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24 février 2020 1 24 /02 /février /2020 19:16

Un précédent article évoquait l'âge de Bronze et comment vers l'an 700 avant notre ère il y eut épuisement du minerai d'étain (voir L'âge de Bronze en résumé, avec inventaire de quelques découvertes.). Alors émergea progressivement l'âge de Fer. Deux phases sont généralement évoquées pour expliquer la mise en place de cette nouvelle civilisation : Hallstatt et La Tène.  

 

 

 

Hallstatt 

 

 

L'âge de Fer

 

Les fouilles du site de Hallstatt dans les Alpes autrichiennes ont débuté il y a plus de cent ans, à la fin du XIXe siècle. Georg Ramsauer, un employé des mines, a travaillé durant dix-sept ans à mettre au jour pas moins de 980 tombes et plus de 19 000 objets d'une exceptionnelle richesse archéologique. Les fouilles ont été poursuivies au cours du XXe siècle jusqu'à aujourd'hui. Plus de 2 000 tombes ont été explorées. Cette période qui remonte à près de 3.000 ans désignée premier âge de Fer, touchait les tribus vivant sur le plateau suisse, dans l'Est de la France et le Sud-Ouest de l'Allemagne.

 

 

L'âge de Fer

 

La Tène. 

 

 

Le site celtique de La Tène se situe au nord du lac de Neuchâtel, à l’embouchure de la Thielle. Il est découvert en 1857 par un pêcheur et collecteur d’objets antiques. Dès lors, de très nombreux objets métalliques, notamment des armes en fer, y seront mis au jour. Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, la publication de ces trouvailles et la tenue de congrès internationaux de préhistoire contribuent à la notoriété du site. Le Suédois Hans Hildebrand propose, dès 1874, de faire de La Tène le site éponyme de la culture dite du second Âge du Fer. Le vocabulaire des archéologues s’enrichit alors du qualificatif «laténien» pour désigner les productions celtiques de cette période. Le site de La Tène est devenu une référence européenne. Selon les estimations récentes, le site de La Tène a livré quelque 4’500 trouvailles réparties entre plus de trente institutions dans le monde. Les collections les plus significatives sont toutefois demeurées en Suisse. Cette période remonte à près de 2.500 ans et  touche l'ensemble de l'Europe Occidentale, de l'Ecosse à la Péninsule Ibérique.

 

L'âge de Fer

 

 

Sur l'origine des Celtes, Georges Hervé écrivait en 1866 : « Les Celtes semblent se rattacher par leur langue, leurs mœurs et leurs caractères extérieurs à la famille des Perses. Pour bien établir ce fait, j'ai dû rechercher, comme quelques auteurs l'avaient supposé, s'il était possible de rattacher cette grande famille aux trois grands centres de la plus haute antiquité. Je veux parler de la Chine, de l'Egypte et enfin de la Perse...Straban nous apprend que les auteurs de la première antiquité distinguaient les.Scythes établis au-dessus du Pont-Euxin, du Danube et de la mer Adriatique, en Hyperboréens, Sauromates et Arimaspes, et ceux qui sont au delà de la mer Caspienne, Les Sauromates ou Sarmates formèrent un peuple sauvage presque toujours à cheval somme les Huns d'Attila. Ammien-Marcellin et Zosime nous apprennent qu'ils s'étaient tellement accoutumés à passer le jour et la nuit sur leurs chevaux, qu'ils en perdaient en quelque sorte, l'usage des jambes. La chair crue leur servait de nourriture et ils la faisaient mortifier sous leurs cuisses, sur le dos du cheval. Un de leurs mets les plus délicieux était le lait et le sang de caval. Leur manière de s'habiller ressemblait beaucoup à celle des Mèdes ; ils portaient une robe qui descendait jusqu'aux talons. L'arc et la flèche étaient leurs armes, mais ils se servaient aussi d'une lance fort longue qu'ils appuyaient contre leur genou, pour pousser et renverser leur ennemi avec plus de force. Ajoutons que leurs filles ne pouvaient se marier qu'après avoir tué un ennemi, ce qui a donné lieu à la fable des Amazones. Les Celtes, tout en ayant de la cavalerie, se massaient surtout en infanterie et s'exerçaient à la course et à faire de longues traites. Ils entretenaient une grande quantité de bétail et se nourrissaient de leur chasse,, du lait et de la chair de leurs troupeaux. Leurs habits étaient justes au corps, à la réserve du sagum, espèce de manteau court, qu'ils arrêtaient par devant avec une boucle, et qui descendait à peine jusqu'aux hanches. Au lieu de l'arc et de la flèche, ils portaient d'énormes boucliers et des lances dont ils se servaient pour combattre de près et de loin »

 

 

L'âge de Fer

 

 

L'épopée de ces peuplades indo-européennes, correspond avec l'émergence du minerai de fer (voir Les forges de Vaublanc en Plemet). Des bas fourneaux de réduction de minerai de fer datant du début du second âge de fer ont été mis à jour à Quévert. Ainsi les forêts commencèrent-elles à diminuer, le bois étant nécessaire à l'entretien des forges. Les forgerons concevaient des lames d'épée souples et tranchantes, et un grand nombre de ces armes étaient exportées vers le bassin méditerranéen. Le goût des Celtes pour le vin qui étaient prêts, selon Diodore de Sicile, à échanger un esclave contre une amphore amplifia les échanges. Il est vrai que la flotte des Vénètes était très puissante.

 

 

L'âge de Fer

 

 

Carte de l'Armorique et de ses tribus

 

 

 

Au sujet des Vénètes, on sait que ce sont certains d'entre eux qui furent s'établir sur les lagunes de l'Adriatique et donnèrent à Venise son origine. Parmi les hauts faits d'armes que l'on peut attribuer aux Gaulois, il y eut assurément le siège du Capitole par les Gaulois de Brennus, suivi du versement d’une rançon par les Romains assiégés au début du IVe siècle avant notre ère. Dans ses commentaires sur la conquête de la Gaule, Jules César affirme que les Gaulois ne se servaient plus des chars de guerre au moment de cette conquête.


