Château de Oudon et armoiries Châteaugiron, Malestroit et du Juch
(clichés Wikipédia et Tripadvisor)
Le château d'Oudon a dû être assis, au moyen-âge, sur un petit poste romain, posé de manière à surveiller à la fois le fleuve et la voie romaine de Nantes à Angers. L'histoire des seigneurs de ce lieu remonte au commencement du XIe siècle ; mais, avec le XIIIe siècle, les seigneurs du nom disparaissent et leur château appartient, en 1317, on ne sait trop comment, à Alain de Châteaugiron (voir De la Maison de Chateaugiron à la Maison de Derval), dont le fils Hervé épousa l'héritière de Malestroit (voir La Maison de Malestroit). Le fils puiné d'Hervé fut seigneur d'Oudon, de Couffé, du Cellier et de la Vieille-Cour. Il mourut en 1415. Ce fut lui qui fit rebâtir en partie le château, y compris la tour octogone ou donjon. On trouve, aux archives de la Préfecture de Nantes, un acte du 22 mai 1392 intitulé : La lettre de la fortification du chastel d'Oudon sur mons. Alain de Malestroit, par lequel celui-ci demande au duc Jean de Montfort « le congé et licence de faire et ediffier chasteau et forteresse ou dit lieu et place d'Oudon et és appartenances. » Plus tard, Jean et Julien de Malestroit, seigneurs d'Oudon, furent convaincus d'assassinat sur le seigneur de la Muce-Ponthus, et de fausse monnaie. Alors Oudon fut confisqué sur eux par le roi François Ier, vers 1540, et vendu à Raoul du Juch. A partir de cette époque, l'histoire du château n'offre plus d'intérêt. Ce monument, aujourd'hui en ruine, se compose de deux parties bien distinctes : l'enceinte fortifiée avec ses tours, et le donjon. La porte principale d'entrée, en plein-cintre, s'ouvre entre deux tours rondes, percées de grandes fenêtres rectangulaires, et rappelle par son style le XVIe siècle. Une longue courtine relie la tour droite de l'entrée à une autre tour dont on voit encore la base sur la route d'Oudon à Nantes ; puis une autre muraille rattache cette tour au mur qui ceint le donjon. Si l'on examine de près comment cette enceinte extérieure se rajuste avec celle qui protége la base du donjon, on est bientôt convaincu que toute cette partie, plus moderne, a dû être d'abord indépendante du donjon auquel elle afété reliée plus tard. La tour octogone, qui est la partie la plus curieuse, servait à l'habitation des seigneurs. L'intérieur, dont tous les planchers et l'escalier principal ont été détruits, présente une distribution fort simple. Chacun des quatre étages se compose de deux vastes salles et communique avec celui qui le surmonte par l'escalier principal et par un plus petit, noyé dans l'épaisseur des murs. Les cheminées sont bien conservées ; une surtout mérite une description. Son ouverture rectangulaire est ornée de moulures dans le style du monument, c'est-à-dire de la fin du XIVe siècle ; une corniche placée au-dessus de l'encadrement de l'ouverture supporte une galerie de trèfles ou de quatre-feuilles. Le tout est flanqué de deux petits pilastres, assez grêles, dont les bases sont ornées de tores aplatis ; ces pilastres carrés soutiennent chacun une petite tourelle couronnée de machicoulis à consoles étagées, réunies par des plates-bandes sculptées, et de créneaux dont les merlons rectangulaires sont sans ornements. L'ensemble de cette vaste cheminée est grand et simple ; le manteau se termine en hotte et n'offre pas cette tablette de nos cheminées modernes, destinée à recevoir ces nombreux objets inventés par le caprice de la mode. Comme ce donjon est privé de toute couverture, les corbeaux ne cessent de l'habiter, y entassent des branches, des racines, de la paille et ajoutent à tout cela de quoi faire un excellent engrais. Ces immondices con tribuent à la ruine du monument, car les eaux pluviales traversent ces amas et s'infiltrent dans la maçonnerie, sans que leur effet puisse être combattu par la chaleur du soleil, ou seulement par l'action de l'air. Nous faisons des veux pour que l'Administration supérieure, puisque l'édifice appartient au département, prenne à cet égard de sérieuses mesures. Si nous passons de l'intérieur à l'extérieur, nous trouvons le même aspect grandiose. La hauteur et la grosseur de la tour contrastent singulièrement avec les autres édifices ; le nouveau clocher lui-même semble s'élever tout exprès pour faire ressortir les vastes dimensions du donjon féodal. Ce monument, bâti en moëllons piqués de manière à offrir une surface polie, est octogone ; les arêtes de chaque pan sont faites de pierres du Saumurois, dont la blancheur rompt la monotonie de la couleur foncée des moëllons. De plus, la tour est divisée horizontalement en quatre grandes zones, étages, dont les lignes de séparation se composent chacune d'un rang de pierres blanches. Ce mélange produit un effet qui plaît comme ton, et un ensemble de lignes qui fixe l'ail agréablement. Le donjon a donc une sorte d'enveloppe ou de revêtement formée de trente-deux carreaux noirs, entourés de cordons blancs. La hauteur de chaque étage est indiquée par la superposition d'environ vingt parpaings, épais d'une trentaine de centimètres chacun. Si l'on y ajoute les couches de ciment qui lient les pierres entre elles, une base de 3 à 4 mètres à arêtes de granit et la couronne de machicoulis, on trouvera que la tour doit avoir environ 30 mètres d'élévation. Ce monument à quatre grands côtés et quatre petits, formés par les angles abattus ; toutefois, il n'est pas exactement régulier. Le grand côté situé sur la route de Nantes à Paris, et son parallèle, sont larges de 6 mètres 70 centimètres chacun ; celui où s'ouvre la porte d'entrée, de 8 mètres 80 centimètres, et celui qui lui est opposé, c'est-à-dire qui regarde l'Anjou, de 10 mètres 70 centimètres. Trois des petits côtés ont chacun 4 mètres 80 centimètres et sont percés de vastes fenêtres ; le quatrième seul a 6 mètres 20 centimètres de largeur et n'a point de grandes ouvertures. L'ensemble de la construction est très-soigné ; chaque fenêtre, de forme rectangulaire, est entourée d'un encadrement de moulures cintré au sommet et en saillie sur mur. Le donjon est terminé par une couronne de machicoulis, dont les consoles étagées sont réunies par une plate- bande ornée de jolis arcs trilobés. Une petite tourelle ou guette, aussi à huit pans, surmonte l'édifice et servait sans doute de point d'observation sont pas sans raison, car tout dans le style ogival des XIIIe et XIVe. siècles a son utilité, tout a été calculé par l'architecte. La partie la plus apparente, celle qui se voit de la Loire, est symétrique et laisse croire que le donjon est d'une parfaite régularité. Le quatrième petit côté, caché par le reste du château et faisant partie des murs de la cage du grand escalier, n'a pas besoin d'être percé de vastes fenêtres. Les ouvertures irrégulières, allongées et fort étroites, qui se remarquent sur tout du côté de l'Anjou, éclairaient un escalier dérobé et pouvaient servir au besoin de meurtrières : ce qui donnait une nouvelle force à cet immense donjon, déjà fortifié par la petite rivière de Havre qui coule à ses pieds, et par des murs de près de 3 mètres d'épaisseur. La description que nous venons de faire est assez d'accord avec l'histoire, pour ne plus laisser de doute sur l'âge de la tour d'Oudon. On reconnaît, à ses grandes fenêtres divisées par des meneaux croisés, à ses machicoulis ornementés, à ses moulures, à ses vastes cheminées, à ses balustrades à trèfles ou à quatre feuilles, au plan général du donjon, un monument de style ogival du commencement de la 3e époque, c'est à-dire de la fin du XIVe siècle et des premières années du XVe.
