Quelques notes sur la famille Desgrées du Lou

Desgrées du Lou

Nom d'une ancienne famille de la paroisse de Saint-Léry, que des traditions de famille font descendre, malgré la forme bien française de l'onomastique, d'un des chevaliers envoyés par les rois d'Angleterre au secours des ducs de Bretagne ; qui comparut aux reformations et aux montres de l'évêché de Vannes aux XVe ot XVIe siècles, pour Augan, Gaël et Saint-Léry ; qui fut maintenue noble d'extraction (Courcy dit d'ancienne extraction), par arrêt des commissaires de la grande réformation, en date du 16 mars 1669 ; et dont l'un des titulaires, chef de nom et d'armes, et portant le titre de comte, fut élu, à défaut des barons, président de l'ordre de la noblesse aux Etats de Bretagne, tenus à Morlaix en 1772. Elle est aujourd'hui représentée par des officiers et un journaliste. J'écris le nom d'un seul mot, parce qu'il figure sous cette forme dans les Mémoires du président de la noblesse contre le duc de Duras, cités ci-dessous. Cette famille disposait également de la terre de la Griponnière en Yvignac (voir La terre de la Griponnière à Yvignac et ses possesseurs)   

Château du Lou en Saint Lery

 Armoiries : « D'azur à la fasce d'hermines accompagnée de 3 étoiles d'argent » Blason gravé dans Saint-Luc. Plusieurs prétendent qu'elle est d'origine Ecossaise, et qu'un de ses membres, Richard de Gray ayant été, avec quelques autres officiers, envoyés en 1234 par le roi d'Angleterre Henry III, au secours du duc Pierre Mauclerc, se fica en Bretagne, pù sa race s'est perpétuée jusqu'à nos jours. La branche ainée aurait continué de vivre en Ecosse et produit Raynal sire de Gray, qui ratifia comme baron Ecossais le traité d'alliance conclu à Nantes le 1er mars 1373, conclu entre le roi d'Angleterre et le duc de Bretagne (voir Les liens entre la Bretagne et l'Angleterre, page n° 2  ). Les Preuves.de dom Morice citent Marin Desgrées, un des fidèles compagnons de du Guesclin, et premier degré de la généalogie produite en 1669, écuyer au siège de Brest en 1373. Ogée cite des Desgrées à Villiers en Noyal-sur-Vilaine à la fin du XIVe siècle. Des Salles cite Roland Desgrées en Augan en 1440, Laurent Desgrées, à La Tourailte, et Geoffroy Desgrées à la Villerin, aussi en Augan en 1448 ; ces 2 derniers, frère et petit-fils de Marin qui précède. Les Archives du Morbihan citent noble et discret Grégoire Desgrées de la Touraille, parrain à Campénéac en 1567 ; Catherine Desgrées femme de Pierre du Guiny, marraine à Garo en 1589, Nicolas Desgrées, parrain à Garo en 1591 ; Julien Desgrées, de la Touraille, mort à Campénéac en 1611, qui eut beaucoup à souffrir de la Ligue, époux de Marie de Quejan, et père de Jean IV Desgrées de Quejan, mort en 1626, et de Françoise Desgrées qui épousa en 1607 à Augan Jean de la Rué. Jean VI Desgrées du Lou el de Lesné, fils de Jean V, et de Marie Avril, et petit-flls de Nicolas ci-dessus cité, épousa Anne Jude du Boschet, fut bienfaiteur de St-Yves de Rennes et fut inhumé en 1665 aux Carmes de Rennes, laissant 2 fils Jean-Mathurin qui suit, et Jean-Hyacinthe qui mourut sénéchal de Ploërmel en 1723. 

Jean-Mathurin Desgrées du Lou, fils du précédent, né en 1664 et baptisé à St-Lery en 1665, épousa 1° en 1689, Marguerite-Anne du Plessis-Hervy, dont Bertrand-Marie qui suit ; 2° en 1723 à Caro, Marie-Suzanne de St-Malon, d'où le rameau de Lesné qui suivra, et une fille Marie-Madeleine, qui épousa en 1723 Bertrand Le Douarain, et mourut en 1743.

Bertrand-Marie Desgrées du Lou, fils du précédent, baptisé à St-Léry en 1695, sénéchal de Ploërmel après son oncle qui précède, épousa en 1724 à Vannes Julienne Le Malliaud de Kerharnos, tante du futur député du Morbihan à la Convention, décédôe en 1784, et eut 4 fils, Jacques-Bertrand-Colomban qui suit ;

Jean-Marie-Bertrand Desgrées de la Lande, capitaine d'infanterie à Fontenay et a Rocoux, qui épousa Honorée Deyssautier, dont René-Louis, baptisé à Moréac en 1766 ; César-Louis-Berlrand, né à Ploërmel en 1729 ; et Gilles-Michel.

