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16 août 2013 5 16 /08 /août /2013 13:55
La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme

Nous l'avons vu, c'est le 20 décembre 1506 que Gillette de la Moussaye  (voir Le passé de Plénée Jugon : le château de la Moussaye et ses possesseurs), transporta le domaine de la Moussaye à la puissante famille Gouyon en épousant Guy seigneur de Launay Gouyon et du Vaudoré, Gouyon de Mâtignon. Ladite Gillette avait quelques années plus tard elle même hérité de la seigneurie à la mort de son neveu Jacques de la Moussaye, tué très jeune dans un combat singulier. Messire Charles Gouyon, arrière petit-fils de Jacques et de Gilette de la Moussaye fut ainsi que nous l'avons vu à l'origine du protestantisme au sein de cette dynastie en épousant Claude du Chastel.

La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme

Combourg

Dans l'ouvrage "Mémoires de Charles Gouyon, baron de La Moussaye (1553-1587), publiés, d'après le manuscrit original' -G. Vallée & P. Parfouru nous relate les faits suivants : -C'est au château de Combourg en 1565 que l'héritier de la seigneurie de la Moussaye alors âgé de 17 ans rencontra pour la première fois la jeune femme âgée pour sa part 13 ans. Dès cette première rencontre, Charles Gouyon tomba éperdument amoureux de Claude du Chastel, mais la jeune fille était "promise" au fils du comte de Mongomery. Claude était protestante (voir Le protestantisme), ayant été élevée dès son enfance dans la religion réformée, par ses oncles maternels, Jean et François d'Acigné. En effet, celle ci orpheline de son père fut élevée par ses oncles maternels, sa mère Claude d'Acigné ayant épousé en seconde noce Amaury Ier Gouyon, sieur de la Moussaye. Celui-ci était lui même veuf de Catherine de Guémadeuc dont il n'avait eut qu'un fils unique : Charles né en novembre 1548. Un temps on avait envisagé de marier les deux jeunes gens comme c'était l'usage du temps. Ce dernier partit bientôt pour la Cour et fut présenté à Charles IX par le duc d'Etampes, gouverneur de la Bretagne -juin 1561. Reçu enfant d'honneur, «avec plusieurs autres de pareil âge pour désennuyer le Roy et luy faire passer le temps», Charles Gouyon se lia d'amitié avec Guy de Rieux, aussi page du Roi, et même avec le jeune prince de Navarre, arrivé à la Cour de France vers la même époque. « Je hantois particulièrement monseigneur le prince de Navarre. .... J'avois cest honneur d'estre de son estude et fort aimé de luy; et par ce moyen je fus instruit en la cognoissance de la vraye religion. Car c'estait ce que principallement on monstroit audit prince, encore que le roy de Navarre semblast estre catholique-romain; mais la mere avoit obtenu cela de luy, du Roy et de la Royne que son fils seroit instruit par tels précepteurs qu'elle esliroit». Il y resta quatorze mois et revint en Bretagne «au commencement des seconds troubles», un peu avant la bataille de Saint-Denis en novembre 1567. Mais à peine arrivé, il dut, un peu malgré-lui, accompagner son père à l'armée royale, avec la plus grande partie de la noblesse bretonne, commandée par le gouverneur, M. de Martigues. Pourtant les relations entre le comte de Mongommery et l'un des tuteurs de la jeune du Chastel s'envenimèrent, ayant eut connaissance des faits Amaury Gouyon, le sire de la Moussaye avisa son fils de l'aubaine à saisir. Une seconde entrevue eut lieu de nouveau à Combourg le 19 août 1568, mais la jeune femme se montra «se monstra extrêmement froide» et réservée. Très vite les visites du jeune tourtereau se multiplièrent malgré l'entourage hostile de la jeune femme. Mais Charles Gouyon persista et bientôt les deux jeunes amants ayant surmonté nombre de déboires obtinrent autorisation du Roi Charles IX et de la Reine douairière Catherine de Médicis pour convoler en mariage. Toutefois, le mariage ne pouvait être célébré sans une autorisation spéciale du Roi, qui ordonna que Mlle du Chastel serait conduite à la Cour et placée auprès de la Reine. Vers la fin du mois de mars 1571, elle quitta le château de la Perrière, en Anjou, où elle habitait depuis plusieurs mois avec Mme de Rieux et où Charles Gouyon était venu la rejoindre. Lorsqu'ils arrivèrent à Paris, le Roi venait de partir pour le château d'Anet. Claude y fut présentée à Catherine de Médicis, «qui la receut humainement.» Charles IX déclara qu'il assisterait aux noces, honneur dont Claude se serait, paraît-il, fort bien passée. Le Roi lui fit cadeau d'une «robe de toile d’or frizée». Par suite d'un nouveau déplacement de la Cour, ce fut dans la chapelle du château de Gaillon que le mariage fut célébré, le 20 mai 1571. La jeune mariée était couverte de pierreries de la couronne ; le roi la conduisit par la main jusqu'à la porte de la chapelle, où la bénédiction nuptiale leur fut donnée par Guillaume Ruzé, évêque de Saint-Malo, et aumônier du roi.

 

La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme

Le festin de noces eut lieu dans les jardins de Gaillon et Claude fut admise à la table royale.Après quinze jours passés à la Cour, où la Reine tenta inutilement de retenir Claude, les jeunes mariés regagnèrent la Bretagne en chariot, et vinrent habiter le château de la Rivière-de-la-Moussaye, en Sévignac. Nous avons déjà dit que Charles Gouyon ne tarda pas à faire, lui aussi, profession de la religion réformée, au grand déplaisir de son père et de son cousin de Matignon, qui auraient voulu le voir retourner à la Cour pour y faire fortune. Il ne put se dispenser d'aller à Paris à l'occasion des noces du roi de Navarre avec Marguerite de Valois. Mais au bout de trois semaines, il repartit pour la Bretagne à grandes journées, sans attendre les fêtes du mariage, poussé par l'impérieux désir de revoir sa femme bien-aimée. C'est ainsi qu'il échappa au massacre de la Saint-Barthélemy. Leur union fut bénie par la naissance de onze enfants : six fils, dont les deux aînés moururent en bas âge, et cinq filles. Ils eurent des envieux, des procès, des maladies, mais leur affection mutuelle et la soumission à la volonté divine les soutinrent dans l'adversité. Mme de la Moussaye possédait toutes les qualités d'une maîtresse de maison accomplie et elle sut administrer avec habileté, de concert avec son mari, les grands biens qui leur échurent après les partages de famille. Ils habitaient tantôt la Rivière-de-la-Moussaye, tantôt la Garaye près Dinan, tantôt le manoir du Val sur l'Arguenon, non loin du Guildo et de la mer. D'importants travaux furent exécutés à la Garaye par les soins de Claude du Chastel. C'est elle qui, se promenant un jour dans les bois de la Moussaye conçut l'idée d'y faire construire un château à l'endroit le plus pittoresque. C'est l'ancien château de la Moussaye que tous les archéologues font remonter au commencement du XVI siècle. Les travaux de défrichement et de creusement des fossés furent entrepris en 1581, du vivant d'Amaury Gouyon, qui fit venir d'habiles architectes et dresser les plans. Mais il mourut le 21 octobre 1582 et la première pierre de la Moussaye ne fut posée que le 23 mai 1583. La construction de ce château fut poussée activement pendant les années suivantes. Malheureusement la mort prématurée de Mme de la Moussaye allait bientôt suspendre les travaux. L'édifice est resté inachevé. Puis cette année 1587, Charles Gouyon en rentrant au Val, trouva sa femme mourante :

Le lendemain, qui estoit le samedy, je party de bon matin d'Espinay et vins coucher à Combour; le dimanche, j'arrivay à disner à la Garaye, où on me dit que ma chere compagne se portoit bien. Sur les trois heures d'apres midy j'arrivay au port du Guildo. Estant dans la passagere, je m'enquis comme se portoit ma femme ; à quoy personne ne me respondit. Je le redemanday au passager, lequel, avec un visage changé, me dit qu'il n'en sçavoit rien. Je demeuray fort estonné, et parlant à luy en homme courroucé, il me respondit avoir veu madelle de la Coarde, qui demeuroit au port, laquelle revenant du Val estoit fort esplorée. Alors je demeuray tout hors de moi; je regarday la mer; je ne sçavois que je devois devenir; je pressay d'arriver à bord et me pensay me jeter dans l’eau. A la fin je montay à cheval et arrivay à la maison et montay à la chambre. Je trouvay ma femme en son petit lict, qui estoit devant la cheminée; je me jetay contre terre aupres d'elle, avec pleurs et cris pleins de desespoir. Je ne sçay pas bien toutes les personnes que je y trouvay; tant y a qu'il y avoit une grande desolation. Elle me bailla la main, me priant de me consoler et me reigler à la volonté divine, qui faict tout pour nostre mieux, quoiqu'il nous semble du contraire. Adonc je me relevay et me retiray en son arriere-chambre pour prier Dieu. Il y avoit quatre ou cinq damoiselles de ses voisines qui estoient pres d'elle ; elle leur dit me suivre pour me consoler, ce qu'elles firent, mais je les renvoyay rudement. Elle avoit une damoiselle avec elle, fille d'un puisné du Cambout, apellée madelle de Valleron, que ma chere compagne aimoit fort et qui avoit toutes les clefs et charge de ses meubles et de son mesage, laquelle aussy avoit soin de ma chere femme, pour la trecter en ses couches. Je l'interrogeay de sa maladie; elle me dit que le mesme jour elle s'estoit encore trouvée plus mal et qu'il en falloit bien esperer. Il y avoit deux medecins, qu'on avoit faict venir de Dinan et de St. Malo, lesquels n'y cognoissoient rien. Je demeuray pres d'elle le reste de la journée, luy faisant prendre de la gelée et du lohoc d'autant que les flegmes luy faisoient grand ennuy. Sur le commencement de la nuict, on cognut qu'il n'y avoit plus d'esperance, tellement que je ne peus plus souffrir la voir. Je me tenois tantost à la porte, assis sur les degrés, tantost en ma chambre, priant ardemment nostre bon Dieu qu'il luy fist miséricorde et faisait faire les prieres d'heure en heure devant elle par un homme de bien, qui estoit en ma maison pour l'instruction de nostre fils ainé nommé Amaury. Cet homme y fit son devoir. Elle avoit une plainte ordinaire de voix, laquelle cessoit tout autant que duroient les prieres et tenoit ses yeux clos, sinon a l'heure des prieres; et quelquefois Valleron aprochoit son oreille pres sa bouche pour ouir ce qu'elle disoit, elle entondoit qu'elle prioit Dieu. Cela luy dura jusque à six heures du matin du lundy 15me de juin 1587, que nostre bon Dieu la retira des miseres et afflictions de ce monde en son repos eternel, avec cette reputation de tous ceux qui la cognoissoient d'avoir laissé peu de pareilles en pieté et en charité, constance, zelle et toutes vertus. Elle mourut au mesme mois qu'elle estoit née, agée de trente et quatre ans, regrettée de chacun pour les rares vertus qui estoient en elle.Ayant perdu ma fidelle et bonne compagne, je suis demeuré comme chacun peut penser ; car elle estoit ma meilleure moitié, mon seul contentement, n'ayant plaisir que l'heur de sa presence, heureuse et bonne compagnie, l'ayant aimée sy uniquement pendant les seize ans et demy que j'ay esté son mary et trois que je l'avois pourchassée. Incontinent, je fus visité de tous mes amis, et mesme de ceux qui m'estoient ennemis, qui tous desolés et pleins de larmes me venoient de jour à autre pour m'aider à pleurer ma perte. Et pour le dernier office que je luy pouvois plus faire, je la fis mettre en une chasse de plomb et honorablement conduire, accompagné de toute la noblesse du païs, jusque au temple de Plouer, où gist son corps en la sepulture de mes predecesseurs, avec sa mere , attendant que je luy en fasse esdifier une, où, quand il plaira à Dieu m'apeller je desire estre mis aupres d'elle , afin que nos deux corps, qui se sont tant et sy uniquement aimés durant leur vie, soient assemblés apres leur mort, et derechef, au grand jour du jugement du Seigneur, en la bienheureuse resurrection, ils se relevent ensemble et louent le Seigneur Dieu tout puissant et son Fils bien aimé Jesus Christ Nostre Seigneur et Sauveur ensemblement, comme aussy ils ont ensemble faict leurs prieres, suplications et actions de grace de tant de biens que nostre Dieu nous a largement departis en ce monde, lorsque nous y avons ensemblement faict nostre peregrination.