Agan.
Nom d'homme et de famille, qu'il faut rapprocher d'Adgan et de Egan (voir La famille Egant de Mégrit), et qu'on rencontre en Bretagne depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours. Il est entré dans la composition de plusieurs noms de lieu, en particulier dans la Ville Agan, il s'agit du carrefour proche des Salles en Sévignac, la Ville Agan en Plessala, Keragant en Ploemeur et La Ville Agan en Loyat.
Agan, frère d'Even et fils de Gosselin est témoin d'une charte du 14 mars 1091 au cartulaire de Redon. Agan, gratifié en 930 par Hugues Le Grand du don de l'abbaye de St Samson d'Orléans, aurait été évoque de Dol. d'après Déric et servirait à combler une lacune mais Haureau conteste cet épiscopat et l'abbé Guillotin de Courson an Pouillé de Rennes, ne se prononce pas sur cette question.
Thomas Agan. figure dans la montre de L'Evêché de St Brieuc en 1496 pour le Gouray, ledit Thomas Agan, porteur d'une brigandine et comparaît en archer, comparaissait pour la paroisse du Gouray, en janvier 1480
Olivier Agan, sieur de la Chapelle Agan (voir Actes divers touchant la paroisse de Plénée, première partie.), porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vougue, perçoit 40 livres, comparaissait pour la paroisse de Plénée, en janvier 1480.
La réformation de 1513 on trouve Eon Agan en Ménéac et on suit sa descendance dans les registres de cette paroisse jusqu'en 1645. Ledit Eon Agan est donné fils de feu Jean et de Julienne Tillon « a une maison et tenue noble »
Les Anciennes réformations de l'évéché de St-Malo. publiées par M. Des Salles fournissent des Agan en Gaêl, 1410. Sévignac 1475 et Gomené en 1513.
Eon Agan, sieur de la Ville Lochet en la paroisse de Gaël, ledit Eon Agan perçoit 10 livres de revenu, et lors de la réformation de 1480, il est remplacé par Jehan qui porteur d'une brigandine et comparaît en archer
Guillaume Agan noble demeurant en sa tenue qui fut à feu Perrot Durand noble et fait labourer les serviteurs. Ledit Guillaume est cité parmi les témoins nobles de la paroisse de Sévignac en aoûrt 1475, perçoit 20 livres de revenu et comparait: porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une jusarme
Thébault Agan, perçoit 5 livres de revenu, comparait porteur d’une brigandine et comparaît en archer ; Héritier Eonet Agan, perçoit 5 livres de revenu e donné défaillant pour la paroisse de Gomené en 1480
Gilles Agan tient au bourg (de Gomené) plusieurs héritages roturiers et y a procès entre lui et les paroissiens sur sa noblesse ou anoblesse
Jean Agan sieur de la Martinaye. est compris dans les comptes du domaine royal en 1577 à Ploubalay ; Jean Agan seigneur de La Martinais décédé à la fin du XVIe siècla Plessis-Balisson, épousa Françoise des Cognets, fille de Georges des Cognets.
Jean Agan est recteur de Longaulnay de 1575 à 1578.
Enfin je citerai du nom d'Agan un receveur des douanes dan le Morbihan en 1882
Cadler. Nom de plusieurs familles dont quelques titulaires ont comparu aux montres du XVe et du XVIe siècle dans les évêchés de Dol, Saint-Brieuc et Saint-Malo, mais dont aucun n'a pu fournir des preuves suffisantes de noblesse devant les commissaires de la réformation de 1668, en sorte que Louis Cadier, sr de Couldonjean, Jean Cadier de Kerdran, chanoine de Tréguier, Vincent Cadier de Kerampilon, et Louis Cadier du Maine furent déboutés, le 10 mars 1671, déclarés usurpateurs et condamnés à l'amende de 400 livres.
Les Cadler de Kerinan en Languédias (voir Le Manoir de Kérinan et les ruines de l'ancienne'église de Saint-René en Languédias), du Mené en Guéhenno, de Trerarat en Billio, etc. « D'argent à la fasce de sable, surmontée d'une merlette de gueules soutenue d'une molette de même. » Jacques Cadier rendait aveu à Jugon pour le lieu de la Ville-Bréheu, en Dolo (voir histoire de Dolo, page n° 5, les manoirs de la Roterie, Ville Bréheu, Talvassière, Bois Orieux, Bourgneuf, Bosquet Jalu, Rotterie, Cangué.), vers 1410. Jean Cadier, noble de Dolo, et Guillaume Cadier à colle de 1469. Thomas Cadier figure au serment des nobles de Jugon en 1437, et comparait en archer en brigandine à la montre de l'archidiaconé de Dinan pour Mégrit en 1472, et à Sévignac en 1475 : Thomas Cadier a une maison et tenue noble et ancienne, et y a un metayer. Le 19 novembre 1560, Tristan Cadier sieur du Pois, rend aveu pour la Noë Denis en Sévignac. La Noë Denis, est un lieu disparu, qui était situé entre le Clos des Prés et la Gomberdière en Rouillac. Les montres de Saint-Malo citent également Briand Cadier, fils de feu Thomas Cadier à la Métairie neuve de Landerent, en Plouasne. en 1513, mais certaines sources donnent ce dernier acte comme faux.
