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20 juillet 2015 1 20 /07 /juillet /2015 14:10

C'est à travers le Cartulaire de Redon qu'est mentionnée la paroisse primitive de Campénéac. L'acte est daté de l'an 840. Y est mentionné Riwalt, petit-fils de Jarnuocon, lequel Riwalt était solidement implanté en ces paroisses sur lesquelles il exerçait la charge de machtiern : Campénéac, Caro, Augan, et Guillac. Il comptait pour lointain aïeul Jarnihitin, lequel avait jadis exercé aussi la fonction de machtiern. Hors, cet acte fait mention que Riwalt se trouvait en sa maison de Brann-Ewin en la paroisse de Kempeneac et il fut témoin d'une donation de terres sises en cette même paroisse par Catworet. Mais, en 844, une autre donation dont il était témoin, consistait à céder sa cour de Bronn-Ewin alias Lisbroniuuin afin de dédommager l'assassinat commis sur le dit Catworet, par son fils Deurhoiarn. Deurhoniarn, succéda à son père comme machtiern et probablement au plus tard l'an 853. 

 

lndicat carta quomodo Catuuoret se comendavit ad Nominoe, et dum essed (sic) illi fidelis, occidit eum Deurhoiarn fdius Riuualt. Postea, Nominoe hominem suum requisivit super Riuualt et filium suum. Tune Riuualt, ex semine Iarnuuocon hères, tradidit Lisbroniuuin et hoc quod adjacet ei, ex plèbe Kempeniac, in pretio sui hominis Catuuoret. Factum est hoc in Lisranac, .vin. idus marcias, in die sabbato, presentibus istis hominibus : Conuuoion, monachus, testis; Iarnhitin, monachus, testis; Leuhemel, monachus, testis; Cumdelu, monachus, testis; Rethuualart, presbyter, testis; Dreuuallon, presbyter, testis; Riuuallon, commes Poucaer, testis; Biscan, invitator Nominoe, testis; Juduuoret, invitator Riuualt, testis; Uurscant, testis; Euuen, testis; Portitoe, testis; Drihican, testis; Rohot, testis; Catuuobri, testis.

 

 

Etait-ce sur l'une des cours que le château de Trécesson en Campénéac émergea. Le château de Trécesson appartenait en 1250 à Jean, Chevalier, seigneur de Trécesson et de Campénéac. Jean de Trécesson son fils épousa Catherine de Montauban, fille de Renaud premier et de Amice du Breil -contrat de mariage daté du 11 mars 1336 ; ils eurent pour enfants François, Jeanne et Jean qui suit. Jean de Trécesson, septième du nom, fils des précédents devint chambellan du duc Jean V, et son connétable en 1430. Celui-ci n'eut qu'une fille, Jeanne mariée à Eon de Carné. De ce mariage sortit François, né en 1493, qui obtint des lettres de Charles VIII, données à Ploërmel le 21 avril 1494 pour reprendre le nom et les armes de Trécesson. Construit en schiste rougeâtre comme celui de Comper. De 1440 à 1460, trois campagnes de travaux se succédèrent : la transformation du châtelet, la construction du logis au sud-est et l'édification de la tourelle dite Beaumont. La chapelle est construite au début du 16e siècle au nord-ouest de la cour ainsi que le bâtiment dit Château-Merlet adossé à la chapelle et aménagé pour un cadet de la famille. Une vaste campagne de restauration et d'agrandissement du château est entreprise au 17e siècle. Les élévations à l'intérieur de la cour, les communs de l'avant-cour, le pavillon de jardin et le colombier datent de cette époque. Une ferme-école est établie à Trécesson en 1849. Le domaine appartient en 1913 à Alice de Perrien qui entreprend d'importants travaux de restauration et de consolidation. Trécesson était un de ces vieux châteaux du XVIe siècle qui avait encore ses douves et son pont-levis et aussi ses grandes salles basses peu éclairées, où plusieurs générations de vieux gentilshommes s'étaient écoulées sans bruit, ne laissant que le souvenir de quelques étrangetés de caractère et d'humeur ayant formé le fond de plusieurs légendes qui s'effaçaient de jour en jour. Je restai là une huitaine avec mon père près de son oncle et d'une vieille cousine qui reprenaient à table, les récits plus ou moins accrédités du vieux temps. Au nombre de ceux-ci était la naïve histoire d'un jeune seigneur de Trécesson qui, au moment de s'éloigner de sa famille, était conduit par sa nourrice au delà du pont donnant entré au château et qui, rendu à une certaine distance quand la nourrice allait le laisser prendre son essort, se retournait subitement et revenait, à son tour, conduire la nourrice vers le vieux château sans pouvoir se séparer d'elle et sans que celle-ci de son côté renonçât à faire la conduite à son jeune seigneur, qui de rechef reprenait le pas vers le château, la nourrice repartant encore du pont et du vieux donjon, sans pouvoir se décider à abandonner le jouvenceau à tous les hasards de l'inconnu; naïve expression de tendresse domestique presque filiale, qui avait longtemps retenu dans les mêmes liens tous les habitants de la demeure féodale des anciens officiers de la maison des ducs de Bretagne. Outre cette histoire il en fut raconté une autre beaucoup plus émouvante, et je n'ai pas besoin de dire combien j'en restai frappé. Il s'agissait d'une jeune femme nouvellement mariée qui dans une nuit peu éloignée de ses noces, aurait été victime de la brutale jalousie de son mari. Celui-ci l'aurait traînée dans un coin écarté du parc de Trécesson, et après des sévices répétés, l'aurait enfouie dans une fosse quand elle était encore vivante. Les cris de la malheureuse seraient parvenus jusqu'au château et le sire de Trécesson aurait été assez heureux pour la sauver et la ramener à la vie. Une robe et sa couronne nuptiale sont restées depuis déposées sur l'autel de la chapelle de Trécesson, où un ami que j'avais prié de s'assurer de l'exactitude de mes souvenirs m'écrit qu'on peut encore les voir aujourd'hui, bien fanées, bien délabrées, mais toujours conservées comme un témoignage irrécusable du fait lui-même. 

 

 

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