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16 juin 2012 6 16 /06 /juin /2012 11:25
la seigneurie de Limoëlan à Sévignac et ses possesseurs.

Le vieux château dit Basse Cour, et le colombier

Le lieu de Limoëlan, pourrait, selon les études menées par monsieur Frotier de la Messelière reposer sur une défense antique (voir Extraits -De l'âge probable des châteaux de terre des Côtes du Nord par le vicomte Frottier de la Messelière).  Limoëlan  , un nom breton, qui sous sa forme ancienne est écrit Lismouelan, à n'en pas douter la racine du nom désignait une défense primitive bretonne, voir, une résidence machtiernale (voir les paroisses primitives Bretonnes, page n° 1 - La Bretagne au cours du Haut-Moyen-Âge décrite par M. Arthur de la Borderie). Quant au suffixe moëlan, emprunt au gaulois medianos, il désignait un milieux de plaine et sous l'influence bretonne a ainsi évolué, alors que sous l'influence romane il est devenu Melun. A l’époque féodale (voir la période féodale, page n° 1), l’ancienne défense primitive bretonne fut très certainement réaménagée, les fossés furent comblés afin d’être inondés, devenant ainsi des douves. Précisément, ce dernier point est intéressant quand on sait que ces douves remplissaient un double objectif, le premier était certes d’être un obstacle en cas d’attaque, le second but : les douves faisaient office de viviers, et fournissaient le poisson aux seigneurs du lieu durant la période du carême. C’est très certainement la famille Rouxelot qui fut la première à s’établir en ce lieu à l’époque féodale.  Limoëlan remplaça le site défensif de Bougneuf au quartier de Rouillac (voir Les mottes castrales) ; l'ancien château de Limoëlan est toujours désigné la Basse Cour, ce qui laisse supposer qu'au cours de la période féodale une motte castrale avait été aménagée ici. 

 

la seigneurie de Limoëlan à Sévignac et ses possesseurs.

Ci dessus armoiries : Rouxelot, de Dinan, de Kersaliou, de Laval, Bourbon de la Roche sur Yon, de la Chapelle des Beuves, et ci dessous : du Guémadeuc, de Beaumanoir, d'Espinay, de Lorainne, Picot de Limoëlan, de Chappedelaine, de Launay.

Le premier membre de cette famille qui nous soit connu s’appelait Eon Rouxelot, vivant vers 1270, il était marié à Isabeau du Chastelier, fille du croisé Guillaume du Chastelier -en Eréac (voir La famille du Chastelier en Eréac). Mais, sans nul doute, le personnage le plus illustre de cette famille fut Raoul Rouxelot ; il naquit à Lismouelan et devint d'abord chanoine de Dol, il fut chargé de lever en Bretagne la subvention pour la guerre en Flandres.   Sacré évêque de Saint-Malo en 1310, il succède à Robert du Pont. Raoul Rouxelot transigea pour les dîmes de Montauban avec le seigneur du lieu, en 1314, et il mit d’accord le Chapitre de Rennes et l’abbaye de Paimpont. On lui attribue l'aménagement du choeur de la cathédrale de Saint-Malo. En 1317, il fut nommé évêque de Laon, donc Pair de France. et devint clerc et conseiller juridique de Philippe VI le Long, fils cadet de Philippe Le Bel, l’histoire ne dit pas s’il fut l’instigateur du procès que le Roi de France engagea contre les puissants. A diverses reprises, on fit appel à lui afin d’intervenir dans des conflits, c’est ainsi qu’il fut envoyé à Forez en Languedoc pour corriger, les excès des gens de justice auprès du peuple de cette province, de même, il fut amené à jugé Robert, comte de Flandres. Il apaisa aussi le différent qui existait entre Isabelle de Castille, duchesse de Bretagne et Guy de Bretagne. Devenu exécuteur testamentaire de Philippe Le Long, auquel le 30 octobre 1316 il remit l’oriflamme de Régent en l’église de St-Denis afin de lutter contre Robert d’Artois. C’est après avoir fondé au collège de Laon à Paris deux bourses pour étudiants en théologie qu’il mourut le 16 octobre 1323 –selon Ogée. « Raoul Rouxelet de la noble famille de Limoëllan fut sacré l’an 1306 sous le pape Clément V, transféré à l’évêché de Laon en Picardie l’an 1318, ce prélat reconnut en l’an 1315 le duc de Bretagne Jean troisième et ses successeurs, ses souverains seigneurs, adouant tenir d’eux ses Regaires et tous ses biens temporels, justices et juridiction immédiatement et no d’autres et ajouta le droit de bastir chastaux et forteresses en tel endroit que le duc vouloit et y mettre capitaines, gardes et officiers pour la garde d’iceux » Le sceau de Raoul Rouxelot est ogival. On y voit un évêque debout, vu de face, la tête surbaissée de trois-quarts, à gauche, mitré et crossé, bénissant, accosté de deux croix recroisetées aux pieds fichés ; de la légende, il ne reste que ce fragment…CLOVIEVSI… le contre sceau mieux conservé représente le buste d’un évêque de face, accosté de deux croix recroisetées aux pieds fichés avec ces mots : …CONTRA. SIGILLVM. REGI. MACO. VICVSIS. Le paragraphe précédent rapporté par l’historien Albert Le Grand évoque les rapports qu’entretenaient Raoul Rouxelot et le duc de Bretagne Jean III. Guillaume Rouxelot, probable frère du précédent fut l’un des exécuteurs testamentaires de Rolland de Dinan en 1304 (voir La Maison de Dinan-Montafilan) Guillaume Rouxelot, est présent à la Cour du duc Jean III de Bretagne, il fut choisi par ce Prince pour expert noble dans la prisée des biens attribués à la duchesse Yolande, deuxième femme du duc Arthur II (voir La duchesse Yolande de Dreux). Hors, précisément, le duc Jean III étant mort sans héritier, sa nièce Jeanne de Penthièvre et son frère consanguin Jean de Montfort se livrèrent une guerre sans merci dite Guerre de Succession de Bretagne (voir Guerre de Succession de Bretagne.), prémices de la Guerre de 100 ans. Elle ne trouva sa finalité qu’en 1364 avec le Traité de Guérande par lequel la duchesse de Penthièvre reconnaissait le fils de Jean de Montfort pour duc de Bretagne. Durant cette période de guerre civile que les Bretons se livrèrent bataille, et par leur intermédiaire Français et Anglais, deux chevaliers issus de l'aristocratie locale s’illustrèrent : Bertrand du Guesclin fut le premier, Jehan Rouxelot, fut le deuxième. Ils avaient pris parti pour Jeanne la boiteuse comme on désignait alors l’infortunée duchesse de Penthièvre, et au cours de la Guerre de Succession, un épisode est resté inscrit dans les annales, le combat des Trente. Le combat des Trente digne leçon de la chevalerie médiévale, en 1351, trente chevaliers du camp Montfort rencontrèrent sous le commandement de l’Anglais Bemborouth 30 chevalier du camp adverse, sous le commandement de Beaumanoir. La rencontre eut lieu en champ clos. Armé chevalier en 1351 (voir la seigneurie du Plessix Gautron à Sévignac), Jehan Rouxelot de Limoëlan fut blessé lors de cette fabuleuse rencontre d’où son camp sorti vainqueur. Les manuscrits qui relatent les faits disent de lui : « Messire Jehan Rouxelot qui a un cœur de lion, fut féru jusqu’à sa mort. »

La ville de Rennes fut assiégée par les Anglais en 1357, Guillaume Gauteron, gendre de Guillaume Bataille, seigneur du Plessix (voir Notes sur la famille Bataille qui possédait la terre et seigneurie du Plessix en Sévignac - la seigneurie du Plessix Gautron à Sévignac), participait à la défense de cette cité, la capitale Bretonne aurait sans doute capitulé sans l’astuce de son capitaine alors en garnison. En effet, ce dernier se saisit d’une truie près d’une des portes de la ville, il l’a fit crier, et en l’entendant, tous les porcs se mirent à courir vers la ville, sans que les « Anglois » ne parvinrent à les en empêcher. Mais laissons là cet épisode et revenons à Limoëlan. Jehan Rouxelot n’ayant pas d’héritier mâle, c’est sa fille Jéhanne qui recueilli la seigneurie. Jéhanne Rouxelot épousa Louis de Dinan, fils de Rolland III et de Thomasse de Châteaubriant, Jéhanne Rouxelot morte en 1422 (voir Mandements du duc Jean V de Bretagne touchant don à Rolland de Kersaliou du tiers du rachat de Jeanne Rouxelot), avait donné le jour à deux enfants : Thomine de Dinan, unie avec Etienne Gouyon et Roland de Dinan, époux de Clémence Carbonel, Roland de Dinan étant mort sans enfants. Clémence Carbonel se remaria à Pierre de Brézé, seigneur de la Varennes duquel elle était veuve en 1451. Jéhanne Rouxelot ayant adopté pour héritier de ses terres Roland de Kersaliou (voir Quelques notes sur la famille de Kersaliou), Clémence Carbonel plaida contre Roland de Kersaliou, mais après procès, ce dernier fut conduit dans son bon droit et est cité seigneur du lieu en 1434, et ce voyait le 24 mai de cette même année, autorisé de disposer d'une fourche patibulaire à trois poteaux au lieu de deux. Son auditoire de justice se situait sur l'actuelle place Pierre Henry au bourg de Sévignac, ainsi que les geôles qui en relevait (voir Quelques geôles sous l'Ancien Régime)

