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17 février 2018 6 17 /02 /février /2018 16:32

Le premier chef qui prit l'étendard de la rébellion en Bretagne lors de la mort de Charlemagne survenue le 28 janvier 841, fut un certain Jarnithin qui exerçait la charge de machtiern. Ses troupes le proclamèrent roi vers l'an 814 mais il ne tarda pas à rentrer dans le rang. Wrwelet se présenta devant le machtiern Jarnithin afin d'obtenir de ce dernier un endroit où il pût faire pénitence de ses péchés, et Jarnithin lui donna la terre de Rosgas, autrement appelée Botgard, et là mourut ledit Wrwelet. Peu de temps après, Worworet, fils de ce dit Wrwelet, se présenta devant le même tiern Jarnithin, en sa cour de Betlu, portant dans sa main deux flacons d'excellent vin..., et Jarnithin, en sa qualité de prince héréditaire, lui concéda en aumône le même lieu de Rosgas, etc. Le fief ou le bénéfice d'un machtiern était donc héréditaire. Mais ce n'est pas tout. Trois autres chartes du même Cartulaire nous apprennent : 1° Que Portitoë était le fils du machtiern Jarnithin ; 2° qu'en l'an 830 il avait succédé à son père en qualité de machtiern ; 3° qu'en l'an 834 il disposait de l'ermitage de Rosgas, demeuré vacant par la mort d'Wrwelet. On sait que cet homme, le machtiern Jarnithin disposait de grands biens « en Vannes », et qu'il était père de deux fils : Portitoë et Worbili. Mais aucun d'eux ne reprit la couronne et le sceptre paternel. Worbili et Portitoë, furent mactierns dans le plebs de Carantoir. Ce n'est pas tout : à quelques pages plus loin ces mêmes mactierns sont désignés sous le titre de vassi dominici ; et, chose qu'il faut noter, Portitoë est en même temps qualifié de mactiern dans la suscription de l'acte. Peu de temps après, ces deux personnages reparaissent encore sous le même titre dans le plebs de Cathoc. Comment donc reconnaître l'étendue de leur autorité ? Un autre acte donne à Worbili la qualification de tyrannus infirmus. Quatre années allaient s'écouler avant que l'on entende parler d'un certain Morvan, également désigné Murman. Qui était réellement Morvan, ce chef rebelle ? Etait-il comte de Léon et de Cornouaille, descendant des anciens pen-tierns comme l'écrivait en 1859 Pitre Chevalier. Désigné roi par le chroniqueur franc, cette charge n'avait probablement pas reçut l'aval d'Aix La chapelle. Dans son ouvrage Le prince, l'argent, les hommes au Moyen Âge... Dominique Le Page considère cependant que la vie à la cour du roi Breton était digne du rang qu'il occupait dans l'empire et s'organisait selon une étiquette précise (d'où l'attente du missus Witchaire après qu'il eut demandé à être reçu, les rites lors de la rentrée de l'épouse du roi...De surcroît Dominique Page de souligner l'éducation de qualité reçue par Morvan lors de sa naissance.

Jean-Christophe Cassard au sujet des résidences des chefs bretons, écrit que certaines avaient été fortifiées comme en témoigne le simple fait qu'elles aient été situées dans des sites défensifs choisis avec soin, ces habitats étaient construit avec du bois et de la terre, comme c'était coutume à cette époque. Celles qui n'étaient pas situées dans des sites défensifs se trouvaient enclos d'un talus protecteur. Et notre auteur d'évoquer également la toponymie, les lieux dits Les-Lis pouvant aussi désigner pareils emplacements. D'aucun, à l'image de Arthur de La Borderie pensent que la résidence du chef Breton se trouvait en la paroisse de Langonnet, du fait de la présence en l'endroit Minez Morvan, on trouve aussi le hameau de Kastellou Bras et Kastellou Bihan situé à la limite de la localité de Priziac, (voir Les résidences aristocratiques d'époque carolingienne en Bretagne par Philippe Guigon -page n° 1).

 

 

Marqué du point Rouge, le lieu nommé Minez-Morvan en Langonnec

Avant d'intervenir en Bretagne, Louis Le Pieux et ses troupes étaient stationnés dans l'extrémité Ouest du Vannetais dès 818. La bataille que livra l'empereur à Morvan et à ses troupes se déroula certainement à Priziac, c'est d'ailleurs au bord de l'Ellé, près du Bois de Priziac que le souverain avait positionné son campement. C'est en l'endroit qu'il reçut Matmonnoc, abbé de Landévennec avec lequel il s'entretint en vue d'exiger que soient mises en cours des réformes visant l'abbaye et souhaitées vivement par l'empereur. Près de l'étang de Priziac, non loin de Kervenac ont été trouvées en 1860 environ deux mille monnaies carolingiennes. Cette découverte du trésor eut lieu sur Ty-Hiri démontrerait selon Gwen Sterlann que le combat entre Morvan et le fils de Charlemagne se déroula en ce lieu -à proximité des villages de Kervenah à Priziac et de Belair à Langonnet permettent en effet d'accréditer cette thèse. Et la description dErmold le Noir du lieu de la maison de Morvan superba domus, correspond à une boucle de la rivière l'Aër (le serpent), et selon cet auteur c'est bien à Priziac qu'eut lieu le combat final, le lieu s'appelait Lann Riwelen. Après 820 le lieu fut rebâtit sur une motte sablonneuse entre l'étang de bel Air et la vallée de l'Aër, à l'emplacement du monastère celtique fondé par un moine irlandais Saint-Bého

 

 

Marqué de l'étoile Rouge, le lieu nommé Ty-Hiri en Priziac où se serait déroulé le combat selon Gwen Sterlann, point jaune Kervenah où ont été découvertes une partie des monnaies carolingienne.

 

Pour autant la défaite de Morvan n'allait pas calmer l'ardeur des Bretons à se débarrasser du joug des Francs. La mort du chef fut relatée comme celle d'un héros par les bardes qui sillonnaient alors la Bretagne, mais aussi l'Île de Bretagne...Bientôt une nouvelle coalition allait se mettre en place avec à sa tête un certain Wiomarc'h. Les domaines de ce dernier se trouvaient probablement dans le nord de la péninsule, était il vraiment comme admis dans la généalogie des Comtes de Léon comme fils de Morvan (voir Généalogie des Comtes de Léon). Il émergea en 822 et deux ans plus tard menaçait les Marches de Bretagne. Devant cette nouvelle instabilité, Louis Le Pieux décida d'intervenir de nouveau, ses troupes se divisèrent alors en trois corps et pénétrèrent à l'intérieur de la Bretagne. Une première division y entra par la Domnonée, la deuxième par le sud du Broërec aussi désigné Bro Waroc'h et la troisième par le Poutrocoët. L'empereur se réserva le commandement des troupes dirigées par le comte de Nantes, Lambert, premier du nom. Les combats s'engagèrent et le dit Wiomarc'h fut fait prisonnier et envoyé croupir en captivité à Aix La chapelle. Mais déjà en proie avec les difficultés qu'il rencontrait avec ses deux fils révoltés du fait de la division des parts qui leur étaient réservées, Louis Le Pieux redonna deux ans plus tard la liberté au rebelle Breton. Celui ci fut assassiné sur ordre de Lambert qui avait probablement fourni une bourse à quelques traîtres de la compagnie du chef Bretons.

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