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14 mars 2021 7 14 /03 /mars /2021 20:19
Les rapports entre Pierre de Dreux et le clergé breton et avec les hauts représentants de l'aristocratie bretonne.

Pierre de Dreux duc de Bretagne était connu sous le nom de Pierre Mauclerc, surnom qui lui fut attribué en raison de ses mauvais rapports avec le clergé breton. Voici ce qu'écrivait à son sujet Jean-Nicolas Jäger

 

 

« La conduite de Pierre de Dreux envers les Églises de Bretagne eut quelque chose encore de plus odieux. Le clergé de cette province fut exposé, sous le gouvernement de ce mauvais prince, à des pillages et à des vexations si criantes, qu'on les comparait, à certaines extrémités près, aux anciennes persécutions du christianisme naissant. L'état ecclésiastique avait cependant été la première destination de Pierre de Dreux : il avait fait longues études à Paris, son esprit ne manquait ni de subtilité ni de culture; mais sa méchanceté naturelle s'emparant de tous ces avantages, il n'en était que plus noir dans ses desseins et plus à craindre lorsqu'il voulait nuire. De là, tant d'embarras secrets et de peines cachées que ses chicanes et ses querelles sur le temporel sus citèrent aux évêques. Mais il n'agissait pas toujours dans l'ombre . Quand il avait la force en main, il les attaquait ou vertement et lançait contre eux ses officiers en persécuteur déclaré. Les maux dont ce détestable gouvernement accabla la Bretagne durèrent près d'un demi-siècle, puisqu'on les voit commencer en 1217 pour ne cesser que vers l'an 1270 »

 

 

Madame C. Barbier nous apporte une réponse sans doute plus proche de la réalité sur les difficiles rapports entre ce duc de Bretagne et l'ensemble du clergé breton :

« Les autres membres du clergé imitaient trop souvent leurs chefs. Sur presque tous les points de la province, ils exerçaient le tierçage ou jugement des morts, droit qui consistait à s'emparer du tiers des meubles existant dans un ménage au décès de l'un des époux ; et le past nuptial, taxe exorbitante exigée de ceux qui se présentaient aux autels pour faire bénir leur union. Mauclerc entreprit de réformer tous ces abus. Mais, encore une fois, pourquoi le fit-il avec violence ? Pourquoi répondit-il à de simples plaintes par la confiscation des biens des évêques, la révocation des donations qui leur avaient été faites, l'abolition de leurs privilèges consacrés depuis des siècles ? Plusieurs fois excommunié, Pierre ne s'arrêta pas dans ses fureurs ; il alla jusqu'à chasser les clercs de ses villes, jusqu'à investir les lieux d'asile pour y saisir ses victimes, jusqu'à murer les portes des églises pour forcer ceux qu'il poursuivait à prendre la fuite ou à mourir de faim. Le duché fut mis en interdit. Les temples du Seigneur furent fermés, le service divin interrompus, tous les sacrements refusés, à l'exception du baptême, les alliés du duc absous de leurs promesses, ses sujets déliés de leurs serments. Et cependant Mauclerc ne céda pas ! »

Du reste Pierre de Dreux ne s'en pris pas qu'au clergé, il remit aussi en place les principaux représentants de l'aristocratie bretonne, madame C. Barbier  de poursuivre :

 

« Si Mauclerc, en montant sur le trône ducal, avait été frappé des priviléges abusifs du clergé, il ne l'avait pas été moins de ceux des grands, et il s'était promis d'abolir le plus prompte ment possible les droits de bris, de sauvetage, de délivrance, de brefs de conduite aux navigateurs et de bail ou de tutelle. Ce dernier droit surtout, les seigneurs l'exerçaient d'une manière odieuse : s'emparant de la garde des enfants mineurs et en même temps de tous les biens des parents défunts, dont ils devaient jouir jusqu'à ce que les orphelins eussent atteint leur majorité, ils laissaient languir les héritiers dans la misère, négligeaient leurs intérêts et ne pensaient qu'à s'enrichir à leurs dépens ».

 

Conclusion ce souverain a simplement mis un terme à d'abusives traditions dont les plus humbles de ses sujets étaient victimes. 

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