Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 avril 2022 7 17 /04 /avril /2022 17:52
Description de la cathédrale saint-Vincent de Saint Malo par M. Pol Potier de Courcy.

L'évêché d'Aleth fut transporté sur le rocher de saint Aaron, l'église de Saint-Vincent (voir Les restes présumés de la cathédrale d'Aleth), élevée au IXe siècle par l'évêque Hélocar (voir L'évêché d'Alet. -Limites. -Le Pou-tre-Coet.), sur les fondations de celle que les troupes de Charlemagne avaient incendiée en 811. C'est en 1144 que Jean, surnommé de la Grille (voir Jean de Châtillon), à cause de la grille qui entourait son tombeau, jeta les fondations de l'édifice actuel, dont le carré central et la nef en partie appartiennent seuls à l'époque romane. L'arc triomphal, l'arcade don pant sur le sanctuaire, ainsi que celles qui s'ouvrent sur les deux bras du transsept, sont en ogive primitive. Les massifs du carré central sont prismatiques et flanqués de colonnes engagées. L'ornementation des chapiteaux est d'un travail grossier, mais les motifs en sont extrêmement variés. Ils présentent sous les angles des corbeilles, des cariatides, des têtes humaines, des poissons, une sirène, des dragons ailés, des animaux cabrés et à queue recourbés, de grandes feuilles étagées chargées de perles et formant volute, ou enfin des tiges courbées s'arrondissant sous les angles et s'épanouissant en hémi-fleur-de-lys ou fleurons à trois lobes. Le chœur, élevé par Jean de la Grille, et dans lequel il fut inhumé en 1163, a été remplacé, environ un siècle et demi plus tard, par celui que nous voyons actuellement.

Description de la cathédrale saint-Vincent de Saint Malo par M. Pol Potier de Courcy.
Description de la cathédrale saint-Vincent de Saint Malo par M. Pol Potier de Courcy.
Description de la cathédrale saint-Vincent de Saint Malo par M. Pol Potier de Courcy.

Il appartient au style ogival en lancette, et nous pensons qu'on doit l'attribuer en grande partie à Raoul Rouxelot, de la maison de Limoëlan (voir la seigneurie de Limoëlan à Sévignac et ses possesseurs.), sacré évêque de Saint-Malo en 1310. Il se compose de quatre travées, dont trois en avant de l'autel et une en arrière. Le chevet droit, sans chapelle absidale , est percé d'une grande fenêtre, garnie en 1855 d'une verrière dans le style du XIVe siècle. Les bases des piliers et des colonnes sont enfouies en terre depuis qu'on a exhaussé, en 1676, l'aire des collatéraux qui primitivement se trouvait beaucoup au-dessous de celle du choeur, à cause d'une dépression très-abrupte du rocher sur lequel tout l'édifice est construit. Le remblai considérable opéré dans les collatéraux, où l'on descendait par 17 marches, a enlevé au choeur beaucoup de son élévation qui est encore néanmoins de 20 mètres sous voûte. Les chapelles du pourtour du chœur furent fondées à diverses époques. La plus ancienne chapelle est celle qu'éleva, en 1360, Philippe de Rennes, premier doyen séculier ; elle est située du côté de l'épitre, ainsi que la chapelle Sainte-Geneviève due à la libéralité de la famille de la Chouë ; les ornements flamboyants de ses fenêtres accusent le XVe siècle. La tour carrée, qui s'élève au centre des transepts, romane à sa base, fut continuée en 1422 par l'évêque Robert de la Motte ; on la termine de nos jours dans le style flamboyant. On lit sur la grosse cloche, que le maire de Port-Malo parvint à soustraire à la fonte en 1793, « parce qu'elle était nécessaire pour la fête de la Raison et que son timbre deviendrait une espèce de supplice à la superstition. J'ay été nommée Pierre-Malo par Messire Paul-Antoine de Tavignon chev. Seig. de Kertanguy chev. de S. Louis, commandant pour le Roi à S. Malo et par Dame Perrine Bourgault Dame du Vauborel 1750 ». Le collatéral sud est de 1530 ; le collateral nord (1593-1607) est dorique de la Renaissance ; le gable occidental avec ses pilastres ioniques ne date que de 1713, et la chapelle du Saint-Sacrement fut bâtie en 1718 pour servir de paroisse. La hauteur de la nef sous voûte est de 15 mètres 30 centimètres ; mais de ces constructions hétérogènes il n'y a de remarquable que le cheur où fut inhumé, en 1388, l'évêque Josselin de Rohan sous un tombeau qui subsiste encore. 

Description de la cathédrale saint-Vincent de Saint Malo par M. Pol Potier de Courcy.
Partager cet article
Repost0

commentaires