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23 septembre 2018 7 23 /09 /septembre /2018 14:40
Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

Haches à douille


 

Dans les environs de cette ville, en 1874, on a trouvé une hache ou coin de bronze, à douille carrée : J. Gaultier Du Mottay,

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

En 1988, on a trouvé deux haches à douille de type Plurien, qui sont conservées à Oxford et à Cambridge. Il s'agit de hache datant du Premier âge de Fer.


 

Un dépôt de 583 pièces

Sous la route impériale, bordant une lande à 4 km à l'ouest de Merdrignac, en juin 1857, on a découvert un pot de terre tournée, un dépôt de 583 pièces de monnaie gauloise que le propriétaire d lieu, M. de Carné de Kerisouët a gardé ce dépôt.

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

I. -Trouvaille d'un statère d'or à Merdignac en 1956 par Jean-Baptiste Colbert de Beaulieu.


 

A. -La trouvaille


 

Le 26 février 1956, Mme Philippe Lemercier, domiciliée à Merdrignac (Côtes-du-Nord), a déclaré à la direction de la 5e circonscription des antiquités historiques à Rennes, qu'une pièce gauloise avait été trouvée sur un champ lui appartenant (cadastré S.D. 234), nommé Les Landelles. L'inventeur est M. Pinsault, exploitant la ferme du Bois-Jouaire, en Merdrignac. La pièce, confiée à M. Le Breton, instituteur, a d'abord été communiquée à M. P.-R. Giot, directeur de la 4e circonscription des antiquités préhistoriques, qui s'en est dessaisi au profit de son collègue des antiquités historiques, M. Merlat. La découverte dote du début du mois de janvier 1956. MM. Giot et Merlat m'en avaient aussitôt fait part et je leur en dis ici toute ma reconnaissance.


 

B. -La fabrique.


 

En bon or, cette monnaie pèse exactement 7,495 g. Elle est de très fort relief, exagéré sans doute par un accident survenu au coin de droit, qui a déterminé une cassure transversale, allant de la tranche (du point 9 heures) au centre du flan suivi d'un enfoncement. Cette frappe bombée est analogue à celle que l'on pratiquait dans les ateliers vénètes ; cependant, le module de 19 mm. environ est notamment plus faible que le module habituel des statères vénètes, qui est de 21 mm.

 

C. -Type (PI. I, 6).
 

 

Au droit, tête humaine à droite, presque entièrement hors du champ ; on n'en voit que la partie supérieure du front, l'œil, et, en quasi-totalité, la chevelure, sommée par un sanglier. Un décor fait de cordons perlés dessine ses courbes élégantes, qui viennent s'affronter au-dessus du sanglier. La ligne correspondant à la fracture du coin dormant détermine une région floue. Le sanglier ne semble pas surmonté d'une sorte de petit bâton, comme on peut l'observer sur certaines pièces, bien qu'on voie pourtant un léger filet, peut-être accidentel, un peu oblique sur le dos de l'animal et coupant ses soies et un autre au-dessus de la région lombaire. Au revers, un cheval, non sexué et anophtalmique, androcéphale à droite, dont la tête se trouvait, lors de la frappe, en grande partie hors du flan. Elle porte une crinière non terminée par une volute. De l'aurige, on ne voit que le bras et l'avantbras inférieurs à la main fermée, semblant tenir un lien très ténu allant au contact du dos de cheval. Le pouce de cette main est levé en poignard. On voit aussi le coude du bras supérieur de l'aurige. Sur le genou antérieur et supérieur est perché un oiseau à gauche dont on ne voit que la région sternale. Sous le cheval, un petit personnage est couché vers la droite, face en bas ; il porte une aile éployée vers la gauche gravée au-dessus du corps. Le type de cette pièce rare est celui d'une monnaie conservée au musée de la Société polymathique du Morbihan, à Vannes, trouvée au Lodo en Arradon, pesant 7,60 g (PI. I, 7). En bon état et mieux centrée, cette pièce est une réplique de celle de Merdrignac, mais de coins différents. Hucher a reproduit un tiers de statère du musée des Antiquités nationales à Saint-Germain-en-Laye, au même type. Le même auteur a dessiné, agrandie environ cinq fois, une pièce d'or de la collection Saulcy, attribuée par lui aux Namnètes, d'un type proche, où l'on \oit, au droit, une tète identique, mais où les cordons perlés aboutissent à quatre petites têtes regardant vers l'extérieur du champ, cantonnées autour de la tête principale. Au revers, même type général que ci-dessus, avec un oiseau sur le genou de l'androcéphale, lequel porte une crinière terminée par une volute ; l'aurige est visible et tient un lien onde passant au-dessus de la tête du cheval, et se terminant devant son poitrail par le motif dit du vexillum. Parenteau a fait connître un autre exemplaire du même type que celui de la collection Saulcy, où l'on voit un autre détail : une roue derrière l'androcéphale. Cette pièce, qui pèse 7,78 g, est maintenant dans les cartons du musée de Nantes

 

D. - Attribution.

 

Cette pièce lourde et de bon or, dont une répliqua a été trouvée au cœur de la cité des Vénètes, à Arradon, appartient probablement au monnayage des Vénètes, comme je l'ai conjecturé voici quelques années. La réplique d'Arradon permet de constater qu'au revers l'androcéphale est anophtalmique ; or, ce caractère nous le connaissons, car il est une des marques du cheval empreint au revers de la classe II des monnaies de billon coriosolites, chronologiquement postérieures. La circulation des monnaies vénètes de bon or dans toute l'Armorique peut être considérée comme un fait très probable. Il est intéressant de voir sur une pièce d'or un détail susceptible de distinguer le modèle dont les Coriosolites auraient pu s'inspirer.

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.


 

Rues Penhouët ensemble complexe d'enclos à dominante curivilgne dont un large fossé et cloisonnements internes avec entrée au sud.


 

Ville-Gordel, à moins de deux cents mètres du site précédent, et près des Landelles, M. Gautier a vu en 1996 un enclos curviligne


 

Au hameau du Plessix et au village des Chastelets, au XIXe siècle on a découvert des tegulae et des substructions


 

En novembre 1891, lors d'un labour un caché d'occuliste (4 x 305 x 1 cm), taillé dans le schiste de Rennes, du médecin Flavius Basilus.


