qualifiée du nom d'un château abandonné, situé en dehors du Goëllo, et qui, trente ans plus tard, était à l'état, de ruines ; car l'acte de la donation faite en 1453 par le duc Pierre à son neveu Jean de Laval, mentionne la motte et am-placement du chasteau d' Avaugour. Mais le nom de ce château avait été porté depuis 1211 par une famille qui se rattachait héréditairement à la dynastie des anciens ducs, et par conséquent à la race royale du IXe siècle, et ce nom rappelle de glorieuses traditions nationales. Le véritable but a donc été de faire revivre à la cour ducale l'illustre nom d'Avaugour. Le nouveau baron eut la préséance sur ses pairs, et le bâtard de Bretagne en transmit le nom et les domaines à sa postérité jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.

 

Ce furent :

 

François II de Bretagne, comte de Vertus; François III;

En 1587, Odet, puiné du précédent ;

De 1587 à 1608, Charles, qui hérita de son frère :

De 1608 à 1687, Claude Ier ;

De 1637 à 1669, Louis ;

De 1669 à 1699, Claude II, frère de Louis ;

De 1699 à 1734, Henri-François, frère des précédents;

De 1746 à 1749, Marie de Bretagne, fille de Claude II et de Catherine Fouquet, succéda à ses neveux. Elle avait épousé Hercule-Mériadec de Rohan, prince de Soubise.

De 1749 à 1787, Charles de Rohan-Soubise, maréchal de France, petit-fils du précédent ;

En 1787, Victoire-Armande-Josèphe, mariée à son cousin, Henri-Louis-Marie de Rohan, prince de Guéméné.

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11 décembre 2019 3 11 /12 /décembre /2019 17:10
Quelques notes sur la famille de la Bintinaie.

Plan de la seigneurie de Rougé à Tréfumel et fronton du château de la Rivière-Bintinaye, d'après illustration de M. Frotier de la Messelière ; manoir de Monterfil et château de la Rivière-Bintinaye, d'après Patrimoine de Bretagne.