 

On devine son désespoir et sa douleur, qu'il exprime en termes vraiment touchants. «Le lundi 15 juin 1587, à six heures du matin, nostre bon Dieu la retira des misères et afflictions de ce monde en son repos éternel.» Elle n'avait que trente-quatre ans. «Je la fis mettre en une chasse de plomb et honorablement conduire, accompagné de toute la noblesse du païs, jusque au temple (église paroissiale) de Plouer, où gist son corps en la sépulture de mes prédécesseurs, avec sa mère.» Les dernières paroles que prononça Claude du Chastel, baronne de la Moussaye, furent : «Pour l'amour de Jésus-Christ nostre Seigneur et seul Sauveur, je meurs en cette foy, Oh! que je suis bienheureuse !». Et Charles Gouyon ajoute : «O ma tres chère Claude ! Dieu me fasse la grâce de mourir comme toy, afin que comme toi je vive éternellement bienheureux!» Les troubles de la Ligue n'allaient pas tarder à faire sortir le baron de la Moussaye de la retraite volontaire dans laquelle il s'était renfermé pour pleurer la noble compagne enlevée trop tôt à son affection et pour écrire ce Brief discours de sa vie dont notre résumé ne donne qu'une idée imparfaite. Comme protestant, car sa conversion de 1585 fut forcée et nullement sincère, et peut-être aussi en souvenir de ses relations de jeunesse avec le roi de Navarre, à la cour de France, Charles Gouyon, à l'exemple de beaucoup d'autres gentilshommes bretons, fit campagne dans l'armée royaliste, dite le parti des hérétiques, contre les troupes de la Sainte Union, commandées par le duc de Mercoeur. C’est donc le 5 janvier, au château de Vitré, que le baron de la Moussaye, qui avait alors 44 ans, vint contracter cette seconde union, six ans et demi après la mort de Claude du Chastel, tant regrettée.

Contract de mariage de hault et puissant Charles Gouyon, seigneur et baron de la Moussaye, comte de Ploüer, vicomte de Tonquedec, seigneur de Launay, du Vaudoré, de Touraude et de Tressaint, accordé le 19° de decembre 1592, avec haute et puissante delle Anne de la Noüe, fille de haut et puissant François de la Noüe, vivant chevalier de l'ordre du Roi, conseiller en ses conseils d'Etat et privé et capitaine de 50 hommes d'armes de ses ordonnances, et de feue haute et puissante Marguerite de Theligni, sa femme; et assistée de très haute et puissante dame Anne d'Alegre, comtesse de Laval, dame de Vitré et de la Roche-Bernard ; de haute et puissante Marie de Luré, veuve dud. sr le la Noüe et dame du Plessis-aux-Tournelles, de Lumigni et de Nogent-sur-Loir ; et de hauts et puissants Odet et Théophile de la Noüe, frères de lad. future; par lequel lesd. Odet et Théophile de la Noüe consentent que lesd. Futurs jouissent dès lors de la terre et seigneurie de la Gascherie, assise dans la paroisse de la Chapelle-sur-Ardre (Erdre) au diocèse de Nantes, à condition que si lad. terre estoit de moindre valeur que la legitime de lad. delle de la Noüe, ils seroient tenus de lui fournir le surplus, et que si elle estoit de plus grande valeur il leur en seroit fait raison par lesd. Futurs. Led. sr de la Moussaye doüe lad. Anne de la Noüe de 2,500 escus de rentes qu'il assigne sur les terres et seigneuries de Vaudoré, sur la juridiction de la Motte-Roussel, de la Tourniole de Hédé, de Cargouet, de Lescoublière et de Ponthual, desquelles terres la proprieté apartiendroit aux enfans qui naitroient dud. mariage, pour en estre fait partage entre eux, ainsi qu'il estoit accoutumé entre gens nobles et de maisons illustres, à la reserve des terres de Cargouet, de Lescoublière et de Ponthual, qui retourneroient au fils aîné après la mort desd. futurs. Lad. dame Marie de Luré donne à lad. future la somme de 10,000 escus sol comptant en espèces de quadruples doubles et simples pistolets d'or fortifiés, et elle veut que si lad. future predecedoit led. sr de la Moussaie sans enfans, elle apartiendroit aud. sr de la Moussaie.

Ce contract passé au chateau de Vitré, devant Daniel de Launai et Pierre des Vallées, notaires à Rennes.


 

Un mois auparavant, le 8 décembre 1592, il avait fait un partage anticipé aux sept enfants survivants du premier lit, afin sans doute d'éviter des difficultés éventuelles. Au mois de décembre 1593, Anne de la Noue accoucha d'une fille, qui reçut aussi le nom d'Anne et dont le baptême se fit encore au château de Vitré. Elle eut pour marraine haute et puissante dame Anne d'Alégre ou d'Aligre, baronne de Vitré, veuve de Paul de Coligny -Guy XIX de Laval et pour parrain le jeune baron de Vitré, François de Coligny -Guy XX de Laval. La petite Anne Gouyon n'eut pas le bonheur de connaître son père, M. de la Moussaye étant mort avant qu'elle ne vint au monde -c'est ce que nous révèle l'acte suivant, extrait des registres protestants de Vitré.

«Hune fille de deffunct Charles de la Moussés, escuir, conte de Ploit, etc.. et de dame Anne de la Nos, sa femme, lorsqu'il vivoit, a esté baptizée en l'Eglise reformée de ceste ville de Vitré, ce dimanche douziésme jour de decembre mil cinq cents quatre vingt treze, et a esté presentée par hault et puissant Monseigneur Guy de Laval et haulte et puissante dame madame Anne d'Alaigre, seigneur et dame de Vitré et conte et contesse de Laval. Le baptesme administré par maistre Pierre Merlin, ministre du sainct Evangille, en la maison de mon dict seigneur et dame. P. Merlin

 

extrait de Mémoires de Charles Gouyon, baron de La Moussaye (1553-1587), publiés, d'après le manuscrit original' -G. Vallée & P. Parfouru

La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme
La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme

Armoiries en alliances Gouyon de la Moussaye et de Champagné
 


Amaury II, leur fils aîné, n'avait que seize ans environ en 1593, lorsqu'il devint chef de nom et d'armes de la maison Gouyon de la Moussaye. II rendit hommage au Roi, le 1er septembre 1599, pour les seigneuries de la Moussaye et de Plouer; en mars 1615, il obtint des lettres érigeant en marquisat la baronnie de la Moussaye.

 


Veut par la Court les lettres patentes du Roy, données à Paris au moys d'octobre dernier (1575), signées Henry et sur le reply, par le Roy, Fizes, et scellées de cyre verd à laz de soye, obtenues par messire Amaury Gouyon, sire de la Moussaye, chevalier de l'ordre du Roy, par lesquelles et pour les causes y contenues, ledict seigneur crée et érige en droict et titre de comté les terres et seigneuries de Plouer et Pontual, leurs apartenances et deppendances, tenues et mouvans dudit seigneur, et icelles à ceste fin, en tant que besoin est ou sera. ensemble joinct, unyt et incorporé, et celles de la Moussaye, Cargouet et Lescoublière, avecq leurs apartenances et deppendances ou de tant que en est tenu et mouvant dudit seigneur, en nom, tiltre et quallité de barronnye, et ledit seigneur de la Moussaye à ceste fin decoré dudit tiltre de comte et baron, ainsi que plus amplement est contenu par lesdictes lettres patentes, la requeste presentée à ladite Court par ledit impetrant, par laquelle il requeroit la lecture et publication desdites lettres; les conclusions du procureur general du Roy; et tout consideré. Il sera dict que la Court, avant proceder à la publication et verification desdites lettres patentes, a ordonné que l’impetrant d'icelles fera aparoir qu’il soit justiffié des crymes desquelz il est prevenu et detenu en la court de Parlement de Paris. Fait en Parlement le XXIII° jour de mars 1576. R. de Bourgneuf. J. Marbeuf.
 

Veu par la Court les lettres patentes données à Paris au moys de mars dernier (1615), signées Louys, sur le reply, par le Roy, de Lomenye, et scellées du grand sceau de cire verd à lacz de, soye, obtenues par messire Amaury Gouyon, baron de la Moussaye, par lesquelles led. seigneur joinct, unist et incorpore les chastellainyes de Lanjourdre, de la Vieilleville et autres terres qui en deppendent à la terre de la Moussaye, ses appartenances et deppendances, et le tout ainsy uny créé et erige en tiltre, preminance et dignité de marquisat, pour estre desormais appelé le marquisat de la Moussaye, tenu et mouvant de Sa Majesté à une seulle foy et hommaige, ainsy qu’il estoit auparavant, à cause du chasteau de Jugon, avecq pouvoir de prendre par led. sieur de la Moussaye, ses hoirs et ayans cause le nom et quallité de marquis de la Moussaye, pour jouir des honneurs y appartenantz en tous lieux et assemblées publicques ou particulières, le tenir et poceder doresnavant perpétuellement et à tousjours, aux honneurs, auctoritez, prérogatives, preminances, dignitez, droicts de congé et de menée, qui sont attribuez à lad. quallité de marquis, et dont jouissent les autres marquis de ce royaume, comme plus emplement est porté par lesd. lettres patentes ; requeste de l'impetrant, tendant affin de veriffication d'icelles; conclusions de l'advocat general du Roy ; et tout consideré. II sera dict que la Court a ordonné que lesd. lettres patentes seront leues et publiées aux issues des grandes messes et prochains marchez des paroisses où lad. maison de la Moussaye est sittuée, et les procès verbaulx desd. publicquations certifiiez en l'audience du siège presidial de Rennes et de la jurisdiction de Jugon, pour, ce faict et les opposants, sy aulcuns sont, et les antiens tiltres de la seigneurye de la Moussaye veuz et rapportez en lad. Court et communicquez au procureur general du Roy, estre ordonné ce qu'il appartiendra.
Faict en Parlement à Rennes le 25e jour de septembre 1615.
Christofle Foucquet. De Trogoff.