Les armoiries Rouxelot Kersaliou figuraient sur l'ancienne église de Sévignac, dans une niche ornée d'une accolade. Ce même Roland de Kersaliou apparaît dans un aveu en date du 6 septembre 1467, où on le trouve en désaccord avec ses vassaux du quartier de Rouillac. En 1449, on trouve à Kerenall un certain Roland de Kersaliou en effet ce dernier avait épousé la dernière représentant de s possesseurs de Quénnar, la damoiselle Couplière, toutefois c’est Gilles de Kersaliou qui est présent à Limoëlan dans les montres de 1428, il épousa Marguerite du Chastelier, de la dite maison en la paroisse de Pommerit, veuve de Raoul Couplière sieur de Quenna. Leur fils Gilles de Kersaliou, fut seigneur de Lymouellan et de Kerraoul en 1503, il épousa  Magdeleine du Chastel, fille de Gabriel du Chastel. Ils s'unirent le 7 novembre 1485, et de leur union, ils laissèrent plusieurs enfants : Jehan cité seigneur de Limoëlan en 1548, probable père d'autre Jéhan cité en 1573 seigneur de Limoëlan. Un aveu daté du 3 avril 1532, signale une vente par Amaury de Rouillac à messire Jacques de Kersaliou de Limoëlan. Tout laisse penser que le château de Limoëlan fut reconstruit vers la période des XV-XVIe siècles, la double porte piétonne et cochère qui y donne accès, est typique de cette époque. Un système permettait le lever du tablier du pont levis afin d'empêcher toute intrusion indésirable. Ici et là des ouvertures chanfreinées rappellent le XVIe siècle. L’enceinte de cet ancien château est de forme ovoïde de 75 à 65 mètres d’axe, la pointe tournée vers le Nord, avec douves pleines d’eau de 1 mètre à 1,50 mètres, avec entrée unique par un pont sur l’ancien château adossé aux douves.  1555, Jehan de Kersaliou, en son vivant seigneur de Limoëlan et son complice Amaury Gouyon de la Moussaye  (voir La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme), sont cités à comparaître sur ordre du roi Henri IV devant le tribunal de Dynan pour : « adhérez, la pugnition et correction de plusieurs meurdres, homicides, dont ils sont chargez et accusez et même d’avoir couppé les bras, nez, jambes et mamelles à plusieurs femmes, en haigne de ce qu’ils avoient depposé en certain procès dont le dit Gouyon, sesd. complices et Jehan de Kersallio, en son vivant sieur de Lymouëllan, et autres… » La sentence qui fut prononcée ne dû pas être trop lourde, toutefois, la mention en son vivant seigneur de Limoëlan laisse apparaître qu’il ne l’était plus au moment de sa comparution.

Les tantes de Jehan de Kersaliou cité en 1573 étaient  Marguerite et Jacquemine de Kersaliou. Marguerite de Kersaliou, dame de Limoëlan épousa Jean de la Chapelle, seigneur des Beuves (voir Quelques notes sur les familles de la Chapelle), de Plédran; de cette union naquirent Hervé de la Chapelle, seigneur des Beuves en 1558 et de Limoëlan en 1559, et Hélène de la Chapelle, deuxième épouse de François du Guémadeuc, mort en 1574, sgr du Guémadeuc (voir Maison de Guémadeuc par Jean Le Laboureur - Le château de Guémadeuc à Pléneuf), de Trévécar et de Québriac, baron de Blossac, vicomte de Rézé, grand écuyer héréditaire de Bretagne, qualifié de chevalier de l’Ordre du Roi dans un acte de 1578. François du Guémadeuc était fils de François du Guémadeuc et de Françoise du Chastelier. Anne de la Chapelle, dame de Beuves, était fille de Jean de la Chapelle et de Jeanne de Saint-Gilles. Qualifiée d’unique héritière par sa mère, Anne de la Chapelle transporta Limoëlan par son mariage aux du Guémadeuc en épousant François du Guémadeuc. Leur fille Anne  épousa Toussaint de Beaumanoir, vicomte de Besso, baron du Pont... Messire Jehan Pichart, notaire royal et Procureur au Parlement rapporte dans son journal : « Ce dimanche 4è jour de mars audit an 1590, arriva en cette ville –Rennes, ledit sieur baron du Pont, blessé au bras gauche d’un coup d’arquebusade à Ancenis et de laquelle il mourut depuis. Il estoit accompagné de ses troupes, voyant qu’il lui avoit empiréLe dit jour du 17 mars messire Toussaint de Beaumanoir, baron du Pont décéda. C’est une très grande perte pour le pays de Bretaigne, il n’avoit qu’une fille, et par son testament fut arresté qu’elle eust esté conjointe en mariage avec le fils de M. de la Delaunay, et institua son tuteur, M. de Guémadeuc son frère. Le lundi 19 dudit mois de mars audit an, à unze heures du matin, le corps dudit sieur du Pont fut mené et conduit reposer en l’église de Toussaints, où il avoit ordonné son corps estre mis jusques à la commodité d’estre mené et conduit à Rostrenen. Le corps dudit sieur du Pont, fut emmené audit Rostrenen environ le premier jour de septembre» La veuve de Toussaint de Beaumanoir, Anne du Guémadeuc était jeune et belle et riche, le sieur de La Vallée à Plumaudan (voir La seigneurie de la Vallée à Plumaudan), tenta d’enlever la jeune femme. Cette affaire suscita la plus grande indignation, mais finalement tout rentra dans l’ordre quand Anne du Guémadeuc, pu se remarier sans contrainte le 16 juillet 1594 au sieur de la Marzelière. Le contrat de mariage entre Hélène de Beaumanoir et René de Tournemine (voir  Le château de la Hunaudaye à Plédéliac et ses possesseurs, page n° 1 - Généalogie de la Maison de Tournemine.), est daté du 16 janvier 1599, elle avait 15 ans, son jeune fiancé 17 ans, hélas, leur union fut désastreuse et en 1604, Hélène s’enfuit du domicile conjugal afin d’échapper aux brutalités de son mari. Elle fit appel à un de ses parents : le gouverneur de Dinan, Sébastien de Rosmadec (voir Notes sur la famille de Rosmadec), hélas, rien n’y fit et la malheureuse dû revenir à la maison, comme le Sieur de la Hunaudaye (voir le château de la Hunaudaye en images - .Le château de La Hunaudaye en Plédéliac décrit par Alain Raison du Cleuziou) n’avait pas adouci ses manières, elle le quitta une seconde fois et vint trouver refuge dans la bonne ville de Dinan. L’époux éconduit et furieux accompagné de ses vassaux les plus dévoués vint reprendre Hélène, mais celle-ci sous l’escorte de deux cents gentilshommes fut conduite à Rennes. En 1609, dans la région de Rhuys, un Guémadeuc, cousin d’Hélène, provoqua le baron de la Hunaudaye dans un duel, blessé mortellement, Guémadeuc trépassa, cependant, il eut le temps avant de mourir d’atteindre d’un coup de pistolet au genou le dit Tournemine. Après avoir langui plus d’un an, Tournemine mourut. Enfin Hélène pouvait de nouveau respirer. Etant remariée à Charles de Cossé, elle comprit qu’elle ne serait jamais heureuse en amour, en effet, ce triste sire était pourri de vices, en effet, il imagina un procédé odieux pour s’emparer de l’immense fortune de sa femme, qui consistait a supprimer la dame de Limoëlan afin d’épouser ensuite une demoiselle de Molac dont il s’était entiché. Mais le projet échoua, Hélène avisa Louis XIII qui donna ordre à ses troupes d’expédier Charles de Cossé à la Bastille. Hélène de Beaumanoir se retira à St-Thomas d’Aquin à Paris, mais sollicitée par les Dominicaines de Dinan, elle leur fit ériger un couvent, rue Haute Voie et participa à la vie conventuelle. Elle passa les sept dernières années de sa vie au château de Limoëlan -Basse-cour et y mourut les derniers jours de juillet 1636. Jehan de Laval, seigneur de Châteaubriand, est donné seigeur de Limoëlan dans des actes allant de 1508 à 1537. Ce personnage était gouverneur de Bretagne en 1531, et veuf sans enfants de Françoise de Foix, il semblerait que ce soit en tant que héritier de la maison de Dinan, que Jéhan de Laval ait pu prétendre récolter sa part de la succession de Louis de Dinan, fils de Roland et de Jehanne Rouxelot. La succession du sieur de Laval fut sans doute acquise par le sieur Charles de Bourbon, prince de la Roche sur Yvon, et son épouse Philippe de Montespedon, mais en 1546, ceux ci firent un échange de cette part de la seighneurie de Limoëlan avec Charles de Beaumanoir (voir La famille de Beaumanoir). L'accord consistait pour le sieur Charles de Beaumanoir à laisser au prince de la Roche sur Yon sa seigneurie du Besso en Saint André des Eaux (voir La vicomté du Besso à Saint-André-des-Eaux), et en échange de recevoir Limoëlan. Le descendant de Charles de Beaumanoir, le dénommé Toussaint de Beaumanoir parvint à devenir possesseur unique de l'ensemble de la seigneurie en épousant Anne de la Chapelle des Beuves, détentrice de l'autre partie. (voir ci dessus). 

la seigneurie de Limoëlan à Sévignac et ses possesseurs.

