La forêt de la Bretèche couvre en grande partie la commune de Missillac; le château de la Bretèche est situé à l'entrée de cette forêt. En 1450, il appartenait à Jean de Laval, baron de la Roche-Bernard. Rebâti avec des fortifications en 1471, le duc François II y mit une garnison durant la guerre de 1488. Mais, en 1500, il fut incendié et reconstruit par les vassaux. Il paraît que ce château appartenait alors à la maison de Rieux ; il passa ensuite dans la famille de Châtillon : l'amiral de Coligny l'habita en 1558. Pendant les troubles de la Ligue, cette forteresse fut enlevée par les troupes du duc de Mercœur, qui la démantelèrent vers la fin du XVIe siècle. La Bretéche avait été acquise par le marquis de Cussé, et au moment de la révolution elle appartenait à son fils, le marquis de Boisgelin « Alors, dit un écrivain moderne, ce château était vraiment un séjour enchanteur, le rendez-vous de la meilleure compagnie, l'asile de l'opulence et des plaisirs. L'on vante encore la richesse et l'élégance des ameublements, la magnificence des tentures et des tableaux, le luxe des glaces et des dorures qui décoraient les appartements. » La guerre, de son souffle féroce, a fait évanouir toutes ces splendeurs. En 1793 une colonne républicaine se porta sur le château de la Bretèche, et le livra au pillage. Meubles, glaces, porcelaines, tout fut brisé ; le soldat taillada les tableaux à coups de sabre ; les riches tentures eurent le même sort ; enfin l'édifice lui même fut livré aux flammes : ses décombres tombèrent amoncelés sur les débris de ses magnificences intérieures. Cependant les murailles, comme dans tous les incendies, échappèrent au feu ; on aperçoit encore, à travers les grands arbres qui l'environnent, le squelette magnifique de cette demeure seigneuriale : on la voit se mirant tout entière dans l'onde calme et limpide d'un lac.
Ce qui reste du château de la Bretéche rappelle l'architecture du temps de Louis XIII : c'est une construction moitié pierre, moitié brique, dont on recherchait alors l'effet dans toutes les bâtisses de quelque importance. L'ensemble de ces ruines, de hautes plantations qui font repoussoir sur leur masse de couleur ardente, les sites environnants, tout contribue à faire de la Bretèche une fabrique que le crayon ou le pinceau a dû copier plusieurs fois. Nous n'avons plus qu'un mot à dire du canton de Saint-Gildas, et ce mot se rapporte à la commune peu fertile de Severac. L'ancien château seigneurial appartenait à la maison de Talhouet au XVIe siècle : nous ignorons si cette maison, l'une des plus illustres de la Bretagne, a conservé ce fief jusqu'à la révolution.