Le 12 avril 1600 Amaury II Gouyon épousa Catherine de Champagné : 

Contract de mariage de messire Amauri Gouyon, seigneur et baron de la Moussaie, comte de Plouer, sire de Juch, vicomte de Pommerith et de Tonquedec, demeurant au château de la Rivière dans la paroisse de Sevignac, evêché de St-Malo, et assisté de messire Charles Gouyon, son frère, sr de Pommerith ; de messire Odet de la Noue 2, son tuteur, chevalier, seigneur de la Noue; de haut et puissant seigneur messire Gaspard de Rochechouart, chevalier, seigneur de Mortemar, et de dame Louise comtesse de Maure, sa femme 3; de Charles de Matignon, comte de Torigni, chevalier des ordres du Roi ; de haut et puissant seigneur messire Claude de Nevet, chevalier, seigneur dud. lieu ; accordé le mercredi 12° d'avril 1600, avec delle Catherine de Champagne, fille de haut et puissant seigneur messire Louis de Champagne, comte de la suze, baron de Brouassin, de Loupelande, de Coulans et de la Chapelle-Rainsouin, chevalier des ordres du Roi, conseiller en ses conseils d’Etat et privé et capitaine de 50 hommes d'armes de ses ordonnances, et de dame Madeleine de Melun, sa femme ; et assistée de dame Marie de Luré, son ayeule maternelle, veuve de messire François de la Noue 1, conseiller du Roi en ses conseils d'Etat et privé et capitaine de 50 hommes d'armes; de messire Brandelis de Champagne, son oncle paternel, marquis de Vilaines et chevalier des ordres du Roi; de messire Louis de Champagne, son frère, comte de la Suze; de delles Françoise et Marie de Champagne, ses soeurs ; de noble homme Me Jacques Cotel, son curateur, secretaire de la chambre du Roi; de très haut et très puissant illustre prince, monseigneur François de Bourbon, prince de Conti; de très haut monseigneur Henri duc de Montmorenci, pair et connetable de France; de messire Achille de Harlai, conseiller du Roi en ses conseils d'Etat et privé et premier president du Parlement; de très haut et très puissant seigneur messire Charles de Montmorenci-Damville, admiral de France; de puissant seigneur messire Maximilien de Bethune, chevalier, seigneur de Rosni, conseiller du Roi en ses conseils d'Etat et privé, grand maître et capitaine general de l'artillerie de France, et de noble homme Benjamin Aubri, secretaire et fondé de procuration de très haut et puissant seigneur messire Henri de la Tour, duc de Bouillon, marechal de France. Par lequel lad. Marie de Juré donne à lad. future au par dessus de ses droits la somme de 20,000 ecus, payable à Paris dans la maison de noble Me Denis Bouthillier, avocat au Parlement, et au defaut de payement de lad. somme, elle lui cède la terre et seigneurie de Nogent-sur-Loir. Ce contract passé devant Leonor de St-Leu et NicNicolas Le Camus, notaires au Châtelet de Paris. (Les minutes de St-Leu sont chez Me Paul Girardin, notaire rue Richelieu, 85, et celles de Le Camus, chez Me Duhan, rue Lafitte

 

On lui doit l'établissement des prêches de Plouer et de la Moussaye, enfin il est l'auteur d’un livre ascétique intitulé Méditations chrétiennes sur divers textes de l'Écriture sainte, oeuvre qui dénote un esprit sérieux et profondément religieux, fruit de l'éducation maternelle. Il mourut en 1624. Sa veuve, Catherine de Champagne, dame de Nogent-sur-Loir, lui fit ériger, en 1626, un tombeau en marbre avec une épitaphe latine en belles capitales, reproduites par Habasque. Catherine de Champagne était fille de Louis de Champagne, comte de la Suze, et de Madeleine de Melun, et nièce de Perronnelle de Champagne, mariée à Jacques de Montgomery, comte de Lorges, dont parle M. de la Moussaye dans ses Mémoires, Le portrait de Catherine de Champagne a été gravé par Le Blond en 1631; c'est une pièce rarissime.Amaury II et Catherine de Champagne laissèrent trois fils : Amaury III, dont nous parlerons tout à l'heure, Brandelis, baron du Juch, tué dans les guerres de Hollande du vivant de son père, et François, baron de Nogent, dit le baron de la Moussaye (portrait ci dessous).

La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme

Procès verbal rendu au sujet d'une demande d'un Temple protestant à Quintin par le Marquis de la Moussaye

 

Le 27 juillet 1660 Mgr. L'Ev. de Léon, dit que le Vicaire-général de Mgr. l'Ev. de Rennes lui avoit écrit, que M. le Marquis de la Moussaye s'étoit pourvu au Parlement de Rennes, pour demander des Commissaires, afin de lui donner un lien pour l'établissement d'un nouveau Prêche qu'il prétendoit faire dans la terre de l'Hermitage, dépendant de la terre de Quintin : Que dans cette occasion, il demandoit la protection de l'Assemblée, qui lui étoit absolument nécessaire. La Compagnie a prié mondit Sgr. de Léon de remettre les mémoires de cette affaire là entre les mains de Mgrs. qui ont été commis pour les affaires de la Religion: & cependant, attendu que la chose se pourroit poursuivre au Parlement de Rennes, Mgr. de Chartres & lui ont été priés d'en vouloir écrire à M. le Premier Président & à M. le Procureur Général. Le 11 août, Mgr l'Arch. de Rouen dit, que Mgr l'Ev. de St Brieux étoit au Cloitre qui demandoit à parler à la Compagnie d'une affaire qui lui paroît très-importante pour la Religion. Mgr de Bazas & M. l'Abbé du Rivau, ont été priés de l'aller recevoir; étant entré, & ayant pris sa place avec Mgrs. les Prélats selon le rang de son sacre, il a dit, que deux desseins l'avoient obligé de venir en ce lieu : le premier, pour rendre ses très-humbles respects à l'Assemblée, & l'assurer de ses obéissances : le 2e, pour exposer à ladite Assemblée des affaires considérables, & qui requéroient sa protection pour l'intérêt de l'Eglise & de la Religion dans le Diocèse de Saint Brieux: Qu'il est arrivé beaucoup de troubles & de désordres dans ledit Diocese, depuis que  M. & Dame. de la Moussaye ont acquis le Comté de Quintin : Que cette terre est une des plus considérables de la Province de Brétagne, située dans le Diocese de Saint Brieux, consistant en une ville fort peuplée & 29 Paroisses: Que la Religion Catholique, Apostholique & Romaine y a toujours été soigneusement conservée, & l'Eglise honorée singulièrement par la piété des anciens Comtes de Quintin, qui se sont signalés dans les guerres saintes, & par de très-glorieux témoignages de de leur dévotion : Que la preuve évidente paroît excellemment dedans une Ordonnance & Déclaration desdits Sgrs. Comtes, lesquels ont fait défenses à leurs sujets, vassaux & tenanciers de reconnoître leurs Successeurs pour Seigneurs, & de leur rendre aucun devoir, jusqu'à ce que, dans l'Eglise, ils aient fait un autre serment solennel dessus les saintes Evangiles, qu'ils conserveront inviolablement tout ce qui concerne l'Eglise & la Religion : Qu'il est arrivé un changement funeste en cette terre par l'introduction des Sr. & Dame de la Moussaye, faisant procession de la Religion prétendue réformée : Que la vente en ayant été faite en l'an 1638, il a été formé de grandes oppositions en la Province de Bretagne & dans la Cour, & que dans cette occasion, feu M. le Prince de Condé fit paroître son zele & sa dévotion pour l'Eglise & la Religion: qu'il intenta action en retrait lignager aux Requétes de l'Hôtel, par le seul dessein d'en conserver les intérêts qu'il prévoyoit être en manifeste danger, ladite terre de Quintin demeurant entre les mains desdits Sr. & Dame de la Moussaye, lesquels pour empêcher l'effet de cette bonne volonté, employerent toutes les puissances de la Religion prétendue réformée, & même des princes étrangers, pour être maintenus en cette acquisition; enfin ledit Sgr. Prince se relâcha, & néanmoins voulut toujours conserver ce qui regardoit l'Eglise & la Religion; & en effet il voulut qu'il fût fait un contrat solennel, lequel fut passé le 8 Février 1641, entre M. le Président de Nesmond, Surintendant des maisons & affaires dudit Sgr. Prince, & Madame de la Moussaye, dans lequel il y a clause expresse, qui porte, que lesdits Sr. & Madame de la Moussaye, leurs enfants, héritiers & successeurs & ayant clause ne pourront, tant qu'ils seront profession de la Religion prétendue réformée, faire aucun bâtiment, ni demeurer dans ladite terre que quatre fois l'année, & quinze jours chaque fois :

Qu'ils ne pourront faire ni souffrir qu'il soit en exercice public ou particulier de ladite prétendue Religion réformée; Qu'ils renonceront  pour ce aux Edits, articles, decrets, brevets & autres concessions touchant cet article : Qu'ils ne troubleront directement ni indirectement les Catholiques : Qu'aucun office ni charge n'y sera exercée par provision, commission ou autrement; aucune ferme, maisons, afféagement, fiefs, métairies, terres ou bois, n'y seront donnés ni accordés à ceux de la regligion prétendue réformée : Que lesdites conditions & autres seront observées, & s'il y est contrevenu, que lesdits Sr.& Dame de la Moussaye consentent que le Roi, ou celui qui sera nommé par S. M., puisse retirer la ditte terre de Quintin en remboursant : lequel contrat passé par devant le Gay & Sr. Vast, Notaires au Châtelet de Paris, fut ratifié par ledit Sgr. Prince & ledit Sr. Marquis de la Moussaye, autorisés par Lettres Patentes du Roi, les 27 Juin 1640 & les 16 Janvier & 8 Février 1641, vérifié & régistré au Parlement & Chambre de l'Edit à Paris, & ailleurs où besoin a été : Que lesdits Sr. & Dame de la Moussaye, avant & depuis le contrat, ont fait de grandes vexations en ladite terre : Qu'ils ont contesté toutes les redevances sur les terres & forêts dudit Quintin, appartenant à l'Eglise : Qu'ils ont disposé par violence & voie de fait desdits Bénéfices, mis en possession des Ecclésiastiques, sans titre canonique, & même ont jusqu'à présent prétendu pourvoir au Bénéfice de St Thurian, Doyenné de Quintin, contre tous droits, & au préjudice des volontés & Déclarations du Roi : Qu'ils ont fait maltraiter, excéder & outrager les plus notables Ecclésiastiques de Quintin, de quoi il y a eu plainte présentée au Parlement de Rennes, informations & décrets en conséquence contre ledit Sr. de la Moussaye, son Procureur Fiscal & plusieurs de ses domestiques : Que ledit Sr de la Moussaye, pour empêcher ce que dessus, & présenté trois Requêtes au Parlement de Rennes, pleine de calomnies & injures contre ledit Sgr. Evêque de St Brieux, le Syndic & Clergé de St Brieux : Qu'il a fait divers procès en conséquence aux Présidiaux & Parlement de Rennes, Chambre de l'Edit de Paris & au Conseil du Roi, où il a fait donner assignation audit Sgr. Evêque, Syndic du Clergé, mêmes à toutes les Dignités &  Chanoine de l'Eglise Cathédrale & Collégiale, & à tous Curés ou Recteurs des Paroisses dudit Diocèse, qu'il prétendoit faire déserter, en même temps que le Sr. de la Moussaye & maltraité un honnête Gentilhomme Catholique, Sénéchal & premier Magistrat dudit Quintin, en telle sorte qu'il l'a obligé de lui remettre la charge de Sénéchal, de laquelle il a pourvu un nommé Uzille, de la religion prétendue réformée, qu'il a établit audit Quintin, un autre Juge & grand vendeur de la forêt de la Moussaye, un Sénéchal & alloué ou Lieutenant, tous de ladite Religion prétendue réformée : Qu'ils en ont fait faire exercice,tant en sa maison où ils demeurent audit Quintin, qu'en une autre maison dans la forêt, nommée le pavillon, où ils ont établi un Prêche & un Ministère dans une maison qu'ils ont acquis depuis peu en ladite forêt nommée l'Hermitage:  Qu'enfin ils ont suscité quantité de procès aux Présidiaux & Parlement de Rennes, Chambre de l'Edit & au Conseil du Roi, & au sujet des différents ci-dessus; & qu'au Greffe dudit Parlement de Rennes, sont lesdites requêtes ci-dessus mentionnées, remplies de calomnies & fausses accusations contre ledit Sgr Evêque, injurieuses au Clergé, répondues & communiquées à M. le Procureur Général du Roi audit Parlement, qui a requis commission pour en informer. Sont aussi au Greffe, l'enquête, l'information faites par le Sr. Roderu, Conseiller audit Parlement de Rennes, les violences & outrages faits par ledit Sr. de la Moussaye & ses domestiques, en la personne des principaux Eccléiastiques de Quintin. Sur quoi il y a eu Arrêt portant décret : Que ledit Sr.Ev. & son Synode ont été investis par plusieurs personnes de la part dudit Sr. de la Moussaye : Que dans ses visites, son logement lui a été enlevé par les proches parents & autres affidés  dudit Sr de la Moussaye : Que son Procureur Fiscal a molesté les Curés, Administrateurs d'Hôpital, Marguilliers des Paroisses dudit Quintin : Qu'il a attiré en laditte ville plusieurs familles de la Religion prétendue réformée, desquelles quelques personnes s'étant converties, ils ont fait effort de les égorger en plein minuit.

  le château de Quintin

jadis possession des Marquis de la Moussaye 

 