Le château, ouvrage purement défensif comme le suggère les traces d’un pont-levis et les ouvertures ébrasées recouvertes de lourdes herses, fut semble-t-il converti en un lieu résidentiel sous Louis XIII ; c’est du moins ce que suggère la façade avec sa lourde toiture, dont la corniche est soulignée d’élégants modillons en calcaire des faluns, tout comme les souches de cheminée dont l'une est ornée d'un épis de faitage figurant un cavalier. Antoine d’Espinays (voir La Maison de la famille d'Espinay, présentée par du-Paz, page n° 1  La Maison de la famille d'Espinay, présentée par du-Paz  - .La Maison de la famille d'Espinay, présentée par M. de la Chesnaye Desbois), et sa femme Renée Hérisson sont seigneur et dame de Broons (voir Histoire de Broons, en résumé.) et Limoëlan, Hélène de Beaumanoir étant morte sans héritiers, quatre aristocrates se partagèrent sa succession 

Par sa mort la succession  de Hélène de Beaumanoir échut à quatre différents héritiers collatéraux qui l'acceptèrent tous sous bénéfice d'inventaire, savoir : A Philippe D'Espinay, marquis de Broons, dans l'estoc et ligne de Kersaliou «Que le Seigneur de Broons, par représentation de Jacquemine de Kersaliou, seconde fille de Gilles de Kersaliou et Magdeleine du Chastel, devait hériter de la terre et seigneurie de Limoëlan, et en l'autre partie des fiefs de Beaumanoir, et que quant à la terre et seigneurie de Plédran et la Villehélyo engagée à Monsieur de la Galissonnière pour la somme de 36,500 l., elle déclara avoir toujours ouy dire que le Seigneur des Aulnais-Keràdreux, par la représentation des seigneurs de Plédran en devait hériter, et il est rapporté dans ce testament que la dite dame marquise d'Acigné n'entendait que la déclaration put nuire ni préjudicier aux droits et titres justificatifs, successions et filiations de ses héritiers, ains veut et entend que chacun hérite en ce qui le regarde selon Dieu et selon la nature. » Philippe Emmanuel d’Espinays fils  de Antoine et de Renée Hérisson hérita pour sa part de Limoëlan. En réalité messire Philippe Emmanuel d’Espinays est marquis de Bron & baron de Limoëlan, il a épousé Madeleine de Varigny. Messire Philippe d'Espinay obtint de l'évêché de Saint Malo, d'être reconnu comme Seigneur Fondateur de la paroisse de Sévignac, et ce même 13 août 1662, il est donné comme fondateur « de léglisse simettière et presbitaire de Sévignac et austres chapelles construite en l'éstandue de la ditte paroisse de Sévignac... ». Un extrait d’un livre de compte fait mention à la date du 15 janvier 1673 que les seigneur et dame de Limoëlan fondèrent six messes en l’église de Sévignac. « Ces messes devaient être chantées depuis le mardi jusqu’au dimanche, par six prêtres de cette paroisse ou des paroisses les plus voisines. Elles devaient être chantées à haute voix, le célébrant devait être assisté de l’un des autres prêtres à l’autel, et les quatre autres devaient répondre à l’offertoire. Louis d’Espinays leur fils «à la chastellenie de Broon, s’extendant aux paroisses de Broon, Trémeur, Caulnes, Ste-Urielle et Sévignac, évêché de St-Malo, avec droit, de haute basse et moyenne justice. Tient le dit sieur l’emplacement du chasteau dudit Broon, situé près de la ville, le susdit lieu présentement ruisné qui consistoit en maison, douves, pont-levez et forteresse aux environs avec l’enclos et pourpris dudit chasteau comprenant dix journeaux ou environ, joignant d’un costé à la Lande-Million, le chemin allant de Broon à Lamballe, et la rivière flüant du Pont-Plisson à Trédias. » Louis d’Espinays mourut le 28 février 1708 âgé de 84 ans, de son union avec Marie-Françoise de Saint-Denys de Cousin, naquit une fille unique Magdelaine d’Espinays qui épousa le 23 décembre 1689 Henry de Lorraine, comte de Brionne Chevalier des Ordres du Roi.  Mestre de camp d'un régiment de cavalerie de 1684 à 1688, Grand Écuyer de France en février 1677 en survivance de son père Louis et gouverneur de la province, pays et duché d’Anjou, ville et château d’Angers. Henry de Lorraine s’éteignit le 3 avril 1708. Louis de Brionne-Lorraine, Prince de Lambesc, comte de Brionne, était fils des précédents. Grand sénéchal héréditaire de Bourgogne, gouverneur d'Anjou et des villes d'Angers et des Pont-de-Cé. Mestre de camp de cavalerie de 1708 à 1730, promu brigadier des armées le 1er février 1719. Gouverneur d'Anjou en mars 1712 il est à la bataille de Malplaquet ou il est blessé de trois coups de sabre à la tête. Il quitte le service au mois d'octobre 1730. La sentence qui fut prononcée ne dû pas être trop lourde, toutefois, la mention en son vivant seigneur de Limoëlan laisse apparaître qu’il ne l’était plus au moment de sa comparution

la seigneurie de Limoëlan à Sévignac et ses possesseurs.

Portrait de Louis de Brionne-Lorraine avec sa mère Magdelaine d’Espinays.

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Louis de Brionne-Lorraine, Prince de Lambesc, comte de Brionne et sa soeur Marie Louise, par Nattier, peintre de Louis XV.

la seigneurie de Limoëlan à Sévignac et ses possesseurs.

Louise Juliette Constance de Rohan

En décembre 1744, il obtient la survivance de la charge de Grand Écuyer de France. Il est fait brigadier des armées du Roi le 6 juin 1745, puis chevalier des Ordres du Roi le 21 mai 1752. En 1748 il avait épousé en troisième noce Louise Juliette Constance de Rohan qui figurait dans le brillant cortège des égéries de Tayllerand en compagnie de ses filles et de sa belle-fille.  Limoëlan avait été vendu le 25 juillet 1758 par le prince Charles de Brionne-Lorraine, à messire Alain Michel-Julien Picot de Clorivière qui deviendra Picot de Limoëlan

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Mli chel Picot de Limoëlan et sa femme Renée Roche de Fermo

En réalité, M. de Bruc et Picot de Clorivière (voir Généalogie de la famille Picot.)  achetèrent de moitié les seigneuries de Broons, La Grande-Bouexière, Beaumanoir, Limoëlan, Beaumont…pour la coquette somme de quatre cent mille livres qu’ils réglèrent en quatre ans. Le nouveau seigneur de Limoëlan, Alain Picot de Clorivière

(voir Michel-Julien-Alain Picot de Clorivière décrit par le Marquis de Carné-Trécesson) n’avait que 24 ans, issu d’une famille d’armateurs Malouins, il était le puîné d’une puissante famille malouine (voir Notes sur la famille Picot, page n° 1 - Quelques notes sur la famille Trubletcomptant quatre enfants : Jeanne Rose ép. en 1765 Marc Desilles de Cambernon ; Alain Michel (dont il est mention ci-après) ; Pierre Joseph -jésuite ; et Thérèse. C’est à Nantes en 1765 que Alain Julien Picot de Clorivière épouse Renée Jeanne Roche de Fermoy, elle-même issue d’une famille d’armateurs Nantais (voir Quelques notes sur la famille Roche de Fermoy.). C’est à Nantes où le couple s’est établi dans un premier temps, que naissent leurs sept enfants :

 

Michel (1767-1835) ép. Marie Sophie Drouin 

 

Joseph (1768-1826)

 

Renée (1768-1840)

 

Hélène (1771-1842) -à qui l'on doit la croix de Quennar 

 

Marie Thérèse  (1773-1841) ép. Jean Baptiste de Chappedelaine (voir Notes sur la famille de Chappedelaine.)

 

Nicolas (1774-1795)

 

Amélie (1776-1846)

 

La famille restera à Nantes jusqu’à ce que là bas dans le nord de la Bretagne, le commencement de la maison assez bonne baptisé Limoëlan n’offre un habitat suffisant. Les lieux sont encore occupés par le sénéchal de la seigneurie et les siens, vendus avec les murs, en 1779, le nouveau château n’est pas encore terminé. Les deux aînés Michel et Joseph poursuivent leurs études à Paris, ils sont pensionnaires au collège de Navarre, plus tard, ils suivront leur oncle, le père jésuite Pierre de Clorivière quand il sera nommé curé à Paramé en 1779. Ce sera d’ailleurs pour eux l’occasion de rencontrer au collège de Rennes, un certain René de Chateaubriand. Plus tard, Michel et Joseph rentreront dans l’armée de sa majesté, leur jeune frère Nicolas fréquentera quand à lui l’école à domicile avec précepteurs clercs ou laïcs, puis en 1787 il sera admis au compte du roi, au collège à Vannes après quoi il rentrera dans la marine l’année suivante. De retour à Limoëlan, Alain Michel Picot de Clorivière exploite directement les quarante cinq hectares du domaine, on y compte une dizaine de vaches, des bœufs, des chevaux, des porcs et de la volaille. Au cours des années 1780-1783, il entretient neuf personnes à la basse-cour et au jardin plus de dix neuf journaliers. La maintenance de tous ses bâtiments, châteaux, fermes, moulins, requiert en permanence trois maçons, quatre charpentiers, trois serruriers et un tailleur de pierre. Durant l’hiver, le personnel employé à l’extérieur tombe de dix neuf à dix personnes, mais l’été, lors de la fauche et de la fenaison, une cinquantaine de personnes sont nécessaires (voir Un gentleman-farmer breton au XVIIIe siècle : Michel-Alain de Limoëlan (1734-1793) par André Rayez).

la seigneurie de Limoëlan à Sévignac et ses possesseurs.
la seigneurie de Limoëlan à Sévignac et ses possesseurs.

Fronton aux armes mi parti :

La construction du nouveau château commença en 1779 ainsi qu’il l’est indiqué sur le fronton frappé aux armes mi-parti des Picot et des Roche de Fermoy. Une partie de l’ancien château désormais désigné la Basse-cour, dut être démantelée et rapportée pour la confection du nouveau. Encadré par la maison des archives et la conciergerie, ce château est conforme au goût du XVIIIe. Sur la façade ouest, au dessus de la porte donnant accès à la cuisine est gravé m.o, il s'agit peut être des initiales du tailleur de pierres. La façade Est orientée vers Broons, offre un avant-corps central avec toit coiffé en dôme. Une belle terrasse borde et domine les jardins alors aménagés à la française, où l’on descend par un bel escalier de pierre. Au midi, une levée de terre, promenade exhaussée bordée de charmille, propose ses ombrages ; elle fut créée pour être ordonnée en charmille, mais la Révolution ayant négligé l’entretien du château, et du parc, les arbrisseaux poussèrent à leur fantaisie ; ce sont à présent des troncs énormes, noueux, magnifique (M. Monier)

la seigneurie de Limoëlan à Sévignac et ses possesseurs.
la seigneurie de Limoëlan à Sévignac et ses possesseurs.

Le nouveau chateau et la maison des archives 

la seigneurie de Limoëlan à Sévignac et ses possesseurs.