Le Pouillé de Rennes cita Jacques Cadier recteur de Toussaints de Rennes en 1551, chanoine, officiai, vicaire général en 1558, fondant la chasllenie de St-Jérôme à la cathédrale, et une procession du Chapitre à l'église de Toussaints, à l'occasionde la translation des reliques de saint Nicolas, inhumé dans la cathédrale ; et Louis Cadier, sans doute neveu du précédent,aussi recteur de Toussaints, chanoine en 1574. archidiacre du Désert on 1581, seholatisque, official en 1588. vicaire général en 1589, etc. et les Preuves de dom Morice, qui citent une lettre de Jacques Cadier au duc d'Etampes en date du 8 septembre 1562
Le Pouillé de Vannes cite Louis Cadier vicaire perpétuel de SteCroix de Josselin en 1578, et Jacques Cadier, recteur de Guéhenno en 1595. Les Arch. du Morb. citent Françoise Cadier dame douairière de Beaulieu, marraine à Cruguel en 1615 et 1623, à Billio en 1624 ; les baptêmes à Billio, en 1622, de Louise, fille de Louis Cadier, sr du Mené et dé Trévrat, et de Catherine de Coiltagat ; en 1624, de Sébastien Cadier, etc. ; à Sainte-Croix de Josselin, en 1636, de Marguerite, fille de noble homme Pierre Cadier sr du Mené, et de Marie Jouan ; Isabelle Cadier, dame de Trévrat, épousant Julien de la Touche, à Josselin, en 1676 ; et plusieurs fois marraine, de 1662 à 1691 ; le baptême à Guéhenno, en 1669, de Mathurin-Hilarion, fils de Jean Cadier, sr du Mené, et d'Yvonne de la Chesnaye ; la succession de Louis Cadier sr de Trévrat, en 1660
Les Cadier de Coatdona en Plougulel, portant « d'azur au.massacre ou rencontre de cerf d'or »
Les Archives des Côtes-du-Nord citent, en Plouguiel, la remise de l'office d'alloué faite au chapitre par maître Pierre Cadier, écuyer.titulaire de l'office, détenu aux prisons royaux de Rennes... ». Jean Cadier sr de Kerderec, était chanoine de Tréguier en 1662
Cadier divers. Le nom est encore fréquemment porté dans les Cêtes-du-Nord, où je rencontre un ancien recteur de Salnt-Jacut-de-la-Mer, actuellement recteur de Trémorel ; Auguste Cadier, né au Loscouët en 1817, prêtre en 1815, ancien recteur de Lanrelas ; et Pierre Cadier décédé vicaire à Saint-Carreuc, le 11 avril 1875, à 28 ans
Souligné de violet le lieux dit La Cour (dans les actes anciens il est fréquemment mention de la Vieille Cour), souligné de Jaune, emplacement de la chapelle disparue avec son cimetière protestant (voir La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme), dite la chapelle du Verger de La Cour (voir La chapelle du Verger à Sévignac), souligné de bleu le ruisseau la Daviette, et la Mare aux Croisés alias Mare de la Daviette, en Rouge les lieux défensifs : Vieille Porte, Mare Longue, Le Château, et tout près de la Mare Longue, Château Dragon.
Tout près de la Vieille Porte, ce parcellaire n° 171 dit de la Tour
(marqué d'une étoile rouge)
Un lieu jadis connu à travers les montres nobiliaires de Sévignac au XVe siècle, apparaît sous la forme Kerenall. Il semble bien qu'il faille identifier l'endroit comme l'actuel hameau de Quihériac. Sans doute un ancien fundus gallo-romain, qui fut très certainement une avant défense comme en témoigne la présence des lieux-dits le Château, Château Dragon et la Mare Longue, Vieille Porte. A proximité de Quihériac est un ruisseau nommé la Daviette (la Daviette, sans doute l'altération de Damiette, port Egytien) qui alimentait jadis une mare dite aux Croisés. Sans doute un souvenir de quelques croisés ayant un temps disposé de ce fief. (voir les seigneurs locaux présents à la septième croisade). Un acte de 1449 cite le nom de Kerenall et attribue le lieu à Roland de Kersaliou, seigneur de Limoëlan. Détail d’autant plus troublant que lorsque la famille Picot de Clorivière acheta la seigneurie de Limoëlan, à la veille de la Révolution, l’un des membres de cette famille était dit sieur de Kihériac. Kerenall pourrait être aussi la forme ancienne de Cornagan, lieu à présent inclu dans le hameau de Quénard, l'un des cadets de la famille de Kersaliou qui disposait de Limoëlan ayant épousé une damoiselle Couplière, héritière de Quénard. Robert Guede figure sur la Montre de la paroisse de Sévignac, l'an 1428. Sans doute appartenait il à la petite noblesse. En 1444 il est mention de Richard Guédé avec cette note : « a un manoir noble où est un metayer exempt, le dit Richard frère et héritier de Guillaume Doublet, homme portable ». Au début du XVIe siècle, sur un acte émanant de la seigneurie de Beaumanoir Limoëlan figure Françoyse de la Guelde. Autre Raoulette Guédé, mentionnée le 9 décembre 1556 comme épouse de écuyer Jean Hingand, seigneur de Quihériac. Une autre union eut lieu entre les représentants de ces deux familles en 1575, en effet Julien Hingant, fils de Charles seigneur du Hac (voir Le château du Hac au Quiou), épousa Guillette Guédé ; et de leur union naquirent entres autres enfants : Jean Hingant, épousa en 1606 Marguerite Bouessel, et Pierre Hingant. Il semblerait que c'est par cette seconde alliance que le fief de Quihériac ait été transmit par la famille Guédé à la famille Hingant. En juin 1601, près la mort de Julien Hingant, seigneur de la Tiemblais, la dîme de Quihériac fut mise aux enchères par la Cour de Châteauneuf. La famille Hingant de la Tiemblaie a laissé quelques traces en ce lieu (voir Quelques notes sur la famille Hingant) : Ecuyer Pierre Hingant et Demoiselle Guillemette Rouxel, sont sieur et dame de Quihériac, deux enfants naitront de leur union : Jean et Jeanne. Jean fut porté sur les fonts baptismaux le 6 novembre 1614 en présence de Jean Hingant sieur de la Tremblaye et de demoiselle Dugrestron Mathurine, dame douairière de Ranléon, Jeanne fut pour sa part baptisée le 13 février 1616, en présence de Rolland Le Mintier sieur de St-André et de Marie Rouxel, dame de la Ville-Allot.
En 1638 on trouve écuyer Mathurin Hingant, sieur de Quihériac ; en 1643 Dlle Anne Denoual, dame de Kyhériac. Mathurin Hingant, sieur de Kihériac évoqué vers 1650. Au cours des années 1681-1683, Guy Hingant, sieur de la Tremblaie, comparait pour le bailliage de Quiriac, puis en 1684-1685, dans une sentence de réception des déclarations rendues au Roi sous la juridiction de Dinan, pour son fief et bailliage de Quihériac. La famille Hingant fut aussi présente en la seigneurie de Bougneuf en cette même paroisse de Sévignac (voir La seigneurie de Bougneuf à Sévignac et ses possesseurs (lieu à présent situé en Rouillac). La famille Hingant, c'est aussi à travers cette branche cadette qu'il faut rechercher traces de ses représentants présents en maintes seigneuries : (voir La Perchais en Guitté - Quelques notes sur le passé de Caulnes)
« Chevalier Guy Hingant, âgé de 48 ans, Seigneur de la Tiemblais, garde-côte, a été inhumé le 20 septembre 1730 en présence de François-René Ferron, Sieur de la Pironnais, & Mathurin Béchu, Sieur de la Ville au Corgne. »
« Anne Launay, originaire de Saint-Samson de Dol, âgée de 20 ans, Maison de La Tiemblais, a été inhumée ce 21 décembre 1734, en présence de Ecuyer Pierre Hingand, Sieur de Toulan, Jacquemine Brillaut, Olivier Botrel & Mathurin Gauven. »
« Le 2 septembre 1743, il est procédé à l’inhumation de :Du Boberil Françoise, 75 ans, dame Hingan de la Tiemblais, Quihéric Cherville (Quihériac), les témoins sont monsieur de Vauvert du Margaro, mademoiselle du Coulombier et Henry Tirel, sénéchal de Broons.
