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18 septembre 2022 7 18 /09 /septembre /2022 09:53
Quelques notes sur le domaine de Couesbouc

-Couësbouc (De). Nom additionnel emprunté à une seigneurie en Saint-Gondran, près Hédé, porté par les du Bouays, L'église de Saint-Gondran possède encore un splendide vilrail du XVIe siècle à leurs armes, qui a résisté heureusement jusqu'ici aux tentatives faites près des Recteurs pour le leur faire vendre aux brocanteurs. -Couesbouc est habité actuellement par M. du Bouays de Couesbouc, mari de Mme Pinot du Petit bois, et fils de M. de Couesbouc et de Mlle de Robien. Par M. Kerviler.

 

Saint-Gontran par A. Anne Duportal.

 

 

La terre et la seigneurie de Saint-Gondran semblent avoir été, longtemps avant le XIVe siècle, possédées par la même famille qui tenait aussi celles de Couesbouc, les Coiboc ou Coeboc. Vers 1370 ou 1380, Perrine de Couesbouc de Saint-Gondran, qui parait la dernière héritière du nom, épousa Éon de Saint Gilles, sieur de Peronnay, et lui porta en mariage, sinon tout l'héritage paternel, au moins Saint-Gondran. De cette union sortirent, semble-t-il, deux enfants, Jehan de Saint-Gilles, sieur de Peronnay, et un autre dont nous ignorons le nom, qui mourut jeune, en laissant un fils aussi appelé Éon, qui était, en 1413, seigneur de Saint-Gondran sous la tutelle de son grand-père. L'enfant ne jouit point longtemps de son héritage, ou du moins n'eut point de postérité, car en 1455 une Réformation du domaine royal nous présente à sa place son oncle Jehan de Saint-Gilles, sieur de Peronnay, « tenant à foi et rachat ... l'hosteil, terre et domaine de Saint-Gondran contenant Ô ses appartements environ vingt-cinq journaux joignant au bourg de Saint -Gondran. » Ce Jehan de Saint-Gilles est vraisemblablement le même qui , en 1449, fait partie à titre d'homme d'armes « de la charge de messire Pierre de la Marzelière (capitaine de Hédé) estans au chateau de Hédé en garnison pour la tuicion et garde dudit lieu. » Il avait épousé Jeanne de Montgermont, dont il eut deux fils, Bertrand et Guillaume, qui lui succédèrent comme seigneurs de Peronnay, mais ne possédèrent point Saint-Gondran, qui, en 1478, appartient à Pierre Robert. Les Robert, dont la famille s'éteignit au commencement du XVIIe siècle, ne sont point mentionnés par Pol de Courcy dans son Nobiliaire breton. Cependant ils ont eu de nombreux représentants dans plusieurs paroisses des évêchés de Dol et de Saint Malo : Plouasne, Médréac, Quédillac, La Chapelle du-Lou, Iffendic, Gévezé, Melesse, Saint-Symphorien, Langouët, Saint-Gondran, etc., toutes voisines les unes des autres. Nous ne pouvons aflirmer que tous ces Robert fussent réellement parents et quels liens les unissaient, mais nous croyons qu'il n'y a point de doute que ceux de Saint-Gondran, Langouët et Saint-Symphorien ne soient des branches sorties d'une souche commune, Guillaume, mari d'Ollive de Baulon, qui en 1427 possède l'hôtel et le manoir des Millées, en Gévezé. Il est à croire que Pierre Robert était peti-fils de ce Guillaume et fils de Jehan Robert, qui faisait en 1449, avec Jehan de Saint-Gilles, partie de la garni son du château de Hédé, pendant que ses cousins de Saint-Symphorien fournissaient des receveurs et des châtelains à la seigneurie. Comment Pierre Robert devint-il seigneur de Saint-Gondran ? Peut-être par acquêt, peut-être aussi par mariage avec une fille de la maison de Saint-Gilles, héritière du compagnon d'armes de son père. C'est pendant la vie de ce seigneur de Sain-Gondran, ou plutôt pendant celle de son successeur immédiat, qu'eut lieu la reconstruction du chevet de l'église et l'installation de sa belle verrière. Il profita de cette circonstance pour constater ses droits de préémi nences en faisant sculpter en ceinture à l'intérieur comme à l'extérieur de l'église, et au-dessus de la porte principale, et probablement aussi peindre dans la maitresse vitre ses armoiries, qui sont : de gueules à trois rocquets d'or. Quelle que fût sa femme, il eut lignée, mais il faut arriver jusqu'en 1539 pour trouver noble homme