 

L'âge de Fer

 

 

Armes  et bouclier gaulois 

 

L'âge de Fer

 

 

Navire Vénète

 

 

L'âge du Bronze se prolongea en Armorique, en cette péninsule que ce partagèrent cinq tribus : les Osimes, les Coriosolites, les Redones, les Namnètes et les Vénètes. Ici et là des découvertes de statères, autrement dit de monnaies permet aux spécialistes d'attribuer ces éléments à telle ou telle tribu (voir Époque Celtique à Merdrignac par M. Gaultier du Mottay. Les monnaies armoricaines découvertes dans notre contrée : Merdrignac et Penguily. ), Saint Gouéno, Corseul, Plénée-Jugon, Broons, ont fourni aussi des statères coriosolites. Les variations thématiques permettent de classer les différentes émissions de l'atelier coriosolite en six classes, en tenant compte de la forme du nez, pour le droit, et du motif qui se voit sous le cheval du revers, qui peut être un sanglier ou une lyre. Au revers, en effet, nous voyons un cheval, fortement stylisé, aspecté à droite, conduit par une espèce de silhouette plus ou moins fantomatique, et sous lequel figure, très schématisés, tantôt un sanglier à droite, tantôt une lyre tournée vers la gauche, dont on observe facilement les quatre cordes

 

 

L'âge de Fer

 

 

Statères coriosolite

 

 

 

Les fouilles archéologiques ont permis de découvrir ici et là des bijoux connus chez ces peuples Celtes. Des bagues avec pierres gravées, des torques, généralement portées par les hommes, des fistules, des colliers, des pendentifs. Le dépôt du Brech dans le Morbihan a révélé la présence dans une lande un dépôt : un vase enfoui dans le sol contenant une trentaine de monnaie celtique et de nombreux objets de bronze, de verre de lignite, des torques, des éléments de colliers, des perles d'ambre, des perles de verre, une perle d'or, une perle de bronze, des fistules, des bracelets, des bagues et anneaux,

 

 

L'âge de Fer

 

 

En principe un site fortifié hébergeait tout un habitat collectif, c'est ce que l'on désigne un oppidum. Celui qui occupait le site de Montafilant, aux portes de Corseul fut choisi en raison de l'éperon difficile d'accès sur lequel il fut aménagé. En revanche, celui de Paule sur un plateau (voir  site de Paule). Ces sites pouvaient héberger des activités économiques, politiques ou parfois religieuses. L'examen d'un oppidum a révélé la présence de pièce avec douille de 28 centimètres de longueur, avec lame tranchante, de pointe de javelot à douille, de 15 centimètres de longueur, de grains de collier, forme allongée avec aspérités, en verre bleu ; de grains de collier en bronze, de formes diverses ; de grain de collier en os ; de grains de collier en silex percé ; des fragments d'objets, de l'époque dite du bronze, destinés à être refondus ; des anneaux ou bagues en bronze ; une bague en fer avec chaton ; une bague en argent avec chaton, intaille en cornaline ; de statères..(voir Les oppidum en Armorique)

 

 

L'âge de Fer

 

 

Reconstitution du site de Paule

 

 

Découverts par prospection aérienne à basse altitude, les enclos constituent actuellement l’essentiel de la documentation connue sur l’Age du Fer. On appelle enclos, un ensemble de structures fossoyées, (fosses, fossés), dont la présence est révélée par les anomalies de croissance de la végétation, anomalies qui dessinent les plans partiels de ces installations. De tels enclos présentent les traces cumulées de plusieurs siècles d’occupation sous des formes variées ; rectangulaire, quadrangulaire, courbe, emboîtée, à enceintes concentriques. Parmi ces enclos, un grand nombre sont attribuables au second Age du Fer, soit par la découverte de mobiliers lors de prospections au sol, soit par leur organisation et leur typologie qui permettent de les rapprocher de sites fouillés. Des enclos ont été découverts à Languenan, Sévignac, Plénée-Jugon, Plestan

 

 

L'âge de Fer

 

 

Plan de l’enclos de la Villime en Sévignac

 

 

Voici ce que laissait comme notes Henry d'Arbois de Jubainville au sujet de la propriété foncière en Gaule : « le plus ancien texte que nous ayons sur la constitution de la propriété chez les Gaulois appartient à Polybe. C'est un des traits de la description, que le grand historien nous fait, des mœurs gauloises en Italie, postérieurement à la chute de la domination étrusque en Campanie vers la fin du VIIe siècle avant J.-C. Il semble donc que Polybe veuille parler des Gaulois d'Italie au IVe siècle avant notre ère. Mais cette peinture est empruntée par le célèbre auteur grec à un historien postérieur au IVe siècle. Les écrivains grecs du IVe siècle ne sont pas ici la source de Polybe. En ce siècle, les Grecs connaissaient fort mal l'Italie du Nord. Héraclide de Pont, disciple d'Aristote, croyait que Rome était une ville grecque, et confond avec les Hyperboréens de la mythologie les Celtes qui prirent cette ville. La source probable de Polybe dans le passage dont il s'agit est ie grand ouvrage que Fabius Pictor avait composé et qui est connu sous le titre latin de Grœcœ historiée ou Grœci annales. Cet ouvrage a été connu de Polybe qui le cite plusieurs fois ; il date de la fin du IIIe siècle, et les mœurs gauloises qui s'y trouvaient dépeintes étaient par conséquent celles du me siècle : Fabius Pictor avait, en 226, pris part à une campagne des troupes romaines en Gaule cisalpine. Or voici en quels termes le texte dont nous parlons nous fait connaître la constitution de la propriété individuelle chez les Gaulois d'Italie. Il vient de nous dire que les villages habités par eux n'étaient pas clos de murs, que leur genre de vie était d'une simplicité extrême ; il continue : La fortune de chacun d'eux consistait en troupeaux et en or, parce que ces objets seuls peuvent facilement, quand les circonstances l'exigent, être emmenés partout et changés de place à volonté. Ainsi chez les Gaulois d'Italie au IIIe siècle, la fortune immobilière était inconnue aux particuliers. Si les Gaulois d'Italie n'avaient pas organisé, dans ce pays nouvellement conquis, la propriété individuelle du sol, c'est qu'ils n'en avaient point apporté la notion. En règle générale, un peuple qui vient s'établir par la conquête et la colonisation dans un pays y apporte sa législation... »

 

 

 