19e Xbre 1556
Tenue aveus & dénombrement Rendus à la Seigneurie de Beaumanoir & Limouëllan par les Sieurs et Dames de la Tiemblaie
19e Xbre 1556
Tenue rendue par madame de la Timblaie pour hérittages au lieu de Quihériac
9e Xbre 1556
aveu de Damoiselle Raoulette Guédé femme d'écuyer Jan Hingand
20e 8bre 1560
Tenue des maisons & hérittages de Quihériac
Brest et Lorient résutent de créations artificielles, l'arsenal de Brest fut créé par le Cardinal de Richelieu en 1631, celui de Lorient, comme l'avons vu dans l'article précédent (voir Port Louis et Lorient), son chantier fut par la Compagnie des Indes Orientales à partir de 1666. Cette société dite Compagnie française pour le commerce des Indes Orientales fut lancée par Colbert en 1664 dans le but de naviguer et de commercer dans toutes les Indes et mers orientales. Les négociants et armateurs purent ainsi se lancer dans l'aventure et répondre à la demande de l'aristocratie et de la bourgeoisie de pouvoir consommer des produits luxueux et rares, comme les épices fines, les cotonnades puis des faïences. Les Malouins dès la fin du XVIe siècle exportèrent de la toile (voir L'industrie et le commerce de la Bretagne dans la première moitié du XVIIIe siècle - Le commerce de la toile) et du vin en Angleterre, en Hollande et en Flandre, et importèrent de la fourrure en provenance de cette contrée nommée Terre Neuve puis progressivement ils pratiquèrent la pêche à la morue en cette même contrée. Peu à peu au fil des siècles suivants, ils se diversifièrent. Aubaine pour ces investisseurs qui bénéficièrent d'exemption fiscale, et du monopole de cinquante ans sur le commerce en ces mers lointaines, plus attribution de domaines pour services rendus à la couronne, car en tant de guerre ils armaient leurs flottes pour le service du roi. Pour ces explorateurs, ce fut l'occasion de découvrir d'autres peuples, une autre faune, une autre flore, d'autres horizons. A cette aventure prirent part un certain nombre de Bretons (voir Quelques explorateurs et aventuriers Bretons)
Voici le témoignage de l'explorateur Amédée-François Frezier, parti de Saint Malo et ayant débarqué au Chili en 1711 : « Je m'embarquai à Saint Malo en qualité d'Officier, dans un vaisseau de 36 Canons, de 350 Tonneaux de 135 hommes d'Equipage, appellé le S.Joseph, commandé par le sieur Duchêne Battas, homme recommandable par son experience, & par sa prudence dans la Marine, & par beaucoup d'intelligence & d'activité dans la Marchandise, ce qui convenoit fort à notre destination. Le Lundi 23 Novembre de l'année 1711, nous sortîmes du Port de Saint Malo, accompagnez de la Marie, perit Vaisseau de 120 Tonneaux de port, commandé par le sieur du Jardais Daniel, qui devoit nous servir de Vivandier. Nous fùmes attendre les vents favorables auprès du Cap Frehel, sous le canon du Château de la Latte, dans la Baye de la Frenaye, où nous mouillâmes le même jour ; mais nous les attendîmes en vain pendant près de deux mois...Assurez du lieu où nous étions, nous fîmes route pour les Illes du Cap Verd par un petit frais de Nord-Est & Nord-Nord-Est, qui nous mena dans trois jours au Tropique, où les calmes commencerent à nous faire sentir de vives chaleurs. Ils ne durerent que trois jours, adoucis de temps en temps par un peu de fraîcheur de l'Ouest au Sud. Ce fut dans ces beaux climats que nous commençâmes à voir des Poissons-volans qui sont gros comme de grosses sardines ou des harangs ; leurs aîles ne sont autre chose que des nageoires allongées, elles ne leur servent à voler que pendant qu'elles font humides ; nous en prenions souvent qui se jettoient dans le Navire ou dans les porte hautbans, ils sont délicats, & d'un bon goût …Aux environs de la Conception il n'y a gueres d’Indiens qui soient veritablement Chrétiens,que ceux qui sont subjuguez & au service des Espagnols ; encore a-t-on lieu de douter qu'ils le soient autrement que par le Baptême, & qu'ils soient instruits des points eſſentiels de la Religion : Ce qu'il y a de vrai, c'est qu'on les voit pousser le culte des Images bien près de l'idolatrie, ils les prennent tellement en affection, qu'ils leur portent souvent à boire & à manger, ne jugeant des choses que par ce qui frape les sens, tant ils ont de peine à concevoir qu'il est dans les hommes une ame qui peut être separée du corps. Si l'on n'a pas soin de leur faire entendre qu'en jouissant de la Beatitude, les Saints voyent en Dieu ce qui se passe ici bas, qu’ainsi en tendant les prieres qu'on leur adresse, ils intercedent pour & que leurs Images ne sont que des signes employez pour nous retracer leurs actions ; on ne doit pas trouver étrange qu'ils leur portent à boire & à manger, puisque les voyant chargez d'habits magnifiques, & encensez par les Espagnols, ils s'imaginent qu'il leur faut encore des alimens pour les nourrir, & que la fumée de l'encens ne suffit pas pour les repaître. .. »
D'Amérique furent rapportées par les botanistes diverses plantes : le coton, le cacaoyer, le piment, la vanille, l'avocat, la fraise (voir Les fraises de Plougastel.), le tubercule appelé pomme de terre mais aussi le tabac, le maïs. D'asie provenait le thé, le poivre, la cannelle, le gingembre, la muscade, la girofle, mais aussi des productions comme la faïence et la soie.
La famille du duc de Penthièvre ou la tasse de chocolat
Le chocolat a fait son apparition en la seconde partie du XVIIIe siècle grâce à la découverte du cacaoyer
Parmentier présentant au roi Louis XVI, le tubercule de pomme de terre.