Père de Clorivière

Il faut dire que son cadet, le Père de Clorivière n’a jamais caché son hostilité à l’égard des idées en cours, ainsi dans l’église de Sévignac, le 2 juin 1791, jour de Pentecôte, il tint en chaire des propos particulièrement virulents contre les réformes en cours. Interrogé sur le pourquoi d’un tel discours, le père de Clorivière répondit :

« J'ai  cru qu’il était de mon devoir de dessiller les yeux de ces bonnes gens qui n’étaient guère instruits du danger où ils sont. Je l’ai fait avec tous les ménagements que j’ai crû nécessaires, mais j’ai dit assez fortement la vérité pour qu’ils puissent m’entendre» A Broons, les clubistes s’échauffent, à Limoëlan, on prend des précautions, M. de Limoëlan conseille à son frère de s’enfuir, il lui prête un cheval. Dans les jours qui suivirent, le Père de Clorivière rejoignait Versailles, au moment même où se répandait l’évasion de la famille royale. La suite, on la connaît, la famille royale humiliée est ramenée sous bonne escorte à Paris, puis enfermée au Temple et à la Conciergerie, jusqu’au régicide. La fuite de Varennes avait entre temps touché Sévignac, les officiers de la garde de Broons et de Sévignac viennent au château et s’emparent de cinq fusils et y restent en faction. M. de Limoëlan promet de ne pas quitter Limoëlan, il en donne sa parole au Maire Petitbon. Le maître des lieux et la bonne Belleville furent faits prisonniers d’honneur. Puis bientôt tout semble rentrer dans l’ordre, Alain Picot de Limoëlan réintègre son domaine, suivi de ses filles Hélènée et Amélie, leur frère Victor embarque sur la frégate la Fidèle , croise au large de Quiberon et de Lorient avant de partir pour l’Isle de France. Mais soudain c’est la fermeture des lieux de culte, la vieille chapelle de Limoëlan est fermée, voyant cela, M.de Limoëlan et ses deux filles quittent Limoëlan qu’il laisse sous la bonne garde de mademoiselle Belleville et s’en vont à la Fosse-Hingant (voir Quelques malouinières). M. de Limoëlan adhère depuis peu au principal réseau royaliste jusqu’au jour, où un courrier compromettant qu’il a échangé avec l’une de ses filles ne soit intercepté et ne le désigne comme l’ennemi de la République. Il est arrêté chez son beau frère Marc Désilles à la Fosse-Hingand, et conduit à la Conciergerie. Madame de Limoëlan tentera en vain de sortir son époux des geôles révolutionnaires, inutilement car l’obstination de Fouquier Tinville enverra Monsieur à l’échafaud. Une dernière lettre est envoyée à sa famille : « Je vous embrasse mes chers enfants. Dites à vos frères et surtout à notre voyageur lorsqu’il reviendra dans sa patrie que je les ai aimés jusqu’au dernier moment de ma vie. Je ne serai plus heureux que vous ; si mes prières sont exaucées vous serez heureuses dans ce monde et dans l’autre. Consolez votre mère, soyez lui toujours soumises, et ne songez jamais à moi que pour vous réjouir de la grâce que Dieu m’a jamais faite de souffrir la mort pour lui. Votre père qui vous aime tendrement. De la conciergerie, le 18e juin à 9 heures du matin l’an 1793. Remerciez pour moi Mlle Belleville et tous mes gens » Le château de Limoëlan est mis sous séquestre dès le 5 mars 1793, quand aux filles du guillotiné, elles sont expédiées un certain temps à la prison de Lamballe (voir Les prisons de Bretagne au XVIIIe siècle, page n° 1 - Les prisons de Bretagne au XVIIIe siècle, page n° 2). Leur frère Nicolas également emprisonné regagne Limoëlan peu avant de retourner à la clandestinité, à ses sœurs encore détenues il écrit :

« Je viens d’entrer dans le château de Limoëlan, il est dans le plus grand désordre possible, les tapisseries ont été même ôtées, si l’on y prend garde, l’on fera appareiller la maison. »

Le 27 juin 1795, Nicolas Picot de Limoëlan faisait partie de ces 5500 hommes, qui sous les ordres de Puisaye débarquèrent à Quiberon (voir Le Drame de Quiberon), pensant venir à bout des troupes de Hoches. L’aide Anglaise promise par le ministre Anglais Pitt n’arriva jamais afin de seconder les troupes royalistes, et ce fut le désastre. On dénombra un grand nombre de victimes dans ce dernier camp, parmi elles : Nicolas Picot de Limoëlan. Pendant ce temps son frère Joseph est l’un des membres actif d’un réseau chouan (voir Pierrot et Beaumont deux figures des troupes royalistes au moment de la Révolution.mais il refera parler de lui à son heure venue. Libérées de prison, les quatre demoiselles de Limoëlan ne regagnent pas le château, et pour cause, il demeure sous séquestre. C’est au village de Beaujardin qu’elles suivront la suite des évènements. Si un certain Jacques-Mathurin Desbois, membre actif du comité de surveillance de Broons est parvenu à mettre main basse sur les fauteuils et les vaches à poil roux de Limoëlan, en revanche, les quatre sœurs, unies comme les cinq doigts de la main, veilleront à racheter la terre du domaine. Elles auront connaissance du coup d’état du 18 brumaire où un certain Bonaparte s’est proclamé Premier Consul, hors, ce 24 décembre 1800, celui-ci doit avec son escorte ce rendre à l’opéra quand tout à coup, une détonation.

Quand la Révolution éclata, les enfants de Limoëlan avaient entre 13 et 22 ans.

 

L’aîné Michel s’était marié à une riche Nantaise Marie Sophie Drouin  (voir La famille Drouin de Nantes),  le couple vécut non loin de Nantes au manoir du Plessix, dix enfants naquirent à leur foyer :

 

Charles-Samuel (vivant en 1830) ; Louise (+ 1858) ; Victor, auteur  de miniatures et d'aquarelles (+ 1872) ; Emilie (+ 1886) ; Sophie-Marie-Michelle (1788-1854) ; Louise-Renée (1790) ; Michel-Marie-Victor (1793-1824) fiancé à sa cousine Marie-Thérèse de ChappedelaineLouise Picot de Limoëlan (+ 1856) ;  Joséphine (1797) ; Henriette Picot de Limoëlan  (1797-1874) épousa Philippe Bonjour, dit Daniel de Limoëlan, second fils de Claudine Dauphan et de l'ancien curé de Fareins. 

 

Les frères Bonjour, Claude l'aîné, naquit en 1744, François, le cadet, naquit en 1751. Ils étaient originaires de la Bresse, et tous les deux prêtres à la tête de la paroisse de Fareins, ils  furent les initiateurs d'une secte qui reçu le nom de Fareinisme mais essaima au-delà du village. Des miracles furent attribués aux deux frères et leurs pénitentes, totalement exaltés, implorèrent d'eux flagellations et crucifiements, une ou deux femmes furent effectivement crucifiées. 

 

François Bonjour, 1751-1846, l'un des deux frères, épousa en novembre 1790, Claudine Dauphan, 1781-1834, jeune femme originaire de la Province d'Auvergne. De leur union naquirent neuf enfants, le cadet se prénommait Philippe Bonjour, il avait vu le jour 28 juillet 1796 à Paris, et c'est à Chartres qu'il épousa le 24 novembre 1830 Henriette Picot de Limoëlan :  Philippe Bonjour, propriétaire demeurant avec ses père et mère à Paris rue des Fossés du Temple, au numéro 39, fils majeur de M. François Bonjour dit Daniel, et de Claudine Danfan, son épouse d'une part, la Dlle Henriette Picot de Limoëlan demeurant avec ses père et mère à Chartres, rue St Pierre, fille majeure de Michel Picot de Limoëlan, receveur des contributions directes de la ville de Chartres, et de Dame Sophie Drouin d'autre part. Témoins : M. Bonjour, négociant âgé de 29 ans, demeurant à Paris, frère de l'époux, Charles-Samuel Picot de Limoëlan, controleur des contributions directes, âgé de 30 ans, frère de l'épouse demeurant à Chateaudun....Philippe Bonjour de Limoëlan mourut le 3 février 1854, de son union avec Henriette Picot de Limoëlan naquirent deux enfants : Marie Emeline Bonjour de Limoëlan 1832-1895 et Philippe-Michel-Maurice Bonjour de Limoëlan né le 22 septembre 1837 à Paris et décédé au château de Limoëlan. Philippe-Michel-Maurice Bonjour de Limoëlan, l’héritier de Limoëlan fut victime d'un  accident près du Gué de Rouillac  le 2 septembre 1886,  et c’est au château de Limoëlan qu'il trépassa. Agé de 51 ans, il était sous-chef de division au ministère de la Marine Son cousin Edouard de Chappedelaine, propriétaire de la Béchardière (voir la Béchardière à Sévignac) fut son héritier. En effet, Maurice Bonjour avait épousé l’américaine Mary Eymeline Stevens, mais leur union fut sans postérité. Convertie au catholicisme en 1885, Marie Stevens offrit les candélabres de l’église, elle aménagea également les fonts baptismaux (voir Les fonts baptismaux de Sévignac), et fit preuve d’une grande générosité envers les pauvres de la commune.  Mary Eymeline Stevens était née à New York le 27 septembre 1833, elle descendait de Eurasmus Stevens qui était enseigne dans la Marblehead Company of Foot en 1683 et résidait alors à Boston. Mary Eymeline Stevens, veuve Bonjour de Limoëlan s'éteignit à Paris, le 7 octobre 1895.  