 

Penhouët-Butteau : structure curviligne et enclos quadrangulaire à partitions internes avec fossés agraires en connexion.

 

 

Dans le secteur des Landes sur une surface de 600 m x 400 m, on a trouvé deux enclos, un site romain, unre monnaie et un probable souterrain.


 

Au Vieux-Bourg, des briques romaines et des vestiges de maçonnerie. On a voulu voir dans une colonne en pierre (aut 2, 60m) une borne miliaire


 

Ville-Oréal, sur 0,5 ha M. Pincemin a vu en 1983, des tegulae, des imbrices, de la céramique commune et sigillée, dont un tesson de Drag 18 / 31, des ateliers du centre Gaule au IIe siècle


 

La voie Rennes-Carhaix a été vue dès 1869 dans une futaie voisine du village de Saint-Nicolas et une portion au Pont Hervart. Elle traverse la commune d'Est en Ouest. Un regroupement de gisement peut corre routier. correspondre à un ancien vicus routier.


 

Bas-Breil, et un enclos quadrangulaire (30 m x 40 m) associé à de probables fossés agraires et à une portion de voie romaine

 

Données fournies par le Centre archéolgique d'Alet

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

Manifestement Merdrignac est un dérivé formé avec le suffixe gaulois -acos, d'un gentilice latin Matrinius. Merdrignac était traversé par la voie Rennes-Carhaix qui passait à Saint-Brieuc-des-Bois, Le Raîtren, La Racine, Le Plessix et la Ville-Garreaux. (Bernard Tanguy)

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

Cachet d'oculiste découvert en 1891 à Merdrignac ; cliché éditions Le Flohic

Lieux dits : Rues d'Abas, Rues Jouets, Rues-Bresset, Rues Penhouët, La Chaussée, Le Breil, Bas-Breil, La Vieux-Ville, Planchette.

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

A l'ancien fundus gallo-romain succéda une paroisse primtive bretonne qui englobait iitialement Illifaut et Trémorel. Ici l'apport toponymique breton est estimé à 20 %. Trébrède, Kernuet, Kerilvala, Cartady, Bauderien, Penhouët, Lessiguet, Lessercheu… Précisément, ces deux derniers lieux avec cette racine -Les alias Lis Lys pourraient être liés initialement à une défense primitive bretonne voir à une résidence machtiernale. Trébrède  alias Trébédé semble indiquer une ancienne trêve.

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

Dans son inventaire publié en décembre 1990, M. Régis de Saint-Jouan, ancien directeur des Archives départementales de 1957 à 1971 évoque à Merdrignac la présence d'une défense médiévale : la motte castrale du Vot. (voir Dictionnaire des communes du département des Côtes d'Armor. Elements d'histoire et d'archéologie). Catherine Bizien Jaglin avec la participation de Laurent Beuchet évoque ces défenses : la motte a une fonction résidentielle certaine. Nous disposons de fort peu d’éléments pour parler de l’habitat, mais la référence à d’autres sites fouillés hors du Pays de Dinan et à diverses sources écrites, permettent d’y restituer les éléments constitutifs de l’habitat seigneurial : la aula (salle de réception), la caméra (la chambre) et la capella (la chapelle) ainsi que les installations domestiques. De manière très schématique, on reconnaît deux cas de figure : -soit le tertre accueille une simple tour de guet, et alors les éléments constitutifs de l’habitat seigneurial se retrouvent dans la basse-cour. -soit le tertre supporte un donjon intégrant les divers éléments de l’habitat (réserve et cuisine, chambre et salle de réception, éventuellement la chapelle) en une structure ramassée. Les autres bâtiments, forges, écuries, granges etc. se retrouvent alors dans la basse-cour. Le donjon ainsi conçu, avec les réserves de vivres, est une structure défensive adaptée à supporter des sièges. Si la motte correspond à une résidence aristocratique, elle abrite souvent un chevalier vassal, resté sous la dépendance d’un seigneur plus puissant, détenant les pouvoirs militaires ou de haute justice....


 

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

Le principal site qui intéresse la paroisse de Merdrignac est toutefois celui de la Vieille-Cour, regardé comme hébergeant l'ancienne seigneurie de Merdrignac (voir Les possesseurs de la seigneurie de Merdrignac), dans l'inventaire dressé par M. Gaultier du Mottay, l'endroit nous est ainsi décrit : « A cinq cents mètres Ouest de la ville, sur le bord de la route nationale, restes de l'enceinte fortifiée dite la Vieille-Cour. Elle avait la forme d'un demi quadrilatère dont les deux bras s'appuyaient sur un ruisseau. La face principale mesure environ soixante-six mètres ; l'épaisseur du talus est de quatre mètres. De l'autre côté du cours d'eau existe un tumulus correspondant à la partie centrale du retranchement. Des fouilles faites en 1876 ont fait découvrir des traces de vitrifications, un fer de lance et une vertèbre calcinée d'un mammifère ; ces objets ne paraissent pas se rattacher à la même époque


 

Lieux dits : Plessix, la Butte à l'Argent

La plupart du temps ces mottes sont isolées, mais parfois réunies en groupes ou à d'autres travaux de défenses, comme aux Bourgheusais, en Pleven, et à Castel-Aufret, eut. Plourivo (B. 64 et 64 bis au cadastre), au Chastelier, en Eréac, à Coatmen, en Tréméveii (8 à 12 au cadastre), Duretal, en Hénansal (C. 402 à 404 au cadastre), la Haye-aux-Léon, en Saint-Glen (B. 541 et 671 au cadastre), à Maël-Carhaix ou Mezle à Matignon, près du Bois de la Perchée, en Plumaugat, et à Plumaugat, au Surtoué, en Hénansal, et à la Vieille-Cour, en Merdrignac. M. Frotier de la Messelière).