Toile du XVIIIe : le furmeur
En lisant les notes laissées par ces grands expéditeurs, on a connaissance d'un grands nombre de faits, ainsi, Bertrand Mahé de La Bourdonnais, évoque le naufrage du du vaisseau le Saint Geran devant l'Île de France en août 1744. Parti de Lorient six mois plus tôt, le navire « venait de se perdre sur l'île d'Ambre, à la vue de l'île de France, auparavant, étaient les plus empressés à demander de l'emploi sur les vaisseaux armés en guerre, ne voulaient plus s'exposer à la mer »
Sous l'Ancien Régime, il fallait être issu de l'aristocratie pour prétendre devenir lieutenant de brigade, toutefois, les individus issus du bas-état pouvaient espérer prendre le commandement d'un navire de guerre en s'enrôlant comme corsaire. Les armateurs pouvaient être propriétaires de la flotte ou simplement affréteurs. Dans les mémoires du marquis de Sourches sous le règne de Louis XIV, on peut lire en date du 16 juin 1702 : « on eut nouvelles ce jour là qu'un armateur malouin avoir eut la hardiesse de s'aller mêler au milieu de la flotte angloise, qui étoit à l'ancre, et que voyant, la nuit, qu'on faisoit la garde négligemment, il avoir emmené trois galiotes ou autres petits bâtiments ; qu'à la pointe du jour, on s'en étoit aperçu, qu'on avoir couru après lui, et que se voyant pressé, il avoir lâché une de ses prises, et ensuite une autre, mais qu'il étoit arrivé à Saint-Malo, avec la troisième, qui étoit chargée de mille deux cent bombes. »
Saint Malo comptait de nombreuses familles d'armateurs, ainsi le père de l'écrivain Chateaubriant fit fortune dans le commerce maritime, ainsi que les familles Magon, Trublet, Le Fer, Picot de Clorivière, Eon-Duval, Grout. Ces familles disposaient d'hôtel particulier tant dans la cité qu'aux alentours (voir Quelques malouinières). A Nantes, les familles Peltier Dudoyer, Drouin, de Luynes, Descarzeaux du Hallay furent aussi armateurs au cours du XVIIIe siècle. Précisément, le sieur Picot évoque quelques acquisitions faites en juin 1757 : deux caisses de faïence, un flacon garni d'or, des culottes en peau de veau, il parle aussi en mars 1756 d'un voyage au Québec et en Amérique. Le dit sieur Picot avait pour associé un parent : Messire Pierre-Marie de Chappedelaine. Lors du baptême de sa fille Renée qui eut lieu à Nantes le 4 novembre 1768, le sieur Picot père de l'enfant était donné absent pour cause de voyage depuis six mois. Outre les épices, les étoffes rares, les plantes et autres faïences, il avait aussi une traite hélas, qui se pratiqua sur les populations Africaines: l'esclavage. Voici une dissertation sur ce sujet : « Les chaleurs accablantes du Climat Américain, ne permettant point aux Européens qui le furent habiter, de soutenir les fatigues de la Culture des terres, à contraint les premiers hommes qui ont habité les îles fertiles de cette nouvelle Patrie du monde, à chercher ailleurs des bras propres à ce travail. Quelque recherche qi'on ait pu faire, on n'en n'a pas trouvé de plus convenable que ceux des Africains... ». Ci dessous un négrier
-Sire, le roi votre père n'avait pas un seul vaisseau, ainsi s'exprimait le Cardinal de Richelieu s'adressant à Louis XIII. Il est vrai qu'au cours des XVe, XVIe, Espagnols, Portugais, Anglais et Hollandais se constituèrent de véritables fortunes en allant explorer les Indes et l'Extrême Orient. Pendant les Guerres de la Ligue opposant catholiques et protestants, le gouverneur de la Province de Bretagne, Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur ne manqua pas de se rallier au roi d'Espagne Philippe II, fervent défenseur de la cause catholique, et lui remit une place forte située sur la rive droite du Blavet. La position était intéressante et le souverain espagnol y fit aménager des défenses sous la direction de Juan del Aguira. L'ouvrage fut repris par les partisans de Henri IV, et Chales, de Cossé, duc de Brissac, capitaine du roi France reçut ordre de démolir la défense dite du Fort de l'Aigle, mais ledit Cossé acheta en 1611 la citadelle qui était située sur l'un des fiefs de la puissante famille de Rohan. Cinq ans après en avoir fait l'acquisition, les Etats de Bretagne en demandèrent le démantèlement, mais ce fut Richelieu qui s'intéressa à l'endroit et ordonna de conserver Fort de l'Aigle et même de l'agrandir. Les travaux d'aménagement du lieu furent confiés aux architectes Jacques Corbineau, Léonard Malherbe et René Le Meunier. Ainsi naquit Port Louis (voir Les cités en territoire Vénète : Blabia), en hommage à Louis XIII. La guerre que l'Espagne livra au royaume de France, fut à l'origine de la chute de la Rochelle et la décision de Richelieu fut de faire de Port Louis une position imprenable. La Compagnie des Indes-Orientales, fondée officiellement en août 1661, avait songé, dès le mois d'avril précédent, à s'établir au Port-Louis, mais avait ensuite abandonné cette idée, préférant Le Havre, aux portes de Rouen et de Paris. La guerre survenue sur ces entrefaites, la menace anglaise et l'insécurité de la Manche firent revenir les directeurs à leur première décision et, sans d'ailleurs abandonner la Seine, ils se fixèrent sur le Blavet, en 1666 et Port Louis demeura siège de cette compagnie jusqu'en 1677. Lorient s'est formé sous Louis XIV, au confluent du Scorff et d'un « marais », dans la lande du Faouédic, à moitié inculte, à moitié couverte de bois. Un petit hameau de Kerverot, une métairie, un manoir en ruine et un moulin à eau, occupaient seuls ce coin de terre destiné à devenir si habité. Le terrain fut acquis par la Compagnie le 31 août 1666. Les bornes furent posées devant Paul du Vergier, sénéchal d'Hennebont, et Jean Le Gouvello, procureur du roi, assistés du greffier, Claude Le Milloc'h, et de l'huissier, Jean de la Grée. La Compagnie était représentée par Denis Langlois, directeur général, Jean Bréart de Boisanger, caissier, et par son procureur Gilles Marquer, Le lieutenant-de-roi Beauregard de Chabris et le syndic d'Hennebont étaient présents, ainsi que Thomas Dondel, fermier du domaine. Les paysans et les petits seigneurs expropriés ne firent aucune réclamation. Seuls, les procureurs du prince de Guémené réclamèrent la vérification des lettres patentes par le Parlement de Bretagne. Malgré cette opposition le débornement eut lieu, « tant de l'étendue de ce que peut couvrir la mer... que des terres joignantes la baye... » Le 31 août, le 1er et le 2 septembre, furent mesurés les différents terrains achetés à des particuliers. Le tout couvrait une superficie de quinze journaux et sept cordes. Denis Langlois, directeur général, avait acquis la lande du Paouédic, tant pour y « poser les chantiers » que pour y bâtir des logements et des magasiné. Il se mit à l'œuvre aussitôt. Ce ne fut pas, chose facile. Il eut beaucoup de peine à former ses ateliers et à réunir les charpentiers nécessaires pour la construction des navires. Le lieutenant-de-roi du Port-Louis dut employer la force et envoyer des soldats pour surveiller le travail. Grâce à cette protection, l'entreprise fut menée à bien. En février 1667, Looman construisait deux frégates de 150 tonneaux et un vaisseau de 1.000 tonneaux qui devait être le premier d'une dizaine de navires que la Compagnie projetait de construire. Ce vaisseau est pour moi d'une importance primordiale dans l'histoire de Lorient, car, si la construction des frégates ne pouvait produire aucun effet sur les populations voisines habituées à en voir de semblables sur les chantiers du Port Louis, par contre le bâtiment de mille tonneaux devait faire naître une admiration profonde chez les marins de la région. Seul, il retint l'attention. Il avait un nom officiel, celui