Jacques-Bertrand-Oolomban, comte Desgrées du Lou, fils du précédent, né à Locminé le 19 novembre 1724, commissaire des Etats en 1767, fut élu président de l'ordre de la noblesse, à défaut des barons, aux Etats tenus à Morlaix en 1772. Mais cette élection lui coûta cher : elle avait fait des jaloux ; à l'une des sessions suivantes Geslin de Trémargat l'accusa d'avoir touché 1500 livres . du duc de Duras, commandant de la province, pour faire passer une délibération favorable aux intérêts de la Cour. De là un long procès du comte Desgrées contre le duc de Duras, procès qui fit grand scandale do 1778 à 1780. mais qui tourna à l'honneur de notre Breton, parce qu'il fut constaté : 1° qu'il n'avait rien touché; 2° que les bureau du commandant. pour écouler et masquer leurs fonds secrets, inscrivaient des gratifications fictives au nom de personnages qui n'en étaient aucunement l'objet.

Rameau des Desngrées de Lesné, issu de Jean Mathurin qui épousa en 1723, au Fresne en Garo, Marie-Suzanne de Saint-Malon, laquelle mourut en 1784.

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Alexandre-Jean-Auguste Dengrées de Lesné fils du précédent, né a SaintLéry en 1725, servit dans le régiment de la Marche, et épousa Guyonne audin de la Bérillais, dont trois fils et deux filles : Jean-Marie, nà Saint-Léry en 1762; Alexandre-Auguste, né à Campénéac en 1775, qu'on trouve parrain à Vannes en 1790; Jean-Marie-Jacques, né on 1778, qui suit, élève de l'abbé Mahé ; MarieAnne-Renée, née en 1767, qui fut religieuse ; et Agllaé qui épousa en 1794 son cousin Le Douarain, qualifié alors de cultivateur à Augan, et mourut en 1800. Au moment de la Révolution il habitait à Vannes l'hôtel de Rosmadec, au bas des Lices, et il y cacha l'abbé Mahé, précepteur de ses enfants, pendant, la Terreur. Emprisonné comme suspect avec sa femme ot ses deux filles et transporté au château de Josselin, il fut délivré par le 9 thermidor, et mourut à Vannes en 1800, sa femme en 1802

 Jean-Marie-Jacques Desgrées du Lou, fils du précédent, né à. St Lery en 1778, élève de l'abbé Mahé, et héritier du président de la noblesse, épousa 1° la soeur du général Fabre, de Vannes, dont 5 fils nés au Lou on Saint-Léry : Louis, comte Desgrées, ancien percepteur, qui épousa Antoinette de Margadel et qui vit encore à Rennes, n'ayant qu'une fille, Mme Briot de la Crachais, Emmanuel, né en 1820, receveur des hospices de Vannes, révoqué pour motifs politiques en 1882, mort en 1893, qui avait épousé Mathilde Viriot, dont Roger Desgrées du Lou, agent d'assurances, et Guy, sous-lieutenant d'infanterie, récemment sorti do l'école de Saint Maixent, Arthur, père d'Arthur, qui. épousa successivement N. de Cartort et N. de Grateloup, et de Jean-Marie Desgrées du Lou qui épousa en. 1890 Louise Dezanneau ; Raoul, ancien receveur des postes, marié à Elisabeth Viriot et père de 3 filles non mariées, dont l'une religieuse du Sacré-Coeur ; et Jean, ancien percepteur, qui épousa N. Jègou du Laz, dont 2 fils, Jean et Henri, et une fille. Min« Riou du Cosquer x 2° N. de Lambilly, dont Henri qui suit. Henri Desgrées du Lou, fils du précédent et de N. de Lambilly, né à Vannes vers 1835, élève du collège Saint-Sauveur de Redon, ancien capitaine de cavalerie, commandant l'escadron de dragons qui, de concert avec uno compagnie du génie, maintint la division Grimer devant Forbach le 8 août 1870, et rendit possible la retraite du 2e corps, fut donna sa démission après la guerre, s'occupa à. Vannes des oeuvres catholiques, et fut candidat aux élections municipales du 8 janvier 1881, a épousé 1° en 1859, Philomène Gobbé de la Gaudinaye, dont deux fils : Xavier Desgrées du Lou, capitaine d'infanterie, cité à l'ordre du jour des troupes de l'Indo-Chine en 1894, qui fit partie, en juillet î 881, du groupo des 27 expulsés deSaint-Cyr par le général Farre pour avoir assisté à une messe à Saint-Germain-des-Prés en l'honneur du comte de Chambord, et qui a épousé à Vannes Renée Dandeleau ; et Emmanuel qui suit ; 2° en 1873, Marie Guillet de Chatellus, veuve du colonel de Lambilly, dont Pierre, né en 1874, élève à l'Ecole de Saint-Maixent, et Henri, né en 1875, lieutenant au 13° dragons.

Emmanuel-Marie Desgrées du Lou, fils du précédent, né à Vannes, le 27 février 1867, licencié en droit, elève commissaire de la marine en 1889, aide-commissaire en 1891, épousa peu après à Brest Jeanne Hameno, fille de l'ancien président du tribunal, puis donna sa démission, devînt avocat à Brest, collabora à l'Univers et fut co- fondateur de Ouest Eclair  avec l'abbé Félix Trochu. ci-dessous). Emmanuel-Marie Desgrées du Lou s'éteignit en février 1933.