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18 mai 2015 1 18 /05 /mai /2015 11:21

Sous l'Ancien régime, la paroisse de Maroué relevait du ressort de Saint-Brieuc, son évêché, et de la subdélégation de Lamballe. Le duc de Penthièvre était le seigneur de cette paroisse qui ne comptait pas moins de cinq chapelles. Celle dont nous allons aborder l'histoire est connue dès 1128, elle fut donnée à l'Ordre Bénédictin de Saint-Florent de Saumur. Celle ci était désignée chapelle Notre-Dame du Breuil ou chapelle de Maroué. Elle était alors ornée d'un magnifique portail. Hélas un de ses desservants, peu versé dans la science des antiques et fort mauvais appréciateur des ouvrages d'art, fit détruire en 1829, sans que personne ne songea à s'y opposer. Une fois l'an, à l'époque du Pardon, toutes les personnes de la côte s'y rendaient processionnellement, par suite d'un vœu qu'elles avaient fait en 1420 pour être délivrées de la peste. Une charte de l'année 1217, rapportée par MM. Geslin et de Barthélémy, au premier volume de leur bel ouvrage, intitulé : Les Evêchés de Bretagne, mentionne en même temps que l'église Saint-Pierre de Maroué « Cappelam Beatae Mariae de Brolio ». Nous nous étions demandé quelle pouvait être cette chapelle, quand une autre charte de 1286, que nous avons cité plus haut, en nous expliquant que la propriété, située dans la paroisse de Maroué, et appelé ordinairement «  Brolium ou le Breil », étant contigue à la chapelle de la Ste-Vierge, « Juxta Cappelam Beatae Mariae », cet oratoire devait être celui que l'on a appelé depuis la chapelle de Maroué. Mais si nous pouvons insérer de ces deux pièces que cette chapelle existait au commencement du XIIIe siècle, il nous sera difficile de dire ce qu'elle était alors, car en étudiant ses ruines, nous n'y trouvons plus rien qui rappelle cette époque. Rien de triste comme le spectacle qui s'offre aux regards, lorsqu'on pénètre dans l'enceinte de cette antique chapelle. La maîtresse vitre, chef d'oeuvre du XVe siècle, et qui existait encore toute entière, il n'y a pas dix ans, maintenant écroulée, couvre de ses débris la belle pierre de l'autel fixe dont elle a été pendant cinq siècles le plus remarquable ornement. Les tirants et les entraits du lambris qu'une inscription à demi-effacée nous dit avoir été reconstruit en 1631 par Messire Julien Boschet, sieur de Sainte-Claire, Recteur de Saint-Aaron, sont tombés sur le pavé et encombrent le saint lieu, les uns entièrement détachés, les autres tenant encore un bout aux murailles séculaires sur lesquelles ils s'appuyaient. Une petite fenêtre du XIVe siècle existe encore dans la longère sud près d'une porte moderne ; à l'ouest la chapelle est fermée par un pignon grossièrement reconstruit en 1820, à la place du magnifique portail, frère et contemporain de la maîtresse-vitre, qui fut transporté à cette époque au bourg de Maroué, et jeté, nous a-t-on assuré, ans les fondations de la singulière tour que l'on connaît. Ci-dessous cette chapelle reconstruite en 1877

Notre-Dame du Breuil ou chapelle de Maroué
Notre-Dame du Breuil ou chapelle de Maroué
Notre-Dame du Breuil ou chapelle de Maroué

Combien d'actes de vandalisme de ce genre n'avons-nous pas à regretter et particulièrement celui qui concerne le sanctuaire de Notre-Dame de Maroué, dont toutes les beautés architectoniques étaient dues, selon toute apparence, à la munificence et à la piété de saint Charles de Blois ? La tradition rapporte, en effet, que c'est dans cette chapelle que fut déposé le reliquaire contenant une côte de saint Yves, dont ce prince avait fait don à Notre-Dame de Lamballe, et que c'est là qu'il vint, en 1363, accomplissant un voeu, le prendre pour le porter lui-même, nus pieds, jusqu'à cette église.

Notre-Dame du Breuil ou chapelle de Maroué

Ci dessus représentation dans le panneau de gauche de Charles de Blois, église de Plounéour Tré

 

Il serait, croyons nous, facile de démontrer que la maîtresse vitre de la chapelle de Maroué est sortie des mêmes mains que les fenêtres de la portion de la collégiale, rebâtie par ce prince et si heureusement restaurée par M. le curé de Lamballe. Nous n'avons pu nous procurer sur la chape le de Maroué des renseignements antérieurs à l'année 1631. Elle reçut à cette époque de grandes réparations à la diligence du même Julien Boscher que nous venons de citer, avec l'assentiment du Théologal de Saint-Brieuc, Guillaume Lucas. Un traité conclu avec le sieur Jean Outin, le 20 Juillet de cette année, charge ce dernier de « reconstruire par dedans et dehors le pignon qui porte le grand vittre, d'accommoder de vittraux les deffauts des panneaux de vittre et les pourfrire de chaux et sable , dedans et dehors jusques aux vittres , rechiquer la longière qui faict le coeur de la chapelle, dedans et dehors ei relever la taille d'une fenestre qui est dans la dicte longière ; pourfrire et blanchir le coeur et la grande nef, avec les voûtes ; raccomoder et blanchir les relais de ladietc esglise pour servir de siéges et selleptes ; les tailles en couleur et les joints d'icelles eu couleur rouge, etc. » A ces travaux, Julien Boscber ajouta diverses décorations intérieures et  notamment exécuter sur le lambris remis à neuf, les images des Sept Saints auxquels les Bretons ont eu une dévotion si fervente pendant les siècles qui nous ont précédés.

Notre-Dame du Breuil ou chapelle de Maroué

... les imaiges des Sept Saints

 

Extrait de : Maroué, quelques notes sur cette ancienne paroisse par Jean G. Annuaire des Côtes-du-Nord, Année 1857.

 

N° 5133 -Ordonnance du Roi Charles X qui autorise l'acceptation de l'ancienne chapelle Notre-Dame de Maroué avec ses dépendances, données à la fabrique de l'église succursale de Maroué (Côtes-du-Nord) fait par le sieur Sevoy de la Villejosse, Paris 15 mars 1826.

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