Grâce à l'agronome latin Palladius, on sait que ces tribus connaissaient la moissonneuse : « la partie des Gaules qui est assez en plaine recourt pour moissonner à la méthode expéditive que voici et qui, tout en épargnant la main-d'œuvre, dépouille l'étendue de toute une moisson à l'aide d'un seul bœuf. Ainsi, on construit un véhicule qui est porté par deux petites roues. La surface carrée de celui-ci est munie de planches dont l'inclinaison vers l'extérieur donne plus de largeur à la partie supérieure. Sur le devant de ce chariot, la hauteur des planches est moindre. A cet endroit, des dents nombreuses et écartées sont disposées en ligne à la hauteur des épis et elles sont recourbées vers leur partie supérieure. A l'arrière de ce même véhicule, sont adaptées deux flèches très courtes, semblables aux brancards des litières. On y attelle à un joug et avec des courroies un bœuf dont la tête est tournée du côté du véhicule : il faut assurément un animal paisible pour qu'il ne dépasse pas l'allure de celui qui le pousse. Quand le bœuf se met à pousser le véhicule à travers les moissons, tous les épis, saisis par les dents, s'entassent dans le chariot, la paille étant arrachée et restant en arrière, tandis que le bouvier, derrière l'attelage, élève ou abaisse parfois la machine. Et ainsi, moyennant un petit nombre d'allées et venues, en l'espace de quelques heures, toute la moisson est achevée. Cette méthode est utile pour les endroits en plaine ou unis et ceux où l'on ne tient pas la paille pour nécessaire. »

 

 

L'âge de Fer

 

 

Moissonneuse gauloise

 

 

 

L'âge de Fer

 

 

Meule gauloise retrouvée à Brondineuf à Sévignac

 

 

 

L'âge de Fer

 

 

Un four gaulois

 

 

Les Celtes se nourrissaient de mammifères, d'oiseaux, d'escargots, d'oeufs, d'huîtres, de mollusques...ils buvaient de la bière -la fameuse cervoise, et devaient par conséquent cultiver de l'orge. On sait qu'ici, sur le littoral, les populations produisaient du sel, nécessaire à la conservation de viande et de poisson (voir Les marais salants de Guérande). On obtenait du sel en le chauffant dans un four. Le centre archéologique d'Alet en a répertorié une vingtaine, les uns aux Ebihens, à Lancieux, à Saint-Jacut. Tout laisse également penser que les souterrains découverts ici et là, ont servi pour y déposer les produits des récoltes céréales, ou encore des boissons, alcoolisées ou non, des produits laitiers ou de la viande. A proximité de la côte du Pont-Plisson à Broons, Plessix-Balisson, Ploubalay, au Gouray (voir Quelques notes sur le passé de Le Gouray)

 

 

Caton l'ancien énumérait déjà, dans son traité sur l'agriculture, les vêtements que les paysans venaient acheter en ville : tuniques, manteaux à capuchon, toges... Les vestiarii vendaient leurs produits par l'intermédiaire de colporteurs, circitores, ou dans des magasins. Dans la ville de Rome, les commerçants en vêtements qui tenaient boutique indiquaient souvent leur adresse. Les Celtes connaissaient la laine, la peau d'animaux, le lin. Tite-Live, Tacite et Dion Cassius évoquant les Bretons vivants Outre-Manche ne parlent que de la variété des couleurs, versicolori, soit de la tunique, soit du sagum ; Properce et Virgile, des raies qui bariolaient. La tenue des druides était blanche, signe de pureté, les habits des esclaves étaient de couleur pourpre. La saie était le petit manteau gaulois, la tunique faisait aussi partie de l'habillement des Grecs et des Romains, mais celles des Gaulois, dit toujours Strabon, avaient des manches, étaient fendues, probablement sur les côtés, et ne descendaient par devant comme par derrière, que jusqu'au haut des cuisses, telles qu'on les voit sur les monnaies gauloises, quelquefois dentelées par le bas ou bien ornées de larges bandes verticales qui descendent de la ceinture. Il y a tout lieu de croire que c'était cette tunique que Martial nommait palla gallica, celle-ci ne cachant de même que la moitié des fesses, et de plus, à en juger par les mêmes bas-reliefs, qu'elle n'était pas autre chose que la blouse conservée jusqu'à nos jours par nos paysans et les ouvriers. Sur une médaille belge ou carnute, celle de Karioa (Art Gaulois), les braies ne couvrent que les cuisses ; leurs bords n'atteignent pas même les genoux. Au surplus, cette partie de l'habillement déplaisait aux artistes qui l'ont souvent mise de côté. Les figures des monuments gallo romains ont les jambes tantôt couvertes, tantôt nues; dans ce dernier cas, la tunique est ordinairement plus longue, et descend au-dessous des genoux. Personne n'ignore que les Highlanders de l'Ecosse. qui sont restés, par leurs plaids et leurs tuniques bariolées, les plus fidèles à l'ancien costume celtique, ne portaient, naguère encore, généralement ni culottes, ni pantalons.


 

L'âge de Fer

 

 

Les stèles ornées ou polies marquent le plus souvent des nécropoles gauloises. Dans notre contrée il convient de signaler les stèles de Pléboule, de Caulnes, celle conservée à Plénée-Jugon et retrouvée dans une décharge à Sévignac. La source de Saint-Uriac à Corseul a révélé en 1976, l’étude d’une partie d’une nécropole à incinération. Dans un enclos d’un hectare, sur la commune d’Yvignac, contenant deux zones très riches en clayonnage, une concentration de scories de fer (avec un fragment de paroi de combustion) des tessons du second Age du Fer et des fragments d’amphores, un buste en ronde bosse en granit de Languédias a été découvert en 1978 (45 cm x 17 cm x 17 cm). Il s’agit d’une tête posée sur une base, brute de taille, destinée probablement à être fichée dans le sol. Les cheveux godronnés (coiffés en arrière et lissés) sont séparés sur le front en cinq mèches de chaque côté d’une ligne médiane. Les sourcils sont figurés par un motif de goutte d’eau. Les yeux globuleux et ourlés rappellent des ocelles. Les oreilles ont une forme de panier vertical. La bouche est figurée par une rainure. Ce buste, daté du second Age du Fer, utilise dans son traitement les caractères iconographiques de l’Europe celtique centrale.

