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5 juillet 2014 6 05 /07 /juillet /2014 07:16
Hommage à Anne de Bretagne 1514-2014

Jean de Châlons, prince d'Orange, était fils de Catherine de Bretagne, sœur du duc François II. Venu négocier le mariage de sa cousine avec Maximilien d'Autriche, roi des Romains, il s'acquitte  scrupuleusement de sa mission, malgré l'amour qu'il éprouve pour Anne. Le maréchal de Rieux et Mme de Laval sont favorables au  mariage d'Anne avec le seigneur d'Albret, demi-frère de Mme de Laval. Landais, grand trésorier de Bretagne, intrigue avec le duc d'Orléans qui, quoique marié, songe à épouser Anne. Il vient à Nantes,  ainsi que le comte de Richemont (Richmond), chassé d'Angleterre  et qui, lui aussi, s'éprend d'Anne. Celle-ci « encore qu'elle fût fort jeune », décèle l'amour du prince d'Orange, pourtant tout dévoué à la candidature de Maximilien. Grâce à d'Albret et à Mme de Laval qui l'aime, Richemont échappe aux manœuvres de Landais acheté par le roi Edouard d'Angleterre. Anne éprouve de l'inclination pour le duc d'Orléans. Richemont devient roi outre-Manche. Le roi de France intervient en Bretagne. Le prince d'Orange sauve à Vannes François II et ses deux filles et les ramène à Nantes. Le nouveau roi d'Angleterre écrit à Mme de Laval, en lui demandant de faciliter son union avec Anne. Charles VIII assiège Nantes. Mme de Laval, sacrifiant son amour et délaissant les intérêts de d'Albret, répond favorablement au roi d'Angleterre. Mais le faible secours qu'il envoie arrive trop tard, après la défaite de Saint-Aubin-du-Cormier, où Orléans et Orange ont été faits prisonniers. Rendu à la liberté, le prince d'Orange incite le duc à conclure la paix et poursuit son action en faveur de Maximilien. Anne aime toujours Orléans ; d'Albret se fait pressant. François II meurt. Comme les chances de Maximilien lui semblent faibles, Orange ose se déclarer, sans succès. A la suite d'une explication orageuse avec Anne, d'Albret prend les armes contre la duchesse : Coëtmen sauve la situation. Après son échec personnel, Orange a rallié Mme de Laval à la cause de Maximilien. De Flandre arrive un envoyé du roi des Romains pour conclure le mariage. « La Duchesse qui était embarrassée d'affaires de tous côtés, persuadée par le Prince d'Orange et par Mme de Chateaubriant, y consentit. La cérémonie s'en fit, et l'Ambassadeur épousa la Duchesse au nom du Roi des Romains ». Il en résulte des complications diplomatiques avec la France. Le duc d'Orléans « affigé au dernier point d'avoir perdu l'espérance de voir au moins quelquefois une Princesse qu'il adorait », instruit des possibilités d'annulation d'un mariage par procureur, pousse Charles VIII à épouser Anne. Lesconvel précipite le récit des événements. Orange, malgré son chagrin, se rallie au mariage français et lève les scrupules de la duchesse sur son mariage antérieur. Charles VIII épouse Anne : « II y a eu peu d'occasions où la raison ait mieux triomphé de la puissance de l'amour qu'en celle-ci. La Duchesse était touchée du mérite du Duc d'Orléans, qui adorait la Duchesse ; le Prince d'Orange n'avait jamais pu vaincre la grande passion dont son cœur était plein pour la Duchesse ; et cependant ces trois personnes ne suivent en cette occasion que la pure raison, sans qu'il leur soit échappé une seule parole qui ait pu marquer la moindre faiblesse ; elles passèrent toutes les années de la vie de Charles Huit avec les mêmes sentiments et la même conduite ». C'est sous le titre de l'Amour sans foiblesse que, un quart de siècle plus tôt, Montfaucon de Villars avait raconté, à sa manière, les amours d'Anne de Bretagne. Malgré les différences considérables qu'on relève entre les deux récits, Lesconvel avait peut-être lu   l« historiette » de son prédécesseur. Quatre pages suffisent à Lesconvel pour évoquer le second mariage et la vie avec Louis d'Orléans devenu Louis XII. « Si les impressions que le mérite du Duc d'Orléans avait faites s'étaient affaiblies, la constance de Louis XII les fortifia », puis « le Roi perdit cette Princesse accomplie de qui il était parfaitement aimé, et qu'il aimait passionnément, et fut longtemps sans pouvoir s'en consoler ». Marie d'Angleterre et les impertinences de Fontenelle sont ignorées. Tel est, dégagé du fatras qui l'environne, le récit confus des amours d'Anne de Bretagne. La narration s'égare, avec des redites et des reprises maladroites. « II faut après cette petite digression revenir aux progrès que faisait le Roi dans le Duché », écrit ingénument l'auteur. En termes presque identiques, il nous est dit, à deux reprises, que le prince d'Orange, amoureux transi et sans espoir de sa cousine, souhaite du moins qu'elle fasse un mariage sans amour. Le récit s'encombre de réflexions politiques incidentes. La gouvernante des princesses, Françoise de Dinan, est successivement désignée sous les noms de Mme de Laval et de Mme de Chateaubriant, sans que le lecteur soit informé qu'il s'agit de la même personne. Ailleurs, le comte de Richemont, qui succéda à Richard III sous le nom d'Henry VII, signe la lettre adressée à la gouvernante des princesses : « Edouard, Roi » ! L'histoire véritable des intrigues matrimoniales autour de la jeune Anne de Bretagne est loin d'être simple : Lesconvel se plaît à compliquer et à embrouiller encore les diverses combinaisons. Aux manœuvres politico-sentimentales dont Anne est l'enjeu, s'ajoutent des amours parallèles, notamment, occupant près d'un tiers du volume, celles qui concernent Mlle de Laval, Coëtmen et l'amiral de Bretagne, vicomte du Fou (Faou).  

 

Extrait de Anne de Bretagne, Nouvelle historique, par Hervé Pezron de Lesconvel

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