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.
Quelques notes sur le passé de Merdrignac.
Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

 

Merdrignac 1429

 

Commisaires Jean Boyleve

 

Nobles

 

 

 

Robert Quetelievre au manoir de Houssay metairie ancienne

Denis Rouxel Seigneur de la Peine

Allain Lanceagne

Eon Poucaline sieur de Lisboutre

J. Du Bouyer Seigneur de Kermadou

Jacques de Coaillou J. Leroux

Jacques Leroux J. Leroux

R. Ferron Eon Kerboudel

Bertrand Jocet Pourceaux a son hostel De Penhouët

Robin Ferrand pour même cause

La Dame de Beaumanoir pour cause de son hostel de Guemelin

J. de penhouët affranchi du prince officier en la chambre des Comptes

 

 

Autres se disant nobles, ce que les paroissiens leur disputent

 

Bertrand Bastard L. Rogier

Perrot Rouault Allain Le Prevost

 

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.
Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

Merdrignac 1513

 

 

Briand Hamelin tient le lieu et metairie de la Houssays qui est exempte depuis soixante ans

Pierre du Bouyer tient le lieu et metairie de Kerlinic exempte depuis les soixante ans et y sont jointes quelques rotures

Pierre de Quivala tient les maisons et metairies dudit lieu a possession de exemption depuis les soixante ans a de plus une maison nommées les Landes et a joint plusieurs rotures

Jeanne de la Houlle et ses Enfans tiennent la maison et metairie de la Triboullière exempte depuis les soixante ans

Guyon Le Berruyer tient la maison et metairie de Penhouët en possession d'exemption depuis les soixante ans et y a joint quelques rotures

Etienne Gouessel possède la maison et métairie de Penhouët quelle est en possession d'exemption depuis les 60 ans

Robert de Quivala tient un héritage roturier et s'exempte pour acquis se dit noble et tient encore quelques autres lieux contribuables

Guillaume de Quivala tient une possession roturière et ce voit affranchi parce qu'il se dit noble

 

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.
Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

Jacquette de Coëtlogon tient une maison et hébergement roturier et quelques vingt journaux et l'exempte parce qu'elle se dit noble

Jeanne Le Prevost tient un hébergement et vingt cinq journaux de terre roturière et l'exempte parce qu'elle se dit noble, idem tient plusieurs rotures qu'elle exempte pour la même raison

Jean Penhouët tient un hébergement et quelques héritages roturiers et ne paye rien parce qu'il se dit s'être affranchi et être noble

Pierre tient une maison et bien 25 journaux de terres roturières qu'il exempte parce qu'il se dit noble et a acquis plusieurs possessions roturières

François et Bertrand Butault ont une tenüe en possession d'exemption mais depuis les soixante ans parrce qu'ils se disent nobles

Robert Rouxel tient les maisons et metairies de la Paygance exempte depuis les soixante ans, y a joint des rotures

Jean Rouault Lesné Jean Lejeune, Robert et André Rouault tiennent possession roturière qu'ils exemptent parce qu'ils se disent nobles

Guillemette Rouault veuve d'Eonnet Viencent tiennent une maison et terres roturières et exemptes par acquêt

Le dit noble et affranchit encore quelques autres rotures

Carot de Lambilly a un hébergement exempt depuis plus de soixante ans et tient plusieurs rotures qui ont contribué depuis plus de soixante ans

Guillaume Berthier tient un hébergement roturier et dix huit journaux ou environ et s'affranchit parce qu'il se dit noble et affrachit encore quelques autres Rotures

Le prieur de Sainte Brigitte et les ecclésiastiques tiennent plusieurs rotures qu'ils affranchissent

 

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.
Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

Le chef lieu de Merdrignac se trouvait primitivement au Vieux-Bourg de Saint-Nicolas. Le château de la Vieille-Cour était voisin du Vieux-Bourg. Entouré de larges douves avec pont-levis, il était ruiné à une époque très ancienne et ses seigneurs s'établirent à la Hardouinaye en Saint-Launeuc (voir Le château de la Hardouinaye en Saint Launeuc). La maison actuelle dite le château de Merdrignac, au Vieux-Bourg, avec porche et pavillons semble remonter au XVIIe siècle relevait du comté de Porhoët à Josselin. (texte et illustration, le vicomte Frotier de la Messelière).

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

La Vallée est un curieux manoir en bois et pisé, type de construction en terre du Meu jusqu'à Rennes. La chapelle également en pisé dédiée à Saint-Yves (voir ci-dessous) fut reconstrute en 1763 par la famille Britaut ? de la Vallée. Ce manoir fut possédé par la famille Le Voyer (texte et illustration, le vicomte Frotier de la Messelière). Le manoir de la Vallée fut aménagé en 1672 par la famille Le Voyer, l'endroit disposait jadis du droit de haute, basse et moyenne justice. La paroisse de Merdrignac disposait en 1789 des maisons nobles : de Merdrignac, avec haute justice, à M. de St-Pern ; Vaucouleurs, haute, moyenne et basse justice, à M. de Derval ; le Penhouet, haute justice, à M. de Rebours, et le Peigne.

Une riche héritière, Jeanne de Merdrignac, réunissait, en 1294, la vicomté de Merdrignac et la baronnie de la Hardouinaye en S. Launeuc. Depuis, ces deux seigneuries n'on plus été séparées. La Hardouinaye étant un château très-fort, flanqué de quatre superbes tours, environné de larges douves sur lesquelles s'abattait un pont levis, devint la demeure ordinaire dans ces temps de guerre, et le manoir de Merdrignac, dont il ne reste aucune trace, fut négligé. Il est vraisemblable que ce fut vers ce temps que fut établi comme juveignerie Le petit fief de Timadeuc dont l'humble castel s'appelait la Peine en 1429, la Payganie en 1513 et au jourd'hui La Peignie. Au cours du XIIIe siècle, une maison forte occupait l'emplacement du lieu, dotée de murailles et d'un pont-levis, l'ensemble fut aménagé au cours du XIIIe siècle par le sieur de la Peignie ; Probablement ruiné lors de la guerre de Succession de Bretagne, le bâtiment actuel remonte au XVIe et XVIIe siècle (ci-dessus, cliché éditions Le Flohic - cheminée du lieu ci-dessous)

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

Ci dessus en haut à gauche manoir de la Vallée, et celui du Vieux-Bourg, ci dessous celui de la Peignie avec sa cheminée

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

La Ville-Ferron alias la Ville Feron -ancien manoir portant un écusson fruste, possédé par la famille Ferron de Villeféron (texte et illustration, le vicomte Frotier de la Messelière).