de Soleil-d'Orient, mais la plupart des documents le désignent plus simplement sous le vocable de l'Orient. On remarquera, d'autre part, que, le 2 août 1667, le recteur de Plœmeur baptisa le fils d'un « charpentier travaillant à l'Oriental ». En novembre 1673, la Compagnie pria David Grenier de Cauville de quitter l'établissement du Havre qu'il dirigeait et dont on ne voulait plus se servir, pour se transporter au Port-Louis « et ordonner au dit lieu de toutes choses ». Il demeura quatre ans dans le pays et mit vraiment Lorient au point. C'est lui, semble-t-il, qui groupa autour des chantiers les différents ateliers pour ouvrages légers dont on se fournissait auparavant en ville. Seules, des forges avaient été bâties sur le Scorff dès 1671. En 1674, le magasin des futailles était encore au Port-Louis, mais le 10 février 1675 des tonneliers furent embauchés pour travailler à Lorient. En 1676 fut exécuté le projet de Claude Gueston. Pierre Périot, dit la Poussière, maître-maçon de la rue Haute-Saint François au Port-Louis, construisit la muraille qui devait jusqu'en 1698 contenir tout Lorient et séparer plus tard l'agglomération en deux groupes : « le dedans et île dehors de l'enclos ». Les charrois de pierre furent effectués par les paysans des environs. L'année suivante, Grenier de Gauville fit construire le long du nouveau mur la corderie, qui depuis lors n'a jamais changé de place : marchés de janvier et d'avril 1677. En même temps en février-juin fut bâtie la boulangerie. Il me paraît justifié d'attribuer à cette même période la construction du moulin à vent sur « la montagne de Lorient », lieu où l'on a depuis dressé la tour du port. Le successeur de Gauville fut Siméon des Jonchères, commissaire principal de 1677 à 1687. C'est lui qui, le premier, fixa son domicile à Lorient, vers 1680. Il réédifia pour son usage personnel et celui des directeurs-députés, le logement principal de 1670. Il en fit une demeure « fort spacieuse, estant composée de plus de huit chambres de plain-pied en bas et autant au-dessus ». Plus tard, quand le roi eut réquisitionné Lorient, Pierre Coulomb « charpentier » royal, offrit par trois fois ses services à la Compagnie. De ses mains sortirent : le Pontchartrain (500 tx; mise en chantier, juin 1694 ; sortie du Port-Louis en avril 1695 ; le Maurepas de 500 tonneaux ; mise à l'eau, octobre 1698 ; sortie du Port-Louis, 19 février 1699 ; la Perle d'Orient 200 tonneaux; mise en chantier, mai 1699; sortie du Port-Louis, 2 mars 1700. Le 10 mars 1700, Coulomb commença le Héros mais il fut arrêté dans son travail par Jérôme de Pontchartrain qui acheta ce vaisseau pour le roi. Plus encore que chantier de construction, Lorient fut pour la Compagnie un port d'armement. Sur 176 bâtiments qui furent envoyés aux Indes par les Directeurs ou leurs concessionnaires, 83 furent armés sur le Scorff. Dans la première période 1668-1684, qui ne fut pas brillante, il y eut en moyenne un armement par an. Ensuite, après la réorganisation de la société par Seignelay, il y eut des envois plus nombreux. Trois navires sortirent en 1685, 1687, 1690 ; quatre en 1688, 1699 et 1700; cinq en 1692, 1698, 1701 et 1704 ; six en 1695 ; mais, par contre, les années 1689 et 1703 n'enregistrèrent que deux départs ; 1691, 1693, 1694 et 1697, un seul, et 1696, aucun. Après 1705, le commerce des Indes étant passé presque tout entier entre les mains des Malouins, le port de Lorient n'arma plus.
La Cathédrale Saint-Pierre
(Illustrations Patrimoine de France)
La Cathédrale dédiée à Saint-Pierre. Le monument actuel remonte au XVe siècle. Le portail est composé de trois entrées d'un bel effet. Deux tours carrées, trop lourdes, à l'état brut, de 63 m de hauteur, terminent le portail. L'intérieur est imposant. La nef immense, dont les piliers s'élancent hardiment jusqu'à la naissance des voûtes, est d'un effet majestueux ; elle est supportée par 10 piliers et a 37m 50 de hauteur. Les côtés renferment des chapelles. La première à gauche est consacrée aux baptêmes. La seconde à S.-Donatien et S.-Rogatien. La troisième, celle du Saint-Sacrement, est ornée d'un très-bel autel. De l'autre côté de la nef, est une chapelle style renaissance. En remontant, on trouve une autre chapelle dans laquelle on remarque un tableau représentant Saint-Clair ; la boiserie masque le tombeau d'un évêque. Dans le transept, à gauche du choeur, on remarque le tombeau de François II. C'est à tort qu'on l'appelle quelquefois tombeau des Carmes, parce qu'il avait été primitivement élevé dans l'église des Carmes. C'est un chef d'oeuvre de sculpture dû au ciseau de Michel Columb (voir Marie-Edmée Vaugeois, alias Loïc Trémor née à Nantes en 1841 : le tombeau des Carmes), en 1507. Il fut érigé sur l'ordre d'Anne de Bretagne. Déposé d'abord dans l'église des Carmes (voir Le couvent des Cordeliers de Nantes par Henri de Berranger) détruite, aujourd'hui, il fut transporté dans la Cathédrale en 1789. Détérioré en 1793, il a été restauré en 1817. La statue de droite représente François II, et celle de gauche Marguerite de Foix, sa seconde femme. Aux quatre angles sont des personnages allégoriques. Aux deux côtés sont les 12 apôtres ; du côté de la tête du tombeau sont saint François d'Assise et sainte Marguerite ; au pied, Charlemagne et saint Louis. Ce magnifique tombeau, mutilé à plusieurs reprises, ne renferme que les restes d'Arthur III, duc de Bretagne (voir Lieux des sépultures des souverains Bretons). Le chœur de la Cathédrale, construit dans le onzième siècle, doit être remplacé par un autre, dont la construction déjà fort avancée ne fait cependant pas pressentir l'époque où nous pourrons admirer dans son ensemble complet cet immense monument.
Saint-Nicolas
Saint-Nicolas, près la place Royale, due au zèle et à la persévérance de M. le cure Fournier, maintenant évêque de Nantes, a été commencée en 1843 ; la bénédiction de la pre mière pierre a eu lieu le 1er juillet 1844. Elle a été livrée au culte, le 25 octobre 1854. Cette remarquable église est construite dans le style du XIIIe siècle, sur les projets de M. Lassus, architecte de Paris. C'est le monument le plus complet que Nantes possède en ce genre.
L'église Notre-Dame, située dans la partie Ouest de la ville, a été commencée en 1846, et livrée au culte le 12 août 1858. Construite, dans le style grec, sur les des sins de M. Chenantais, architecte de Nantes. Son dôme a quelque ressemblance avec celui des Invalides, à Paris.
L'église Saint-Clément
L'église Saint-Clément, située près le cours Saint-Pierre, dans la partie Est de la ville, est construite dans le style du XIIIe siècle, sur les dessins de M. Liberge, architecté de Nantes
Chapelle de Notre-Dame-de-la Salette
Plus loin, la chapelle de Notre-Dame-de-la Salette ; elle a été commencée en 1858 et livrée au culte depuis 1860. C'est un monument d'une grande élégance, d'une architecture hardie. Quelques sculptures sont dignes de fixer l'attention. M. l'abbé Rousteau en est l'architecte.
L'église Sainte-Croix
L'église Sainte-Croix, près la place du Boulay. Le clocher, restauré il y a quelques années, a reçu une tour qui rappelle l'ancienne campanille de la tour du Bouffay, qui portait le beffroy aujourd'hui installé dans le clocher de Sainte-Croix
La chapelle des Minimes
La chapelle des Minimes, située près le cours Saint-Pierre, fondée en 1469, fut en 1793, transformée en atelier, puis rendue au culte en 1850 .
Saint-Jacques
Saint-Jacques, à l'extrémité de la ligne des ponts, date du XIIe siècle.
La chapelle des Pères de la Foi, située près la rue du Calvaire, dans la rue Dugommier ; sa construction récente est d'une légèreté et d'une élégance remarquables.