 

 

L'âge de Fer

 

 

Stèle de Caulnes

 

 

L'âge de Fer

 

 

Statue d’Yvignac

 

 

ci et là des statuaires anciens sont découverts, bien souvent il s'agit de divinités qui étaient vénérées chez ces peuples antiques. A nombre de ces dieux et déesses :

 

Bélénos le dieu du soleil -les lieux élévés nommés Bel Air que l'oin découvre ici et là à Languédias, à Trébry conserve le souvenir de ce dieu vénéré lors du passage de l'hiver au printemps, pour protéger leurs troupeaux les Celtes faisaient passer entre deux grandes fouées ces bovins et ovins afin de les protéger de toute épidémie. A n'en pas douter, le feu de la saint-Jean est une survivance de ce culte antique ;

 

Borvo le dieu des sources -les évangélistes donnèrent à ces sources des vertus miraculeuses ;

 

Damona la déesse de la source ;

 

Teutatès le dieu de la mort ;

 

Epona la déesse de la fertilité ;

 

Esus le dieu de la force ;

 

Arduina la déesse de la forêts représentée chevauchant un sanglier, à n'en pas douter les Ardennes, mais aussi le lieu dit les Ardennes en Plumaugat, lieu adossé au Bois de Plumaugat et aussi la forêt de la Hardouinaie en Saint Launeuc, maintiennent le souvenir de cette divinité ;

 

Belisama la déesse du feu ;

 

Lug le dieu de la force -Lyon lui est dédicacée.  

 

 

L'âge de Fer

 

 

Un étrange Saint-Maudan orne la fontaine de Plumaudan

 

 

 

La tradition orale propre aux peuples celtes est parfaitement symbolisée ici à Yvignac à travers cette sculpture qu'il faut sans doute interpréter comme telle.... les druides et druidesses étaient ceux qui étaient craints et vénérés à la fois, ils transmettaient les traditions, prévoyaient l'avenir. Ils étaient médecins, prêtres, philosophes, ce sont eux qui présidaient les hommages aux divinités, eux qui offraient aux divinités animaux et hommes en les sacrifiant comme en témoignent les sites de Gournay sur Aronde dans l'Oise ou de Ribemont sur Ancre dans la Somme. Alexandre Bertrand écrit à leur sujet : « l'examen consciencieux des textes où il est fait mention de la religion des Gaulois conduit à une autre conclusion également fondée sur de fortes présomptions, à savoir qu'il n'y avait point, au temps de Jules César, qu'il n'y avait jamais eu en Gaule de panthéon druidique, mais uniquement des divinités locales ou de tribus, sans aucun lien hiérarchique entre elles. Même impossibilité de faire sortir de l'examen des documents écrits parvenus jusqu'à nous quoique ce soit qui ressemble à l'ensemble d'une doctrine théologique, d'une sorte de religion, révélée à une caste sacerdotale qui en aurait reçu le dépôt et la garde. Un autre fait de grande importance, attesté par Jules César, est la date, relativement récente, de l'introduction des druides en Gaule. Il ne paraît pas douteux, toutefois, que, bien que n'étant pas d'origine ancienne dans le pays et y étant une importation du dehors, les druides y ont joué un rôle considérable et en ont été à un certain moment à peu près les maîtres. Pour qui sait lire, si je puis m'exprimer ainsi, entre les lignes de l'histoire, l'existence de cette domination temporaire, absolue d'abord, puis partagée avec les équités, ne saurait faire aucun doute. Nous sommes en présence d'un problème dont la solution peut être considérée comme donnée par les faits dont la démonstration reste à fournir. » On comprendra mieux pourquoi ces hommes de savoir, mémoire d'un peuple furent massacrés à l'Île d'Anglesey l’an 60, par les troupes armées menées par le général Suetonius Paulinius.

 

 

L'âge de Fer

 

 

Yvignac

 

 

 

De vrai c'est surtout des noms d'homme que le gaulois nous a laissés, écrits surtout sur la pierre, même l'Empire une fois né, soit, moins nombreux, sur des outils = instrumenta, des tessons, etc. ; mais il nous a légué aussi force noms de lieu, ou plutôt de chefs lieux, plusieurs ayant survécu. Pierre-Yves Lambert d'ajouter : «  On pourrait croire que le gaulois, langue indo-européenne, dont les parents insulaires sont encore vivants, est une langue facile. Hélas, dès qu’on sort de l’onomastique, on bute sur des difficultés sans nombre. Un hiatus de mille ans ou presque est à peu près irrémédiable pour une langue « fragmentaire ». Le celtique continental avait une physionomie particulière, l’érosion grammaticale et lexicale a été intense et c’est encore le vieil-irlandais, grâce à son archaïsme, qui rend le plus de services, malgré son éloignement géographique. C’est donc la clef fournie par le celtique insulaire qui est essentiellement utilisée ici; telle est, heureusement, la spécialité de l’auteur ...  »

 

 

L'âge de Fer

 

Tablette du Ier siècle avant Jésus Christ provenant du Châtelet-de-Gouzon en Haute-Marne exposée au musée du Louvre

 

 

On peut donc en conclure que les Celtes savaient écrire comme en témoigne cette tablette en bronze ci-dessus. Hélas rupture de civilisation il y a eu avec la conquête romaine et c'est ainsi que la langue gauloise a disparu sur le continent. Quelques lieux comme Dinan ou Dinard ont une origine celte qui sous l'influence de la langue bretonne -autre langue celtique a ainsi évolué sous cette racine Din alors que sous l'influence romane, ailleurs on découvre la forme en Dun : Verdun, Issoudun, ce terme issu du gaulois Dunon désignait une forteresse. A travers Dol ou Dolo il faut y voir un nlieu accidenté avec méandres fluviaux, ou encore ces lieux dits Noë qui dérivent de nauda ou lieu marécageux. A titre de comparaison, voici quelques termes que l'on peu comparer à travers les langues celtiques connues que sont le gaulois, le breton, le gallois et le cornique :

  

Blanc : vindos (gaulois) gwenn (breton) gwyn (gallois) gwynn (cornique) ; chèvre : gabros (gaulois)  gavr (breton) gafr (gallois)  gaver  (cornique) ; haut : uxello  (gaulois)   uhel  (breton)    uchel  (gallois)  ughel   (cornique)  ; mer : mor (gaulois)  mor  (breton)    môr  (gallois)   mor (cornique) ; tête : Pennos (gaulois)  Penn (breton)  Pen (gallois) Pen (cornique) ; trois : tri (gaulois)   tri (breton)     try (gallois)  tri (cornique) ; maison : tigos (gaulois)  ti (breton)   ty (gallois)  chi (cornique) 

 

Les bardes étaient les poètes lyriques qui chantaient les exploits des guerriers illustres ; ils disparurent du continent quand la langue dont ils se servaient dans leur poésie cessa d'y être employée nous dit M. d'Arbois de Jubainville, mais ajoute t-il, en Armorique, les Bretons émigrés, par suite de l'invasion saxonne, là des manuscrits des XIIe, XIIIe et XIVe nous ont conservé plusieurs de leurs poèmes.