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

Le manoir de Quivala alias Quillivala relevait du comté de Porhoët ; fief patronymique d'une famille noble connue du XV au XVIIe siècle. C'est là que mourut en 1784 le prince Joseph Stuart, cousin germain de Charles-Edouard Stuart, prétendant au trône d'Angleterre. Ci-dessus, Quivala d'après croquis du vicomte Frotier de la Messelière. Merdrignac comptait aussi la seigneurie du Mottay

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

Mesures fiscales exercées en Bretagne par les Papes d'Avignon

 

Guillermus de Marczac, rector de Medregnac, pro restis a tempore Stephani Guiho, debet. ... ... ... ... .. . . XVII fr. Item debet dictus rector pro restis decimarum termino SupradictO debitarum , restant. ............ IIII libr. X Sol.

 

En 1856, on a trouvé dans un champs, trois monnaies en argent, une de Saint-Louis, une de Philippe-Auguste et une de Jean Ier le Bon. (Musée de Saint-Brieuc). Il est possible que ces pièces furent enfouies lors de la guerre de Succession de Bretagne,en la seonde partie du XIVe siècle.

 

Le lieu dit La Madelaine que la ville actuelle de Merdrignac occupe avec cette chapelle à présent disparue, évoque une ancienne léproserie.

Mandements de la duchesse Anne de Bretagne.

10 avril 1490.-Mandement de deffense aux gens de guerre de la garnison de la Hardouynaie de non piller les paroessiens de Medrignac, ne prendre aucun vivres sans les poier.

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.
Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

Benjamin Jollivet évoque comment en 1463, Merdrignac, grâce à la sollicitude du duc de Retz est mise en possession d'une halle qui donnera plus d'extension à ses marchés et par la suite à la ville ; et d'expliquer que le bois qui servit à la construction de cette halle fut tité de la forêt de la Hardouinaye. Ce duc de Retz était alors le sieur René de Montmorency-Laval, Seigneur de Merdrignac et de la Hardouinaye.

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

 

Les paroissiens de Merdrignac devaient se soumettre au de voir de quintaine mais aussi à celui du des Poissonniers. Voic la description de ce type de coutume :

 

 

Le jour du dimanche Quasimodo. les officiers de la juridiction de Josselin, représentant M. de Rohan. se rendaient sur les bords de la rivière d'Oust, près du lieu où avait existé le vieux pont, et ils assistaient au saut de carpe que devaient y exécuter tous ceux qui, pendant l'année, avaient vendu, dans la ville et les faubourgs, du poisson cuit ou cru. Oh ! mon Dieu, ami lecteur, ne vous attendrissez pas trop promptement sur le mal heureux sort de ces poissonniers ; ils étaient libres de ne pas prendre ce bain forcé en payant 60 sous au seigneur : c'était une sorte de patente. Dans un temps où tout le monde faisait strictement son carême, le marchand de poisson devait facilement mettre de côté la somme nécessaire pour racheter le sault dans l'Oust. Ainsi avait-on coutume de faire à Guingamp, le lundi de Pâques : tous les marchands de poissons qui avaient vendu ou exposé pendant le carême devaient sauter dans la fosse appelée Poul-Biniguet ou payer 3 livres 4 sous d'amende. Le seigneur de Saint-Piat en Pleudihen, à pareil jour, en agissait de même, et la cérémonie avait lieu dans la Rance, près de la ville de Dinan. Citons encore Bécherel où ceux qui ont vendu du poisson pendant le caresme doibvent, le lundy de Pasques, sauter dans l'estang de Bécherel et demander congé en sautant et en sortant, sauf amende. Les poissonniers de Saint-Brieuc étaient plus heureux, et ils le devaient peut-être à ce que, dans la ville épiscopale, il n'y avait pas de bon endroit pour faire le saut de carpe. Néanmoins, ils devaient aussi quelque chose au seigneur-évêque qui entendait surveiller la vente et le prix du poisson pendant l'année. A Saint-Brieuc, les poissonniers formaient une corpora tion ayant un syndic, élu par eux, le lundi de Pâques, et portant le titre de roi. Avant l'élection, tous ces commerçants, a peine de 5 livres 4 sous d'amende, étaient astreints à courir la quintaine sur la place du Pilori, et pour célébrer la fin de son pouvoir, le roi devait briser trois gaules sur la planche qui servait de but

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

A Merdrignac étaient exercées les juridictions de Merdrignac, Penhoët et Vaucouleurs-en-Merdrignac. Les autres fiefs et manoirs de la paroisse étaient Bodeuc, Bréhinier-en-Merdrignac, la Lande, le Motay, Penhouët, le Plessix, Quillivala, la Vallée et la Villeféron.

Juridiction de Merdrignac

 

1722-1789. Procédures concernant : la propriété d'héritages acquis par le sieur du Rocher-Noday ; la séparation de corps et de biens prononcée entre François Gouin et Anne Du Hallegoët ; la succession de Julien Mahihan ; le remboursement, par suite de retrait lignager, de la valeur d'une pièce de terre située en Mérillac ; un abattage d'arbres dans les bois de la seigneurie de La Hardouinais ; un vol de poteries commis au château de La Hardouinais, au préjudice du marquis Bertrand de Saint-Pern, etc.

 

1784-1786. Minutes du greffe. Scellés, inventaires, mainlevées, ventes el partages concernant les successions mobilières : de Rose Tournatori-Bardin ; de Perrine Launay, veuve de Malhurin Morin ; de Françoise Chasseboeuf ; de Magdeleine Le Mesle , etc.

 

1785-1789. Audiences des causes civiles et ordinaires tenues à Merdrignac par maître Blouin, sénéchal. Enregistrement : des lettres de licence en droit de maître Harel de La Perrière ; de la commission de notaire el de procureur-fiscal accordée à maître Onfray, sieur du Plessis, par messire René de Saint-Pern , seigneur de Merdrignac. Dans la prestation des renies féodales, en 1784, on estime : la livre de cire, 1 livre 7 sous ; la livre de cendre à faire moutarde, 6 sous ; les gants blancs, 10 sous ; les éperons dorés, 2 livres 2 sous ; la douzaine d'oeufs, 3 sous. Enquête au sujet des droits de coutume dûs à la seigneurie les jours de foire et de Quatre-Temps. Ordonnance du sénéchal faisant droit aux remontrances du procureur-fiscal, afin que les officiers de la juridiction ne paraissent aux audiences que revêtus de robes. Vente par autorité de justice des immeubles provenant de la succession de Julien Babihan, etc.