 Que lesdits Sr & Dame de la Moussaye ont affecté de mettre des bancs avec leurs armes dans les Eglises, & icelles fait apposer au-dessus des Tabernacles, où repose le Saint-Sacrement, sur les vitres, les cloches, les portes des Presbytères; enfin que depuis 15 années & plus, il s'est fait de continuelles entreprises & troubles très notables, qui méritent que l'Assemblée interpose son autorité, pour les faire cesser, & y apporter remede à l'avenir; & à cet effet a requis ledit Sgr. Ev. qu'il soit demandé que les contrats, Déclaration & Arrêts ci-dessus seront observés selon leur forme & teneur, nonobstant certaine Déclaration que prétend avoir obtenue ledit Sr. de la Moussaye au mois de Juin de l'année 1641, laquelle ne peut avoir été expédiée que par surprise, immédiatement après le décès de feu Roi, sans connoissance de cause, sans partie appellée, sur ses suppositions, lesquelles ne peuvent avoir force contre & au préjudice d'un contrat solennel, vu principalement que dans ladite Déclaration il n'est fait aucune mention des clauses expresses, pour la conservation de l'Eglise & de la Religion, auxquelles il n'y a apparence quelconque que le Roi & la Reine sa mere, lors Régente, aient eu intention d'apporter préjudice, puisqu'au contraire il y a clause expresse, qui est la seule consernant la Religion, par laquelle il est dérogé en termes exprès à tous Edits & Déclarations, en faveur de ceux de la Religion prétendue réformée : a aussi demandé ledit Sgr. Ev., que lesdites trois Requêtes  présentées contre lui & le Syndic du Diocèse de Saint Brieux, comme aussi les informations contre le Sr. de la Moussaye, soient envoyées du Greffe du Parlement de Rennes en celui du Conseil : .Que le nommé Gaisnau, Procureur-Fiscal dudit Sr. de la Moussaye, vienne répondre audit Conseil, sur les vexations par lui faites aux Curés, Paroisses, Marguilliers, Administrateurs de l'Hôpital dudit Quintin : comme aussi sur des insultes faites par le même Gaisnau audit Sgr. Ev. & à son Promoteur, en sa visite Episcopale faite en l'Eglise Paroissiale dudit Quintin, le 15 août de la dernière année 1659, & qu'il soit fait instance, à ce que les procès retenus au Conseil, à la sollicitation desdits Sr. & Dame de la Moussaye, sur le sujet des présentations par eux prétendues faites à la Cure de St Thurian, Doyenné & Préhenbé de Quintin, Treve du Feil, prétendue Paroisse de l'Hermitage, pour raison de quoi ils ont tenu en procès jusqu'à présent ledit Sgr. Evêque. & ceux qui ont été canoniquement par lui pourvus; & enfin qu'il plaide à l'Assemblée y faire apporter un si bon & solide remede, que la paix & le repos du Diocese de Saint Brieux, ne soient plus troublés; & que ledit Sgr. Ev. & les Ecclésiastiques de son Diocese puissent continuer leurs prieres & le service de Dieu, pour la gloire & propérité du Roi & de son Etat, é pour l'heureux succès des bons desseins de l'Assemblée, à laquelle ils auront une éternelle obligation. Sur quoi Mgrs. les Commissaires pour les affaires de la religion, ont été nommés pour examiner les pieces qu'ils ont été priés de rapporter cette après-dînée. Ledit jour de relevée, Mge. l'Ev. de Saint Brieux, les Syndics & Clergé  de son Diocese, & les Sr. & Dame de  la Moussaye, par la suite des pieces représentées auxdits Sgrs. Commissaires, & par eux examinées. Le tout considéré & mis en délibération, il a été arrêté d'appuyer l'affaire de Mgr. l'Ev. de Saint Brieux, de toute la protection de l'Assemblée, & d'intervenir dans tous les chefs par lui représentés : Que l'on consultera pour savoir quels moyens il y aura de faire exécuter les clauses du contrat passé par M. le Président de Nesmond, au nom de feu M. le Prince : après quoi Mgrs. les Commissaires pour les affaires de la Religion, demanderont une conférence à Mgr. le Cardinal & la protection de son Emincence : Qu'on fera toutes les instances possibles de la part de l'Assemblée, pour faire rapporter au Greffe du Conseil les trois Requêtes qui ont été présentées au Parlement de Rennes contre ledit Sgr. Evêque, & contre le Syndic du Clergé de son Diocese, avec les conclusions données par entreprise par les Gens du Roi audit Parlement, & pour faire aussi rapporter au Greffe dudit Conseil l'enquête & l'information faite à la requête du Sundic dudit Diocese, contre le Sr. de la Moussaye,  & contre  son     Procureur Fiscal dudit Quintin, & y venir rendre raison de ces troubles & injures. L'Assemblée & encore ordonné que Mgrs. les Commissaires nommés pour les affaires de la Religion, se joindront avec mondit Sgr. l'Ev. de Saint Brieux pour faire juger le plutôt qu'ils pourront le procès qui est retenu au Conseil pour raison des Bénéfices soient conservés avec les préparations, les instances sur les accusations, les instances & les troubles faits contre ldit Sgr. Ev. contre son Clergé & contre son Procureur: & cependant demander qu'il soit sursis à l'exécution de l'Arrêt du Parlement de Rennes, du 30  Juin dernier, à la commission donnée en conséquence, & à toutes autres poursuites audit Parlement, ou par devant d'autres Juges, jusqu'à ce qu'il en ait été autrement ordonné par Sa Majesté. Le 4 Octobre, Mgr. l'Ev. de Lavaur dit, que Mgr. l'Ev. de Saint Brieux ayant su que M. le Marquis de la Moussaye vouloit établir un Prêche dans son Diocese, tout ce qu'il avoit pu faire pour l'empêcher, avoit été de porter l'affaire au Parlement de Bretagne, où elle est à présent, & où il prie la Compagnie d'ordonner à Mgrs. les Agents d'intervenir; ce qu'elle lui a accordé. Le 11 Avril, de relevée, Mgr. l'Ev. de Digne dit, que par ordre de l'Assemblée il avoit vu M. le Chancelier, pour lui recommander l'affaire de Mgr. l'Ev. de Saint Brieux contre M. de la Moussaye; que M. le Chancelier lui avoit témoigné quil pouvoit assurer la Compagnie, que s'agissant en cette affaire des intérêts de l'Eglise, il ne manqueroit pas d'y avoir toute la considération qu'elle pouvoit espérer en cette rencontre.

Rapports entre l'évêché de Saint Brieuc et le marquisat de la Moussaye

Cet évêque de "Saint Brieux" dont il est mention dans le précédent article s'appelait Monseigneur Denis de la Barde. Docteur de Sorbonne, prédicateur ordinaire de Louis XIV et chanoine de Notre Dame de Paris il fut nommé à l'évêché de Saint Brieuc en 1642. Il mourut le 22 mai 1675,  quant à la Marquise de la Moussaye il s'agissait de Henriette de la Tour d’Auvergne, princesse de Sedan, sœur du maréchal de Turennes. Née en 1629 de l'union de Henri de la Tour d'Auvergne  duc de Bouillon Prince de Sedan, & de Élisabeth de Nassau Orange. La marquise de la Moussaye trépassa le 19 avril 1677.  

C'est à Sedan que Henriette de la Tour d'Auvergne  épousa  le marquis Amaury III Gouyon de la Moussaye, ce 11 avril 1629. Le contrat de mariage précisait : Très haute et illutre  Charlotte de Nassau, Princesse en Orange Duchesse douairière  de la Trimouille, sa tante, promet à sa fille la dite damoiselle pour ses droits succéssoraux la somme de cent cinquante mil livres avec joyaux & ameublemens convenables, & ledit seigneur lui donne en doüaire par chacun  an sa vie durant sept mil livres, s'il y a enfans, & huit mil livres s'il n'y en a point. En outre la jeune marquise arrivait en Bretagne avec son personnel. Amaury III et Henriette de la Tour d'Auvergne entreprirent la construction d’un château de Quintin et des fortifications que Louis XIV fit arrêter. Le marquis et la marquise de La Moussaye organisèrent des prêches à Quintin, ce qui ne manqua pas d’inquiéter l’évêque de Saint-Brieuc, Denis de la Barde. Il fit fermer ce prêche, mais la marquise ne voulant pas céder en ouvrit un second dans un lieu retiré, proche de la forêt de l'Hermitage, temple appelé le pavillon, mais l’évêque ne transigea pas. La Marquise en appela alors au Parlement de Bretagne, suivie par l'évêque de Saint Brieuc venu plaider sa cause. Et sur les marches du perron, la marquise abreuva l'évêque d'outrages et leva la main pour le souffleter. Denis de la Barde n'esquiva l'affront que grâce à l'exiguité de sa taille et parce qu'il se tenait deux marches plus bas. L'évêque de Saint Bieuc se borna pour toute vengeance à lui faire une profonde salutation. Après cette scène il se rendit au Parquet afin de retirer la plainte que son procureur avait déposée contre l'irrascible dame. L'année suivante, lors d'une visite pastorale, qu'il fit à Quintin, madame de la Moussaye enfin touchée, lui fit une visite d'excuse, bien méritée et  fondant en larmes elle lui dit en présence de la noblesse et de la principale bourgeoisie du pays : "Monseigneur je viens déclarer que je suis fâchée du passé, vous priant de l'oublier", à quoi Denis de la Barde répondit : "Madame, à n'y jamais pensé", et quelques heures après avec son clergé Denis de la Barde  alla rendre visite à la marquise

  

La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme

Ci dessus l'adversaire des protestants : Monseigneur de La Barde 

La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme

 Le château de Quintin

jadis possession des Marquis de la Moussaye 

 

Le temple de l'Hermitage

La Bretagne comptait au cours du XVIIe siècle  nombre de temples protestants dans un certain endroits: Rennes, Ploërmel, Vitré, Chateaubriant, Rougé, Vieille Vigne, Casson, Niort, Bain, Pontivy, Josselin, Vannes, Châteaugiron, Ercé, Combourg, Saint Malo, Morlaix, Rohan, Plouer, la Moussaye, Quintin, Plemy.

Du fait de son appartenance à la religion protestante, le marquis de la Moussaye se vit interdire la construction du château de Quintin : le Cardinal de Richelieu et Louis XIII y étant opposés, ceux ci s'éteindront respectivement en  1642 & 1643.  Dès lors, du fait de la minorité du nouveau souverain -le futur Louis XIV, c'est sa mère Anne d'Autriche qui assura la régence du royaume de 1643 à 1651. Grâce aux relations dont bénéficiait le marquis de la Moussaye auprès de la Cour, il obtint de la Régente Anne d'Autriche l'autorisation pour commencer les travaux.

 

Amaury IV Gouyon de La Moussaye avait souhaiter n'avoir autour de lui que du personnel protestant. Ainsi s'en fut il quérir en Touraine le sieur Abraham Rochelle -alias Isaac,  pour assurer la charge de régisseur du domaine de la Moussaye, tâche consistant en la garde et l'entretien dudit domaine ; tandis que l'épouse dudit régisseur, Nicole Régnault devint dame de chambre de la marquise (voir La famille Rochelle de Plénée-Jugon). Plus tard, Pierre de Bénazé, sieur de Grand Maison, né en 1642, devint sénéchal de Plénée et seul juge de la juridiction de la Moussaye, charge qu'il conserva jusqu'à sa mort. Les biens de la Moussaye s'accrurent alors, parfois de manière douteuse, notamment au détriment de l'abbaye de Boquen.  Toutes ces personnes allaient rejoindre la nombreuse communauté protestante au service de cette maison Gouyon au nombre desquels se trouvait la famille Poulce, famille originaire de Sedan et venue en Bretagne lors du mariage de leur protectrice la dame Henriette de la Tour d'Auvergne avec le sieur Gouyon de La Moussaye. Voici ci dessous quelques lieux qui ont hébergé des foyers protestants.