Maistre Jullian Robert, seigneur de Saint-Gondran, probablement son petit-fils, nommé dans un aveu à lui rendu pour terres au bailliage de Lescoublère, en Saint-Symphorien, puis en 1541 Ollivier, qui se présente à la montre « en état d'archer monté et armé, déclare ne posséder en revenu noble que 34 liv . » et après lui, en 1555 , François Robert, sieur de Saint Gondran. Ce François remplissait auprès du siège de Hédé les fonctions de procureur du Roi, fonctions importantes à cette époque, où toutes les charges de la Cour étaient tenues par des gens de noblesse prouvée et qui avaient été déclarées inamovibles en 1522. Il avait épousé damoiselle Françoise Brunel, fille de noble homme Gilles Brunel, sieur de la Plesse, et de demoiselle Françoise de Breneuc, dont il eut plusieurs enfants, parmi lesquels nous connaissons Ollivier, Perinne, Regnée (cette dernière décédée à Saint-Gondran en 1596 et inhumée dans l'église) et Guillemette, nés et baptisés à Gévezé en 1551, 1552, 1554 et 1555. Ce ne furent sans doute pas les seuls, car, en 1569, nous allons l'entendre se plaindre de leur grand nombre, et nous croyons qu'on peut lui attribuer encore messire Raymond Robert, prêtre, inhumé dans l'église de Saint-Gondran en 1586, et Madeleine, morte à la Mézière en 1568. Il eut en outre un fils, Guy, dont nous ignorons le lieu et la date de naissance, mais que nous fait connaître maître Jehan Pichart, et dont nous aurons bientôt à parler. En 1569, François Robert se trouve dans une position critique. Il a été obligé de débourser, comme seigneur du clocher, à titre d'avances au Roi, une somme assez forte pour payer la part de Saint Gondran dans les fouages dont celui-ci avait frappé l'évêché de Saint-Malo. Il s'adressa aux États, qui avaient répondu du remboursement, « remontrant qu'il avait été contraint d'acquérir le nombre de vingt livres tournois de rente sur le fouage de l'évêché de Saint-Malo, pour la somme de quatre cent quarante livres en principal pour laquelle four nir ..... il avait engagé son propre, estant chargé de grand nombre d'enfants, n'avait été payé de ses arrérages . » Sa requête eut un plein succès, et les États, attendu que le pays s'est chargé du racquest du domaine du Roi, ordonnent qu'il sera rem boursé par leur trésorier n. h. Jean Avril, sieur de Lourmais, sur les sommes qui proviendront de la ferme des devoirs » Le seigneur de Saint-Gondran vécut encore vingt ans et ne mourut qu'en 1589, ne laissant plus, selon toute apparence, que deux enfants, Guy ct Guillemette. Nous ne connaissons de Guy que sa fin tragique en 1590, au temps de cette guerre de la Ligue, qui, pendant sa longue durée, causa tant de ravages dans tout le pays. Guy Robert tenait, avec un certain écuyer Robert de la Bourdonnaye ?, son cousin ou son parent, le parti de Merceur. Ce La Bourdonnaye était un soldat qui, semblait-il, vivait de la guerre. Brave dans le combat, il ne craignait pas pendant les trêves et les repos de commettre les vols, les pillages, les assassinats, tristes conséquences des guerres civiles. Il avait à sa charge un certain nombre de méfaits. Un dernier crime vint combler la mesure. Avec l'aide du sieur de Saint Gondran, qu'il avait entraîné, il avait assassiné un certain du Couedic Pibourt ou Pibouc. Le mardi 17 septembre, les deux meurtriers furent arrêtés. Le 6 octobre suivant, La Bourdonnaye fut condamné à être décapité et sa tête mise sur une lance à la porte Saint-Michel. Guy Robert partagea son sort. « Il fut exécuté le premier, ayant tiré à la boiste qui commencerait. » Ainsi finit dans le sang et dans la honte, par la faute d'un seul coupable , une famille qui, sans avoir, sans doute, jamais joué un rôle brillant, avait vécu jusque là sans reproches et avait toujours tenu une place honorable parmi la petite noblesse du pays.Il ne restait plus de la famille des Robert de Saint-Gondran que Guillemette. Celle-ci avait épousé Jean de Saint-Méen, fils ou neveu de Pierre, sieur de la Cordonnaye, qui devint ainsi par son mariage seigneur de Saint-Gondran. Elle décéda en 1599 dans son manoir de Saint-Gondran, et