 

1785-1789. Audiences des matières d'office tenues à Merdrignac par maître Blouin, sénéchal. Prestation de serment de messire de Langan-Boisferrière.chevalier.seigneur de Coitbicor, en qualité de curateur de demoiselle Marie de La Ville-Gontier. Tutelle de l'enfant de Julien Feudé et de Françoise Brieuc. Décrets de mariage entre : Gilles de La Motte-Vauclair, écuyer, et Jeanne Renault ; Jean Marchand et Penine Robert. Déclaration de grossesse, conformément à l'ordonnance de 1556, etc.

 

 

1787-1789. Minutes. Scellés, inventaires, mainlevées, partages et ventes concernant les successions mobilières : de maître Joseph Le Mazier, notaire et procureur de plusieurs juridictions ; de Malhurin Bosty ; de Pierre Rochard, sergent au régiment d'Angoumois, décédé à l'hôpital de Perpignan ; de maîlre Jean Regnault, etc.

 

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

Merdrignac remonte au moins au commencement du XII siècle : dans un titre de Marmoutiers, sous la date de 1118, on voit un Robert de Merdrignac, Robertus de Medrenniaco, parmi les témoins laïques de la donation faite au prieuré de S. Martin de Josselin, par Geoffroy, vicomte de Porhoet ; et D. Morice, dans sa carte, déjà citée, de l'ancienne Armorique ne fait figurer des Côtes-du-Nord que Corseul, Broons, Saint-Brieuc, Guingamp et Merdrignac; ainsi selon le savant bénédictin, ce dernier lieu n'aurait dans le département que quatre rivaux sous le rapport de l'ancienneté

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

Merdrignac ; sur le chemin de Saint-Méen à Loudéac ; à 12 lieues au Sud-Ouest de Saint-Malo, son évêché ; à 11 lieues 1/2 de Rennes, et à 6 lieues de Montauban, sa subdélégation. Il s'y tient un marché le mercredi Cette paroisse ressortit à Ploërmel, et compte 2500 communiants. La cure est présentée par le seigneur de la Hardouinaye. Ce territoire fournit beaucoup de mines de fer, et renferme des terres en labour, des landes et des bois. Vers l'an 1218, Robert, vicomte de Merdrignac, épousa Denise Goyon de Matignon. Ces deux époux firent, aux années 1252, 1257 et 1259, plusieurs donations aux moines de l'abbaye de Saint-Aubin-des-Bois, qui reconnurent Denise Goyon pour leur fondatrice : l'acte en fut passé l'an 1278. Denise Goyon mourut'sans postérité, l'an 1284. L'an 1294, la seigeurie de Merdrignac passa dans la maison de Bcaumanoir, par le mariage de Jean de Beaumanoir avec l'héritière de Merdrignac. Les jurisdictions et maisons nobles sont : Merdrignac, haute-justice, à M. de Saint-Pern; Vaucouleurs, haute, moyenne et basse-justice, à M. de Derval; le Penhouët, haute justice, à M. le Rebours ; le Peigne, à N...

 

 

Merdrignac ; ville (sous l'invocation de saint Nicolas) ; commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui cure de 2e classe ; chef lieu de perception ; bureau d'enregistrement ; bureau de poste ; brigade de gendarmerie a pied. Limiltée au Nord par Laurenan, Saint-Vran, Merillac, Saint-Launeuc ; à l'Est par Trémorel et lllifaut ; au Sud par Ménéac ; à l'Ouest par Gomené.

 

 

Principaux villages: Launay, Trébrede, le Chêne-Creux, Kernuet, le Fortier, Ville-es-Gareaux, Kerivila, les Petites Forges, la Poterie, la Rabionnais, Rue-Bresset, Carlady, Fontenelle, Ville-es-Coupeau, le Siguais, la Tremblais, Beaucomout, Bas-Breil, la Racine, Grand Fraut, Ville-ès-Berhons, Ville-ès-Coqs, Kocheriais, Cuignet, Ville-Ferron, Ville-ès-Brés, Ville-Orial, Bauderien, le Vau.

 