La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme

Train (1), Beauregard (2), La Rochelle (3), Belorient (4)

La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme

La Hautière à Sévignac (1), La Rieule (2), La Moussaye (3), Le Bêle (4)

La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme

Saint Riveul (1), Le Pont-Plisson à Sévignac (2), Les Touchelles en Rouillac jadis en Sévignac (3), Le Margaro en Rouillac jadis en Sévignac (4)

La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme

Château de Plouer

 

La paroisse de Plouer était manifestement un lieu très fréquenté par les calvinistes de Saint-Malo et de Dinan, dès la fin du XVIe siècle. Ce temple avait été érigé par les seigneurs de Plouer en un lieu proche du bourg nommé le Clos. Amaury III Gouyon ayant épousé l'héritière de la seigneurie de Plouer (voir Notes sur la famille de Plouër), un château fut reconstruit vers la moitié du XVIIe siècle. Château que J. Marie Etienne Peigné décrit d'une architecture plus que simple, et notre auteur d'ajouter : Henriette de la Tour d'Auvergne, sœur de Turenne entraînée par un zèle exagéré pour la religion protestante, cette princesse y bâtit un temple protestant que le roi lit démolir plus tard, sur les plaintes réitérées de l'évêque de St-Malo. Précisément,  c'est sur intervention de Monseigneur Le Gouverneur, évêque de Saint-Malo que se produisit un fait pour le moins surprenant. Une jeune fille originaire de Saint-Malo, Ester Leygue, ayant été éduquée dans la religion protestante mourut âgée de 10 ans le 15 juillet 1620, après s'être convertie au catholicisme contre la volonté de ses parents. Malgré l'opposition des parents de la jeune défunte, cet évêque fit déterrer l'enfant afin qu'elle fut enterrée de nouveau, mais cette fois selon le rite catholique, et en terre catholique...

 

Ce huictiesme jour de septembre mil six cent vingt honorable fille Ester de Legue de la ville de Saint Malo fut déterrée du cimetière de ceux de la prétendue religion réformée par Mgr de Saint-Malo et en sa présence fut inhumée en l'église de Plouer lesdits jour et an que dessus.

 

Madame de la Moussaye à Quintin
A Vitré, ce 11 janvier 1663.
Madame,


Je vous envoye tout ce qui s'est trouvé dans nos papiers concernant l'Eglise de Plouer, mais je crains que cela ne suffise pas pour justifier une possession contestée; car Madame, à moins de faire voir par extraits de baptesmes, de mariages et d'enterrement qu'on estoit en possession dès les années 1596, 1597, qui est le temps marqué par l'article 9e de l'edict de Nantes, il est à craindre qu'on ne deschée, si l'on est entrepris. J'ay mesme leu tout l'edict et les articles secrets, pour voir si j'y trauverois quelque chose, sinon en faveur de Ploüer, pour le moins de St Malo et de Dinan; mais, Madame, je n'y ay remarqué quoi que ce soit qui les regarde. Voicy donc, Madame, quel seroit mon sentiment, si l'on entreprend l’Eglise de Ploüer, c'est premierement d'avoir recours au Bordage, où sont tous nos synodes nationaux, dans lesquels on pourrait peut-estre trouver quelque chose de plus avantageux. Secondement, de representer que l'exercice de Dinan et de St Malo, dont il est fait mention dans le premier article que je vous envoye, et dès devant le temps porté par l'edict, a esté transporté insensiblement à ploüer par les divers changements que les guerres ont apportés, et pour cela il faudroit faire voir que dans tout ce canton là il n'y a point d'autre exercice, et faire mesme intervenir les Anglois residans à St Malo, afin que si l'on pouvait faire agir l'ambassadeur de cette nation, qui sera à Paris, on peut mieux réussir à defendre cet establissement, si l'on le conteste. Voilà, Madame, tout ce que je puis en cette affaire, après les prieres que je presente à Dieu pour la conservation des Eglises qui respirent à l'ombre de vostre protection. Si par hasard on est attaqué en justice pour Ploüer, il faudra des extraits des pièces cottées dans le mémoire faits par devant notaires, et peut-estre mesme par devant quelque juge, ce que monsieur le senechal de Quintin saura mieux que moi; auquel cas, Madame, il faudroit envoyer icy quelque personne entendue pour les faire extraire, pour le moins ceux dont les originaux se trouveront icy, et peut-estre mesme des autres qui estant signés des moderateurs des assemblées cottées pourront, à mon advis, tenir lieu d'originaux. Je prie Dieu, Madame, que nous ne soyons pas en peine de nous servir de ces pièces, et que je puisse en des occasions plus agreables vous tesmoigner avec combien de passion et de respect je suis, Madame, Vostre très humble et très obéissant serviteur,
M. Larroque. ministre protestant de Vitré

Les édits ayant permis à tout seigneur haut justicier d'avoir un presche en sa maison, ses parties ayant pris leur château de Quintin pour leur principal domicile, ils ont droit d'y avoir un presche, mais parce que le roy et les Parlements de Paris et de Rennes n'ont pas voulu qu'ils tinssent leur presche en leur château dans la ville de Quintin, ils l'ont mis dans leur maison de l'Hermitage; en quoi ils n'ont rien fait qui ne leur soit permis et très juste. Pour quoi par ces moyens et autres qu'il a plaidés, il a conclu à ce que, sans avoir égard aux interventions du clergé de France et du diocèse de Saint Brieux, desquels ils seront avec dépens deboutez, le sieur évêque de Saint Brieux soit aussi débouté de ses lettres en forme de requeste civile, avec amandes au roy et à la partie, déclaré sans grief en ses appellations et condamné aux dépens de toutes les instances. De Montalembert, pour les syndics et députés du clergé de Saint Brieux, intervenant par les moyens qu'il a plaidés, a conclu adhérant aux fins de conclusions dudit sieur évêque de Saint Brieux, et demandé dépens de son intervention. Hévin, pour les agents généraux du clergé de France, intervenants par les moyens qu'il a déduits, a pareillement conclu en adhérant aux fins et conclusions du demandeur. Ouy sur ce du Bois-Baudry pour le procureur général du roy. La Cour, aux appelations et lettres en forme de resqueste civile et d'ampliation, ç mis et met les parties hors Cour et de procez, et ayant égard à la resqueste dudit évêque de Saint Brieux et aux interventions des agents généraux du clergé de France et députez du diocèse de St Brieux : faisant droit sur les conclusions du procureur général du roy , en conséquence de la délibération faite par Bourdin pour ses parties qu'il fera garantir au greffe dans ce hour et y mettre les procures des absents, de faire élection de leur terre et maison de Quintin pour leur demeure principale et ordinaire, leur a permis et permet de faire exercice de la R(eligion).p(rétendue).R(éformée). aux termes de l'édit de Nantes et arrêt de la cour, dans la maison de l'Hermitage, dépendante de laditte terre de Quintin, et non ailleurs, à la charge d'avoir un ministre à leurs gages, comme domestique, et de faire démolir le cimetière y établi. Faite ladite Cour, défense audit Gouyon et ses enfans de faire à l'avenir exercice publique de la religion prétendue réformée à leur maison de la Moussaye. Ordonne que, par le premier des conseillers de ladite Cour qui sera à cette fin commis, il sera fait état et procez verbal dudit temple qui est audit lieu de la Moussaye, pour, ce fait, vu et rapporté en ladite Cour, être ordonné la démolition d'icelui, ainsi qu"il appartiendra : et à l'égard deu temple et presche public de Plouer, en conséquence de la déclaration dudit Bourdin pour ses parties, de n'y prendre aucun droit ny intérêt, ordonne ladite Cour, qu'avant faire droit, il sera écrit à S.M. sans dépens entre toutes les parties. Fait ladite Cour défense  à tous seigneurs, haut-justiciers de la dite R.p.R. de faire aucun exercice d'icelle qu'en particulier dans leur maison, pour leur famille, domestiques, vassaux et autres, aux termes des édits, tant et si longtemps qu'ils y seront actuellement demeurans, lequel exercice cessera en leur absence : et en cas qu'ils y aient aucuns temples ou cimetières, ordonne ladite Cour qu'à la diligence du procureur général du roy ils seront incessament démolis, et leur fait très expresses inhibitions et défenses de tenir aucunes assmblées synodales auxdits lieux, sur les peines qui y échéent. Ordonne, ladite Cour, que le présent arrest, sera, à la diligence du procureur général du roy, envoyé aux sièges présidiaux et royaux de ce ressort pour, à la diligence des substitus, y être lu et publié en l'audience publique, même en celle de la juridiction de Quintin, à ce qu'aucun n'en présente cause d'ignorance, signé Malestroit. Essai sur l'histoire des Églises réformées de Bretagne: 1535-1808 : Par Benjamin Vaurigaud.

 

Actes émanant de Quintin & du temple de l'Hermitage... :

 

 

Le 8 Janvier 1674 Jeanne Fillonnière fille de Me Elie Fillonnière Sr des Plantes & de dalle Suzanne Girard sa femme a été présentée au Baptême par le Sr Sébastien Ullier Sr du Bocage & dam.lle Jeanne Uzille De du Chemin a a été battisée à St Léon par moy César de Beaulieu.  

 

Le deuxième Février 1674 est née Philippe Louise Jakson fille du sieur Samson Jakson & de Dam.lle Marguerite Renaud sa femme et a été présentée au Baptême le Dimanche 4e dudit mois par le Sieur Louis Le Fieux Sieur de la Fueille & Dam.lle Philippe Vasseur  Dam.lle des Touchelles & a été battisée à Quintin par moy Ministre Louis Le Fieux

       

Le jeudy premier jour de Mars 1674 a été présenté au Baptême Suzanne du Lac fille du Sieur Jacques du Lac & de Dam.lle Anne Ullier sa femme, par le sieur Pierre Ullier & Dam.lle Suzanne du Pré a été battisée à Quintin par moy César de Beaulieu

 

Le Dimanche 27e May 1674 est décédé Amaury Boisnay, fils aîné du sieur Pierre Boisnay & de Dam.lle Julienne Marenay sa femme âgé de quatorze ans ou environ a été enterré à l'Hermitage

      

Le Jeudy 31e May 1674 est décédé Maître Etienne Clouet dit Chabane Sommelier de Madame, âgé d'environ trente & deux ans a été enterré à l'Hermitage

 

Le Marfy 27e May 1674 est décédé le Sieur Michel Germé âgé de soixante & deux ans ou environ & a été enterré à l'Hermitage

 

César de Beaulieu procéda aux trois inhumations 

 

Le Dimanche premier de juillet 1674 a été présentée au Baptême Philippe Le Maître fille du sieur David Le Maître & de Damoiselle Isabelle Son sa femme par le sieur Louis Le Pelletier & damoiselle Philippe Ullier ditte Germée & a été battisée à l'Hermitage par moy César de Beaulieu


* Sans doute la Jarretière en Saint Igneuc  

 

Le mardy 18e Déc. 1674 a été présenté au Battême par le Sieur Amaury Uzilles Sr de Querveler & M.lle des Ormaux Ecuyer Daniel du Moulin, né le samedy 8e du même mois & an, fils d'Ecuyer Daniel du Moulin & Dame Ester Uzille sa femme Sieur & Dame du Lavoir & a été battisé à Pontivy par moy (César de Beaulieu)

 

   

 

Le samedy 5e Janvier 1675 a été présenté au Battême par Henry Couderc Sieu du Planan & Dam.lle Anne du Chemin, Jean Brodeau fils du Sieur Charles Brodeau & de Dam.lle  Anne Allart sa femme, né le mercredy 2e dud. mois & an, et a été battisé à Quintin par moy César de Beaulieu)

 

Le samedy 19e Janvier 1675 a été présenté au Battême par ecuyer Luc Doudart, Sieur du Plessis & Dame Suzanne Doudart Dame de Bel-orient, Luc L'Archer fils de Noble homme Paul L'Archer & de Damoiselle Anne Guion, sa femme, Sr & Dame de Perdeville, & a éyé battisé à Lamballe par moy César Beaulieu Ministre, le dit enfant né le mercredy 16e dud mois & an

 

Le mardy 19e mars 1675 a été présenté au Battême par Suzanne de Beaulieu fille d'Ecuyer César de Beaulieu & de Damoiselle Suzanne du Pré, sa femme, née le Dimanche 17e dud mois & an; par Noble homme Olivier du Pré Sieur de Carbien & Dam.lle Olympe Crouset Dame de Beaulieu représentant luy tres haut & puissant Seigneur Messire Cesar de La Muce, Chevalier Baron  Banneret de la Muce Marquis de Ponthus & Elle, tres haute & tres puissante Dame Susanne de Mongommery Comtesse de Quintin * et a été battisée à Quintin par moy ( César de Beaulieu)

