L'Assise au comte Geoffroy

L'Assise au comte Geoffroy  (voir ducs de Bretagne du Xe au XVe siècle, page n° 10 - Geoffroy Plantagenêt alias Geoffroy II de Bretagne, Ranulph de Blondeville, et Guy de Thouars, les trois époux de Constance de Bretagne), qui fut en vigueur de 1185 à 1791, défendait de partager, dans les successions, les baronnies et les chevaleries. Une importation anglo-normande, nous lisons que le Cartulaire de Redon présente le droit breton dans son état primitif, semblable encore aux coutumes galloises. C'est une grave erreur. On retrouve dans le Cartulaire des traits caractéristiques du droit breton, mais aussi tout autre chose ; il y apparait mêlé aux coutumes gallo-romaines, comme la race bretonne à la population armoricaine dans cette zone mixte, dans des proportions difficiles à déterminer. Les anciennes baronnies conservaient ordinairement leurs prérogatives lorsqu'elles étaient transmises à des possesseurs capables par leur naissance de les posséder. Cette dignité, dit Hévin, n'est ni personnelle, ni mixte ; elle est réelle et inhérente à la terre qui en est décorée , pourvu qu'aucun des fiefs qui composent la baronnie n'en soit démembré. L'assise du Comte Geoffroy, en 1185, défend le dénombrement des baronnies bre tonnes. Si les établissemens de Saint Louis l'ont permis, c'est dans le cas où le Baron n'a point faitpartie à ses enfans. La tendresse des pères la souvent emporté sur la rigueur de l'assise du Comte Geoffroy. Le cadet du Baron pouvait avoir une portion de la baronnie de son aîné ; on l'appelait frérage, et il la tenait aussi noble ment que lui, à la charge toutefois du ressort. Ce par tage n'avait lieu que lorsque le père l'avait ordonné. Les Seigneurs qui n'avaient ni baronnie, ni portion de baronnie, obtinrent de posséder sous ce titre les terres dont ils étaient propriétaires.