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13 janvier 2016 3 13 /01 /janvier /2016 14:44

A vrai dire, dans une exécution différente les nouveaux égalent; en talent, leurs prédécesseurs. Comme eux ils feront montre d'une grande délicatesse dans les répétitions voulues, d'une incroyable variété dans la combinaison des enroulements, d'une fantaisie que ne rompt jamais la symétrie nécessaire ; ils sauront également donner à leur oeuvre l'empreinte d'un cachet personnel, qui la fait maintenant reconnaître tout de suite entre mille formules diverses d'ornementation. Eux-mêmes, pour se mieux reconnaître dans la multiplicité des astragales et des festons, baptiseront leurs dessins de noms qui éveillent instantanément dans leur esprit les objets ou les formes dont ils semblent inspirés : le cor de chasse (cornou chass) c'est l'enroulement en spirale ; les points d'épine deviennent « l'arête de poisson » (dren pensk), la plume du paon (pléôu paven), emblème de l'orgueil, rappelle la voûte romane, l'anse de panier encadrant triplement un plumetis délicat ; la fausse cuillère est une réplique avec un seul arceau de la plume de paon. Voici encore la « corne de bélier » (corne maout), symbole de force, la « chaîne sans fin » (chaden ar bed) image celtique de l'éternité ; le « fil tourné » (moeden droed) ; la fleur de coin (fleuren goarn) brodée à l'emplacement du coeur ; les points de fougère (bourraden) évoquent l'idée de la famille bretonne prolifique ; les étoiles (stéréden) symbolisent l'idéalisme et le fatalisme de la race. Certes, on ne saurait nier qu'il y a dans ces conceptions des brodeurs bretons un souffle oriental, un caractère asiatique. C'est ce qui explique que leur art, basé sur des cercles concentriques, des chaînettes symétriquement disposées, des chevrons successifs de feuillages alternés, des points régulièrement espacés, ait pu susciter certaines interprétations, qui, si étonnantes qu'elles paraissent, demeurent néanmoins explicables. Dans son bas-cours l'Odet sépare nettement deux contrées dont la différence d'aspect est frappante dès qu'on passe de Sainte-Marine à Bénodet, l'une des portes de la région de Quimperlé que délimitent l'Isole, la Laïta et l'Aven avec, comme centres principaux : Mellac, Bannalec. Rosporden, Pont-Aven, Moëland, Scaër où les femmes portent des robes de popeline de soie noire brodée de fleurs, des tabliers aux nuances éclatantes, des coiffes de dentelles montées sur le chignon qu'entoure un large ruban de couleur et de grandes collerettes empesées à la Catherine de Médicis Le territoire compris entre l'Aven et l'Odet, plus au sud oùest, avec Nëvez, Trégunc, Lanriec, Concarneau, Fouesnant, offre un autre ensemble aussi riche sans doute mais plus sobre dans son ornementation. Au nord de Quimperlé, en remontant vers Le Faouët et Gourin, qui sont dans le Morbihan, ou en s'étendant vers Arzanno et Plouay, se rencontrent de nouvelles filiations qui ont plus de sévérité dans les lignes des robes, plus de simplicité dans le choix des tabliers et l'ajustement des coiffes. Ci-dessous, illustrations d'après V. Lhuer.

 

 

 

 

 Bannalec

 

 

Rosporden

 

 

Pont-Aven

 

 

Scaër

 

 

Trégunc

 

 

Fouesnant

 

 

La Roche-Bernard

 

 

Le Faouët

 

 

Le Faouët

 

 

Carnac

 

 

Landerneau

 

 

Guiscrif

 

 

Kérity Penmarch

 

 

Trescalan

 

 

Le Cap

 

 

Severac

 

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