 

*  veuve du comte Henry de Matignon, fit abjuration du protestantisme, le 26 janvier 1686

 

Le Mardy 26e Fevr. 1675 est décédée Helène Le Gal dite Pincevin, âgée de quatre vingt ans ou environ, & a été enterrée à l'Hermitage. César de Beaulieu

 

Le Mercredy 6e Mars 1675 est décédée Anne Le Gendre femme du Sieur Daniel Hersant Me Brodeur, âgée d'environ vingt & six ans et a été enterrée à l'Hermitage. César de Beaulieu

 

Le Lundy 29e Avril 1675 est décédée Philippe Louise Jackson âgée d'environ quatorze mois & a été enterrée à L'Hermitage. César de Beaulieu

 

Le mercredy 31 juillet 1675 est née Françoise Le Neveu fille du Sieur Geffroy Le Neveu & de Dam.lle Judith Canus sa femme; et a été présentée au Battême le vendredy 2e août dudit an 1675 par le sieur Pierre Boisnay & par Dam.lle Françoise Germé dite du Bocage ayant été battisée à Quintin par moy César de Beaulieu

 


Le Dim.5e Octob. 1675 a été présenté au Battême Marie Anne Grobron, fille de noble homme Jacques Grobon & de Dam.lle Marie de L'Epine sa femme, Sieur & Dame de la Denisière, par Isâc Barbault Sieur de Babault & par Dam.lle Marie Allard, Dame du Chemin, tous demeurans pour le présent à Quimper; & a été battisée à l'Hermitage par moy César de Beaulieu
Les seings des susnommez attachez à cet article

 

Le même jour 6e Oct. 1675 a été présenté au Battême Jean André Morel fils du Sr André Morel & de Dam.lle Rachel Gendrel sa femme par noble homme Jean ardy & Damoiselle Marthe Briant & a été battisé à Quintin par moy César de Beaulieu

 

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Le Dim. 13e Oct. 1675 a été présenté au Battême Gabriel du Lac fils du Sieur Jacques du Lac & de Dam.lle Anne Ullier sa femme par noble homme Gabriel Ferreux & par Dam.lle Philippe du Lac autorisée de sa Mère et a été battisé à Quintin par moy César de Beaulieu

 

Le Dim. 20e Oct. 1675 a été présentée au Battême Henriette Jackson fille du Sieur Samson Jackson & de Dam.lle Marguerite Renaut sa femme, par Ecuyer César de Beaulieu Sieur de Néraunay & par très haute & très puissabte  Demoiselle Henriette de Montbourcher du Bordage autorisée de très haute & puissante Princesse Henriette Catherine de la Tour d'Auvergne Marquise Douiairère de la Moussaye sa grand-Mère & a été battisée à Quintin par moy César de Beaulieu 

 

Le Dim. 24e. Nov. 1675 a été bénit à Quintin par moy Ministre soussigné le maiage de Noble homme Louis Le Fieux Sieur de la Fueille Ancien & Diacre de cette Eglise, Maître d'Hôtel de Madame & Procureur Fiscal des Eaux, Bois & Forets du Comté de Quintin, fils de feu Noble homme Louis Le Fieux & Dam.lle Marie Benoît sa femme avec Damoiselle Suzanne de Philipponeau, fille d'Ecuyer Jean de Philiponneau & de feue Damoiselle Elisabet(h) Basin sa femme Sieur & Dame de Montargier; Auquel mariage célébré après la publication des trois annonces, n'a été mis nul empêchement César de Beaulieu.

 

Le Lundy 28e Déc. 1675 est décédée Dam.lle Philippe Le Vasseur des Toûchelles Dam.lle de Madame, âgée d'environ soixante ans, & a été enterrée à l'Hermitage. César de Beaulieu

 

Le Dimanche 2e Février 1676 le mariage du Sieur Daniel Hersans Me Brodeur natif de Paris avec Dam.lle Henriette Hesse a été bénit à Quintin (après la publication des annonces par trois Dimanches consécutifs sans qu'il n'y ait été mis d'empêchement) par moy (C. de Beaulieu)

 

Le 15e Février 1676 a été présenté au Battême par très haut très puissant Seigneur Henry Gouyon Comte de Quintin Vicomte de Pommerit etc. & par très haute & très puissante Henriette Catherine de la Tour d'Auvergne Marquise Douair. de la Moussaye Henry Civray fils de David Civray & de Marie Mollet natifs de Grénezey de la paroisse du Cattel  * & a été battisé à Quintin par moy (César de Beaulieu)

 

* Il s'agit de la paroisse de la paroisse de Sainte-Marie du Câtel au baillage de Guernesey    

         

Le Jeudy 20e Fevrier 1676 est décédé Henry Civray âgé d'environ six semaines et a été enterré à L'Hermitage (Charles de Beaulieu)

 

Le Dimanche 5e Avril jour de Pâques 1676 a été présenté au battême Anne Le Ma$itre fille du Sieur David Le Maître & de Dam.lle Isabelle Son sa femme; par Pierre Boisnay Sr de Uxielles & Dam.lle Philippe Philippe Ullier & a été battisée à l'Hermitage par moy (César de Beaulieu)

 

 

Le même jour 5e avril 1676 a été présentée au Battême Anne Germé fille du Sieur Noel Germé & de Dam.lle Philippe Ulier sa femme, par le sieur Paul Ulier & Dame Anne du Chemin & a été batttisée à l'Hermitage par moy  (César de Beaulieu)

 

Le Dimanche 12e avril 1676 le mariage du Sieur Urbain du Buisson, Garde des Forets de Rohan avec Dam.lle Jeanne Ullier a été bénit à l'Hermitage ensuite de la publication des annonces (après la publication des annonces par trois Dimanches consécutifs sans opposition par moy (C. de Beaulieu)

 

Le même jour 12e avril 1676 le mariage d'honorable homme Jacob Le Preux Chappelier de vacation, avec honnête fille Hélène Le Gac à été bénit à l'Hermitage après la publication des annonces (après la publication des annonces par trois Dimanches consécutifs sans opposition par moy (C. de Beaulieu)

 

Le samedy 18e avr. 1676 a été présenté au Battême par Messire Isaac Gouyquet Seigneur de St Eloy et par très haute & puissante Damoiselle Henriette de Montbourcher du Bordage autorisée par très haute & très puissante Princesse Dame Henriette Catherine de la Tour d'Auvergne Marquise Douirière de la Moussaye, Henry de Beaulieu fils d'Ecuyer César de Beaulieu & de Damoiselle Suzanne du Pré sa femme, né le dix septième du mois présent, et a été battisé à Quintin par moy

 

   
Le jeudy 30e avr. 1676 a été présentée au Battême Julienne Arnout fille de Florent Arnout & de Michelle Le Flo sa femme le sieur Julien l'Oizel & par Dam.lle Julienne Marenay de Boisnay & a été battisé à Quintin par moy (César de Beaulieu)

       

Le samedy 30e May 1676 est décédé Dame Jeanne Doudart, Dame du Tertre-Gouyquet, âgée d'environ quarante & six ans & été enterrée à L'Hermitage (Charles de Beaulieu)

 

Le même jour 30e May 1676 est décédée Françoise Parquette veuve du sieur Jean Ullier dit le Cadet, & été enterrée à L'Hermitage (Charles de Beaulieu)

 

Le jeudy 15e Juin 1676 a été présenté au Battême par Ecuyer Cesar de Beaulieu & par Dlle Marguerite Renault, César Fillonnière fils de noble homme Elie Fillonnière Sr des Plantes & Dlle Suzanne Girard sa femme & a été battisé à Quintin par moy soussignant en qualité de ministre & de parrain

 

Le samedy 18e Juillet 1676 est décédé Jacob Le Voyer Sieur de la Jalletière * âgé d'environ soixante & douze ans & été enterré à L'Hermitage (Charles de Beaulieu)  

 

Le vendredy 24e Juillet 1676 a été présenté au Battême Jean du Pont fils du Sr Thomas du Pont & de Dam. Marie Ullier sa femme, par le Sr Sébastien Ullier du Bocage & Dam.lle Anne Ullier du Lac et a été battisé à Quintin par moy (César de Beaulieu)

 

Le vendredy 2e Oct. 1676 a été présenté au Battême Amaury Le Fieux, fils de noble Homme Louis Le Fieux Sieur de la Fueille & de Damoiselle Suzanne Philipponneau sa femme par très haut & très puissant Seigneur Messire Henry Gouyon, Marquis de la Moussaye Comte de Quintin & de Plouer, Vicomte de Pommerit & représenté par Ecuyer André Colas Sieur d'Ecury et par très haute & très puissante Princesse Madame Henriette Catherine de la Tour d'Auvergne et a été battisé à Quintin  par moy (César de Beaulieu) 

 

Le mercredy 9e Déc. 1676 est décédé Jacob Le Preux âgé d'environ quarante ans & a été enterré à L'Hermitage (Charles de Beaulieu)

 

Le vendredy 16e Dec. 1676 a été présenté au Battême Henry Hersans fils du Sr Daniel  Hersans  & de Dlle Henriette Hesse sa femme, né le 16e Nov. dernier par Ecuyer Jean Gouyquet Sr. du Fresches & haute & très puissante Princesse Dame Henriette Catherine de la Tour d'Auvergne Marquise Douairière de la Moussaye a été battisée à Quintin par moy (César de Beaulieu)

 

Le seizieme Janv. 1677 a été présenté au Battême par le Sieur Geffroy Le Neveu & par Dlle Philippe du Lac, Philippe Le Preux née le jour précédent 15e du courant, fille de feu Jacob Le Preux & d'Heleine Le Gac sa femme et a été battisée à Quintin par moy. César de Beaulieu 

   
Le quatorzième Févr. 1677 a été célébré & bénit & solennellement à l'Hermitage après la publication des annonces faites par trois Dimanches consécutifs sans opposition, le mariage d'Ecuyer Jean de Beaulieu Sieur de Néraunay, fils de feu Ecuyer Paul de Beaulieu & de Dam.lle Olympe Crouset sa femme, demeurant à Néraunay paroisse d'Ercé, Evêché de Rennes, avec Damoiselle Henriette du Bosquais Dam.lle d'honneur de très haute & puissante Princesse Madame Henriette Ctherine de la Tour d'Auvergne, Marquise Douairière de la Moussaye, fille d'Ecuyer Jacques du Bosquais, gentilhomme servant de mad. Dame & Dam.lle Sara L'Honoré sa femme, demeurans à Quintin; Et a été le susd. mariage benit & solennisé par moy César de Beaulieu ministre

 

Le Dim. 4e avril 1677 est décédé le Sieur Olivier du Pré âgé de soixante & sept ans ou environ et a été enterré à l'Hermitage César de Beaulieu

 

Le Dimanche 25e avr. 1677 a été présentée au Battême par Très Haut et très puissant Seigneur Messire Henry Gouyon Comte de Quintin & par très haute et très puissante Damoiselle Henriette de Montbourcher du Bordage, Henriette Doudart fille d'Ecuyer Pierre Doudart & deDame Catherine Uzille sa femme Sieur & Dame des Hayes, née le 31e Mars précédent et a été battisée à L'Hermitage par moy César de Beaulieu

 

Le 18e avr. 1677 a été présenté au Battême Michel Germé autorisé du Sieur Noel Germé son Père & par Ester Boisnay autorisée par le Sieur Pierre de Boisanya son père Ester du Lac fille du Sieur Jacques du Lac & de Dam.lle Anne Ullier sa femme et a été battisée à Quintin par moy César de Beaulieu

 

Le vendredy 4e Juin 1677 a été présentée au Battême Suzanne Jackson fille du Sieur Samson Jackson & de Delle Marguerite Renaut sa femme par Ecuyer André Coillot Sieur d'Ecury & par très haute & très puissante dame Madame Suzanne de Mongommery Comtesse de Quintin et a été battisée à Quintin par moy  César de Beaulieu

 