 

L’aîné des garçons de Edouard de Chappedelaine et de son épouse du Bouays de Couesbouc était Alphonse-Louis-Antoine-Edouard. Né à La Ville-es-Blancs le 3 mars 1868, il épousa le 2 mai 1905 à Campel à Gabrielle Amélie Marie de Jacquelin-Dulphé, Alphonse hérita de Limoëlan, mais le couple n’ayant pas d’enfants, le comte et la comtesse Alphonse de Chappedelaine adoptèrent pour héritier leur petit-neveu Bernard de Launay, actuel propriétaire

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Joseph Picot de Limoëlan

Joseph, faute de guerre, est réquisitionné comme tous les militaires pour des travaux d’intérêt général, en 1789 son régiment rejoint St-Lô, en réalité, les idées révolutionnaires alors aux goûts du jour risquent de contaminer l’armée, c’est la raison pour laquelle les régiments ne restent pas longtemps dans la même garnison. Mais Joseph préfère rejoindre les siens tantôt à Limoëlan, tantôt à Nantes où séjourne Madame de Limoëlan, en effet celle-ci préfère les douceurs des bords de Loire au climat de Limoëlan. Dans un premier temps, M. de Limoëlan est plutôt favorable aux idées révolutionnaires, il sera même élu vice-président du district de Broons quand les nouvelles institution seront mises en place au cours de la deuxième quinzaine de juin 1790. Cependant, la condamnation et l’exécution du Roi, puis de la reine Marie-Antoinette, et ce régime de terreur qui va s’abattre sur le pays auront raison de sa bienveillance à l’égard du nouveau régime (voir L'Association bretonne, la conspiration du marquis de la Rouerie et la perquisition à la Fosse Hingant)

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 Jean Baptiste de Chappedelaine (décédé le 13 avril 1840 à Limoëlan) et Marie Thérèse  Picot de Limoëlan (décédée le 4 mars 1841 à Limoëlan)

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Croix d’Officier et de Chevalier de la Légion d’Honneur en argent, vermeil et émail, sur leurs rubans usures à l’émail au centre, infimes fêlures à l’émail, rubans fannés). Epoque Empire. Haut. 5,2 et 6,5 cm. Ces croix étaient portées par Jean-Baptiste Marc de Chappedelaine.

 

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Tombe de Jean Baptiste de Chappedelaine  et de son épouse Marie-Thérèse Picot de Limoëlan, ainsi que de Amélie et Hélène Picot de Limoëlan (cimetière de Sévignac).

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Les demoiselles Picot de Limoëlan.

La suite, ces demoiselles ont appris que leur frère Joseph, est avec ses complices le comte Guillaume Guimard de Saint-Réjeant (1776-1801) de Lanrelas et un certain Carbon, l’auteur de l’attentat (voir Lanrelas : le procès de Robinault de Saint Régent). Certes, le Premier Consul n’a pas été atteint, mais sa suite, si. La police de Fouchet est aux aguets, elle parvient dans les jours qui suivent à arrêter deux des suspects (voir Les derniers moments de Robinault de Saint-Régentmais Picot de Limoëlan est introuvable. Dans un premier temps, le clandestin parvient à se cacher dans Paris, les amis de l’oncle jésuite sont disponibles. Il dépêche un courrier à sa sœur Marie-Thérèse revenue à Limoëlan : « Ne t’alarme point de tout ce qu’on dira de moi. Ce seront faussetés. On me dira pris, tué ou noyé. ». Il charge d’ailleurs Marie-Thérèse d’embrasser Renée, sa jumelle. Incognito, Joseph rallie le château de Limoëlan où il se cache derrière un panneau amovible de la bibliothèque. Ces messieurs de Broons se doutent bien qu’il est revenu à Sévignac, ils viennent souvent perquisitionner, mais parmi les autorités locales Georges-Mathurin Leclerc et Monsieur Tirel ne sont ils pas d’anciens magistrats de l’ancienne seigneurie de Limoëlan. Premier avril 1802, Marie-Thérèse devenue madame de Chappedelaine prend avec son mari à bord du Richmond. Ils vont en Amérique recueillir un héritage providentiel. Ils sont accompagnés de deux de leurs domestiques : Victorine Aubin, jeune personne de Sévignac âgée de 19 ans et Pierre Jacques Renier, homme de confiance des Chappedelaine âgé de 35 ans. En réalité sous cette dernière identité se cachait l’homme de la machine infernale, Joseph Picot de Limoëlan. Les Chappedelaine revinrent à Sévignac, tandis que Joseph y demeura afin de démêler les affaires judiciaires liées à l'héritage de son beau-frère Chappedelaine. Dans un premier temps il vécut de peinture, puis renonçant à épouser sa fiancée Augustine d'Albert, il rentra dans les Ordres en 1812, nommé à Charleston, il dirigea la communauté religieuse de Georgetown où il mourut le 29 septembre 1826. Son nom resta gravé là-bas comme celui d’un héros. Dans ses « Mémoires d’Outre-tombe », Châteaubriand relate ses années passées au collège de Rennes durant l’année scolaire 1781-1782, où il rencontre notamment l’auteur de la machine infernale : -«   Je rencontrai à ce collège deux hommes devenus depuis différemment célèbres : Moreau, le général, et Limoëlan, auteur de la machine infernale, aujourd’hui prêtre en Amérique. Il n’existe qu’un portrait de Lucile, et cette méchante miniature a été faite par Limoëlan, devenu peintre pendant les détresses révolutionnaires. Moreau était externe, Limoëlan pensionnaire. On a rarement trouvé à la même époque, dans une même province, dans une même petite ville, dans une même maison d’éducation, des destinées aussi singulières. Je ne puis m’empêcher de raconter un tour d’écolier que joua au préfet de semaine mon camarade Limoëlan. Le préfet avait coutume de faire sa ronde dans les corridors, après la retraite, pour voir si tout était bien ; il regardait à cet effet par un trou pratiqué dans chaque porte. Limoëlan, Gesril, Saint-Riveul et moi, couchions dans la même chambre :Vainement avions nous plusieurs fois bouché le trou avec du papier ; le préfet poussait le papier et nous surprenait sautant sur nos lits et cassant nos chaises. Un soir Limoëlan, sans nous communiquer son projet, nous engage à nous coucher et à éteindre la lumière. Bientôt nous l’entendons se lever, aller à la porte, et puis se remettre au lit. Un quart d’heure après, voici venir le préfet sur la pointe du pied. Comme avec raison nous lui étions suspects, il s’arrête à notre porte, écoute, regarde, n’aperçoit point de lumière, croit que le trou est bouché, y enfonce imprudemment le doigt… Vainement avions nous plusieurs fois bouché le trou avec du papier ; le préfet poussait le papier et nous surprenait sautant sur nos lits et cassant nos chaises. Un soir Limoëlan, sans nous communiquer son projet, nous engage à nous coucher, et à éteindre la lumière. Bientôt nous l’entendons se lever, aller à la porte, et puis se remettre au lit. Un quart d’heure après, voici venir le préfet sur la pointe du pied. Comme avec raison nous lui étions suspects, il s’arrête à notre porte, écouté, regarde, n’aperçoit point de lumière, croit le trou bouché, y enfonce imprudemment son doigt…Qu’on juge de sa colère ! « Qui-est-ce qui a fait cela ? « s’écrie-t-il en se précipitant dans la chambre. Limoëlan, d’étouffer de rire et Gesril de dire en nasillant, avec son air moitié niais, moitié goguenard : « Qu’est-ce donc monsieur le préfet ? » Voila Saint-Riveul et moi à rire comme Limoëlan et à nous cacher sous nos couvertures. On ne put rien tirer de nous : nous fûmes héroïques. Nous fûmes mis tous quatre en prison au caveau : Saint-Riveul fouilla la terre sous une porte qui communiquait avec la basse-cour ; il engagea sa tête dans cette taupinière, un porc accourut et lui pensa manger la cervelle ; Gesril se glissa dans les caves du collège et mit couler un tonneau de vin ; Limoëlan démolit un mur, et moi, nouveau Perrin Dandin, grimpant sans un soupirail, j’ameutai la canaille de la rue par mes harangues. Le terrible auteur de la machine infernale, jouant cette niche de polisson à un préfet de collège, rappelle en petit Cromwell barbouillant d’encre la figure d’un autre régicide, qui signait après lui l’arrêt de mort de Charles Ier…»  Joseph repassa à Limoëlan lors de la Restauration de 1815. Un autre héros séjourna à Limoëlan sous la Restauration, de juillet à septembre 1815, le colonel du Breil de Pontbriand (voir Généalogie de la Maison du Breil, par Ludovic de Magny, page n° 2), chef de corps de volontaires royalistes, levé après le retour de Napoléon de l’île d’Elbe.

 

Nous l’avons vu, Marie-Thérèse Picot de Limoëlan, fut la seule des quatre sœurs à prendre époux. Celui dont elle fut la compagne s’appelait Jean Baptiste Marc Michel de Chappedelaine, il était né en 1781 à Illifaut. De leur union six enfants virent le jour :

-Marie-Thérèse de Chappedelaine, née à Savannah en Géorgie le 12 fructidor an X, elle fut fiancée à son cousin Michel Picot de Limoëlan, mais ce dernier étant mort en 1824, le mariage n’eut pas lieu, Marie-Thérèse s’éteignit à Sévignac le 27 août 1874, au château de la Ville-es-Blancs chez sa soeur Léonie, madame de Carné-Trécesson. 

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Portrait d'une dame de Limoëlan, peut être celui de Marie-Thérèse de Chappedelaine 1802-1874, signé Victor de Limoëlan. 

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L'ancienne pierre tombale de Marie Thérèse de Chappedelaine conservée dans la chapelle de Limoëlan

-Hyacinthe Jean Baptiste Michel de Chappedelaine, né à Limoëlan le 4 frimaire an XIII, ancien élève de polytechnique, il fut élevé au grade de lieutenant-colonel de génie. Son union avec Louise Le Deux fut sans postérité ; Hyacinthe de Chappedelaine mourut en 1861. (voir sa nomination comme Chevalier de l'Ordre royal de la Légion d'Honneur le 18 avril 1843).

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Grande chancellerie Ordre royal de la Légion d'Honneur

1ere division

 

n° 17202

 

Le grand chancelier de l'Ordre royal de la Légion d'Honneur certifie que M. de Chappedelaine Hyacinthe Jean Baptiste Michel Hyppolite Capitaine de 1ere classe du Génie aux fortifications à Paris

a été nommé chevalier de l'Ordre royal de la Légion d'Honneur le 19 avril 1843 pour prendre rang à partir de ce jour.