fut inhumée au chanceau de l'église, dans le tombeau de sa famille. En 1601, son héritage n'est point encore partagé, et « la maison, métairie, terre de Saint-Gondran, appartenant aux enfants héritiers de défunte demoi selle Guillemette Robert et autres, contiennent environ quarante- cinq journaux de terre avec le moulin à eau et les fiefs et juridictions en dépendant, consistant en ses bailliages : l'un appelé le bailliage du Bourg, l'autre le bailliage de la Ruillière, l'autre le bailliage de la Mougueras. Le tout ensemble estimé, le quart du revenu dudit moulin rabattu et soixante-douze sous de rente taille à compte dus à la seigneurie de Ilédé sur lesdites choses, la somme de neuf vingt six livres tournois de rente. Le droit de rachat desdites choses prisé six livres tournois de rente.» Jean de Saint-Méen, seigneur de Saint- Gondran, était allé rejoindre sa femme le 21 février 1618, pré cédant de quelques mois son père (ou frère) Pierre, sieur de la Cordonnaye, mort le 14 août de la même année. Du mariage de Jean de Saint-Méen et de demoiselle Guillemette Robert étaient sortis plusieurs enfants, dont nous connaissons : Étienne, Marguerite, qui vivait encore en 1641, et Guyonne, dame de la Haye de Bréal et de Saint-Gondran, qui mourut en 1624, après avoir épousé successivement écuyer François Le Clerc , sieur de la Bouyère, et Jean de Cahideuc, sieur de la Haye et de la Gontraie. A la mort de son père, Étienne de Saint-Méen devint seigneur de Saint-Gondran, mais il ne jouit pas longtemps de sa seigneurie ; le 25 mars 1623, il décédait à Gévezé, et le lendemain son corps était déposé dans l'église de Saint-Gondran, vis-à-vis le milieu du grand autel. Nous ne croyons point qu'il eut d'enfants, ni même qu'il fut marié. Sa sour Guyonne devint alors son héritière, et prit, ainsi que Jean de Cahideuc, son mari, les titres de seigneur et dame de Saint-Gondran, puis après eux leur fils, appelé aussi Jean de Cahideuc, époux de damoiselle Françoise Bechart, et dont la fille Mar guerite, épouse d'Écuyer Jacques Grignard, sieur de la Guichardière, se nomme encore, en 1645, dame de Saint-Gondran. C'est elle sans doute qui, vers cette époque, vendit sa terre, avec tous ses droits, à son voisin Julien du Bouays, sieur de Couesbouc, dont les héritiers la possédèrent jusqu'à la Révolution. Un prisage des maisons, terres et seigneuries de Couesbouc et de Saint-Gondran, fait en 1679, après la mort de damoiselle Petronille du Perrier, pour le règlement de sa succession entre écuyer Pierre du Bouays, sieur de Couesbouc, son mari, et écuyer Guy du Bouays, sieur de Saint-Gondran, son fils, va nous faire connaître ce qu'était Saint-Gondran à cette époque. Nous ne ferons que copier, en abrégeant toutefois : « La maison noble de Saint Gondran, située en la paroisse de Saint-Gondran, consistant en un principal corps de logix exposé à l'oriant, construit de pierres de taille au coing et ouvertures des portes et fenêtres, couvert d'ardoises, contenant cinquante pieds de long et vingt six de laise, au bas duquel logix est une salle basse au bout vers midi, non tuillée, avec cheminée à grille de fer pendante vers la cour dudit lieu et à l'autre bout vers septentrion est une autre chambre basse aussi garnye de cheminée à grille ... , deux chambres haultes sur ladite salle et chambre basse aussi avec cheminées... , un grenier non tuillé sur le tout... , une demi croix sur le derriere ... de la salle basse de pareille struction et couverture..., au bas de laquelle est une cave et deux chambres au dessus avec cheminées imparfaites … un pavillon au der riere dudit logix, à l'endroit de la salle basse, joignant la demi croix, dans lequel est un escallier de pierre de grain à volée, lequel pavillon contient douze pieds quarré , et joignant ledit escallier est une tourelle au bas de laquelle sont des latrines et au dessus un petit degré pour le service d'une chambre estant au haut dud. escallier, laquelle tou relle contient six pieds de diamètre..., une escurye vers oriant et septentrion de la cour.. contenant vingt quatre pieds et demy