-Saint-Similien, on la reconstruit en ce moment ;
-Saint-Félix,
-Saint-Donatien, on la reconstruit en ce moment ;
-la Madeleine,
-la chapelle Bonne-Garde,
-Notre-Dame-de-Toutes-Joies,
-Saint-François,
-Sainte-Anne.
Nous n'avons qu’un temple protestant ; il est situé sur la place Gigant, dans la partie Nord Ouest de la ville. Sa construction a été exécutée sur les dessins de M. Driollet, architecte de la ville
L'explorateur Amédée-François Frezier fut de ceux qui sillonnèrent mers et océans, au début du XVIIIe siècle. Il embarqua le 23 novembre 1711 à Saint-Malo sur le navire de guerre le Saint-Joseph; mais celui ci ayant fait naufrage au Cap Fréhel, il revint en la cité corsaire et en repartit le 6 janvier 1712, et arriva le 18 juin de cette même année à la Conception. Dans un rapport il nous a laissé dans son rapport ces notes intéressantes lors d'une visite en cette contrée que l'on nommé à présent l'Amérique Latine, et qu'il désignait alors l'Amérique Australe Espagnole : « Il y en a encore un autre à 80 lieües de la Conception au volcan appellé la Silla Velluda, qui jetre du feu de temps en temps, & quelquefois avec tant de bruit qu'on l'entend de cette Ville ; par là on abrege extrêmement le chemin, & l'on se rend en six semaines à Buenosaires. C'est par ces communications qu'on remplace tous les ans les troupeaux de beufs & de chevres qu'on tue au Chily par milliers pour faire du suif & de la Manteca, c'est à dire de la graisse qu'on tire par l'ébullition de la viande, & de la moëlle des os, qui dans toute l'Amerique Australe Espagnole tient lieu de beure & d'huile, dont ils n'ont pas l'usage dans leurs ragoûts. Ils font secher au soleil, ou fumer la viande pour la conserver, au lieu de la saler comme on fait en France. C'est aussi de ces Matances ou Boucheries qu’on tire les cuirs de beufs, & particulierement ceux de chevres qu'ils aprêtent, comme du marroquin sous le nom de Cordouanes, qu'on envoye au Perou pour faire des souliers, & pour d'autres usages. Outre le commerce des cuirs, suifs & viandes salées, les habitans de la Conception font encore celui du bled dont ils chargent tous les ans 8 ou 10 Navires de 4 à 500 tonneaux pour envoyer au Callao, outre les farines & biscuits ... » Puis le botaniste averti poursuit « On y cultive des campagnes entieres d'une espece de Fraisier differend du nôtre par les feuilles plus arondies, plus charnues & fort velues ; ses fruits sont ordinairement gros comme une noix, & quelquefois comme un euf de poule ; ils font d'un rouge blanchâtre & un peu moins délicats au goût que nos fraises de Bois. J'en ai donné quel ques pieds à Mr de Juſſieu pour le Jardin Royal, où l'on aura soin de les faire fructifier. »
A son retour à Paris, en 1715, il présenta à Louis XIV le résultat de son voyage, dont il publia, en 1716, la première édition, sous le titre de : Relation du voyage de la mer du Sud, des côtes du Chili et du Pérou, ; En 1740, il vint à Brest en qualité de directeur des fortifications ; il y resta jusqu'en 1746, fit plusieurs travaux remarquables à l'église Saint-Louis (voir Quelques églises de Brest.), traça une rue qui porte son nom aujourd'hui et mourut dans cette ville, le 26 octobre 1773, dans sa quatre-vingt-douzième année. Si la ville de Brest lui est redevable de quelques embellissements, l'horticulture lui doit un fruit excellent et la commune de Plougastel la source d'une portion de sa richesse territoriale. Si ce n'est pas lui qui a cultivé et multiplié le Fraisier dans cette commune, c'est grâce à l'introduction qu'il en a faite que l'on voit cette culture prospérer comme elle le fait de nos jours. Tous les auteurs sont d'accord pour dire que Frézier a introduit le Fraisier du Chili en 1712. Cette race, importée du Chili par le voyageur Frézier, en 1712, a enlevé à la précédente, c'est-à-dire aux Caperons l'honneur de donner les plus gros fruits de son espèce. Le Frutillier est au moins égal et souvent double des plus gros Caperons.
D'après un rapport fait à l'occasion du concours régional de Quimper, en 1875, la culture des fraisiers occuperait à Plougastel, sur les bords de la rade de Brest, une étendue d'environ 200 hectares, d'où on a tiré, cette année-là, un total de 3.150 000 kilog. de fraises (dont 2000.000 ont été expédiés à Paris), et dont le produit peut bien aller à 900.000 ou 1 million de francs, déduction faite d'une somme de 250 000 fr. pour les frais d'exploitation. Les fraisiers sont cultivés en plein champ sur les collines ou falaises qui avoisinent la mer, car leur limite n'avance guère à plus de 600 mètres dans les terres.
La famille de la Haye, portant pour armes d'argent au lion de sable, possède depuis bientôt huit siècles le château seigneurial dont elle tire son nom, la Haye en la paroisse de Saint-Hilaire-des Landes. Elle parait, en effet, remonter à Geoffroy de la Haye, qui donna en 1163 à l'abbaye de Rillé près Fougères tous les droits qui lui revenaient dans le moulin du Pont. La généalogie suivie des seigneurs de la Haye ne commence néanmoins qu'au XIVe siècle, avec Jean de la Haye, époux de Marguerite de Lignières. Ce seigneur, vivant encore en 1393, fut père de Jean Ier de la Haye, seigneur dudit lieu, qui épousa Marie Cassin. Le fils de ce dernier, Léon Ier de la Haye, rendit aveu à la baronnie de Fougères pour sa seigneurie de la Haye le 9 février 1413 ; il laissa de Guillemette Hattes Jean II de la Haye, mari de Raoulette de la Magnane. Guyon de la Haye, fils du précédent, rendit aveu pour la Haye le 12 mars 1185 et épousa Alice Le Seneschal, fille du seigneur du Rocher-Séneschal ; il en eut deux fils : Guillaume de la llaye, seigneur dudit lieu, marié par contrat du 15 juin 1498 à Fran çoise de Lignières, qui fit aveu en 1501 et mourut sans postérité, et Pierre de la Haye, qui rendit aveu pour sa seigneurie en 1540 et épousa Ambroisine d'Anthenaisel. En 1511 Rolland Perroudel se présenta aux montres, « monté et armé en estat d'archer, pour Pierre de la llaye, seigneur de la llaye, lequel il dit estre malade, et dit que le revenu dudit seigneur de la Ilaye est de 310 livres de revenu noble. » Pierre de la Haye fut père d'Augustin et de Léon qui suivent, ainsi que de René de la Haye, chanoine de Rennes et abbé de Saint-Aubin-des-Bois. Augustin de la Haye et Louise Le Séneschal, sa femme, firent hommage au roi pour la seigneurie de la Haye le 4 octobre 1553 ; ils moururent sans laisser d'enfants et Léon de la Haye recueillit la succession de son frère. Léon II de la Haye, seigneur dudit lieu, épousa en janvier 1567 Jeanne de Launay, fut