Le Dim. 6e Juin 1677 a été bénit & solennisé le mariage du Sieur Etienne Mignan natif de Belloy en France, avec Dam.lle Lydie des Groiseliers native de la Roche Bernard, Et a été après la publication des annonces par après la publication des annonces par trois Dimanches consécutifs sans opposition, célébré à l'Hermitage par moy  César de Beaulieu

 

Le vendredy 27e août  1677 a été présenté au Battême par Ecuyer André Collot Sieur d'Ecury & par Dam.lle Susanne Philipponeau Dlle de la Fueille, André Fillonnière fils du Sieur Elie Fillonnière & Dam.lle Susanne Gérard sa femme Sr & Dlle des Plantes, & a été battisé à Quintin par moy César de Beaulieu

 

Le 20e Nov. 1677 est décédée Mademoiselle de la Fueille âgée d'environ vin(g)t huit ans, et a été enterrée à l'Hermitage. César de Beaulieu

 

 

Jacques du Lac fils du Sr Jacques du Lac & Dlle. Anne Ullier sa femme nay (sic) le (blanc) Déc. 1679 a été présenté au Battême le 2e Déc. 1680 par Jacques du Lac l'un de ses frères & par Philippe du Lac l'une de ses soeurs, & a été battisé à Guingamp par moy César de Beaulieu 

 

Le Vendredy 26e Avril 1680 sont nées Ester & Julienne de Beaulieu filles Jumelles d'Ecuyer César de Beaulieu & de Dame Suzanne du Pré sa femme et ont été le même jour présentées au Battême la première par Ecuyer André Collot Sieur d'Ecury & par Dame Ester Girard Dame Douairière de Querveler * & la seconde par Noble homme François Dédié & par Dam.lle Julienne Marqueray de Boisnay; Elles ont été battisées à Quintin par moy César de Beaulieu

 

* Epouse de Jean Uzille, Ecuyer Seigneur de Kerveler, Sénéchal de Quintin

 

Le premier jour de May 1680 est décédé Louis Le Fieux Sieur de la Fueille Receveur Général du Comté de Quintin & a été enterré à l'Hermitage. César de Beaulieu
 
Le même jour 1er de May 1680 est décédée Ester de Beaulieu, née le 26e avril dernier & a été enterrée à L'Hermitage. César de Beaulieu

 

Le 4e May 1680 est décédée Julienne de Beaulieu, née le 26e avril dernier & a été enterrée à L'Hermitage. César de Beaulieu

 

Merci aux Archives départementales des Côtes d'Armor 

 

La baronnie de Quintin échu vers 1636 à la famille de Trémoille, mais le Parlement de Bretagne décida par arrêt daté du 16 mai 1637, que cette seigneurie relevait en partage de la baronnie d'Avaugour, le dit Trémoille refusa l'arrangement qui l'obligeait à rendre hommage au seigneur d'Avaugour et la vendit peu après au marquis Amaury III de la Moussaye son beau frère.

La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme

 

Le château de la Moussaye -ici avant restauration,

disposait aussi d'un temple situé près de son parc

Le duc de Trémoille à Madame de la Moussaye
21 août 1663


regrets de ne pouvoir accorder le bénéfice de Beaumont à la personne recommandée par madame de la Moussaye

 

La Moussaye était célèbre dans le pays par le prêche des calvinistes.

 

Mon Cousin. Ceux de la Religion pretendue reformée ayans convocqué leur synode en la ville de la Moussaye, je vous escrits cette lettre pour vous en donner advis et vous dire que vous ayez, aussitost que vous l'aurez receue, à y envoyer telle personne que vous jugerez capable pour y assister de ma part en qualité de mon commissaire, ainsy qu'il s'est pratiqué de tout temps. A quoy m'asseurant que vous satisferez, je prie Dieu qu'il vous ayt mon cousin, en sa sainte et digne garde.
Escrit à Paris le 25e jour d'avril 1658.


Louis de Loménie
 

*Suscription : A mon cousin le duc de La Melleraye, pair et marechal de France, chevalier de mes ordres et mon lieutenant general en haulte et basse-Bretagne.

 

La famille Gouyon ainsi que nous l'avons vu avait embrassé cette religion après que Charles Gouyon eut épousé le 21 décembre 1570 Claude du Chastel, elle même protestante. Amaury II Gouyon, leurs fils, mort en 1624  fonda à la Moussaye  cette Eglise dans laquelle sa famille disposait d'un caveau, lieu désigné la  Huguenoterie dont on voyait encore les ruines au début du XIXe siècle. Un certain Joseph Poulce mort au début du XVIIIe siècle en fut le dernier Pasteur.  Le long du mur du parc du château de La Moussaye et a environ cinq cents pas ... les vestiges d'un bâtiment qu'on appelle encore à présent la huguenoterie. Il avait la forme d'un carré long, et il régnait dans le parc et le long du mur de l'est à l'Ouest; il pouvait avoir quarante cinq à cinquante pas de long sur huit ou neuf de large. L'intérieur des ruines était occupé par des hêtres et deux chênes dont le tronc épais annonçait une assez grande ancienneté. A l'extrémité du temple, on voyait recouverte par des ronces, l'ouverture d'une voûte de quinze à vingt pieds de long, laquelle servait de cimetière aux Protestants du château. François Marie Guillaume Habasque  (1788-1855) qui nous a laissé ces notes ajoute que le garde qui l'accompagnait était âgé d'une cinquantaine d'années lui dit qu'il avait connu à l'âge de 10 ou 11 ans, une femme qui avait alors été servante, laquelle racontait qu'étant très jeune, elle avait vu extraire de cette voûte souterraine des cerceuils en plomb. Elle n'en disait pas le nombre, pas plus que les noms de ceux à qui servaient ces cerceuils. (Benjamin Vaurigaud - 1870)

La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme

 Temple calviniste de la Ville Pierre en Plémy (photographié en 1950)

 

Le 10 e avr(il) 1674 est né Joseph Poulce fils du Sieur Henry Poulce & de Dlle Jidith Cabaret sa femme Sr & dam.lle de la Ville Buffet a été battisée à la Moussaye par Monsieur Fétizon Ministre le mardy 5e jour de Juin du même an et a été présentée au Baptême par noble homme Joseph Poulce Sr de la Ville Queneux & Dam.lle Marguerite Mallet Dlle du Laurier   

 

 

 

A Sévignac, auprès du village des Champs Quenneux, anciennement Ville Quenneux, où se trouvait une chapelle réutilisée par les protestants

 

 

Le mardy 5e may 1674 a été présentée au Battême par Ecuyer Jacques du Bois Sr d'Ecaillon & Marie Rochelle Dam.lle de Fanjoux Jacques Poulce fils de Sieur Joseph Poulce & Dam.lle Marthe des Grets sa femme Sr & Dam.lle de la Ville Queuneux & a été battisé à la Moussaye par Monsieur Fetizon Ministre étant né le 6e may du même an 1674  

 

Le jeudy 22e août 1675 a été présenté au Battême Joseph Poulce, fils de Noble homme Joseph Poulce Sieur de la Ville Queneu & de Damoiselle Marthe des Gretz sa femme, par Rcuyer Paul Doudart Sieur de l'Isle & par Dam.lle Marguerite Mallet Dame du Laurier & a été battisé au Chateau de la Moussaye par moy César de Beaulieu

 

Le Dimanche vin(g)t & neuviesme Sept. 1675 a été présentée au Battême René Rochelle, fils du Sieur Jacob Rochelle & de Dam.lle Henriette Jupchault, par ledit Jacob Rochelle son Père représentant très haut & puissant Seigneur Messire René Amaury de Montbourcher, comte de Poligny & âr très haute & puissante Damoiselle Marie Gouyon Dame Marquise de la Moussaye & a ét battisé au Château de la moussaye par moy César de Beaulieu

 

*Henriette Jupchault était originaire du village disparu de la Crânne à Sévignac

 

 

Le Mercredy 25e Décembre 1675 a été présenté au Battême Ecuyer Paul du Rocher fils d'Ecuyer Jean du Rocher & Dam.lle Anne des Grets Sieur & Dame du Pargat né le Dim. 8e du susd. mois, par Ecuyer Paul Doudart Sr de l'Isle & Dame Catherine Uzille Dam.lle des ayes Doudart, er a été battisé à la Moussaye par moy César de Beaulieu


Le même 25 Déc. jour de Noel a été présenté ai Battême Henry Poulce fils de Noble homme Maurice Poulce & de Dam.lle Marguerite Mallet Sieur & Dame du Laurier par Noble homme Henry Poulce Sieur de la Ville Buffet & Damoiselle Catherine de Pallory * & a été battisé à la Moussaye par moy César de Beaulieu

 

*Catherine de Pallory, épouse d'Ecuyer François Mallet d'origine anglaise, était fille de Simon de Pallory Sieur de Richelieu,  ancien moine de l'abbaye de Saint Ursin, provincial de l'Ordre en 1595; il y résidait devenu protestant et plus tard pasteur, ministre du Saint-Évangile en l'Église réformée de la Moussaye et de Plouer de 1603 à 1626; il épousa Marthe Journée fille de Mathurin et Guyonne Le Maignan.

 

Le 19e avril lendemain de Pâques, mil six cents soixante & dix sept, est décédée Très haute & très puissante Dame, Madame Henriette Catherine de La Tour d'Auvergne, née Princesse de Sedan, Marquise Douairière de la Moussaye. Son corps a été  porté à la Moussaye, où il repose dans le Sépulcre de cette Maison, y ayant été mis le dernier jour du mois susd. de l'an présent 1677 César de Beaulieu

 

Samedy 1er May 1677 a été présentée au Battême par Ecuyer Amaury du Rocher & par Dam. Charlotte Marval, Damoiselle Charlotte du Rocher fille d'Ecuyer Jean du Rocher & de Damoiselle Anne des Grets, Sieur & Dame du Pargat née le (blanc) Févr. dernier et a été battisée à la Moussaye par moy César de Beaulieu Ministre

 

Le même jour 1er May 1677 a été présentée au Battême par Noble homme Joseph Poulce Sieur de la Ville Equeneu & par Dam.lle Judith Cabaret, Judith Poulce fille de Noble homme Maurice Poulce & de Dam.lle Marguerite Mallet Sieur & Dame du Laurier et a été battisée à la Moussaye par par moy César de Beaulieu

 

Le même jour 1er May 1677 a été présentée au Battême par noble homme Michel Rochelle Sieur de la Rigaudière & par Damoiselle Marie Rochelle faisant pour Damoiselle Marie des Moulins, Michel Poulce, fils de Noble homme Joseph Poulce & de Demoiselle Marthe des Grets Sieur et Dame de la Ville Equeneu & a été battisée à la Moussaye  par moy César de Beaulieu

 

Le dixime de fevrier 1683 est née Elisabeth de Graves fille d'h.homme Philippe des Graves de Marie des Moulins, et présentée au baptême par Jean de la Place sr de Belloriant et par Rachel Rochel pour madame la Marquise du (illisible car déchiré) et battisée à la Moussaye par monsieur Morin ministre  

 

 

Ce huitiesme du mois de may 1683 moy soussigné ay battisé Maurice du Rocher fils d'Ecuier Jean sieur du Pargat et damoiselle Anne des Grêz sieur (et dame) dudit lieu, lequel enfant est né le dixhuitiesme Avril mesme année & a été présenté au Baptême par noble Maurice Poulce sieur du Laurier & Damoiselle Marthe (Poulce) dame de la Ville es Quesneux représentants Elisabeth fille aisnée, fait à Beauregard en Plénée ce dit jour de may

 

 

Le vingt et troisiesme jour d'aoust 1683 moy soussigné Louis Barateau ay battisé Judith Poulce fille d'h. homme Joseph Poulce sieur de la Villequeneux et damoiselle Marthe des Gretz sieur et dame dudit lieu lequel enfant est né le deuxième jour du précédent moys & an, et a été présenté au Baptême par h. homme Henry Poulce & Judith Cabaret sr et damoiselle de la Ville Buffet, fait à Trains ce jour et an.

 

 

Le Dimanche  onzième Novembre 1674 a été présentée au Battême par Monsieur Daniel Fetizon et très haute & puissante Damoiselle Marie Gouyon Dame de la Moussaye & Marie Poulce fille du Sieur Maurice Poulce Sr du Laurier & de Dam.lle Marguerite Mallet sa femme & a été battisée à la Moussaye par Monsieur Petizon.