 

 

L'âge de Fer

 

 

La statue de l'homme à la lyre représente sans nul doute un barde.

 

 

Voici les notes laissées par Catherine Bizien-Jaglin au sujet des sites défensifs : « On appelle éperons barrés, des sites naturels bordés par des falaises ou d’importants dénivelés qui ont fait l’objet de fortifications encore matérialisées par des talus massifs ou des remparts de protection barrant la pointe. Certains sont implantés le long du littoral sur les presqu’îles, d’autres à l’intérieur des terres dans les méandres de cours d’eau ou sur des collines. Ils ont souvent été occupés avant l’Âge du Fer. Les éperons barrés du littoral sont des sites peu hospitaliers, pouvant couvrir de grands ou de petits espaces, en fonction de la configuration de l’éperon. Ils sont considérés comme des sites refuges par leur implantation, mais comme ils n’ont généralement pas été fouillés, toutes les théories peuvent être évoquées à leur sujet. Décrits par les auteurs anciens, notamment par Jules César, dans La Guerre des Gaules, et souvent spectaculaires, par leurs fortifications encore conservées en élévation, ces sites ont été parmi les premiers à faire l’objet d’inventaires et d’études. On doit à Sir Mortimer Wheeler, célèbre archéologue anglais, un ouvrage fondamental, pour leur connaissance en Armorique. Plusieurs exemples sont connus dans le Pays de Dinan : Pointe de Château Serein à Fréhel, Pointe du Chatellier à la Vicomté-sur-Rance. D’autres sites, potentiels, sont recensés, tel le Cap Fréhel, la pointe de la Garde à Saint-Cast ou encore le site de Montafilant, en Corseul, où, malheureusement aucune découverte ne vient confirmer une occupation de l’Âge du Fer. Ces sites fortifiés correspondent probablement aux « oppida » cités par Jules César dans La Guerre des Gaules. César utilise 7 fois ce terme en Armorique pour désigner des places fortifiées. Ils n’ont cependant pas grand’ chose à voir avec les « oppida » du sud de la France, qui allient les fonctions de défense, de système préurbain, et de place commerciale et politique. »

 

 

L'âge de Fer

 

 

Pointe du Chatellier à la Vicomté-sur-Rance

 

 

 

L'âge de Fer

 

 

Guerrier Gaulois

 

 

 

Vers l'an 125 avant notre ère, les Romains étaient parvenus à se rendre maîtres de la Gaule Transalpine, l'an 61 avant notre ère, des conflits éclatèrent au nord de la Cispadanie. Orgétorix l'homme le plus puissant de la tribu des Helvètes conspira avec sa noblesse afin d'obtenir le titre de roi, son objectif était de régner sur toute la Gaule. Son but pour parvenir à ses fins fut d'inciter ses compatriotes à sortir de leur territoire avec toutes leurs ressources et se rendre chez les Santons. Il est vrai que les Helvètes se retrouvaient enclavés de toutes parts: le Rhin, les Alpes, le Lac Léman et le Rhône encadraient leur terroir. Mais au moment de traverser le territoire des Allobroges des heurts se produisirent. César ayant eut écho de ce projet Helvète, se hâta afin de leur barrer la route, et trouva chez des tribus ennemies des Helvètes quelques précieux appuis. Ce sont là les prémices de la Guerre des Gaules qu'entreprit Jules César, ce dernier profita de la division entre les tribus Celtes pour se constituer à leur insu son empire

 

 