 

Paris le 21 avril 1843

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ICI REPOSE LE CORPS

DE HYACINTHE JEAN BAPTISTE

DE CHAPPEDELAINE LIEUTE

NANT COLONEL DU GENIE

OFFICIER DE LA LEGION

D'HONNEUR

DECEDE LE 6 JUILLET

1861 DANS SA 57e ANN

PRIEZ DIEU POUR SON AME

(cimetière de Sévignac)

Alphonse Adolphe Michel de Chappedelaine, né à Limoëlan le 11 mars 1810, officier d’Infanterie, Alphonse devint zouave pontifical, il fut capitaine de la quatrième compagnie, il fut décoré de l'Ordre de Pie IX. Il mourut le 11 août 1884 à Ravière dans l'Yonne. (voir ci après l'éloge funèbre prononcé lors de ses funérailles).Il épousa Louise d’Avoust dont il eut quatre enfants : Jeanne-Pauline 1834-1834 ; Louis Jules 1836-1836 ; Alphonsine Marie 1837-1907 ; Hyacinthe 1838.

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Le portrait (posthume) d’Alphonse de Chappedelaine 1810-1884 en officier d’Infanterie et zouave pontifical, août 1884.

Eloge prononcé par M. l'abbé Massé, missionnaire de Pontigny, lors des funérailles de Alphonse de Chappedelaine :

 

«  Mes frères, L'homme dont nous accompagnons au pied des autels la dépouille mortelle a pleinement mérité ce bel éloge de nos livres saints. Il fut un homme, dans ce temps où les hommes sont rares, un nom me d'un grand coeur et d'un grand caractère vaillant entre tous, chevaleresque comme un héros dès. croisades, sans peur et sans reproche comme Bayard, austère comme Drouot, intrépide comme un lion sur les champs de bataille, tendre et doux comme une soeur de charité au chevet des malades et au milieu des contagions., Simple et franc jusqu'à cette brusquerie militaire qui donnait encore de la saveur à sa parole énergique, il n'a jamais connu ni le mensonge, ni l'artifice, ni la ruse. Il avait horreur, en religion comme en politique du respect humain et de cet alliage malsain de l'erreur et dé la vérité qui s'appelle le libêralismel Un fil d'erreur et de mal, mêlé au tissu du bien, n'offrait plus à sa loyauté qu'une étoffe frauduleuse dont il ne'i voulut j'aniais faire son drapeau. Il vit passer devant lui quatre révolutions, et sur. un sol continuellement mouvementé, il resta debout, immuable dans ses principes, sans pactiser avec l'opinion et.sans jamais dissimuler ni sa foi religieuse, ni sa foi politique Il avait les vieilles fiertés du gentilhomme et la simplicité antique de l'homme des champs. Et ce preux, il, était le familier du peuple;Je meilleur de ses amis, le plus fervent des chrétiens, un des esprits les plus distingués et les plus cultivés de notre pays. Voilà l'homme que vous avez tenu à honneur d'accompagner dé vos prières et de vos larmes jusqu'au tombeau de famille où il va dormir en paix à côté de la noble compagne de sa vie. Ses sentiers furent ceux du juste ; ils n'eurent pas la gloire fragile d'une, vaine popularité ; ils eurent une splendeur plus, durable et meilleure, celle qui vient de Dieu, qui jaillit des oeuvres faites pour Dieu et forme à ses àmisune auréole immortelle. Nous allons reprendre rapidement ses traces généreuses., avant que descende ce silence inévitable qui s'appelle le silence de la mort. L'Eglise n'a pas coutume de prononcer l'éloge, même des hommes illustres, en présence des autels ; mais l'Eglise, si elle est discrète) n'est pas ingrate ; elle sait faire des exceptions pour honorer ses défenseurs et porter le deuil de ses morts. Elle se souvient que. ce noble descendant d'une des vieilles familles bretonnes a quitté trois fois sa femme et ses enfants pour aller défendre la cause de la justice et dé la vérité dans l'auguste personne de Pie IX, et elle veut lui payer un juste tribut d'hommage et de reconnaissance. Il ne manque en cette chaire qu'une bouche assez éloquente pour acquitter celte dette sacrée. J'ai besoin, pour justifier ici ma présence, de vous rappeler un souvenir qui soulage mon coeur et rajeunit ma vie. II y a vinglrtrois ans, c'était au printemps de 1861, appelé ici par mon ministère, je rencontrai dans les allées ombreuses qui entourent ce château une noble femme enveloppée de deuil, à l'attitude affable et princifere, accompagnée de deux jeunes filles qui me parurent ses anges Consolateurs. Où était le père et l'époux ? Est-ce que la mort avait passé par là ? Non, mes frères: c'était le dévouement. Et l'épouse, m'apprit avec une sainte et presque joyeuse fierté que son mari venait de partir pour offrir son épée et son sang à Pie IX et défendre le patrimoine sacré de l'Eglise. Mes yeux se mouillèrent de larmes, et je vouai à cette famille une vénération qui ressemblait à un culte et qui n'a fait que grandir avec le temps. De son côté, le vaillant croisé m'honora d'une affection qui fut une des joies de mon sacerdoce, et qui me vaut l'honneur de parler sur son cercueil. Quand la nouvelle de sa mort m'arriva .hier comme un coup de foudre, au milieu des montagnes de l'Auvergne, j'accourus, et me voici. Me voici avec ma foi, avec mon admiration, avec mon coeur, accablé sous le poids de ma douleur et sous le poids de cette,grande vie, vous demandant grâce pour ce que je dirai, et plus encore pour ce que je ne dirai, pas, à la mémoire du très noble, très vaillant, très chrétien Alphonse-Adolphe-Michel de Chappedelaine. Ce qui fait la valeur d'un homme, ce sont ses principes, l'amour, le dévouement dont il s'inspire, et aussi les oeuvres qui remplissent sa vie. Or, Alphonse de Chappedelaine avait au coeur quatre amours auxquels il sut tout sacrifier et qui feront à jamais sa gloire devant Dieu et devant les hommes. Il aima Dieu et l'Eglise ; il aima la France, sa patrie ; il aima son sol natal et son pays adoptif; il aima son foyer et sa famille. Il vécut, il combattit, il s'immola pour toutes ces saintes choses que les anciens résumaient en deux belles paroles : les autels et les- foyers. Comme Louis IX, il eut pu graver sur son anneau : Dieu, la France et mon : foyer ! Hors cet annel n'ai plus d'amour. Et maintenant tout est donc fini ! Non, mes frères, tout n'est pas fini, tout commence.Le jour de la mort, pour nous chrétiens, c'est le jour natal, le jour où les ombres s'effacent, pour faire place à la pleine lumière. Non, vous n'êtes pas mort, grand ami de Dieu, mais vous entrez dans l'éternelle patrie, où vos frères d'armes vous attendent. Levez-vous, héros et martyrs de Castelfidardo, de Mentana, de Patay ! Levez-vous, Lamoricière, Pimodan, Bouille ! Venez au devant de celui qui a partagé votre foi, vos périls et vos dévouements, et qui vient partager votre gloire; ouvrez-lui les portes éternelles: Altollite portas, principes, veslras et elevamini porta) xternales ! Venez, glorieux Pie IX, avec ce sourire si doux, connu de toute la terre, qui est devenu le sourire ineffable du ciel, venez accueillir et introduire'dans l'Eglise triomphante celui qui vous a si généreusement servi dans l'Eglise militante ! Et nous, sur ce seuil de l'éternité où vous nous quittez, au pied de ce tabernacle où vous avez si souvent adoré et prié, nous vous adressons nos suprêmes adieux. Adieu, héros chrétien, au nom de l'Eglise, pour laquelle vous avez vingt fois offert votre vie ! Adieu, au nom, de la France que vous avez tant aimée et si fidèlement servie ! Adieu, au nom de ce pays que vous avez comblé de bienfaits ! Adieu, au nom de votre double et noble famille, dont vous avez été un des plus beaux modèles et dont vous resterez une des plus pures gloires ! Adieu au nom de vos filles bien aimées, noyées dans leur douleur, mais dont le courage et les espérances surpassent,la douleur ! Adieu ! Vous pouviez mourir, vos jours étaient pleins comme des jours de moisson ; la mort est venue comme une libératrice et une amie; et, muni de toutes les bénédictions du ciel et de la terre, vous vous êtes endormi dans les embrassements de votre Dieu. Adieu et au revoir dans cette patrie meilleure, où l'on ne meurt plus, où l'on ne se quitte plus et où la réunion sera éternelle. »

-Edouard Joseph de Chappedelaine né à Limoëlan le 18 janvier 1808, nommé élève de première classe le 16 juillet 1830, puis enseigne de vaisseau le 1er janvier 1833 et il fut promu officier de marine. Par ordonnance du Roi (Louis-Philippe) en date du 6 février 1845, la démission de M. Edouard-Joseph de Chappedelaine, lieutenant de vaisseau fut acceptée. Il fut élu maire de Saint Just et Conseiller général des Côtes du Nord. Edouard de Chappedelaine épousa successivement Pauline Marie de Gibon de Kerisouët, laquelle épousa à Redon le 11 octobre 1836 dont il devint veuf. Le couple n'eut pas d'enfant. En 1865 il épousa Annaïs du Bouays de Couesbouc, et cinq enfants naquirent de cette seconde union (Possesseurs du domaine d'Allérac en Saint Just -  la Béchardière à Sévignac). Edouard de Chappedelaine s'éteignit le 8 novembre 1893 à Limoëlan. 

la seigneurie de Limoëlan à Sévignac et ses possesseurs.

 Edouard de Chappedelaine 1808

-Léonie Marie de Chappedelaine, née le 31 mai 1812 à Limoëlan, Léonie épousa Henri de Carné-Trécesson, propriétaire de la Ville-es-Blancs. (voir Les possesseurs de la Ville-es-Blancs en Sévignac)). Elle mourut à la Ville-es-Blancs le 2 février 1878, elle était veuve de monsieur le Comte Henri de Carné. De leur union naquirent neuf enfants : Henri de Carné-Trécesson 1834-1912 ép. Marie de Guéhéneuc de Boishüe ; Léon de Carné-Trécesson 1835-1900, ép. 1° Elisabeth de Lorgeril, 2° Marie Léon de Trévérret ; Hélène de Carné-Trécesson 1837-1837 ; Edmond de Carné-Trécesson 1839-1855 ; Alphonse de Carné-Trécesson 1841-1911 ép. Marguerite de Guéhéneuc de Boishüe ; Amaury de Carné-Trécesson 1844-1910 ép. Gabrielle Vallée ; Louis de Carné-Trécesson 1846-1926 ép. Clotilde de Guéhéneuc de Boishüe ; Roger de Carné-Trécesson 1849 ; Marie de Carné-Trécesson 1851-1931 ép. Alphonse d'Avout.