De la Bintinaye. -Nom de famille qui figure quatre fois à I'Armorial général de messire D'Hozier et qui a été porté en nom additionnel par les Bazin ; et en patronymique par une famille, seigneur dudit lieu, en la paroisse de Toussaint de Rennes, déclarée noble d'ancienne extraction, par arrêt du Parlement en date du 20 novembre 1668, et honorée du titre de vicomte de Rougé (en Tréfumel) en 1767. Je ne m'occuperai que de cette dernière, encore aujourd'hui existante. Armoiries : « D'argent à trois bandes «le gueules, chargé d'une fasce de même ». L'Etat présent dit que cette famille est un rameau de Coëtquen (voir La maison de Coëtquen). issu de Perrot de Coëtquen, à qui Raoul de Bintin, donna la seigneurie de la Bintinaie vers 1390. Il en prit alors le nom. Les Preuves de dom Morice citent Jehan de la Bintinaye, homme d'armes de la montre de la Bellière pour la délivrance du Duc en 1420. Guyon de la Bintinaye, aussi homme d'armes pour la délivrance du Duc en 1420 (voir le complot de Margot de Clisson, page n° 1) ; -un autre Jehan de la Bintinaye, homme d'armes de la montre de J. de Rosnvvinen en 1454, ambassadeur en Angleterre où il mourut en 1460. Des Salles cite René de la Bintinaye, au Bonnax, en Talensac, en 1427. Vincent de la Bintinaye, fut gentilhomme ordinaire de la chambre de la Reine en 1579. Agathon-Marle-René de la Bintinaye, dit le chevalier de la Bintinaye, né à Rennes le 21 mars 1758, enseigne de vaisseau en 1778, se distingua, le 10 octobre 1779, au combat de la Surveillante, commandée par du Couëlic, contre le vaisseau anglais le Québec, et y eut le bras droit emporté. En récompense il fut fait chevalier de Saint-Louis à vingt-et-un ans, et lieutenant de vaisseau, et les Etats de Bretagne lui accordèrent séance avant l'âge dans l'ordre de la noblesse en 1780. Il fut admis à monter dans les carosses du Roi en 1783. Major d'avant-garde du vicomte de Marigny dans la Baltique en 1786, commandant de la corvette la Sardine dans le Levant en 1788, émigré en 1791, noyé dans la Tamise à Londres, en décembre 1792 ; il a publié : - Réflexions sur la Révolution de France, etc. Gilles de la Bintinaye, vicomte de Rougé, en 1767, mari de Marie Anne Champion de Cicé, élu greffier des Etats de Bretagne en 1768, obtient des secours pour Tréfumel et St-Juvat en 1772. Jean-Baptiste de la Bintinaye, fils du précédent, prêtre du diocèse de Rennes, d'abord chanoine de Paris et vicaire général de ce diocèse, abbé de Notre-Dame de la Vieuville près Dol, en 1784 (Pouillé de Rennes, II. 767). Augustin de la Bintinaye, vicomte de la Bintinaye, frère du précédent, hérita en 1810 de son oncle Jérôme Champion de Cicé, archevêque d'Aix, le garde des sceaux de 1790, dernier représentant de cette famille, qui lui légua tous ses biens, titres et propriétés. Anatole de la Bintinaye, vicomte de la Bintinaye, chef actuel de la famille, membre ds la Société. archéologique d'Ille-et-Vilaine en 1857, président du comice agricole cantonal d'Evran, membre de l'Association bretonne depuis 1874, secrétaire de la section d'agriculture au congrès de Guingamp en 1875, etc., habite La Rivière en Tréfumel (voir Le château de la Rivière-Bintaye à Tréfumel), et a épousé en 1859 Marie de Montigny, dont trois fllles, l'une mariée à Olivier de Farcy. Edouard de la Bintinaye, frère cadet du précédent, habite le château de Monterfil près Montfort et a deux fils de Renée d'Aigneaux, qu'il épousa en 1863 : l'un d'eux est entré a l'école de St-Cyr en 1886.

La terre et seigneurie du Rougé en Tréfumel fut érigée en Baronnie en 1576 en faveur du seigneur de Coëtquen ; cette Baronnie qui avait haute justice appartenait en 1780 à M. de la Bintinaye, Greffier des Retats de Bretagne, qui possédait aussi la moyenne-justice de la Rivière. La famille Ruffier disposa également de cette terre de Rougé alors vicomté, à travers l'un de ses représentants : Jehan Ruffier, époux de Saveline du Guesclin, lesquels vivaient en la seconde partie du XIVe siècle (voir La terre du Vauruffier en Plouasne)

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11 décembre 2019 3 11 /12 /décembre /2019 07:16
Cartes postales n° 40

Yvignac

Cartes postales n° 40

Plorec sur Arguenon

Cartes postales n° 40

Tressaint

Cartes postales n° 40

Trégon

Cartes postales n° 40

Saint-Lunaire

Cartes postales n° 40

Pléneuf Val André

Cartes postales n° 40

Noyal

Cartes postales n° 40

Plouguenast

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10 décembre 2019 2 10 /12 /décembre /2019 21:10
La seigneurie de Carragat en Saint-Juvat.

Située à 3.700 mètres au nord de Saint-Juvat, la seigneurie de Carragat se distinguait au bord du Guinefort. Un colombier atteste l'ancienneté de cette terre noble, une gentilhommière datée de 1763 repose sur un site qu'agrémente de grands arbres. La chapelle Saint-Mathurin fut érigée par dame Guillemette Maufraye, veuve d'écuyer Julien Ferron, seigneur de la Roche, qui habitait l'ancien manoir de Caragat en 1634, et dont ne subsiste à présent que le colombier et la grange. Voici la description faite par Mathurin Monier de l'endroit. Avec cette note supplémentaire : elle abrite la statue en bois polychrome de Saint-Mathurin. Voici la liste des possesseurs de ce domaine du Carragat au fil des siècles :