de long et dix sept pieds et demy de laise. Le fond dudit logix, la cour au devant, dans laquelle est un four et un puis dont les murailles sont presqe toutes ruisnées, le portail aussi ruisné, deport au derriere vers midy, le tout contenant ensemble vingt et une cordes trois quarts, prisé avec lesd. logix, reduits a fond, la som. de quatre vingt livres de rente ... Les prééminences et droits honorifiques qui dépendent de la maison de Saint-Gondran en l'église paroischialle dud. Saint-Gondran, consistantes à un banc à queue dans la neff de lad . Eglise, vis à vis de l'autel Nostre-Dame, du costé de l'Évangille, avec une ceinture à l'entour du coeur de lad. Eglise, au dedans d'icelle , chargée de plusieurs écussons portants les armes de lad. maison de Saint-Gondran , qui sont de gueules à trois roquests d'or et autres alliances, et au dehors de lad. Eglise et autour d'icelle est une autre ceinture et lisière chargée pareillement d'écussons en relieff sur pierre de taille où sont aussi les armes de lad. maison, et aux fonds baptismaux il y a deux écussons sur pierre et relieff, et autre écusson en hault de la grande porte de lad. Eglise, et au dehors d'icelle où sont les mêmes armes... Nombre de pièces de terre que nous ne nommerons point. Le sommaire du prisage de lad. maison de Saint Gondran et terres enen dépendantes monte deux cents sept livres ... de rente , déduit et considéré la rente de dix sols pour chacun an et le rachapt deub au Roy. Le fieff et bailliage du Bourg, suivant le minu et recepte qu'a fait h . h. Mathurin Houitte Bellange raie, faisant pour Mº Étienne des Fougerais, institué Sergent au bailliage pour l'an 1676 ... , monte par argent neuf livres dix neuf sols quatre deniers, deux deniers obole et trois maille monnoie, vingt et trois deniers maille amendables, payables le jour Saint André de chacun an entre les mains du Seigneur ou de son commis, au pied de la Croix estant dans le cimetiere de Saint-Gondran, à l'issue de procession, ou offre vallable, et en cas de deffault soixante sols d'amende, et pour avoine vingt et huit bouexeaux, un godet et demy et cinquième de godet avoinne menue, mesure de Hédé, comblée et foullée une fois avec la main, puis recomblée, treize cor vées et demy d'aoust et sixiesme et deux quarts de corvée, six gelines et demy, un quart et sixiesme et deux quarts, deux huictiesmes, un seiziesme et vingt et quatriesme de geline, une poulle et quart de poulle, le tout prisé sur les aprecies de lad. Juridiction de Hédé des dix ans derniers , après avoir fait un prix commun d'iceux lesd. deniers tournois ré duits a monnoie et multiplié au denier trente cinq, come fieff de moienne justice, suivant la declaration dudit sieur de Saint-Gondran, et led.. rachapt deduit, soixante sept livres dix sept sols dix deniers tour nois de rente. Le baillage du vieux Hostel (ou vieil Castel), suivant la recepte que a faite Nicolas Besnard, institué Sergent a faire la cueillette des rentes d'iceluy pour l'an 1677 ... montant par deniers à cinquante sept sols quatre deniers monnoie, et un denier amendable payable dans le cimetiere de Saint-Gondran, le jour et feste de M ' saint André, à l'issue de la procession, au pied de la Croix, à peine de soixante sols mon noie d'amende, une poulle, trois corvées d'aoust å faire ou battre, et sept bouereaux, un godet d'avoine menue, mesure de Hédé, comblée et foullée une fois avec la main et puis recomblée, led. fieff prisé sur led. aprecie de Hédé et multiplié au denier trente cinq com. fieff de moienne justice, suivant la declaration, et le rachapt deduit, seize livres dix sept sols un denier de rente. Le bailliage de la Trumelière, suivant... la recepte qu'a fait Jan Laurent, faisant pour Bonabes Bain, installé sergent pour l'an 1676 ..., montant par deniers quarante huict sols, unze deniers, deux tiers de deniers et trois mailles monnoie, trois quarts de d'iceux lesd. deniers tournois ré duits a monnoie et multiplié au denier trente cinq, come fieff de moienne justice, suivant la declaration dudit sieur de Saint-Gondran, et led. rachapt