en 1576 nommé par Henri III gouverneur des ville et châ teau de Fougères, et mourut au commencement de 1588. Son fils et successeur, René la Haye le 9 février 1413 ; il laissa de Guillemette Hattes Jean II de la Haye, mari de Raoulette de la Magnane. Guyon de la Haye, fils du précédent, rendit aveu pour la Haye le 12 mars 1185 et épousa Alice Le Seneschal, fille du seigneur du Rocher-Séneschal ; il en eut deux fils : Guillaume de la Haye, seigneur dudit lieu, marié par contrat du 15 juin 1498 à Françoise de Lignières, qui fit aveu en 1501 et mourut sans postérité, et Pierre de la Haye, qui rendit aveu pour sa seigneurie en 1540 et épousa Ambroisine d'Anthenaisel. En 1511 Rolland Perroudel se présenta aux montres, « monté et armé en estat d'archer, pour Pierre de la Haye, seigneur de la Haye, lequel il dit estre malade, et dit que le revenu dudit seigneur de la Ilaye est de 310 livres de revenu noble. » Pierre de la Haye fut père d'Augustin et de Léon qui suivent, ainsi que de René de la Haye, chanoine de Rennes et abbé de Saint-Aubin-des-Bois. Augustin de la Haye et Louise Le Séneschal, sa femme, firent hommage au roi pour la seigneurie de la Haye le 4 octobre 1553; ils moururent sans laisser d'enfants et Léon de la Haye recueillit la succession de son frère. Léon II de la Haye, seigneur dudit lieu, épousa en janvier 1567 Jeanne de Launay, fut en 1576 nommé par Henri III gouverneur des ville et château de Fougères, et mourut au commencement de 1588. Son fils et successeur, René de la Haye, fit hommage au roi le 22 juin 1588 ; il avait épousé, fit hommage au roi le 22 juin 1588 ; il avait épousé par contrat du 8 décembre 1586 Françoise Pinel, fille du seigneur de Chaudeboeuf. Le 15 janvier 1592 il vit un de ses enfants tenus sur les fonts baptismaux de la cathédrale de Rennes par le prince de Dombes, gouverneur de Bretagne. Il dut mourir l'année suivante, et non pas le 19 janvier 1592, à la suite de son duel avec le sieur de la Prade, comme le raconte Pichart dans son journal, car au mois de mars 1593 il reçut d'Henri IV tout à la fois une gra tification de 800 écus et des lettres d'érection de sa seigneurie de la Haye en châtellenie. Il laissait un fils mineur, Henry de la Haye, seigneur dudit lieu, qui épousa par contrat du 7 janvier 1618 Françoise Fouquet, fille du comte de Chalain, et fit hommage au roi le 21 mai suivant. Chevalier de l'Ordre du roi et capitaine de cent hommes d'armes de Sa Majesté, Henry de la Haye mourut le 21 septembre 1622, à la fleur de l'âge. Il laissait lui aussi plusieurs enfants mineurs qui furent placés sous la tutelle d'un oncle de leur mère, André Barrin, seigneur du Boisgeffroy. L'aîné de ces enfants, Christophe de la Haye, seigneur dudit lieu, épousa par contrat du 11 décembre 1647 Françoise Chouet, fille d'un conseiller au Parlement ; il devint en 1658 gouverneur de Fougères et mourut vers 1671. Anne de la Haye, fils et successeur du précédent, épousa à Plévin, le 4 août 1672, Louise de Canaber, fille du comte de Kerlouet, et rendit hommage au roi le 24 septembre 1678 ; il était mort en 1700 et sa veuve décéda à Rennes en avril 1709. Leur fils, Basile de la Haye, exempt des gardes du roi, rendit aveu pour ses seigneuries le 2 mai 1700, mais il mourut à Paris, sans avoir contracté d'alliance, au mois de mai 1711. La seigneurie de la Haye échut alors au neveu du défunt, Christophe de la Haye, fils de Pierre-François de la Haye, seigneur du Plessix de Melesse. Celui-ci épousa Benigne de la Motte-Morel, fille du seigneur de la Motte de Gennes, et vint habiter la Haye. Leur fils, Louis-François de la Haye, qualifié comte dudit lieu en 1766, s'unit å Thérèse-Élisabeth de Gasté, qui lui donna un fils nommé Édouard, né à la Haye le 9 décembre 1775. Ce dernier seigneur de la Haye émigra à la Révolution et vit la Nation mettre ses biens en vente ; rentré à Rennes, il y mourut à l'âge de soixante douze ans, le 19 décembre 1800, et sa veuve le suivit dans la tombe le 19 octobre 1817. La Haye de Saint-Hilaire fut érigée en châtellenie par lettres patentes d'Henri IV, données en mars 1593 en faveur de René de la Haye, en récompense des bons offices et services rendus par lui à Sa Majesté. Pour former la nouvelle châtellenie, le roi unit à la seigneurie de la Haye les autres seigneuries de Sur-Minette et la Cherbaudière en Saint-Hilaire, Saint-Crespin en Saint-Mar-le-Blanc, les Champs-Léon en Saint-Sauveur-des-Landes et le Feil en Saint-Étienne-en-Coglais. Mais René de la Haye étant venu à mourir avant l'enregistrement des lettres royales et son fils Henri étant encore mineur, il fallut de nouvelles lettres patentes que donna Louis XIII en mars 1619 et qui furent enregistrées au Parlement de Bretagne le 18 juillet de la même année. La haute justice de la Haye s'exerçait au bourg de Saint-Hilaire et les fiefs de la châtellenie s'éten daient en six paroisses : Saint-Hilaire, Saint-Mard le-Blanc, Saint-Sauveur-des-Landes, la Chapelle Saint-Aubert, Saint-Ouen-des-Alleux et Saint Étienne-en-Coglais. Le seigneur de la Haye avait droit de tenir deux foires au bourg de Saint-Hilaire, et il possédait en l'église de cette paroisse, en 1505, un banc et un enfeu dans la nef devant l'autel Saint Jean et Saint-Sébastien, et au siècle dernier un banc et un enfeu dans le chanceau, où se trouve encore une pierre tombale armoriée des armes de la Haye, cachée sous un parquet moderne. Naguères on voyait dans la maitresse vitre de cette église les écussons et la représentation d'un seigneur et d'une dame de la Haye agenouillés au bas du vitrail. Aujourd'hui encore, le banc seigneurial de la Haye subsiste dans la nef, blasonné des armes de la Haye et de la Motte-Morel en alliance. Le domaine proche de la châtellenie se composait ainsi qu'il suit aux siècles derniers : château et retenue de la Haye ; anciens manoirs (devenus fermes) de Saint-Crespin, la Cherbaudière, Sur Minette, les Champs-Léon et le Feil ; métairies de la Haye, du Mottay, de la llubaudière, de Chévrigné, de la Bigotière et de la Danseric ; lins de Faucillon et du Moulin-René, etc. Le château de la Haye était une maison forte dans laquelle le prince de Dombes mit une garnison en 1591 ; il en reste encore une belle tour de cette époque avec un curieux portail et un logis moins ancien ; le tout occupe une cour carrée bien cernée de douves, avec chapelle et colombier. Dans la chapelle, dédiée à la Sainte-Famille, bâtie et dotée en 1686 par Anne de la Haye, se trouvent les tombeaux modernes de la famille de la Haye, qui continue d'habiter le château de ses ancêtres ..