I.
Autrefois, ô Bretagne chérie,-
Ton nom dans l'univers était vénéré.
Mélancolique,
Forte et solide
Tu étais sans égale
Sur la terre.
Hélas! aujourd'hui, ô mon pays,
Tu te rendors à nouveau.
O ! quel malheur '
O! quel chagrin !
Tu meures,
O Bretagne !
II.
Toi si libre jadis,
Pourquoi inclines tu le front?
Et toi 'si pauvre
Donnes-tu ton or
Au mauvais étranger
De France ?
III
Tu sais, bêlas! de la part de qui
Tu es aussi morfondu aujourd'hui
De méchants Français,
Tes ennemis,
Jusqu'à ton souvenir
Veulent détruire.
IV
En Arvor et en Argoed
(Sur le bord de la mer et dans la haute terre )
Les Bretons se corrompent.
Ils n'enseignent plus
A leurs enfants
Ni la langue ni les coutumes
De leurs pères.
V
En Arvor et en Argoed
Les Bretons faiblissent ;
Les guerres,
Ni les sones,
Ils ne savent plus chanter
VI
0 combien vous êtes coupables,
O parents pervers !
En Bretagne
Faire la guerre
Au breton,
Chose infâme !
O quand donc, ô mon Dieu,
Finira ma triste vie I
Pour moi la mort
Sera moins amère
Que de voir mourir
La Bretagne.
Efflam Koed-Skau