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Henri de Carné-Trécesson et Léonie de Chappedelaine

-Louis Antoine de Chappedelaine, né le 26 septembre 1815 à Limoëlan. Comme ses autres frères, Louis embrassa la carrière militaire et participa à la conquête de l’Algérie comme lieutenant au 8e bataillon des chasseurs d’Orléans mourut dans la retraite du marabout de Sidi Brahim "tué par le fer de l'ennemi" le  20 septembre  1845. Le 22 septembre 1845, après quatre jours de combats, il était encerclé avec quarante hommes à Sidi Brahim. Pendant deux jours, sans vivre, sans eau, ils résistèrent aux assauts des Arabes, tentèrent une sortie, emmenant avec eux sept blessés. Quatorze seulement arriverènt au poste français de Djemma. Louis de Chappedelaine fut tué le jour de ses trente ans, comme l’indique une plaque apposée sur un « pin d’Autriche »  dans le parc de Limoëlan. Une plaque rappelle que l’arbre fut étêté par Louis Antoine de Chappedelaine, chassant le merle avec une carabine. 

la seigneurie de Limoëlan à Sévignac et ses possesseurs.

Louis Antoine de Chappedelaine

Aussi talentueux que son oncle le Chevalier Joseph Picot de Limoëlan (voir Portraits peints par Joseph Picot de Limoëlan), Victor de Limoëlan, fils de Michel Picot de Limoëlan et de Sophie Drouin,  Hyacinthe,  est peut être le même artiste qui a peint le vieux château de Limoëlan (voir ci dessus avec les armoiries des possesseurs) ainsi que l'ancienne chapelle du lieu. (voir ci dessous)

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Ici deux miniatures datées de 1840, si l'on en croit la notice laissée lors d'une vente, il est fait mention des portraits supposés d’Alphonse de Chappedelaine et de Marie de Chappedelaine, épouse de Launay, enfants en cos­tumes traditionnels de la région de Lamballe », miniatures sur ivoires an­notées au dos. En réalité, au verso des pièces on  lit : Fanchette Henry de la Vallée-Blosse en Sévignac et Louison Henry de la Vallée Blosse en Sévignac. 

 

1773

 

Mémoire historique des

Seigneurs possesseurs de Limoëlan en Sévignac

 

 

1422

 

on voit dame Janne Rousselot posséder Limoëlan

 

1434

 

Messire Roll(and) de Kersaliou

 

 

1471

 

Messire Gilles de Kersaliou

il possedoit aussi la Hardoüinays en 1478 et par le 1er fév aud fév &

les vassaux & rolle de Beaufort furent déclarés exempt de guet

 

1503

 

Messire Gilles de Kersaliou

 

1543

 

Messire Jehan de Kersaliou

 

1546

 

Messire Jan de Kersaliou

 

1573

 

Messire Jacques de Kersaliou

 

1546

 

Messire Charles de Beaumanoir

 

1559

 

Messire Hervé de la Chapelle.

 

Hervé de la Chapelle, fils de Jean de la Chapelle et de Marguerite de Kersaliou, et frère de Hélène de la Chapelle dame du Guémadeux, mentionnée ci-dessous.

 

1578

 

Messire Toussaint de Beaumanoir

 

 

1595

 

Damoiselle Helenne de la Chapelle

 

Hélène de la Chapelle, fille de Jean de la Chapelle et de Marguerite de Kersaliou, épouse de François du Guémadeuc et mère de Anne du Guémadeux.

 

1605

 

Damoiselle Anne Renée

 

(*) Sans doute Anne de Guémadeuc, veuve de Toussaint de Beaumanoir et mère de Hélène de Beaumanoir

 

1621

 

Damoiselle Helénne de Beaumanoir épouse de Mre Charles

de Cossé marquis Dassigné et de Durétal

 

1636

 

Damoiselle Helénne de Beaumanoir marquise Dassigné qui eut

pour héritier messire Philippe d'Espinay

 

Messire François d'Espinay qui eut pour fils

 

1661

 

Messire Philippe Emmanuel le pr

 

1680

 

Messire Louis d'Espinay

 

1686

 

Dame Madelainne... fille unique de de Louis qui épousa

son altesse Mgr Henry de Lorraine comte de Brione

 

1718

 

Delle Louise Marie de Lorraine princesse de

Lambesc

 

1745

 

Louis Charles de Lorraine prince de Lambesq

 

qui avoient en 1764 la terre de Limoëlan &

 

Beaumanoir

 

1764

 

Messire Michel Jullien Alain Picot seigneur de Clorivière

St Buc

 

la seigneurie de Limoëlan à Sévignac et ses possesseurs.
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La cuisine avant la vente aux enchères du mobilier, tableaux, miniatures...

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La salle à manger avant la vente aux enchères

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La petit salon avant la vente aux enchères

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La grand salon avant la vente aux enchères

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La bureau avant la vente aux enchères

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La chambre ivoire avant la vente aux enchères

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Parc

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Les écuries

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Saint Hubert

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La boulangerie

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Le désenvasement des douves en six étapes

 

Merci à madame Claude de Launay

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La vieille chapelle saint Barbe de Limoëlan, à présent disparue.

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Statue de sainte-Barbe, donnée du XVIIe.

La vieille chapelle Sainte-Barbe de Limoëlan avait sans doute succédé à un sanctuaire castral. Regardée comme chapelle domestique du domaine, elle fut fermée au culte durant la Révolution, Picot de Limoëlan avait demandé sa réouverture car son horloge se gâtait avec l’humidité. Elle fut démolie en 1889 mais d’intéressantes pièces ont été préservées : une cloche offerte par Hélène de Beaumanoir, une porte cintrée réincorporée dans l’actuel édifice (quoique que cette première ouverture semble provenir du vieux château), une seconde est visible au Chêne Dé, cette porte cintrée est accostée de deux figures évangéliques : le berger et l’agneau pascal, à cela il convient d’ajouter le petit bénitier figurant ci-dessous La précédente chapelle de Limoëlan se trouvait sensiblement au même emplacement que l’actuelle, dédiée à sainte-Barbe, elle avait été fondée en 1612 par Hélène de Beaumanoir et son second époux Charles de Cossé. Aux demeurant, leurs armes en alliance y figuraient sur une poutre.

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Eléments de l'ancienne chapelle : berger et agneau, porte cintrée, bénitier, et armoiries en alliance Beaumanoir-Cossé

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Statue de saint-Christophe

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Le clocher

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Mariages en cette chapelle de Limoëlan

 

