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17 octobre 2016 1 17 /10 /octobre /2016 09:45

Nouvelle dépossession, puis retour de l' « honneur » de Richmond aux ducs de Bretagne (1235-1304).


 

 

Le Duc, Jean II de Bretagne et son épouse Beatrix d'Angleterre


 

Pierre Mauclerc, contraint et forcé, à la suite de son attitude turbulente vis-à-vis de la royauté française, doit en novembre 1234 se soumettre « haut et bas » à Louis IX et prendre définitivement le parti de celui-ci contre l'Angleterre. Son choix involontaire lui vaut de perdre irrémédiablement, en février 1235, le « comté » de Richmond, qui, dès lors et en 1236, se trouve dans la main d'Henri III, rapportant à celui ci 1.200 l. En septembre 1236, le roi gratifie de toutes les terres de l' « honneur » l'évêque élu de Valence. bien qu'il n'en possède pas la moindre parcelle, Jean Ier le Roux, en succédant à Pierre Mauclerc en 1237 comme duc de Bretagne, n'hésite pas à prendre lui aussi le titre de comte de Richmond. Il attendra longtemps avant de pouvoir justifier ce titre, malgré de nombreuses démarches. En effet, le 6 mai 1241, Henri III fait cadeau de l' « honneur » entier à Pierre de Savoie, oncle de la reine. Celui-ci le conservera jusqu'en 1266, sans aucune interruption. Dès la fin de 1242, Jean Ier le Roux réclame au roi d'Angleterre la délivrance du comté qui avait appartenu à son père Pierre Mauclerc. Henri III s'y refuse énergiquement, le 10 novembre. La paix étant intervenue, deux ans plus tard, Jean 1er réussit en 1245 à conclure le mariage de son fils aîné, Jean le futur Jean II), avec Béatrice, fille d'Henri III. Ce dernier, le 17 juin, accorde à son futur gendre une rente de 2.000 marcs (dont 1.200 marcs au sujet seulement des possessions du Yorkshire) pour compenser la privation de jouissance de l' « honneur », toujours entre les mains de Pierre de Savoie, auquel on ne peut l'enlever. D'autre part, tous les biens appartenant à des Français, à des Normands ou à des Bretons en Angleterre venaient d'être confisqués, en réponse à une ordonnance analogue de Louis IX pour les Anglais sur le continent. Pierre de Savoie, en dehors du « comté » de Richmond, dont il ne porte, cependant, jamais le titre, possède l' « honneur » d' « Aquila » dans le Sussex et diverses terres en Essex ou ça et là dans le reste de l'Angleterre. A diverses reprises, Henri III augmente ses domaines, en lui faisant don, par exemple, au mois de novembre 1247, du manoir d'Aldeburg. Il lui octroie des privilèges et libertés, dont, du reste, ont joui souvent les ducs de Bretagne. En 1259, aussitôt après la signature du traité de Paris entre Henri III et Louis IX, la question de l' « honneur » de Richmond reprend de l'intérêt pour Jean le Roux. Des négociations qui se sont poursuivies, il résulte, le 15 décembre, que si le jeune Jean, fils du duc, ne reçoit pas de Louis IX l'Agenais ou sa valeur, un an après la réalisation effective du mariage projeté, Henri III s'engage à lui faire toucher la valeur du « comté » de Richmond. L'Agenais donne lieu à des difficultés, que reflète une abondante correspondance anglo-franco-bretonne contemporaine et un peu postérieure. Le 17 juin 1260, le roi d'Angleterre assigne à Jean 2.000 marcs sur l'Echiquier, en échange des terres de Richmond. Cette somme est plus ou moins régulièrement payée, pendant que Pierre de Savoie se voit gratifier, le 3 juin 1262, du château d'Haslings dans le Sussex, que lui remet Edouard, fils aîné d'Henri III, et est autorisé à léguer ses terres à qui il voudra. Enfin, en juin 1266, Henri III concède à Jean Ier le Roux (pour son fls Jean, l' : « honneur » de Richmond. En compensation, Pierre de Savoie obtient des châteaux et des terres ailleurs. Il meurt peu après, léguant ses biens à la reine Eléonore. Le 7 juillet 1268, l' « honneur » est effectivement rendu, à titre héréditaire, à Jean le Roux, qui le cède immédiatement à son fils, le futur Jean II (en réalité Jean Ier de Richmond). lequel doit prêter hommage à Henri III. Jean, qui a passé son enfance en Angleterre auprès de son futur beau-père, restitue à celui-ci l'Agenais, dont les arrérages vont à la reine Eléonore, héritière de Pierre de Savoie. Après 32 années de dépossession, soit en la « main » d'Henri III, soit au profit de Pierre de Savoie, le « comté » de Richmond rentre dans le domaine des ducs de Rretagne pour près d'une quarantaine d'années. Le 20 novembre 1268 également, le roi attribue à Jean le château et la rape d'Hastings, mais, en attendant de l'en faire jouir, il lui remet les revenus de 3 manors. L' « honneur » porte alors sur les terres sises dans le Yorkshire, le Lincolnshire, le Cambridgeshire, le Norfolk, le Suffolk, l'Hertfordshire, l'Huntimgdonshire, le Nottinghamshire et l'Essex. En 1269, pendant son séjour en Terre sainte à la Croisade, aux côtés de son père Jean le Roux et du roi Louis IX, Jean afferme son « comté », avec l'autorisation d'Henri III. En 1275, le comte institue six chapelains pour le service du château de Richrnond. En 1278, il obtient le droit d'établir une foire à Richmond et, en 1279, la permission de s'absenter cinq ans pour aller en Terre Sainte. A ce moment (1280), d'après une inquisitio post mortem, l' « honneur » vaut en tout 2.843 l. 1. s. l  3 .1/2. Jean a déjà gratifié largement l'abbaye de Jorevall. Six ans plus tard, en 1285, à la. mort de son père Jean le Roux, il devient comte de Bretagne sous le nom de Jean II. La même année, pour non exécution de devoirs judiciaires, il se fait confisquer pendant peu de temps quelques terres en Essex. A partir de ce moment, ayant constamment affaire en Bretagne et ne pouvant par conséquent passer la Manche pour s'occuper directement du « comté » de Richmond, il a recours souvent à des « attournés » autorisés par le roi, qui lui accorde aussi des « protections ». La guerre entre la France et l'Angleterre provoque, en 1291, la mainmise d'Edouard Ier sur I' « honneur » jusqu'en avril 1298. Durant ce laps de temps, le roi ordonne, en 1297, de réparer et de fortifier le château de Richmond. En avril 1298, le « comté » retourne à Jean II qui, l'année précédente, a été créé pair de France par Philippe le Bel, devenant ainsi officiellement duc de Bretagne au regard de tous. Mis en « main » du roi d'Angleterre, en mai 1303, l' « honneur » est restitué en mai 1304, à Jean II, souvent envoyé en ambassade par Philippe le Bel au cours de la guerre qui vient de se clore provisoirement. Jean II, libéral pour ses fidèles anglais et bienfaiteurs des Franciscains de Londres, meurt peu après, en 1305. Durant son règne en Bretagne, il paraît avoir été fort ménagé par son beau-frère Edouard. Ier. qui lui a accordé entre autres des remises pécuniaires de common summons, de défaut d'ost, lui a attribué des droits divers et a accueilli avec bienveillance ses doléances, en procédant notamment au retour de parcelles détachées de l' « honneur », comme cela avait déjà eu lieu auparavant, à la suite de concessions fragmentaires à divers personnages.

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