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20 décembre 2019 5 20 /12 /décembre /2019 10:16
Quelques notes sur la famille Charuel

Yvon Charruel se croisa, en 1096. -Seigneurs du Guérand et de Kergoallan, du Ménez, de Kerahel, de Lesenor, terres situées en diverses paroisses de l'évêché de Tréguier. Après Yvon, le plus ancien des Charruel vient Henry, qui, en 1294, devait le service à l'ost du duc. Even fut des trente chevaliers bretons, s'acquist une glorieuse reputation en la bataille des Trente, et encore en la deffense de la ville de Rennes, contre le siege du duc de Lancastre. Il reçut à Mi-Voie de nombreuses blessures, car il avoit le viaire (visage) si destaillé et descoupé qu'il montrait bien que la besognefut bien combattue. Nous trouvons encore, en 1415, un Guillaume Charruel et un Alain Charruel, en 1420. Béatrix, fille ou sœur de l'un des précédents, porta en dot les seigneuries de Charruel à Jean, sire de Penhoët, d'où elles sont passées aux Boiséon, aux du Parc-Locmaria et aux Quemper de Lanascol. Devise : L'homme de cœur surmonte tout.

Le nom de Charruel se trouve aussi écrit Charuel et Cheruel. La charte de 1294 contenant la reconnaissance par les seigneurs de Bretagne du nombre des chevaliers, escuyers et archers qu'ils doivent à l'ost du duc, mentionne parmi ceux du pays de Tréguier Monsour Henri Charruel, qui devait un chevalier pour le fief Evén-guen, dou quel chevalier Henri Le Lonc dist qu'il doit la quarte-partie. L'habitation des Charruel dans le diocèse de Tréguier est encore prouvée par Guy Leborgne, dans son Armorial breton, qui les qualifie de vicomte en Tréguier. On retrouve le même Henri Charruel, en 1320, témoin du mariage d'Alain de Rohan et de Jeanne de Rostre,, passé devant la court de Kerahès, et Henri Charruel y appose son sceau au nom de ladite Jeanne. Ce Henri Charruel était-il le père d'Yvain Charruel qui fait l'objet de cet article ? C'est ce que nous ne pouvons dire. La première mention de ce dernier se trouve dans l'acte du partage donné par Hervé de Léon à Armice, sa sœur, en 1338. Il y figure comme témoin, et son sceau, qui restait attaché à l'original aux archives de Blain, portait une fasce au milieu de Vécu ; ce qui confirme le blazon des mêmes armoiries donné par Guy Leborgne. Yvain Charruel fut aussi témoin en la même année d'un choix d'arbitres entre Charles de Blois et Jeanne de Penthièvre, sa femme, et Hervé de Léon et Marguerite d'Avaugour et, sa femme. Le premier fait militaire auquel son nom a été rattaché est la défense de la ville de Rennes, à laquelle il contribua avec le baron d'Ancenis, le sire du Pont, Jean de Malestroit et Bertrand du Guesclin. C'était en 1342, au commencement de la longue et sanglante guerre de la succession de Bretagne, dans laquelle Yvain Charruel avait pris parti pour Charles de Blois. Il paraît ensuite au nombre des chevaliers choisis par Jean de Beaumanoir pour le combat des Trente. On lit au 103° vers du vieux poème sur ce combat :

 

Je prends Tïnténiac, à Dieu soit beneichon.

Et Guy de Rochefort et Charuel le lion.

 

Il fut fait prisonnier dès le commencement de l'action par Bamborough, chef des Anglais, avec Carou de Bodegat et Tristan dé Pestivien, qui était grièvement blessé. Mais après que Bamborough eut été tué, ces trois chevaliers, qui n'appartenaient plus à personne, revinrent combattre près de Beaumanoir.

A y ceste parole est Charuel levés,

Et le vaillant Tristan fut moult estait blechiés,

Carou de Bodegat, le preux et l'alosés,

Tous trois estaient prisonniers à Bombourc le Devez,

Mais quand Bombourc fut mort ils furent raquitez.

Chacun prend à ses poings le bon branc acerez,

De périr sur englois ont bonne volonté.

 

Mais les Anglais à la voix de Croquart reprennent courage et combattent si vaillamment que Beaumanoir s'en épouvante. Geoffroy du Rouays le rassure en lui faisant remarquer Charruel, Tinténiac, Raguenel, La Marche, Arrel, Rochefort, qui ayant encore lance, espée et coustel Charruel ne sortit pas de ce combat sans en emporter d'honorables marques, s'il faut en croire Froissart. « Et depuis, dit cet historien, je vois seoir à la table du roy Char les de France un chevalier breton qui esté y avait, messire Yewains Charuel. Mais il avait le viaire (visage) si détaillé et descoupé qu'il monstrait bien que la besogne fut bien combat tue. » Une quittance donnée à Malestroit, le 11 août 1352, nous apprend que Yvain Charruel servait avec deux chevaliers, ving et un escuyers et trente archers, sous les ordres du maréchal d'Offemont, lieutenant du roi au pays de Bretagne. Son scel en cire rouge porte un, casque avec deux oreilles d'asne pour cimier et aux deux côtés une M et un I. -Dans la même année 1352, Jeanne-la-Boiteuse l'envoya, en Angleterre avec Robert de Saint-Pcrn, l'archidiacre de Rennes, et Olivier de Mordelles, pour traiter de la délivrance de Charles de Blois, prisonnier depuis la malheureuse affaire de la Roche-Derrien. Il fut choisi en 1357 pour l'un des conservateurs de la trêve conclue à Bordeaux le 23 mars de la même année. Il devait, avec le vicomte de Rohan, la maintenir dans la Bretagne bretonnante, tandis que les sires de Rochefort et de Beaumanoir étaient chargés de la Haute-Bretagne. Rien ne nous apprend que Charruel se soit trouvé à la bataille d'Auray. On le retrouve en 1369, à Vitré, commis et ordonné à recevoir, de concert avec Sevestre de la Feuillée, les monstres des gens d'armes et archers qui servaient en Bretagne pour le roi de France. L'acte qui nous donne ce renseignement porte un scel parti, au premier une fasce, au deuxième une demi-croix de losanges. Depuis lors, il n'est plus mention d'Yvain Charruel dans les char tes de Bretagne, où l'on retrouve seulement un Guillaume Charruel, écuyer, en 1415, et un Alain Charruel en 1420, parmi les hommes d'armes du sire de Rieux. Cette famille paraît s'être éteinte dans le XVe siècle.

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