deduit, soixante sept livres dix sept sols dix deniers tour nois de rente . Le baillage du vieux Hostel (ou vieil Castel), suivant la recepte que a faite Nicolas Besnard, institué Sergent a faire la cueillette des rentes d'iceluy pour l'an 1677 ... montant par deniers à cinquante sept sols quatre deniers monnoie, et un denier amendable payable dans le cimetiere de Saint-Gondran, le jour et feste de M saint André, à l'issue de la procession, au pied de la Croix, à peine de soixante sols mon noie d'amende, une poulle, trois corvées d'aoust å faire ou battre, et sept bouereaux, un godet d'a voine menue , mesure de Hédé, comblée et foullée une fois avec la main et puis recomblée, led. fieff prisé sur led . aprecie de Hédé et multiplié au denier trente cinq com. fieff de moienne justice, suivant la declaration, et le rachapt deduit, seize livres dix sept sols un denier de rente. Le bailliage de la Trumelière, suivant... la recepte qu'a fait Jan Laurent, faisant pour Bonabes Bain, installé sergent pour l'an 1676 ..., montant par deniers quarante huict sols, unze deniers, deux tiers de deniers et trois mailles monnoie, trois quarts corvée d'aoust, une geline, un sixiesme, deux huic tiesmes et un quinziesme de geline, et, par avoine menue, mesure de Hédé, comblée et foullée une fois avec la main , puis recomblée, huict bouexeaux et deux tiers de bouexeaux, le tout prisé com. de vant au denier trente cinq et le rachapt déduit, dix sept livres , douze sols, onze deniers tournois de rente. Ladite Maison et Seigneurie de S' Gondran tenue prochem et noblem du Roi à rachapt par sad. cour de Hédé, suivant la déclaration dud. si de Si Gondran, et dix sols monnoie de rente . »

 

Dès le XIe siècle, on rencontre la terre de Coeboc ou Coiboc,en Saint -Gondran ou Saint-Gordien, mentionnée dans le Cartulaire de Saint- Georges près Rennes. Un état des redevances dues à l'abbaye, établi en 1060, nous apprend que Tinténiac et Coiboc étaient régis par la coutume de Saint Georges ? ; que le Pasnage ou droit de mettre å paitre les porcs dans les bois de Coiboc était par tagé entre l'abbaye et les Ismaélites ou seigneurs de Tinténiac ?; que Saint-Georges percevait à Coiboc des droits sur certaines denrées, et que le vendeur d'un porc salé devait au monastère la tête, les longes si le porc était frais, la poitrine s'il s'agissait d'une vache. Coiboc était habité par une famille qui en tirait son nom ou qui peut- être le lui avait donné. Vers la fin du XIIe siècle, entre 1184 et 1190, Guillaume de Choiboc est témoin dans l'acte de donation faite à l'abbaye de Saint-Georges par Olivier de Tinténiac et sa soeur Tiephaine ou Stephanie, avec le consentement de leur mère Eremburge, de toutes les dimes qui lui appartiennent sur la terre de Hédé pour la fondation de la chapelle de Saint-Jehan en Saint-Georges. Dans ces mêmes années, il est encore appelé à affirmer une autre donation faite à l'abbaye de Saint Melaine de Rennes par les mêmes seigneurs de Tinténiac des dimes qu'ils possèdent dans la paroisse des Iffs, C'est sans doute ce même personnage, ou peut être son fils, qui donna à l'église de Saint-Gondran une croix reliquaire en étain , attribuée au XIIe siècle, sur laquelle on pouvait lire en lettres gothiques majuscules : De lapide cadragesime de lapide de sepulcro Domini - carvarie loci annunciacionis – VLL (Willelmus) de Coaboc..... dedit. Le seigneur de Coiboc ou, comme on l'écrit à présent, Couesbouc, devait en même temps posséder la terre de Saint-Gondran, et les armes attribuées à cette dernière seigneurie, et qui sont figurées dans l'Armorial de l'Arsenal : d'azur à la fasce de gueules, accompagnée de trois coquilles d'or, armes du reste à enquérir, puisqu'elles sont contraires aux règles du blason, qui ne veut pas qu'on mette couleur sur couleur, doivent être les siennes. Nous ne connaissons point à Guillaume de succcesseurs immédiats ; cependant la famille ne s'éteignit point, puisque nous voyons vers le milieu du XVe siècle Perrine de Couesbouc épouser Éon de Saint-Gilles. Cette Perrine eut-elle une soeur, héritière de Couesbouc, qui