-Christophe Réhel & Antoinette Rouvrays, 7.2.1633

-Jean Berhault & Bertranne Henry, 10.10.1632

-Pierre Letexier & Roberde Lemarchand, 29.11.1636

-Pierre Gaubert & Macée Basin, 28.11.1637

-Ambroise Delambily & Julienne Berhault, 18.1.1638

-Jacques Briand & Nicole Huquet, 8.1.1639

-Pierre Rouvraye & Jeanne Besnard, 21.11.1640

-Olivier Harivel & Roberde Henry, 25.11.1640

-Jean Cranet & Hélène Delambily, 22.1.1641

-Julien Legac & Jacquemine Douais, 7.2.1641

-Guillaume Macé & Guillemette Feré, 5.7.1643

-Toussaint Gaubert & Renée Bézart, 3.10.1645

-Olivier Lemée & Françoise Feré, 14.11.1663

-François Delambily & Mathurine Grignon, 13.1.1668

-Toussaint Gaubert &Hélène Grignon, 7.2.1673

-Jean Gaubert & Françoise Letexier, 8.8.1676

-François Huquet & Tésine Ratier, 1.3.1677

-Jacques Gaubert & Mathurine Coueslan, 28.2.1678

-François Henry & Françoise Oréal, 29.3.1681

-Guillaume Gaubert & Maurie Davy, 20.10.1681

-Olivier Huquet & Mauricette Tronnel, 12.11.1681

-Christophe Allot & Maurie Maignan , 9.2.1682

-Louis Soquet & Françoise Gardisseul, 12.12.1685

-Maury Rouvrays & Laurnce Taron, 19.6.1687

-René Bézard & Laurence Poyrier, 28.10.1694

-Jean Bizeul & Jeanne Duval, 10.5.1695

-Maury Berhault & Laurence Poyrier, 14.2.1697

-Mathurin Delambalay Marie Delahays, 25.2.1697

-Pierre Leleuvroux & Marie Pesrin, 28.11.1697

-Pierre Gaubert & Mathurine Rouvraye, 26.7.1698

-Pierre Navière & Laurence Moysan, 26.11.1689

-Laurens Clouet & Rose Gauven, 6.2.1711

-Gilles berhault & Marie Pesrin, 6.2.1698

-Jacques Aubin & Héleine Lemarchand, 4.9.1700

-Toussaint Rouvrays & Françoise Gaubert, 4.11.1700

-Jacques Bézard & Laurence Bedel, 3.2.1701

-Ambroise Delambily & Perrine Navière, 3.2.1701

-Ollivier Rouvraye & Laurence Lorêt, 25.4.1701

-Joseph Bougault & Françoise Ruault, 26.11.1705

-Claude Richard & Reine Botrel, 21.5.1706

-Pierre Clavier & Anne Huquet, 1.11.1706

-Pierre Huquet & Ollive Bézart, 28.11.1706

-Laurens Letexier & Mathurine Macé, 8.2.1707

-Laurens Devrans & Yvonne Boivin, 26.1.1717

-Guillaume Dupuis & Rose Tirel, 8.2.1717

-Yves Delambily & Mathurine Allot, 10.2.1718

-Jean Benatre & Perrine Guerin, 24.11.1718

-Pierre Hucquet & Jeanne Glot, 28.9.1719

-François Delambily & Laurence Paulmier, 28.11.1719

-Amaury Letessier & Bonne Enault, 21.7.1722

-Joseph Huquet & Françoise Cillard, 4.2.1723

-Jacques Réhel & Marie Moysan, 12.2.1725

-Jean Réhel & Hélène Clavier, 9.2.1737

-Guillaume Tronnel & Catherine Lemercier, 26.2.1737

-François Guio & Jeanne Gaubert, 4.7.1737

-Mathurin Sentier & Jeanne Soquet, 25.7.1737

-Louys Tronnel & Rose Lemercier, 16.1.1740

-François Bras & Laurence Clouet, 19.2.1743

-Jean Toussaint Derouillac & Jacquemine Ratier, 5.2.1754

-Toussaint Henry & Jeanne Guillemot, 7.2.1763

-Henry Huquet & Perrine Paulmier, 14.2.1763

-Pierre Lerin & Marie Réhel, 17.1.1767

-Jean Lecorgne & Catherine Basset, 26.2.1767

-François Gesret & Maurie Robert, 28.9.1769

-Laurent Legac & Catherine Lecorgne, 6.2.1772

-René Joly & Jeanne Réhel, 22.10.1772

-Yves Henry & Henriette Lemée, 9.2.1773

-Pierre Réhel & Laurence Cillard, 13.2.1775

-Vincent Guichard & Jacquemine Mace, 27.2.1775

-Pierre Hamon & Yvonne Ozille, 27.2.1775

-Pierre Jan Horé & Jeanne Barbin, 2.11.1775

-François Henry & Françoise Lemée, 26.1.1779

-Laurent Henry & Julienne Legac, 26.1.1779

-Jan Botrel & Thérèse Lereste, 27.1.1779

-Julien Bouvet & Jeanne Lereste, 27.1.1779

-Mathurin Duchêne & Jeanne Gervaise, 8.2.1779

-François Lebras & Marie Réhel, 9.2.1779

-Pierre Bougault & Marie Botrel, 29.7.1779

-Estienne Delambily & Julienne Botrel, 29.7.1779

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L'ancienne pierre tombale de Marie Thérèse de Chappedelaine conservée dans la chapelle de Limoëlan, elle se trouvait initialement dans le cimetière de Sévignac.

Inhumations en cette chapelle :  

 

 

-Claude Levergne, 9.8.1676 (orig. de Tréguier)            

-Dlle Louise Dubreuil, 21.5.1677            

-Perrine Larue, 19.4.1679            

«Magdelaine Devarigny, marquise de Broons, âgée de 75 ans, inhumée le 4 juin 1673 en présence de missire Jean Lemercier, Maître Gilles Poyrier, & Christophe Trônnel. »            

«Philippe Despinay, marquis de Broons, âgé environ de 75 ans, inhumé le 29 octobre 1673 en présence de missire Pierre Préauchapt, Jean Lemercier, Jean Hamounic, & Jean Leleuvroux. »            

«Dlle Thomas, environ 3 semaines, décédée chez sa nourrisse au bourg de Sévignac, fille de Ecuyer Christophe et Marguerite Henry, Sr et Dame de Herclas, inhumée en la chapelle de Limoëllan en présence de Missire Loret Jean, Jacques Bertheu, et Philippe Lemassier. Le 11 avril 1689 »            

«François Mathurin Marion, décédé au château de Limoëlan, le 17 septembre 1718, envoyé par son Altesse la Princesse de Brionne pour la réforme des droits et seigneuries des terres de Broons, Beaumanoir et Limoëlan.            

«Écuyer Gabriel Désséars décédé au château de Limoëlan inhumé le 14 septembre 1727 en présence de Écuyer François Ferron, Sr de Quénart, Henry Tirel, Sr de la Martinière, Pierre Davy & Mathurin Trônnel. »            

«Écuyer Jean-Baptiste-Michel Ladveze, âgé de 84 ans, décédé au château de Limoëlan, a été inhumé le 16 décembre 1772 en présence de Jeanne Pierrot Belleville, François Henry, & Yves Daniel. »            

«Jean Jeuneu, âgé de 41 ans, fils de Mathurin et de Françoise Poyrier, décédé d’un accident -suite à une chute de charrette dans l’avenue de Limoëlan, a été inhumé ce 25 novembre 1788 en présence de Mathurin Tardivel et François Magnant, ses beaux frères. »            

«Jean-Baptiste-Marie-Michel de Chappedelaine, né à Illifaut, décédé au château de Limoëlan, propriétaire, chevalier de St-Louis , fils de feu René-Anne-César et de feue Anne-Marie Lecharpentier du Margat, marié à Marie-Thérèse Picot fille de feu Michel-Julien-Alain et de feue Renée-Jeanne Roche de Fermoy a été inhumé ce 13 avril 1840 en présence des témoins suivants : Pierre Eriac, 33 ans, laboureur, Mathurin Gicquel, 37 ans, instituteur. »            

«Maurice-Philippe-Michel Bonjour Picot de Limoëlan, âgé de 52 ans, né à Paris , fils de Philippe et Henriette Picot de Limoëlan, propriétaire, chef de bureau au ministère de la Marine, époux de Marie-Emeline Stevens, décédé au château de Limoëlan, a été inhumé le 2 septembre 1886 en présence de Léon de Carné-Trécesson, 50 ans, et Jean Benoît, 45 ans, commerçant. »

Une nouvelle chapelle

la seigneurie de Limoëlan à Sévignac et ses possesseurs.

Edouard de Chappedelaine devenu le nouveau propriétaire de Limoëlan depuis la mort de son cousin Maurice Bonjour de Limoëlan, survenue en 1886, entreprit d’édifier une nouvelle chapelle. Ce sont en effet ses armes et celle de sa femme Annaïs du Bouays de Couesbouc qui figurent à mi parti près de la porte d’entrée de la chapelle Ste Barbe. Due aux plans de Jobbé Duval, le plafond réalisé par des charpentiers de marine ne manque pas d’évoquer la cale d’un navire et les origines Malouines des Picot de Limoëlan. Les armoiries des enfants de Chappedelaine et de leurs alliances sont disposées dans la nef de l’édifice. Jusque dans les années 1960, on venait y célébrer la messe le dimanche

la seigneurie de Limoëlan à Sévignac et ses possesseurs.
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Armoiries de Chavagnac, de Lorgeril, du Bouays de Couesbouc, Picot de Limoëlan, de Chappedelaine, de Jacquelin-Duphné, de Launay, Le Bel de Penguily. 

la seigneurie de Limoëlan à Sévignac et ses possesseurs.

Les armes à mi-parti Chappedelaine-Dubouays de Couësbouc figurent sur la chapelle de Limoëlan

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commentaires

M
Bonsoir, merci pour ces informations qui me sont tres utiles. Je recherche des informations sur Marie Emeline Stevens, veuve de Philippe Michel Maurice Picot de Limoelan. Merci d'avance pour votre aide. Marie
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P
Bonjour, je suis désolé de vous rendre réponse avec du retard, mais pour votre information Marie Emeline Stevens était veuve de Maurice Bonjour, qui était lui même fils de Philippe Bonjour et de Henriette Picot de Limoëlan (1797-1874)
P
Bonjour, je suis ravi si vous y avez trouvé des informations dans cet article.<br />
J
Je voudrais savoir, si vous le connaissez, l'emplacement exact du château dans le village de Sévignac. <br /> <br /> Je vous remercie.<br /> Camille
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J
Bonjour,<br /> Je tiens tout d'abord à vous remercier pour toutes ces informations historique sur ce château mais j'aimerais si vous n'y voyez pas d'inconvénients vous poser une question.<br /> Aux vues des connaissances que vous avez sur ce château j'aimerais savoir si vous en possédez sur le château de Broondineuf qui selon ce que je sait se trouve également à Sévignac. Je serais heureuse de savoir si vous pouvez m'aider dans mes recherches. Si ce n'est pas le cas je vous remercie tout de même d'avoir accorder de votre temps pour lire mon message. <br /> Camille Jégu
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P
Je connais Limoêlan et Brondineuf, en revanche sr Limoëlan a conservé ses deux châteaux ainsi que sa chapelle, à Brondineuf seuls subsistent les communs et la chapelle XVIIe. Le corps de logis XVIIe fut démantelé avant la première guerre mondiale par celui qui s'en porta acquéreur. Mais hélas l'actuel possesseur qui à mis en vente l'endroit en a comlé les douves en partie, n'a pas entretenu l'endroit, et n'a consacré des travaux qu'aux parties récentes, (XIXe)<br /> .
P
Bonjour,<br /> dans la mesure où je peux apporter réponse à votre question, je reste à votre disposition.
M
Bonjour,<br /> Etant les nouveaux propriétaires du Plessix (château du Plessis de Pont-Saint-Martin), j'effectue des recherches avec les Monuments Historiques afin de réaliser des travaux et je suis avide de ce genre de travaux qui m'éclairent. Merci à vous. Les initiales du portail ouest du Plessis sont PL.<br /> Historiquement vôtre,<br /> Nathalie Monsaint-Baudry
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P
Bonsoir.<br /> <br /> Merci à vous d'avoir visité ce blog. Ravi que mon travail vous ai intéressé. Il est vrai que quand une passion vous habite....qui sait si un jour je passes devant votre porte, peut être y frapperais-je. Félicitations à vous pour cette acquisition. Historiquement vôtre/ Michel.
G
Bonjour<br /> Faisant parti de la descendance du chevalier de Limoëlan, je suis ravie de découvrir toute l'histoire de ce lieu avant 1700 ! Merci pour ce travail remarquable !
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P
<br /> <br />  bonjour, ravi que vous ayez découvert des informations sur cette ancienne seigneurie de Limoëlan, et merci de votre visite sur ce site. Cordialement<br /> <br /> <br /> Michel.<br /> <br /> <br /> <br />