Superficie totale . 5748 hectares 34 ares, dont les principales divisions sont : terres labourables 2097 ; prés et patures 357 : bois 1611 ; landes et incultes 1344 ; étangs 52 ; superficies des propriétés baties 20 ; coût, non imposable 587 ; moulins a eau Plesslx, a vent ; du Bois-Jouar, Fontenelle, du Bourg, à eau). Merdrlgnac est une ville ancienne, mais qui certes ne saurait être regardée, ainsi qu'on l'a avancé. Comme étant le Fanum-Martis. Cependant tout annonce que les Humains ont jadis occupé ce pays. En plusieurs endroits on retrouve des briques romaines, notamment dans le champ du Moulin-du-Plessix ; et le che min de l'Etrat traverse celle commune et les avoisinantes, Sainl-Vran, Langourla et autres. -C'est surtout lorsque le duc de Retz y lit construire une halle vers l'an 1463 que Merdrignac prit de l'accroissement. Le bois employé a cette construction fut tiré de la forêt de Merdrignac, qui est plus connue sous le nom de la Hardouinaie et sous celui de Coatalan. -L'un des monuments les plus anciens de cette localité élait le château deVieille-Cour. Ce château, qui appartenait à Guy, seigneur de Merdrlfnic. et de la Hardouinaie, représentait trois côtés d'un paralélogramme dont chacun avait 48 mètres de déveppement ; il était entouré de fossés ayant près de 10 mètres de largeur, et que l'on franchissait sur un pont levis avisagé du côté midi. Vieille-Cour a été abandonné, dit-on. dans le XIIIe siècle, et l'on ignore l'époque à laquelle il fut fondé. La plupart des belles pierres de granite qui avaient été employées a sa construction ont servi à bâtir beaucoup des maisons de Merdriguac. Ces ruines, sites à environ 300 mètres à l'ouest de la ville, sont coupées par le tracé de la nouvelle route royale n° 166 bis, de Rennes à Brest. Merdrignac fut presque dépeuplée dans le XVIIe siècle par la peste qui sévit du mois de mai 1632 au mois d'avril 1633. On trouve à cet égard, sur le registre des décès, à la date de 1632, la note suivante qui nous est transmise par M. Bagot du Parc (voir Les traces de l'épidémie de peste qui toucha la paroisse de Merdrignac en 1632 & 1633) : Le mercredi, 12e jour de mai, 1632, le marché fut à la Touche-Brichore, à cause de la contagion qui était à la ville, et y fut tenu jusqu'au 21e jour de décembre 1633, qu'il retourna en la ville. Et un petit marché fut au jour du mercredi, pendant ces 30 mois, et s'y tenait comme miracle, à cause que le marché était au dimanche. Le prince Joseph Stuart, cousin germain du dernier prétendant au trône d'Anglelerre, est mort le 22 février 1784 à Kilvala, propriété appartenant alors à M. Halba; il était âgé d'environ soixante ans (voir Ce 22 février 1784 au manoir de Quivala à Merdrignac....). Ce prince avait accompagné le prétendant lorsqu'il débarqua en Ecosse en 1745. Après la bataille de Culloden, Il erra longtemps dans les campagnes, et enfin il vint à bout de gagner le bâtiment français qui recueillit le prétendant et le débarqua a Morlaix. Le prince Joseph Stuart, accompagné de lord Saint-Pill qui lui était resté fidèle, vécut ignoré pendant quarante cinq années dans la modeste campagne où il est mort. Lord Saint-Pill avait mis a sa disposition toute sa fortune, qui était considérable: mais le prince n'avait pour tout bien qu'une pension de 1,500 fr. que lui faisait le gouvernement français, comme chevalier de Saint-Louis. Son instruction fut immense, sa douceur et son affabilité étaient égales à son courage; mais il haïssait profondément les Anglais,et disait quelquefois qu'il voulait être leur Annibal. Nous tenons ces détails de M. Bagot du l'are, son filleul, auquel il a voulu donner comme troisième prénom celui d'Annibal. Cet épisode de la fatale entreprise du prétendant est certes pen connu. Un Chateaubriand a été curé de cette paroisse. Il y décéda le 26 févrler 1776, a l'âge de cinquante ans, et fut inhume dans l'église. La forêt de la Hardouinaie renferme le Haut-Fourneau, auquel elle donne son nom. Le minerai nécessaire a cette exploitation se trouve dans la commune même. On exporte de Merdrignac des peaux, du chanvre, des toiles à voile et du beurre pour Rennes, Nantes et Dinan. Il y a foire le premier mercredi de mars et le deuxième de mai ; le dernier lundi de juin ; le quatrième mercredi de juillet : le 2 novembre le mercredi avant la Nativité. Marché le mercredi. On parle le français.

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

En 1789 Merdrignac avait pour recteur Pierre Morin. C'était le fils d'un cordonnier d'une paroisse d'Ille et Vilaine au-delà de Médréac. Dès qu'il fut prêtre, il vint au château de la Vallée enseigner la théologie au seigneur du lieu, qui d'un légitime mariage avait eu deux fils, et devint prêtre dans un âge avancé. De la Vallée, l'éducation de M. Le Voyer finie, il passa au presbytère en qualité de vicaire. Il occupa ce poste jusqu'à la mort de Messire de Châteaubriand, son prédecesseur, le 26 février 1776. Devenu recteur, il eut pour vicaires François Potier et Mathurin Aubert. Au mois d'octobre 1789, Esprit Thomas remplaça François Potier, appelé à un poste que nous ignorons. A la même époque il y a avait d'autres prêtres dans la paroisse. C'étaient Jean-Baptiste Lecorgne, chapelain de Saint-Thomas ; Josse, chapelain de la marquise de Saint-Pern ; Gaborel, jeune prêtre sans position ; et enfin M. Le Voyer. Tous ces prêtres restèrent fidèles à l’Église. Pierre Morin refusa le serment, et, au mois d'août 1794, il partit pour Jersey avec François Potier et Mathurin Aubert vint bientôt les rejoindre. De là, ils se rendirent à Londres et à Wincester. Après la tourmente, il revint prendre son poste, et mourut en prenant un bain dans l'étang des Fourreau à Sain-Launeuc. C'était un homme de grande taille et légèrement louche. Il avait beaucoup de dignité dans ses manières. Mais son beau maintien ne l'emportait pas sur les qualités de son esprit qui était fort au-dessus du commun. Il charmait en chaire et au choeur ; il était l'oracle et le guide du clergé fidèle de la contrée.

 

 

François Potier était le frère de Jean-Marc Potier, grand-père du premier maire de Merdrignac et du docteur Sotinel A son retour de Jersey il devint prêtre de Saint-Launeuc. Il mourut en 1823.

 

 

Pierre Morin resta à la Ville-Hubault durant la période révolutionnaire dans la maison de Jean-Marie Lecorgne. C'est là qu'il eut pour pensionnaire Jean Posnic, successeur de Pierre Morin. Cest là qu'il reçut en 1803 Monseigneur Cafarelli, venu pour donner la confirmation.

 

Esprit Thomas était né à Paimpont vers 1760. Il refusa le serment comme tous ses collègues, et se retira à la Ville-Hubault avec Jean-Marie Lecorgne. L'ennemi ne tarda pas à découvrir son asile. Les perquisitions qu'on fit pour le saisir ayant été vaines, on sa vengea sur son hôte. Jean-Marie Lecorgne fut jeté dans un cachot de Dinan en 1792, tandis que Esprit Thomas demeura en la paroisse de Merdrignac jusqu'en 1796. Il se retira ensuite au château de Poudhet à Saint-Jouan-des-Guérets et y mourut en 1832. Après un exil à ersey, M. Josse revint en France et fut nommé vicaire de Gomené. Pour sa part M. Gaborel, resté aussi à la Ville-Hubault, trouva longtemps refuse dans un champs de blé, sa mère venait lui porter les secours que réclamait sa santé. Il mourut en 1796. Un prêtre, dit-on fut tué au Bois de la chouannerie, dans un fossé remplit de fougères.