l'aurait porté dans une autre maison. Nous n'avons point de raisons de le croire. Toutefois, il est certain qu'au commencement du XVe siècle la terre de Couesbouc est entre les mains d'une autre famille. Il est probable qu'elle fut acquise par les du Bourgneuf et donnée en dot à Gervaise lorsqu'elle épousa messire Olivier de la Feillée. Après la mort de son mari, arrivée en 1418, Gervaise du Bourgneuf prit en secondes noces messire Jacques Bonenfant, chevalier, seigneur du Plessix-Bonenfant et du Plessix-Guerif, que les montres de 1427 désignent comme tenant l'hostel de Couesbouc; mais comme il ne sortit point d'enfants de ce mariage, à sa mort Couesbouc revient à ceux qu'elle avait eu de son premier mari, et messire Alain de la Feillée, chevalier, son second fils, en devint le seigneur ; puis, après le décès sans héritiers de celui-ci,, le 21 octobre 1443, c'est Jacques, son neveu, fils de son frère aîné Ollivier et de Jeanne de Coesmes qui, en 1455, « tient prochement du Duc à Hédé, à foi et rachat, son hosteil, domaine et appartenances de Couesbouc, contenant environ deux cents journeaux de terre. Item en la paroisse de Saint-Gondran, environ doze livres de rente, tant par deniers, avoine, ge lines que corvées au grand bailliage ..., dont il doit par an de taille à compte au terme d'août six sous de rente ô l'obéissance . » Quelques années plus tard, soit à la mort de mes sire Jacques de la Feillée, qui ne laissa point d'en fants légitimes, soit qu'elle ait été vendue par lui même, la terre et seigneurie fut acquise avant 1470 par François du Bouays, fils de Jean du Bouays, sieur de Puymauger et de Saint-Donatien, dans la paroisse de Toussaints de Rennes, et de demoiselle Perrine de la Lande, qui prit le nom de seigneur de Coues bouc, et dont les héritiers y habitent encore. Nous n'entreprendrons point la généalogie des descen dants de François du Bouays, qui devinrent fort nombreux et dont les divers représentants, obligés de se disperser, allèrent s'établir dans plusieurs paroisses des environs de Saint-Gondran ; pas même celle de la branche de Couesbouc, qui fut faite par å peu près pour la Réformation de 1668, et dont nous nous contenterons de mentionner les membres quand l'occasion nous les présentera. En 1507, Rolland du Bouays, fils de François et de Marie de Landujan, a remplacé son père, Il vend à messire Jehan Bourgneuf et sa femme sa métairie noble de Saint- Donatien, à Rennes. Un état du domaine royal nous montre en 1539 et 1546, à Couesbouc, non plus un du Bouays, mais un François de la Regneraye qui, le 9 octobre 1554, le jour de la prise de possession de la seigneurie de Hédé par Vincent Gourdel, au nom et comme pro cureur spécial de messire François du Breil, sieur du Breil et des Hommeaux, qui venait de l'acheter, « se présente à titre de garde naturel de son fils François pour la terre de Couesbouc, et s'atourne comme homme et subiect de ladite terre et seigneurie de Couesbouc par la Court de Hédé. » (Arch. départ. d'Ille-et-Vil.) Comment se trouvent ici ces deux François de la Regneraye et à quel titre viennent-ils faire aveu pour la terre de Couesbouc, François aurait-il épousé une fille ainée de Rolland du Bouays, héri tière de la seigneurie, qui àà sa mort l'aurait laissée å son fils ? C'est possible . Mais cette possession ne fut pas de longue durée, puisqu'en 1573 nous con naissons François du Bouays, seigneur de Couesbouc. En 1601, Julien du Bouays, fils mineur de Gilles, seigneur de Couesbouc, et de demoiselle Lorande ou Rolande Le Roux, tient avec ses consorts (sa mère sans doute et une sœur, Julienne) « la maison , métairie, terre et héritages de Couesbouc, contenant environ cent quatre vingt journaux de terres labourables, prés, bois taillis et terres vagues, avec un moulin à eau, deux fiefs et bailliages en dépendant, estimés le tout ensemble, le quart du revenu dudit moulin rabattu et soixante dix neuf sous monnoie rente taille à compte due au Roi sur lesdites choses à la seigneurie de Hédé, la somme de deux cent quarante huit livres tournois de rente » Le même prisage fait