Armes : Ecartelé : aux 1 et 4, d'azur à la croix patée d'argent, chargée en cœur d'un chevron de gueules et en pointe d'une rose du même, boutonnée d'or; le chevron accosté de deur molettes d'éperon de sable sur la traverse de la croix, qui est de Le Peletier : aux 2 et 5, contre-écartelé : aux 1 et 4, d'or au sanglier de sable : (non effaré); aux 2 et 5, écartelé d'or et d'azur.
La famille Le Peletier originaire de Bretagne, y figure avec éclat dès le onzième siècle. Plusieurs branches de cette maison se sont étendues dans le Maine, l'Anjou et la Normandie. La nature de leurs possessions et la noblesse de leurs alliances attestent l'ancienneté de leur origine. Le savant du Chesne, dont l'autorité est si grande en ces matières, nous apprend que Marguerite de Montmorency épousa, il y a près de trois cents ans, un Richard Le Peletier, seigneur de Martainville, en Normandie, dont la famille avait toujours porté les armes avec distinction dans cette province. Kaerdaniel, généalogiste du roi, dit que la maison Le Peletier est originaire de Bretagne, où elle a eu pour berceau la maison et seigneurie du Bois, dit le Bois-Peletier, située dans l'étendue de la seigneurie de Brons, près de Saint-Brieuc, l'une des anciennes terres de la province. Il indique pour chef de cette famille
Brieuc Le Peletier, « quoique, dit-il, il n'en soit que le continuateur, puisque son mariage, contracté dans « une maison bannerée, prouve assez une noble et ancienne origine. » Plusieurs de ceux qui ont écrit sur cette famille la disent originaire d'Anjou, et lui donnent pour chef
Barthélemy Le Peletier : mais il est prouvé que ce Barthélemy ne vint en Anjou qu'avec le connétable du Guesclin, dans le parti duquel il servit pour Charles de Blois, et après la perte de la bataille d'Auray.
François Le Peletier fut le premier qui entra dans le parlement, en 1572. Son nom y fut illustré par un grand nombre de conseillers et de présidents, parmi lesquels se sont surtout distingués :
Claude Le Peletier, qui a travaillé, avec M. de La moignon, aux fameuses ordonnances de Louis XIV, et dont le quai neuf, appelé encore aujourd'hui quai Peletier, a pris le nom ; après la mort de Colbert, en 1685 , il fut nommé contrôleur général des finances :
Louis Le Peletier III, marquis de Rosanbo et baron de Poussé, qui fut président à mortier en 1756, et épousa Marie Claire-Aimée de Mesgrigry, fille unique du lieutenant général Jean-Charles de Mesgri gny, comte d'Aunay;
Louis Le Peletier IV, marquis de Rosanbo, fils aîné du précé dent, qui, nommé président à mortier en 1765, et époux, en 1769, de Marguerite de Lamoignon, fille de Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, périt sous la hache révo lutionnaire le 1er avril 1794 : le lendemain , sa femme : madame de Lamoignon de Malesherbes : sa fille et son gendre, le comte et la comtesse de Châteaubriand, avaient le même sort ; et
Louis Le Peletier V, marquis de Rosanbo. fils du précédent, qui a épousé demoiselle d'Andlaw : il a été nommé pair de France en 1815. Son fils,
Ludovic Le Peletier, comte de Rosanbo, est marié avec demoiselle Aglaé de Mesnars, de laquelle il a un fils nommé
Christian et une fille nommée Caroline.
Louis Le Peletier ler, chevalier, seigneur d'Ablon, avait épousé Geneviève Josèphe de Coskaer (alias de Cosquer), riche héritière, fille de qualité, et la der nière de cette noble et ancienne maison de basse Bretagne, qui est aussi la souche de la maison de la Vieuville, qui a donné des ducs et des maréchaux de France si célèbres. C'est depuis cette époque que le chef de la branche aînée de la maison Le Peletier a pris, sur le désir du roi, le nom de Rosanbo, qu'il unit au sien, en ajoutant à ses armes celles de Coskaer de Rosanbo, que l'on voit aujourd'hui dans la troisième salle carrée des Croisades, où se trouve l'écusson de Huon de Coskaer, seigneur de Rosanbo.
Charles-Louis-David Le Peletier, deuxième fils de Louis III, comte d'Aunay, est le chef de la branche connue sous le surnom d'Aunay, et qui écartèle ses armes de celles de Mesgrigny. Cette branche est aujourd'hui représentée par :
1° Louis Le Peletier VI, comte d'Aunay, ancien officier d'artillerie, marié d'abord, en 1792, à sa cousine, demoiselle Le Peletier de Rosanbo ; puis, en 1804, à demoiselle de Colbert ;
2° Félix Le Peletier, baron d'Aunay, député de l'arrondissement de Rambouillet ;
3° Et Hector Le Peletier d'Aunay, administrateur des hospices de Paris, qui a trois fils :
Ernest, Théobald et Octave.
Château de Rosanbo à Lanvellec
