On voit à un quart de lieue du bourg les ruines imposantes de l'ancien château seigneurial, dont le nom était Renrouet. La forme de cette construction était celle d'un parallélogramme flanqué aux quatre angles par des tours rondes bien conservées. Ce fort était environné de fossés toujours remplis d'eau ; un pont-levis, protégé par une demi-lune, ceinte elle-même d'un fossé, en défendait l'entrée. Hors de l'enceinte une terrasse plantée d'arbres était close par un troisième fossé. Nous ignorons si ces formidables dispositions militaires ont jamais été opposées à des assiégeants ; mais nous ne trouvons dans l'histoire locale aucune notion qui donne lieu de soupçonner l'affirmative. L'étang, nous écrit M. A. de Boceret, dont les eaux remplissaient les fossés, les épaisses murailles et les tours qui flanquaient son pont-levis, durent faire de ce lieu une position assez forte. En 1431 le château de Ranrouê appartenait a Pierre de Rochefort, maréchal-de-France. François, sire de Rieux, en rendit aveu le 10 mars 1464 à Guy de Laval, baron de la Roche-Bernard. Jean, duc de Bretagne, en prit possession le 24 avril 1441. Charles de Bretagne en rendit aveu comme tuteur de Gabriel de Rieux. Emmanuel de Rieux y mourut en 1657. C'est probablement son corps qui fui trouvé, il y a quelques années, dans un enfeu sous l'autel de l'église d'Herbignac, d'où il a été transporté dans le cimetière. Pendant les guerres de la Ligue, le duc de Mercœur y avait une garnison. Jean de Rieux, sieur d'Assérac et de Ranroué, après avoir suivi le parti du roi contre la Ligue, voulut, en le quittant, se signaler par quelque action d'éclat. II entreprit de livrer Rennes au duc de Mercœur. Ayant été forcé de quitter cette ville avant d'avoir exécuté son projet, il se retira dans son chalrau deRanrouê, d'où il faisait des excursions dans le voisinage. Le souvenir du caractère aventureux de ce seigneur s'est conservé jusqu'â nos jours chez les habitants de ce pays. Le 16 mars 1593, le marquis d'Asserac obtint du duc de Mercœur une sauvegarde qui mettait les paroissiens de Nivillac à l'abri des courses de ses gens de guerre et des compagnies de Lorrains qui parcouraient le pays à celte époque, lorsqu'ils apprenaient que quelque compagnie se dirigeait vers leur territoire, ils envoyaient a Ranrouê prévenir Jean de Rieux. qui écrivait au capitaine pour lui enjoindre de changer de direction. Pour reconnaître ce service, les fabriqueurs de Nivillac lui firent don de 350 écus. Dans la même année, il vint à Vieille-Roche, eu rivière de Vilaine, un général de dix vaisseaux. Les habitants du pays, pour l'empêcher d'exécuter la menace qu'il faisait de débarquer huit cents hommes pour se procurer des vivres, promirent de lui livrer le bétail nécessaire à l'approvisionnement de sa flotte. Mme d'Assérac envoya de Ranrouê des gentilshommes d'armes qui s'y opposèrent et empêchèrent le débarquement. C'est sans doute Emmanuel de Rieux qui fit construire la plus récente des tours car elle date de 1639. Le château de Hanrouet (Ranrouët) est la maison seigneuriale d'Herbgnac : La seigneurie d'Herbignac fut possédée successivement par les maisons de Donges, de Rieux et de Rochefort ; en 1789 et appartient au XIXe à M. le marquis de Querhoent, époux de l'héritière de Donges