en 1679, qui nous a déjà servi pour Saint-Gondran, va encore nous servir pour Couesbouc : « La maison et manoir nobles de Couesbouc, situés en la parsse de Saint-Gondran ..., consistant en un princal logix exposé à l'orient, antien et caduc, construit de pierres, couvert d'ardoises, avec lequel est une salle basse avec cheminée au bout vers midi, avec deux grilles de fer pendantes, l'une vers la cour, l'autre au derrière, et à l'autre bout vers sep tentrion est une chambre basse avec plancher de bois , avec cheminée, séparée de lad. salle par un transport qui est entre les deux, au dessous de laquelle chambre est une cave aiant son service par ledit transport, autre chambre sur la précédente tuillée avec cheminée, une salle haulte s'étendant sur ladite salle basse et sur ledit transport aussi tuillée et garnie d'une cheminée et d'un grenier sur le tout. Led. logix contenant cinquante cinq pieds de long et vingt six pieds de laise, au devant duquel logix est une tourelle construicte de maçonnail, couverte d'ardoises, dans laquelle est un degré de pierre pour le service dud. logix, contenant huict pieds de franc par son diamètre; une demy croix au derrière du logix avec un bas costé y joignant, de différentes élévations, aussi construict de pierre, couverte d'ardoises, au bas desquelles est une cuisine avec deux cheminées et deux chambres au des sus, au bout l'une de l'autre, toutes deux sans cheminées... au bout de laquelle cuisine vers septentrion est un petit enclos de latrines construit de pierre, couvert de genets ... Le logem de la boulangerie au costé septentrional de la cour , con struit de murs de terre sur fondem de pierre, couvert de tuile ..... au derrière duquel est un four aiant son ouverture en lad. boulangerie ; une galle rie au bout méridional du princal logix portée sur trois posts de bois par le devant et sur un mur de terre par le derrière, avec deux petites estables apo sées y joignantes vers midy, construités de pierre , de murs de terre , le tout couvert de tuile ..... une écurie au coing vers orient et septentrion de la cour, construite de pierre, couverte de tuile ..... et à l'en trée de la cour joignant à lad. écurie est une entienne tour construicte de pierre, couverte d'ardoise, dans laquelle est une chambre basse avec cheminée en partie ruisnée et autre chambre au dessus se ser vant par une échelle au dehors, laquelle contient dix sept pieds de diamètre et de l'autre costé vers midy sont les fondem d'une autre tour ruisnée. Le fond des logis, la cour... close au surplus de murs de terre, au costé vers midy deux petits jardins au derrière y compris la Motte vers septentrion, le tout cerné de douves avec deux ponts de bois, l'un à l'entrée de la cour et l'autre pour le service du prinal jardin cy après, contenant ensemble avec le fond desd. douves en l'endroict un journal et demy, prisé ensemble et suivant la coutume et considéré le pressouer avec ses ustencilles estant au coing vers occident et septentrion de la cour, sans y comprendre son logem que led. Sr de St Gondran a faist bâtir à neuf, la somme de 100 liv. de rente. Les prééminences et droits honorifiques dépendants de lad. Maison de Couesbouc, en l'église paroissialle de St Gondran ... en deux écussons estants au haut de la grande vittre de lad. église, aux deux costés d'icelle, portant d'argent à la fasce de gueulle chargée d'autre fasce de sable, qui doivent être les armes dud. du Bouays de Couesbouc ..., et qui toutefois doivent être de sable à la fasce de gueules, chargée d'autre fasce d'argent, avec droict de banc à queue dans le coeur de lad. église, du costé de l'Évangile, et droit de prière nominale pour cause de lad. Maison de Couesbouc..., jardins et terre valant 80 liv. de rente. La fuïe et coullombier situé dans le deport de la metairie, construite de murs de terre, couverte d'ardoise...Le sommaire du prisage de lad. Maison de Couesbouc et terrouer... monte deux cents livres tournois de rente. La metairie dud . lieu de Couesbouc, proche l'en trée de la maison, la pature où est situé le coulom bier avec ses