 

 

C'est le 25 juillet 1791 que le vénérable Pierre Morin fit son dernier baptême avant de partir pour l'exil. Son remplacent arriva au cours du mois suivant, il s'agissait du moine défroqué, natif du Berry, dit-on, ancien prieur de l'Abbaye de Bon-Repos. Il était de taille médiocre, trapu, et nanti d'un nez aquilin plus long que son visage. Il vint flanqué de deux vicaires dignes de lui : les citoyens Pierre-Marie Taillard et Jean-Baptiste Corlay. Jean-Baptiste Corlay était aussi moine défroqué de Auray. Tout le monde parle encore de ses ivrogneries. Un jour qu'il chantait seul les vêpres dans l'église déserte, avec un bedeau qui ne savait pas lire et ne pouvait répondre qu'au Gloria, il se fâcha dès le premier psaume. Il saisit un manche à balai et se mit à poursuivre autour de l'église son triste serviteur, que les coups forcèrent à sortir et à chercher refuge dans une auberge voisine. Le célébrant l'y suivit et la réconciliation fut faite. Dès que les intruts furent installés, la pauvre paroisse de Merdrignac fut livrée au schisme et à tous les scandales.

Le citoyen-évêque Jacob vint aussi festoyer avec eux, sous prétexte de confirmation. Il arriva monté sur un beau coursier et ayant en croupe une belle demoiselle. Le lendemain, personne ne voulut de sa confirmation. Enfin, pour balayer cette tourbe déshonorée arriva 1793. Les vicaires furent chassés par la haine des révolutionnaires et le mépris des honnêtes gens.

Du 31 mai au 4 juin 1795 les Chouans de la Division de Pierrot -alias Robineau de Saint Régent, firent une incursions dans la commune de Merdrignac et on y releva sept victimes, parmi lesquelles le commandant de la garde nationale. Le 24 octobre 1799, une nouvelle attaque chouane se produisit, et le 7 novembre de cette même année, ils mirent en fuite les soldats républicains cantonnés à Merdrignac.

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

On observait encore au XIXe siècle les restes de l'église saint-Thomas du douzième siècle, porte en plein cintre avec pieds-droits et archivoltes unis ; dans la tour, remaniée, scuptures et mascarons de l'époque romane.

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

Au village de Saint-Nicolas, auditoire du dix-septième siècle avec porte et ouverture en plein cintre et une riche corniche à corbelets

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

Merdrignac conserve aussi une maison du quinzième siècle avec porte à anse de panier surmontée d'une accolade ; elle a également quatre fenêtres surmontées d'accolade à crochets.

 

Commerce et Industrie

 

Le principal commerce de cette petite localité consiste dans l'exportation, à destination de Dinan, Rennes et Nantes, de beurre, de peaux, de chanvre, de toiles à voiles fabriquées dans le pays et de fers provenant du haut-fourneau de la Hardouinaie. La consommation locale s'alimente dans les foires et marchés qui se tiennent à Merdrignac, les premières, le premier mercredide mars et le deuxième mercredi de mai, le dernier lundi de juin, le quatrième mercredi de juillet, le 2 novembre et le mercredi avant la Nativité; les autres tous les mercredis. L'institution de ceux ci remonte à plus de 8 siècles.

 

Lieux dits la Poterie et Petites-Forges, liés à des activités du temps passé.

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

Eléments du manoir du Vieux-Bourg, et la potence.

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.
Quelques notes sur le passé de Merdrignac.
Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

L'église de Merdrignac est récente ; elle fut construite de 1832 à 1834 et fut remaniée en 1900 ; la tour fut édifiée en 1864. L'ancienne était située à 1500 mètres environ a l'est de la ville, au village dit le Vieux-Bourg. Cette église était Irrégulièrement construite, et avait élé fondée, dit-on. En 1371, par la famille de Saint-Pern. Pendant la Révolution, elle avait élu abandonnée; on en avait fait d'abord un atelier pour la fabrication du salpêtre, et plus tard un cantonnement de cavalerie. Outre cette église, il y avait la chapelle Saint-Thomas, qui était contiguë à la tour de ce nom, dans laquelle se tient aujourd'hui la municipalité. Depuis 1792, elle était comme abandonnée, et ses matériaux ont été employés dans la construction de la nouvelle église. Aujourd'hui il y a encore cinq chapelles ; ce sont :

 

1° celles dé Penhouet, de Saint-Brieuc-des-Bois, de la Vallée, de Sainte-Brigitte, qui ne sont pas desservies ;

 

2° celle du Perron ou de la Petite-Chapelle, qui a été construite en 1839, et qui est desservie, sous le nom de Notre-Dame de la Petite-Chapelle. Pendant la Révolution, les fidèles, privés de leur église paroissiale, se réunissaient souvent près du village de ce nom, autour d'une croix de pierre à laquelle était adossé un autel en pierre dans lequel on avait scellé un ex voto contenant une statuette de la Vierge. Les dimanches et les jours fériés, des milliers de paysans accouraient a cet endroit. Une colonne mobile renversa ce modeste monument ; il fut relevé le lendemain, et continua a être le point de réunion des campagnes environnantes. En 1859 comme nous le disions tout a l'heure, une chapelle en forme de croix latine a été élevée, non pas à cet endroit, mais à 300 mètres plus au sud ; elle a été bénie le 8 septembre.

 

Une autre chapelle, dite de la Madelaine, existait autrefois à environ 15 m. du lien où s'élève actuellement l'église paroissiale ; elle a été abandonnée récemment, et les matériaux en ont été destinés il la construction du nouveau presbytère. -Les édifices religieux de cette paroisse comptaient enfin un prieuré dit de Sainte-Brigitte. Il appartenait aux chanoines réguliers de l'ordre de Sainte-Geneviève de Paris, établis à Paimpont, et leur avait été donné en 1100 par Guy de Merdrignac, habitant alors Vieille-Cour, et à charge de prier Dieu pour son âme à perpétuité. A cette liste le vicomte Frotier de la Messelière ajoute les chapelles de Saint-Doha alias saint-Voha ainsi que celle de Saint-Thomas.