Dès le début de l'an 56 avant notre ère, notre péninsule alors désignée Armorica fut soumise pacifiquement par les troupes de Publius-Crassus, et l'hiver étant arrivé, celui ci et ses troupes -la septième légion, prirent leurs quartiers d'hiver chez les Andes. Manquant de vivres, le dit Publius-Crassus dépêcha des préfets chez les Coriosolites, les Esuvii et les Vénètes. Mais ceux ci retinrent en otages les émissaires romains. Dès lors, alerté par son lieutenant, Jules César donna ordres de concevoir une flotte, et c'est ainsi qu'au printemps se déroula cette bataille navale. R.-Y. Creston nous relate cette bataille navale : « Si l'on admet que la flotte romaine avec ses alliés ait été réunie aux abords de l'embouchure de la Loire, faut-il croire qu'elle fit route directement vers l'entrée du Golfe du Morbihan, après avoir doublé la Pointe du Croisic ? Etant donné les conditions générales de navigation dans cette région et la crainte exprimée par César à l'égard de cette « mer tempétueuse », on peut penser qu'il aura dû hésiter à faire cette route avec toute sa flotte, qui risquait d'être dispersée, surtout les galères, par un coup de temps et d'être exposée, dans de mauvaises conditions pour ses navires à rames, à une attaque en masse des forts bâtiments à voiles des Vénètes, dont un certain nombre aurait pu s'embusquer à l'abri des îles de Houat ou de Hoedic. Ne faut-il pas plutôt penser que Brutus, après avoir rassemblé son armée navale lui fit longer les côtes à petite distance depuis la Pointe du Croisic jusqu'à l'embouchure de la Vilaine, où un ultime regroupement des unités, à l'abri des côtes de Billiers, à Damgan, voire en rade de Pénerf, pût avoir lieu ? De là, longeant les côtes pour masquer ses mouvements aux guetteurs vénètes qui pouvaient être établis sur le Grand Mont actuel (et de cet endroit ils ne pouvaient distinguer ce qui se passait sur cette portion de la côte), Brutus, tout en navigant plus facilement à l'abri des vents afin de ménager ses rameurs pour l'action décisive, pouvait aisément gagner le lieu de rendez-vous fixé avec César. Ainsi, en cas d'attaque brusquée, il avait l'assurance de pouvoir bénéficier de l'appui des légions à terre en s'échouant en cas de danger, comme il semble bien en avoir eu l'intention. Mais il fallait que ce lieu de rendez-vous fût assez proche de l'entrée du Golfe et offrît en même temps à la flotte romaine un abri suffisamment sûr. Après un examen approfondi des cartes marines de ce secteur et en me référant aux traditions nautiques des marins de cette région, il me semble que seule puisse être retenue, comme abri sûr pour la flotte de Brutus, la baie de Suscinio. Cette région de Suscinio semble bien être effectivement le point extrême de l'avance romaine et l'occupation du territoire vénète ne devait pas se prolonger plus loin à l'Ouest, car le fait que la flotte vénète put l'emprunter pour sortir en mer, prouve que l'entrée du Golfe était incontestablement libre. De plus, César ne pouvait s'aventurer plus loin vers l'Ouest sans risquer d'être attaqué sur ses arrières par des raids rapides, comme nous en avons connus durant la dernière guerre, lancés à partir de la rive sud du Golfe du Morbihan. Les guetteurs ou les éclaireurs vénètes qui devaient certainement suivre l'approche des Romains, signalèrent probablement aussitôt à leur armée navale que la flotte de Brutus était réunie en vue de Suscinio. Et, son rassemblement sans doute effectué aux premières heures du jour, la flotte vénète profitant de l'étalé et d'une brise qui devait sans doute se situer entre le Nord. Nord. Ouest. et le Ouest. Nord. Ouest, sortit du « Port », c'est-à-dire du Golfe du Morbihan. Laissant porter plein vent arrière vers le Sud.Est., les Vénètes auraient pu aller tirer leur bord au large de la Pointe du Grand Mont, en un point d'où ils pouvaient découvrir la flotte ennemie rassemblée en baie de Suscinio. Bordant bâbord amures, route au Nord-.Est., ils purent faire voile vers Suscinio. Je sais bien que l'on objectera la soi-disant impossibilité pour les navires de cette époque de faire du « plus près ». J'ai déjà répondu à cette objection. Et ici, il ne s'agit pas en réalité de faire du plus près, mais presque du grand largue. Il n'est pas défendu de penser que, lorsqu'il vit foncer vers lui les puissants navires vénètes avec lesquels il n'était nullement habitué à se mesurer, et cela d'autant plus qu'il était un « débutant » en matière de guerre navale, Brutus ressentit sans doute une si vive émotion qu'il eut le réflexe de se rapprocher de la terre, où les légions pouvaient lui offrir soutien et au besoin refuge. Je ne pense pas que Brutus, en opérant pareille retraite, ait eu l'intention d'attirer vers des petits fonds les navires vénètes calant plus que ses galères et de les forcer à s'échouer. S'il en avait été ainsi, César n'aurait pas manqué de s'en vanter. Mais en se retirant ainsi vers la terre. Brutus se trouvait de plus en eaux calmes, à l'abri du vent masqué par les collines, ce qui mettait les vaisseaux des Vénètes en situation difficile. Je crois que c'est au début du combat que devrait se placer l'épisode du calme plat providentiel pour les Romains, lorsqu'un certain nombre de navires vénètes, emportés par leur élan dans la poursuite des galères se retirant vers la terre, se trouvèrent encalminés et par conséquent incapables de manœuvrer correctement. C'est alors que les galères eurent tout loisir de les attaquer à deux ou trois par navire armoricain, comme l'a noté César. La suite, pour cette partie de la flotte vénète encalminée n'a plus rien à voir avec la guerre navale. La lutte, à partir de ce moment, se réduit à un combat d'infanterie. Quant aux autres navires vénètes, il est vraisemblable que, lorsqu'ils virent les leurs encalminés, ils n'allèrent pas, à leur tour, commettre la même imprudence. Ils se tinrent sans doute à la limite du calme, combattant sous voiles ou attaquant les galères qui se présentaient et qui, séparées du reste de la flotte au début de la bataille, tentaient de rallier le gros de celle-ci vers la terre. Mais si cet encalminage permit aux Romains de monter à l'abordage des Vénètes, il ne put être de longue durée et il est vraisemblable, si l'on examine le récit de César, qu'un certain nombre (le plus grand nombre à mon avis) réussit à se dégager. C'est alors qu'ils virent la possibilité de profiter des risées, comme il s'en produit souvent aux limites même des calmes, pour tenter les manœuvres de dégagement. C'est sans doute à cet instant que les faulx, auxquelles César accorde tant d'efficacité, entrèrent en jeu pour empêcher les Vénètes de manœuvrer pour s'échapper. Mais c'est sur les ponts des navires abordés et sur lesquels ils combattaient que les Romains utilisèrent les faulx et non pas, pour les raisons que j'ai exposées précédemment depuis les ponts de leurs galères, pour abattre les drisses maintenant les vergues. Mais quel fut le rôle des navires alliés dans la bataille ? César omet d'en parler, sans doute pour ne pas diminuer la valeur de ses propres équipages. Il est fort possible qu'ils aient rempli le rôle imparti en général aux troupes levées dans les peuples soumis, celui de troupes de choc. Peut-être les « alliés » furent-ils les premiers à subir le choc initial des Vénètes, celui au cours duquel les pertes en navires durent être les plus lourdes pour les Romains. 3°) Fin de la bataille. César a donc, en principe, détruit la flotte vénète, dont « un bien petit nombre put, à la faveur de la nuit, regagner la terre » (5). C'est donc avouer là que les navires ennemis n'ont pas été tous détruits et par conséquent que les Vénètes, à cette époque, ne sont pas encore totalement vaincus. C'est donc aussi reconnaître que ces rescapés n'ont pas regagné n'importe quelle terre, mais les ports de la confédération maritime vénétique et sans aucun doute le « Port » par excellence, c'est-à-dire le Golfe du Morbihan, ce qui prouverait une fois de plus que l'entrée de celui-ci était libre d'occupation romaine et que le danger d'une occupation immédiate n'était pas à redouter. S'il en avait été ainsi, les Vénètes risquaient de voir leur flotte prise dans une souricière et ils étaient sans doute d'assez bons marins pour ne pas risquer pareille imprudence. Quant aux navires vénètes pris à l'abordage par les Romains, que devinrent-ils ? Ceux-ci ne les coulèrent pas à l'éperon, puisque César reconnaît que les éperons de ses galères étaient impuissants contre les solides coques de ses ennemis. Les Romains les sabordèrent-ils ? les incendièrent-ils ? Il est permis d'en douter : c'étaient là des prises de valeur capables d'être armées par des équipages, nos pas romains, mais alliés, et d'être opposées à nouveau aux Vénètes. Encore fallait-il pouvoir les conduire en lieu sûr, dans un port assez proche pour les régréer, les réarmer. Or si les fameux ports des « cités », dont César s'était déjà rendu maître, avaient eu quelque importance, c'est vers eux que les prises auraient été conduites. Mais je pense que ces ports n'étaient en réalité que des abris précaires pour quelques barques, comme on en trouve un peu partout encore, donc impraticables pour des radoubages et des remises en état de forts navires. Au terme de cette étude, mon impression est que cette bataille navale n'a pas eu l'importance que César lui a donnée, et que son rôle dans le déroulement de la campagne contre les Vénètes est loin d'avoir été aussi décisif qu'il le prétend. Plus qu'une grande bataille de destruction comme Lépante ou Aboukir, ce fut un combat dont le nombre des navires qui y prirent part a été considérablement grossi pour les besoins du prestige de César. Les Vénètes avaient perdu effectivement une bataille, mais ils n'avaient pas encore perdu la guerre, en ce sens que toutes leurs forces ne furent pas détruites et que la lutte put durer un certain temps encore»