douves, le deport de la Chapelle dans lequel est la Chapelle dud. lieu, le tout prisé, sans consideration de lad. Chapelle estant dediée au service divin, vingt cinq livres de rente. Les terres vers occident et septentrion de la cour, sans y com prendre son logem ' que led. sr de St Gondran a faist bâtir à neuf, la somme de 100 liv . de rente. Les prééminences et droits honorifiques dépen dants de lad . Maison de Couesbouc, en l'église paroissialle de St Gondran ... en deux écussons estants au haut de la grande vittre de lad. église, aux deux costés d'icelle, portant d'argent à la fasce de gueulle chargée d'autre fasce de sable, qui doivent être les armes dud. du Bouays de Couesbouc.., et qui toutefois doivent être de sable à la fasce de gueules, chargée d'autre fasce d'argent, avec droict de banc à queue dans le coeur de lad. église, du costé de l'Évangile, et droit de prière nominale pour cause de lad. Maison de Couesbouc..., jardins et terre valant 80 liv .de rente. La fuïe et coullombier situé dans le deport de la metairie, construite de murs de terre, couverte d'ardoise .. Le sommaire du prisage de lad. Maison de Couesbouc et terrouer... monte deux cents livres tournois de rente. La metairie dud . lieu de Couesbouc, proche l'en trée de la maison, la pature où est situé le coulom bier avec ses douves, le deport de la Chapelle dans lequel est la Chapelle dud. lieu, le tout prisé, sans consideration de lad. Chapelle estant dediée au service divin, vingt cinq livres de rente. Les terres rent Frain, sergent aud. bailliage pour l'an 1676 ..... monte par argent 6 liv . 10 s. 16 d. monn. rente amendable qui se paie au jour et feste S' André, au pied de la croix du cimetière de S. Gondran, de chaque année et par avoine une mine, mesure de Ilédé comble, foullée une fois et puis recomblée, qui fait huit bouexeaux , ditte mesure de Hédé, et un 20° de bouescau et un quart de godet; led. fieff sur les aprecies de Hédé et multiplié au denier 30 com. fieff de basse justice... et le rachapt deduit vingt livres seize sols neuf deniers de rente. Le bailliage de la Ville Courgeul, dependant de la seigneurie de Couesbouc, suivant la recepte qu'en a fait h.h. Ollivier Geffroy, institué sergent pour l'an 1676 ..., monte par argent 54 s. monn., et par avoine menue, mesure de Hédé, comblée et foullée et puis recomblée, deux bouexeaux et un quart de bouexeau, et lesd. deniers payables en deux termes, scavoir : les deux tiers a terme d'août et l'autre tiers au terme de Noël de chacune année, prisé com.. devant au denier 30. Le bailliage de Langevinaye, suivant le minu a recepte que fait h.h. Jan Laurent, institué sergent pour l'an 1676 ..., monte... a 26 s. 3 d. mon. et par avoine menue mesure de Hédé, comblée et foul lée une fois avec la main et puis refoullée, deux bouexeaux, un quart et g de bouexeau, trois quarts de corvée d'aoust et trois quarts de geline, prisé com. devant en nature de basse justice ... et rachapt deduit, 5 liv. 11 s. 6 d. tournois de rente. Lad. maison, terre et seigneurye de Couesbouc, tenues prochement et noblement du Roy a rachapt par sa Barre et Chastellenye de Hedé... » Les juridictions moyennes et basses de Saint-Gondran et de Couesbouc s'exerçaient au bourg de Saint-Gondran, mais elles empruntaient les prisons de Hédé pour renfermer ceux qu'elles avaient condamnés. Elles prenaient leurs officiers, au moins jusqu'aux XVe et XVIIe siècles, comme beaucoup d'autres parmi les membres peu fortunés des familles nobles du pays et même parmi les cadets de la famille du Bouays. C'est ainsi qu'à côté de Jehan de la Hingueraye, de Guezille, passes, de Gilles Ginguené, de Pierre Ginguené, sénéchaux de Couesbouc, de Bertrand Guezille, greffier, d'autre Guezille, procureur d'office, nous trourons Pierre du Bouays, sieur de la Martinière, greflier d'office des juridictions de Langouet et Couesbouc, et plus tard sénéchal, et Gilles du Bouays, d'abord greflier en 1627 et ensuite aussi sénéchal en 1632.

Quelques notes sur le domaine de Couesbouc

Château de Couesbouc

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