La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme

Lors de la Révocation de l'édit de Nantes, le marquis du Bordage essaya de fuir à l'étranger, avec sa femme et sa belle-soeur, Marie Gouyon dite Mlle de la Moussaye (20 janvier 1686) ainsi que Michel Huchet, son valet de chambre; Gabriel de La Haye, écuyer de la dame du Bordage . Mais tous furent arrêtés le 24, près de Trélon, entre Sambre et Meuse, par des paysans qui faisaient la garde pour ernpêcher les Huguenots de sortir du royaume. René de Montbourcher tua un de ces paysans, qui avait saisi les rênes d’un de ses chevaux, mais la marquise fut blessée d'un coup de fusil et il fallut se rendre. Le marquis fut enfermé dans la citadelle de Lille, sa femme dans celle de Cambrai et Mlle de la Moussaye dans celle de Tournai. Après une résistance de quelques mois, M. du Bordage se convertit à la religion catholique et il obtint sa mise en liberté à la condition de ne pas voir la marquise sa femme, «laquelle était demeurée dans une extrême opiniâtreté. II fut fait maréchal de camp par brevet du 24 août 1688 et fut tué le 18 octobre de la même année au siège de Philippsbourg (ci dessous)

La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme

Sa veuve abjura la religion reformée le 17 avril 1701 et mourut à son château de la Moussaye, âgée de 67 ans, le 17 mai de la même année. Quant à Mlle de la Moussaye, elle avait été conduite à Paris et enfermée à la Bastille, sans que rien pût abattre son courage ni ébranler sa foi religieuse. On lui imposait les visites et les entretiens de quelques dames catholiques, dont on espérait une plus grande et meilleure influence. C'était tantôt Mlle Descartes, tantôt la marquise de Mirepoix, tantôt la dame d’Argouge. Ces nouveaux agents de conversion ne réussirent pas mieux que leurs devanciers» Le 10 avril 1691, elle fut expulsée de France, par ordre du Roi : «Ordre à la demoiselle de la Moussaye de sortir incessamment du royaume .» Elle se réfugia en Angleterre, puis à la Haye en 1703, où elle mourut le 8 octobre 1717. René-Amaury de Montbourcher, fils unique de René V et d'Elisabeth Gouyon, arrêté en même temps que ses parents fut ramené aussitôt à Paris et placé au Collège Louis-le Grand. Il abjura entre les mains du P. Lachaise, confesseur du Roi, En même temps que les quatre fils du duc de la Force 6. René-Amaury mourut à Paris le 19 mars 1744, sans avoir été marié. «Il était bien fait, avec de l'esprit, aimant la compagnie et encore plus la liberté et le jeu par-dessus .» Sa soeur, nommée Henriette, fut également ramenée de la frontière, en janvier 1686, et mise chez Mme Miramion, où elle se convertit sans résistance. Le 4 décembre 1699, elle épousa François de Franquetot, duc de Coigny, maréchal de France (portrait ci dessous).

La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme

Quelques abjurations sur la paroisse de Plénée Jugon

La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme

Chapelle de Brehinier de la paroisse de Plestan

statues d'après Frotier de la Messelière

 

«Nous soussignons Joseph Poulce Sieur de la Ville es queneux et Marthe des Greez sa femme et Elisabeth Poulce leur fille demeurant ensemble en la maison de Train paroisse de Plenest Evesché de St Brieu Certifions qu'après avoir été instruits de tous les articles de foy avons de notre libre volonté faite profession de la foy Catholique Apostolique et Romaine et abjurons de toutes les heresies et notamment de celle de Calvin sous laquelle nous avons vécu pendant toute notre vie. Et en avons receu l'absolution par missire Michel Lebreton prestre docteur de Sorbonne le vingt deuxiesme jour de novembre mil six cent quatre vingt cinq en présence de missire Jan Gicquel vicaire de Plenest et d'Allain Grosvalet qui ne signe.»

 

«Nous soussignons Jacquemine Ogeron femme du Sr de la Haie Et Amaury Marval Philippe Henry et Joseph Marval fils de N.h. Mathurin Marval et de la d. Jacquemine Ogeron demeurant à présant à la maison du Veau Ruault paroisse de Plenest Evesché de St Brieu Certifions qu'après avoir été instruits de tous les articles de foy avons de notre libre volonté faite profession de la foy Catholique Apostolique et Romaine et abjurons de toutes les heresies et notamment de celle de Calvin sous laquelle nous avons vécu pendant toute notre vie. Et en avons receu l'absolution par missire Louis Lebouvier prestre de Plenest qui en avoit eu la permission de Monseigneur l'Illustrissime et Reverendissime Evesque de St Brieu dans la Chapelle de Brehinier de la paroisse de Plestan le vingt et septiesme jour de novembre mil six cent quatre vingt cinq en présence des témoins soussignés.»


 

«Je soubz signe noble homme Henry Poulce sieur de la Ville Buffet à présent au manoir noble du Margaro paroisse de Sévignac évesché de St Malo certifie qu'après avoir été instruit sur tous les articles de la foy catholique apostholique & Romaine & abjuration de toutes les hérésies & nottamment de celle de Calvin dans laquele jay vescu jusqu'à présent, & en ay reçu l'absolution par missire Jan Hamounic Recteur de Sevignac qui en avoit la permission par Symon vicaire général de monseigneur l'Illustrissime & Reverendissime Sebastien du Guemadeuc Evesque de St Malo, ledit Symon Chanoine et grand penitencier de St Malo ladite permission en datte du douziesme novembre mil six cent octante cinq & dans l'Eglise de Sevignac le neuviesme decembre mil six cent quatre vingt quinze en presence des soubz signez sçavoir de hault & puissant messire Louis d'Espinay chevallier seigneur marquis d'Espinay & de Broon seigneur supérieur & fondateur de ladite eglise de Sevignac, d'escuyer Pierre de Benazé sieur dudit lieu d'escuyer Christofle Thomas sieur du Herclas de missire Jan Hamounic & missire Ollivier Preauchapt present & autres tous presents lesquels ont jointement signez avec led. Poulce .»

Le huictiesme decembre mil six cent quatre vingt cinq missire Louis Marcel de Coetlogon Eveque det Seigneur de Saint Brieu etoit à plenest avec monsieur le marquis de la Coste * pour recevoir l'abjuration de plusieurs hérétiques Calvinistes qui firent profession de la Religion Catholique apostolique et Romaine. Le tout en conséquence d'une déclaration du Roy de france Louis quatorze portant interdiction de l'exercice de la Religion prétendue Réformée Le Seigneur marquis du Coste avec madame la marquise sa compagne, avec monsieur le marquis de Poligny et mademoiselle du Bordage les enfans quelques après firent abjuration de la d. Religion prétendue Réformée et on en fit les feux de Joie à Plénest. L'année suivante d'un grand concours de peuple la seule Mademoiselle Marie Dame de la Moussaie etant demeurée dans l'hérésie de Calvin au moins selon Extérieure

Monseigneur Louis Marcel de Coetlogon "etoit à Plénest" -ci dessous

La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme
La puissante famille Gouyon de la Moussaye, et l'émergence du protestantisme

....on en fit les feux de Joie à Plénest

 

*Monsieur le marquis de la Coste qui assistait à l'abjuration de ces familles note que en dehors du château de la Moussaye, en 1685, Plénée comptait huit à neuf familles huguenotes, toutes pour ainsi dire introduites dans le pays par les La Moussaye, et dépendant d'eux à travers titres. La paroisse de Sévignac comptait pour sa part quatre maison protestantes, toutes attachées à la Moussaye.


 

«Je soubz signe honorable homme Daniel Hersant sieur dudit lieu & moy Henriette Hersant la Compaigne dudit Hersant demeurant à présent au village de la Villesmorains paroisse de Sévignac évesché de St Malo certifie qu'après avoir été instruit sur tous les articles de la foy catholique apostholique & Romaine & abjuration de toutes les hérésies & nottamment de celle de Calvin dans laquelle jay vescu jusqu'à présent, & en ay reçu l'absolution par missire Jan Hamounic Recteur de Sevignac qui en avoit la permission par Symon vicaire général de monseigneur l'Illustrissime & Reverendissime Sebastien du Guemadeuc Evesque de St Malo, ledit Symon Chanoine et grand penitencier de St Malo ladite permission en datte du douziesme novembre mil six cent octante cinq & dans l'Eglise de Sevignac le vingt deuxiesme decembre mil six cent quatre vingt quinze en presence des soubz signez sçavoir de Masitre Jullien Desréac, de Jacques Desréac son fils, de Laurent Bertheu, present & autres tous presents lesquels ont jointement signez avec led. Hersant âgé de cinquante ans & ladite Henriette âgée de trente cinq .»


 

«Soubz signe damoiselle Judith Cabaret damoiselle de la Ville Buffet âgée d'environ trante ans demeurantà présent au manoir noble du Margaro paroisse de Sévignac évesché de St Malo certifie qu'après avoir été instruite sur tous les articles de la foy catholique apostholique & Romaine & abjuration de toutes les hérésies & nottamment de celle de Calvin dans laquele jay vescu jusqu'à présent, & en ay reçu l'absolution par missire Jan Hamounic Recteur de Sevignac qui en avoit la permission par Symon vicaire général de monseigneur l'Illustrissime & Reverendissime Sebastien du Guemadeux Evesque de St Malo, ledit Symion Chanoine et grand penitencier de St Malo ladite permission en datte du douziesme novembre mil six cent octante cinq & dans l'Eglise de Sevignac le dernier jour de decembre mil six cent quatre vingt quinze En présence des soubz signéz sçavoir de vénérable et discret pr(ê)tre mi(ssi)re Ollivier Preauchapt, & de Laurans Bertheu Jan Guillouais En présence des soubz signéz sçavoir de vénérable et discret pr(ê)tre mi(ssi)re Ollivier Preauchapt, & de Laurans Bertheu Jan Guillouais & plusieurs autres lesquels ont jointement signéz avec nous mesme soubz le signé de ladite Cabaret, faict au dernier jour de décembre mil six cent quatre vingt cinq.»


 

«Nous soussignants honorables filles, Renée, Constance, et Marthe Poulce, filles d’Amaury Poulce, en son vivant sieur du Laurier, et demeurant à présent le Pont-Plisson, paroisse de Sévignac, évêché de Saint-Malo ; La ditte Renée Poulce, âgée de 20 ans, et Constance âgée de 17 ans, et Marthe âgée de 12 ans, certifions que de notre libre et propre volonté, fait profession de foi catholique, apostolique et romaine, et fait abjuration de toutes les hérésies et notamment celle de Calvin dans laquelle nous avons vécu jusqu’à présent et avons reçu l’absolution de toutes les hérésies par messire Hamouni, recteur de Sévignac qui a eu la permission de Monseigneur Simon, grand vicaire général en son vivant son excellence révérendissime Sébastien du Guémadeuc, évêque de Saint-Malo, ladite permission en date du douze décembre 1685, et, ce dans l’église de Sévignac, le 12ème jour de mai 1702, le tout en présence des soussignés savoir : Philippe Lemazier, François Le Mintier, de dame Françoise Marguerite Le Voyer, Jane Cullivot, delle des métairies, Maury Rouvrays, Me Toussaint Durand, Me Nicolas Derouillac, et plusieurs autres, lesquels ont jointement signés avec nous les signes des dittes Poulce, fait celuy jour de mai 1702 et moi prédit recteur déclaré que lesdites Renée, Constance Poulce, l’une âgée pour lors de 7 ans et demi, Constance, âgée de 7 mois et demi, avaient été présentées à l’église par Amaury Poulce leur père, le 28 décembre 1685, auxquelles j’ai administré les onctions des saints sacrements, huile et, comme étant en bas âge, l’avaient tenu jusqu’à présent, étant en la puissance de leur père, dans la dite religion et ayant comme dit pleinement esté instruite de notre religion, on ce jour réitéré leur abjuration avec protestation de vivre dorénavant dans la véritable religion catholique, apostolique et romaine, donnée comme devant .»


 

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