 

 

L'âge de Fer

 

 

Bataille Vénète

 

 

L'âge de Fer

 

 

Le face à face décisif : César contre Vercingétorix

 

 

 

Au sujet du site d'Alesia où se déroula la fameuse bataille qui opposa l'an 52 avant notre ère, les légions de César aux troupes de Vercingetorix, voici ce qu'écrivait Joël Le Gall : « On serait très déçu si l'on visitait le site d'Alise avec l'espoir d'y trouver une localité gauloise antérieure à la conquête romaine et de pénétrer aujourd'hui dans la ville où s'enferma l'armée de Vercingétorix. En réalité, tous les édifices connus, tous les objets, toutes les sculptures mis au jour par les archéologues modernes sur le mont Auxois sont d'époque romaine, même quand ils dénotent une facture, une technique et des traditions proprement indigènes ; les cabanes elles-mêmes, dont les fonds seuls ont été retrouvés (les toits de branchages et d'argile ayant évidemment disparu), étaient encore occupées longtemps après la conquête. On peut certes se faire ainsi. Une idée de ce que devait être l'Alise gauloise de la période indépendante l'on n'en a cependant pas une connaissance directe, que seule peut nous donner, bien qu'imparfaitement d'ailleurs, la lecture du Livre VII des Commentaires de César, source littéraire à laquelle il convient de se reporter sans cesse ».

 

 

L'âge de Fer

 

 

La Gaule

 

 

Jacques Armand s'est penché sur la situation stratégique du site de cette bataille décisive sur l'avenir de la Gaule : « Alésia, était-elle une position stratégique de valeur ou une souricière ? On a taxé Vercingétorix d'imprudence ou de manque de discernement pour s'y être retranché ; on a loué César de l'y avoir habilement amené en feignant une retraite vers la province, pour lui donner la tentation d'une bataille qui, perdue, l'acculerait à se retirer sur cette position. Un examen plus large qu'on ne l'avait jamais fait des dégagements possibles de l'oppidum montre, avec une évidence toute nouvelle, que le prolongement du plateau à l'est, après le col du Pennevelle, par une sorte de plateau-couloir allongé sur plus de 25 km et bordé par l'Oze et l'Ozerain jusqu'à leurs sources, non seulement assurait aux occupants d'Alésia une communication aisée avec le dehors mais encore constituait un obstacle pratiquement insurmontable à l'investissement aussi longtemps qu'ils tiendraient le col....Seuls les secteurs les plus vulnérables étaient fortifiés : on n'a retrouvé que des murs en pierre sèche aux deux extrémités, surtout à la pointe ouest, que devait occuper une citadelle, peut-être un éperon barré....Quant à l'occupation de l'oppidum, elle paraît devoir être limitée à la moitié ouest du plateau, le reste servant seulement de refuge éventuel. César ne put investir d'abord complètement la place. Il établit immédiatement Une contrevallation qui l'entourait assez largement, sauf à l'est : ligne en fer à cheval, dont certains éléments seulement ont été retrouvés au flanc des pentes regardant le mont Auxois et dont le but était seulement de faire face à l'armée gauloise possédant encore son camp extérieur du Pennevelle. Travail hâtif, inachevé, fait pour une situation provisoire, qui évolua de façon précipitée. Les chefs de la cavalerie gauloise, en effet, prirent l'offensive presque aussitôt avec le reste de leurs forces, de même qu'ils avaient attaqué quelques jours auparavant l'armée romaine en retraite. Battus à nouveau, avec de lourdes pertes, ils n'avaient plus qu'à partir chercher au plus vite des renforts dans tous les coins de la Gaule et à revenir avec eux. Jusque-là, rien que de normal : l'oppidum n'étant pas complètement encerclé, la demande de renforts était parfaitement justifiée. C'est après le départ des cavaliers qu'intervient un fait inexplicable : Vercingétorix ramène dans l'oppidum les troupes du camp extérieur. La raison de cette décision reste inconnue : un événement dut avoir lieu alors, qui nous échappe et qui imposa au chef gaulois la conviction qu'il ne pourrait tenir l'adversaire en respect sans le concours de sa cavalerie. Or, c'est de là que découle l'investissement complet de la place : César réduit aussitôt sa contrevallation et la complète au Pennevelle, fait à l'ouest un projet initial de ligne située à 400 pieds en arrière d'un fossé de 20 pieds, puis établit définitivement la ligne à 900 pieds du dit fossé -c'est, du moins, l'explication ingénieuse proposée par M. Harmand de la discordance entre le chiffre de 400 indiqué par César et celui de 900 attesté par les fouilles. Ensuite, César s'enferme lui-même entre cette contrevallation et une nouvelle ligne courant derrière son armée, la circonvallation, munie de camps et dirigée vers l'extérieur, vers l'armée de secours que vont ramener les cavaliers gaulois. Dès lors, l'utilité des renforts demandés par Vercingétorix est fortement diminuée : il ne pourra plus communiquer avec eux. L'armée gauloise comprend deux masses distinctes : l'armée assiégée, l'armée de secours. Le chiffre de 80 000 hommes indiqué par César pour les troupes enfermées dans l'oppidum ne paraît pas exagéré en soi, étant donné le prix de revient assez faible du combattant : l'équipement est beaucoup moins cher alors qu'il ne le sera au Moyen Age), la population nombreuse de la Gaule, l'importance des clientèles, l'emploi de mercenaires et la levée en masse du peuple arverne. Il est hors de doute, toutefois, que le nombre est énorme par rapport à la superficie de l'oppidum (moins de 100 hectares) et que, si on l'accepte, on admet en même temps un effroyable entassement, un affaiblissement considérable et rapide dû aux privations, au manque d'hygiène, aux maladies : « Lorsque Viendra l'heure des derniers combats, ce sera une sorte d'hôpital qui descendra du plateau ». Le manque d'eau, au cœur de l'été, dut être fatal : une partie des sources se trouvait à flanc de coteau, en dehors de l'oppidum. Que Vercingétorix ait mené plus de 80000 hommes (il faut compter, au début, la cavalerie) à Alésia, sur le plateau et dans le camp extérieur du Pennevelle, n'a rien d'inadmissible ; qu'il ait décidé, renonçant à la possibilité de sortie à l'est, de loger 80 000 hommes dans l'oppidum aussitôt ceinturé par César, reste un sujet d'étonnement. Quant à, l'armée de secours, 248 000 (ou 258 000) hommes selon le chiffre global indiqué par César, plus encore si l'on additionne les chiffres des contingents qu'il rapporte en détail, elle n'est, elle non plus, pas trop nombreuse par rapport aux possibilités démographiques de la Gaule. Toutefois, on a depuis longtemps fait observer que le décompte transmis par le vainqueur pouvait correspondre aux effectifs demandés par Vercingétorix ou que lui avaient promis ses alliés, plutôt qu'au nombre d'hommes réellement arrivé à Alésia : retard du recrutement, fatigue de la route, difficulté de la marche sur plusieurs colonnes à travers champs jusqu'à la concentration en territoire éduen, ont pu diminuer sensiblement la masse prévue, ramenée alors à un nombre que je croirais volontiers peut-être encore inférieur au chiffre global indiqué par César. Il est vraisemblable, en tout cas, que cette armée massée, au début, en vue ď Alésia, souffrant presque autant que les assiégés du manque de place et de ravitaillement, n'a pas tardé à étendre ses bivouacs vers l'arrière, dans la mesure accrue de ses besoins : d'où le ralentissement de son action. César n'a certainement rien négligé pour aggraver cette situation, par la technique de la terre brûlée et l'empoisonnement des points d'eau. Pendant ce temps, l'armée romaine, aidée par les cités qui lui restaient fidèles, comme les Lingons et les Rèmes, accumulait, grâce à une intendance organisée, des réserves pour la durée du siège. Dans une certaine mesure, « Alésia est la victoire des stockages ».