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.
Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

En haut de gauche à droite, les chapelles de sainte-Brigitte et de sainte Philomène, en bas de gauche à droite celles de saint-Brieuc-des-Bois et saint-Yves-de-la-Vallée.

Tannerie Juguet de Merdrignac (ci-dessous).  Installée dans un bâtiment édifié en 1855, cette tannerie est autorisée par arrêté préfectoral du 22 novembre 1861. Le propriétaire, Pierre Juguet, est également autorisé à établir, en travers du ruisseau d'Hivet, un barrage de faible élévation composé d'un déversoir fixe en maçonnerie, d'une longueur de 6 m, et d'un vannage de décharge présentant une largeur effective entre poteaux de 4, 50 m. Ce barrage est destiné à surélever le niveau de l'eau de façon à pouvoir en dériver une partie au moyen d'un petit canal dans les zones de travail à liées la préparation des cuirs (macération) et pour les besoins divers de l'industrie. Les cuves et les chevalets, sur lesquels sont traitées les peaux, sont installés sur son terrain à une distance de 30 m au moins de la route reliant Merdrignac à Plancoët (22). En 1887, P. Juguet vend l'établissement à Victor Labbé qui fait édifier, de l'autre côté de la route, une maison en 1902 et un atelier en 1909, démolis neuf ans plus tard. En 1910, la tannerie est modernisée avec la construction d'un nouvel atelier et d'un magasin, restaurés en 1918. Il semblerait que l'établissement ait cessé de fonctionner entre les deux guerres. Actuellement, l'édifice abrite une maison (texte et illustration : Inventaire général du patrimoine culture, patrimoine région Bretagne)

 

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

Description de la commune de Merdignac en 1862 : 3.153habitants, bornée au Nord par Saint-Vran, Mérillac et Saint-Launeuc, dont le Meu la sépare; à l'Est par Trémorel et lllifaut ; au Sud par le Morbihan ; à l'Ouest par Gommené, Laurenan et Saint-Vran ; - traversé de l'Est à l'Ouest par la route impériale N° 164 bis et par les chemins de grande communication N° 40 et 42 ; école de garçons, 109 élèves ; de filles avec pensionnat, 250 élèves ; chef-lieu de canton et de perception ; cure de 2e classe ; justice de paix ; résidence de deux notaires ; brigade de gendarmerie a cheval ; direction des postes ; bureau d'enregistrement pour le canton et pour celui de Collinée ; recette des contributions indirectes ; agent-voyer ; comice agricole ; bureau de bienfaisance ; marché le mercredi ; foires le 1er mercredi de mars, le 2e mercredi de mai, le dernier lundi de juin, le 4e mercredi de juillet, le 2 novembre et le mercredi d'avant la Nativité. Le territoire de cette commune, arrose par de nombreux petits ruisseaux et traversé par le Livet, est très-étendu et ne présente pas d'élévations considérables. Il comprend, comme, nous l'avons dît, une grande partie de la forêt de la Hardouinaye. Les terres sont fortes, propres à la culture du froment, et les prairies, qui sont généralement de bonne nature, pourraient, si elles étaient soignées, donner de riches produits. Les pommiers réussissent fort bien et le cidre qui en provient est très-estimé. Il existe encore une assez grande étendue de landes susceptibles d'être plantées ou mises en culture. La petite ville de Merdrignac n'offre qu'une médiocre agglomération ; elle est assez bien située sur la route impériale N° 164 bis ; elle commerce principalement avec Rennes, où elle envoie des peaux, des toiles, du chanvre, du beurre et autres productions du pays. Sa population se compose en majeure partie de marchands en détail, d'artisans et de cultivateurs. Son église, construite en 1832, a pour patron saint Nicolas, dont la fête se célèbre le 11 décembre ; elle a remplacé l'ancienne église qui existait au village du Vieux-Bourg, a 1,500 m. de la ville. Chapelles de Sainte-Philomène, de Saint-Brieuc, de Sainte Brigitte et des Filles de la Croix ; celles-ci dirigent un établissement d'éducation assez important fondé en 1840.

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.
Quelques notes sur le passé de Merdrignac.

Merdrignac revendique une très-ancienne origine, el quelques géographes la considèrent, à tort suivant nous, pour avoir été l'un des Fanum-Murtis des anciens itinéraires. Cependant il est certain qu'on a trouvé, en Merdrignac et particulièrement au champ du PIessix, des débris de construction qu'on peut attribuer à l'époque gallo-romaine et que, d'un autre côté, les anciennes voies de Corseul a Vannes et de Carhaix à Rennes se croisaient à peu de distance de l'endroit où se trouve actuellement celle ville. Quoiqu'il en soit de sa première origine, l'accroissement de Merdrignac doit être attribué en grande partie à la halle que le duc de Retz y fil construire vers le milieu du XVe siècle et autour de laquelle se sont tenus depuis des marches et des foires très-fréquentés. Nous ne mentionnerons que pour mémoire l'existence du château de la Vieille-Cour, démoli depuis longtemps, qui fut la résidence des seigneurs de Merdrignac et de la Hardouinaye. L'un d'eux, nommé Guy, fonda, au XIIe siècle, le prieuré de Sainte-Brigite, desservi par les chanoines de Sainte-Geneviève de Paris. La forêt contient deux étangs ; l'un des deux,le plut important, servait a l'usine métallurgique de la Hardouinaye, dont les hauts fourneaux sont abandonnés depuis plusieurs années. Celle forêt abonde en sangliers. Points culminants : Beau-Soleil, 192 m ; Launay-Trébède,190 m ; Saint-Nicolas, 148 m ; la Villeferron, 126 m. Géologie : Schiste lalqueux ; poudingues tertiaires à l'est, près le Vieux-Bourg; minerai de fer à Calenoy, aujourd'hui abandonné, étant trop sulfureux. Maires: Ont successivement rempli ces fonctions, MM. Souchet, Oger, Bidand, Nogue et Berlhelot, maire actuel

 

Quelques notes sur le passé de Merdrignac.
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