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15 février 2018 4 15 /02 /février /2018 10:17

 

Les chevaliers d'Acigné étaient à la tête d'une petite seigneurie dont les biens s'étendaient au cours du XIe siècle, comme à l'époque moderne sur les paroisses de Servon et Acigné. Or, poursuit Michel Brand’Honneur, la Motte Acigné est par excellence un site établit à cheval sur Acigné et Noyal sur Vilaine. Le coeur même de cette demeure se situe exactement en Noyal sur Vilaine, juste de l'autre côté de la Vilaine, où les chevaliers n'ont jamais eu de droits alors qu'ils contrôlaient en partie la paroisse de ce nom. C'est en l'an 1010, que Rivalon, baron de Vitré, sépara de sa baronnie la seigneurie d'Acigné, pour la donner à Renaud, son fils. Cette terre a toujours appartenu à des seigneurs de la première distinction de cette province. Dans le XIIIe siècle, le défrichement de quelques terres, auparavant incultes, sur le territoire d'Acigné, occasionna entre les moines de Saint-Melaine de Rennes et ceux du monastère de Gastine et le prieur d'Alion, une contestation très-vive au sujet de la dîme, que chacun d'eux prétendait lui appartenir. Pour mettre fin à cette contestation , ils convinrent de partager cette dîme par portions égales. L'an 1237, Pierre de Dreux, duc de Bretagne, et Jean, son fils, remirent, à perpétuité, aux seigneurs d'Acigné, le bail en rachat. L'an 1239, Alain d'Acigné obtint l'agrément de Jean Gicquel alors évêque de Rennes, pour la construction d'une chapelle qu'il fit placer auprès de son château, et qu'il nomma la Motte-d'Acigné ; il lui assigna des revenus pour l'entretien d'un chapelain, et s'en réserva la nomination. Comme l'église paroissiale d'Acigné dépend de l'abbaye de Saint-Melaine, il fut obligé de demander le consentement de son abbé. Dans le XIIIe siècle, les seigneurs d'Acigné possédaient dans le même territoire deux autres maisons nobles, l'une nommée les Forges, et l'autre Bréhon (Bretton). Michel Brand’Honneur décrit à Acigné cet ensemble de 4 hectares composé d'un petit dôme circulaire de 17 mètres de diamètre et haut de 2 mètres, s'agirait-il d'une motte arasée, entouré d'une douve, de deux basses-cours, dont une abritait cette chapelle fondée en 1239 par, comprenait aussi un enclos pouvant être antérieur au Moyen Age. Cette famille d'Acigné disposait au cours des XIVe et XVe siècle, de riches possession dans la paroisse de Saint-Etienne-de-Mont-de-Luc. La châtellenie d'Acigné disposait également du droit de banc et de sépulture en la paroisse de La Chapelle-Heulin. Cette défense ditte la Motte-Acigné fut aménagée au bord d'une de ses boucles de la Vilaine. L'endroit a révélé aussi un site de l'Âge du Bronze (voir Sites antiques réutilisés au cours de la période féodale : Broons, Plénée-Jugon, Corseul, Plédran, Pléven, Plédéliac, Jugon, Léhon, Tramain, Pléboulle, Trigavou, Loudéac...). MM. Briart et Lecerf nous décrive cette découverte effectuée en mars 1970 : M. E. Simonneaux découvrit, sous l'emplacement d'un ancien talus, deux bracelets en bronze disposés dans la terre à peu de profondeur, l'un horizontal, l'autre vertical s'emboîtant dans le premier. Aucun autre vestige ne les accompagnait. Ce talus séparait autrefois la Grande Garenne de la petite Garenne, pièces de terres situées au Nord du hameau de la Motte, à un kilomètre à l'Est du bourg d'Acigné. Ce toponyme "la Motte" peut indiquer un établissement médiéval remplaçant une structure plus ancienne. La présence de la Vilaine toute proche était un élément favorable. à l'organisation d'un habitat. Il faut aussi remarquer que la découverte de dépôts sous des talus n'est pas nouvelle et qu'elle a souvent été interprétée comme la présence ou la réutilisation de structures antérieures. Plus simplement, la construction du talus protégeait souvent le sol des travaux agricoles, et par suite, les objets qui s'y trouvaient enfouis.

 

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