 

Aux XVe et XVIe siècle, la famille Bagot est présente au Carragat. Cette famille Bagot à donné plusieurs syndics et maires de Saint Brieuc du XVIe au XVIIIe siècle, ainsi qu'un syndic de Dinan en 1569 : Hamon Bagot, seigneur de Caragat. Ledit sieur Hamon Bagot était fils de Jehan Bagot et de Richarde Picot ; il épousa Jehanne Hamon et fut procureur de Dinan aux Etats de Bretagne à Nantes en 1568. Les armoiries de cette famille étaient «  d'azur à l'anneau d'or »  

 

La famille Chauchard du Mottay était originaire de Pleurtuit où elle disposait la terre du Bois, elle était aussi présente à Saint Enogat et à Evran (voir Le Mottay en Evranet portait pour armoiries : « d’azur à trois têtes de cygne d’argent, arrachées et becquées de gueules ». L'un des membres de cette famille : Thomas Chauchard exerçait la charge d'alloué de Dinan à même époque que le sieur Hamon Bagot. Il fut aussi titré seigneur du Caragat. 

 

La famille Ferron fut également présente en l'endroit au cours du XVIIe siècle, à travers un de ses représentants : Julien Ferron seigneur de la Roche, marié à Guillemette Maufrays. Cette maison disposait pour armoiries «dazur à la bande d’argent, chargée de quatre hermines de sable, le champ semé de billettes d’argent sans nombre » 

 

La famille de Fontlebon était originaire de la province du Poitou, fixée en Bretagne on la trouvait présente à la Jarretière en la paroisse de Saint-Igneuc et aussi en la paroisse voisine de Plorec et autres lieux (voir Quelques notes sur la seigneurie du Vaurouault en Pléhérel). Elle avait pour armoiries : « dargent à 3 aiglettes de sable.» Un de ses membres, Toussaint-Julien de Fontlebon était possesseur de Caragat dans la première moitié du XVIIIe siècle.

 

La famille de Baubran  dont les armoiries étaient « dazur à une bande d’or, accompagné en chef de trois molettes et en pointe d’un croissant, le tout de même ». Cette famille avait fourni un volontaire au combat de Saint Cast en 1758, elle était également établie à Evran ou l'on retrouve écuyer Yves-Laurent Baudran, sieur de la Chipaudière et damoiselle Anne de la Villéon.

 

La famille Ozou d'origine normande avait pour armoiries : « d'argent à la palme de sinople, et au chef d'azur à l'étoile d'or ». En 1735 par Guillaume de Verrerie fit l'acquisition de Carragat ; mais c'est son fils Jean Laurent Ozou de Verries, avocat à Caragat, qui reconstruisit le manoir en 1763. Jean Laurent Ozou de Verries fut élu maire de Saint-Juvat en 1790, puis administrateur du département, et en décembre 1792 membre du directoire. Arrêté sur les ordres de Carrier, Boursault le rappellera au directoire en frimaire an III

 

La famille Rouault de la Vigne et de Livaudrays avait pour berceau la cité de Guer et portait pour armoiries : « d'argent au croissant de sable, accompagné de trois mâcles de même »/ Présente sur la paroisse de Langourla, elle prit possession de Carragat au cours du XIXe siècle. Le sieur Aristide Rouault de la Vigne, s'éteignit à Caragat au mois de novembre 1889 à l'âge de 75 ans, la déclaration fut effectuée par M. Jules Rouault de la Vigne, 45 ans, également propriétaire à Saint-Juvat.

La seigneurie de Carragat en Saint-Juvat.

Clichés : Inventaire du patrimoine de Bretagne

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7 décembre 2019 6 07 /12 /décembre /2019 20:46
Rond de St Vincent  -Carré Manchot
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