Ainsi, à la suite de ces défaites que les Romains infligèrent aux Celtes, allait émerger une nouvelle société, (voir période Gallo Romaine)

 

 

 

L'âge de Fer

 

 

Souligné d'une étoile verte l'oppidum d'Alesia, souligné d'une étoile rouge la défense romaine, souligné d'étoiles bleues, l'attaque gauloise.

 

 

L'âge de Fer

 

 

Le Gaulois mourant

 

 

 

La stratégie de l'encerclement que maîtrisait les Romains permit ainsi à 78.000 légionnaires d'avoir raison de 328.000 Gaulois. Triste sort que celui réservé à Vercingétorix, livré à Jules César, celui-ci le fit mettre au fer.  Il fut étranglé six ans plus tard sans témoin, dans les cachots du Tullianum.

 

 

L'âge de Fer

 

Cachot du Tullianum aussi connu sous le nom de prison Mamertine 

 

 

 

L'âge de Fer

 

 

L'île de Bretagne

 

 

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Guerriers Bretons

 

 

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Le mur d'Hadrien

 

 

Après la soumission de l'ensemble des Gaules, Jules César tourna son regard vers la perfide Albion, bien décidé de l'intégrer aussi au joug romain. Après y avoir établi des relations diplomatiques avec quelques tribus, il lança l'an 52 avant l'ère chrétienne une expédition comprenant quelques quatre vingt vaisseaux, mais à peine débarqués, aussitôt des Barbares s'acharnèrent sur eux. En réalité, cette tentative, suivie d'une seconde s'avéra veine. Tout au plus Rome parvint-elle a implanter une certaine influence, tant culturelle qu'économique dans le sud de l'île. Des projets d'invasions émergèrent sous Octave Auguste mais furent vite oubliés. Il fallut attendre l'an 43 de l'ère Chrétienne pour que l'empereur Claude lança l'expédition auréolée de succès. Quatre légions soit près de 24.000 hommes parvinrent à s'emparer d'une partie de l'île, comprenant des terres riches situées jusqu'à la rivière Severn. Des civitas émergèrent çà et là, Londinium, Eboracum, Glevum... L'an 125 le mur d'Hadrien fut construit pour protéger les territoires conquis contre les Pictes d'Ecosse. La Gaule avait eut son héro avec Vercingétorix, l'Albion eut son héroïne avec Boadicée qui régnait sur les Icéni, et depuis son char de guerre commanda ses troupes contre les ennemis, indignée des traitements que les vétérans de l'armée romaine infligeaient aux autochtones en les réduisant en esclaves. Près de 70.000 hommes et femmes périrent sous les coups de ses troupes, autant de romains, que d'alliés de ceux ci dans l'île. On raconte que des femmes romaines furent pendues, nues, les mains coupées, puis elles furent empalées...Boadicée mourut vers l'an 61 de notre ère, très âgée. Contrairement à la Gaule, la civilisation romaine n'effaça pas la langue des insulaires, et leurs us et coutumes purent se transmettre. 

 

 

 

L'âge de Fer

 

 

Boadicée représentée sur une monnaie,  et un char breton découvert  en 2018 à Poklington, dans l'Est du Yorkshire.

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