Hache polie en fibrolite de moyenne grandeur. (Collection Robinot de Saint Cyr), ainsi qu'un polissoire de diorite (M. Hascouët de Keravel) et d'une hache polie en diorite (Cabinet de Mgr David).
Lieu dit : La Croix-Rouge
Passage de la voie de Corseul à Duretie (Rieux) ; quelques fragments en étaient encore visibles en 1861 au Pont-Rimbert. Le Centre Archéologique d'Alet mentionne des empierrements signalés en plein champs à la Croix Rouge et à la Foutelais. Provenant de la Foutelais, V. Barbé Guillard a signalé un anneau en argent, avec une cornaline (formant cachet) représentant une louve allaitant Romulus et Remus
La voie de Corseul à Rieux soulignée de rouge, et les lieux qui ont dévoilé des antiquités romaines soulignés d'une étoile orange. (voir Le chemin d'Ahaut Corseul-Rieux, page n° 1)
Période féodale
Lieux dits : La Porte, la Barre
Motte au sommet de laquelle se trouvent les traces d'un donjon, avec les douves qu'on pouvait remplir d'eau à volonté. On prétend que cette motte, ainsi isolée, devenait une île et a donné son nom à la paroisse. Le château féodal de l'Isle a disparu au XVIIe siècle. Situé au sud est de Saint-Jouan, le château occupait une île formée par la Rance. Il était constitué d'un bâtiment principal formé d'une grosse tour isolée par la Rance qui l'entourait (voir La seigneurie de l'Isle près de Saint-Jouan.). Emplacement du château de Kerroult XIVe -lire Kergoët (voir Les possesseurs de la terre de Kergoët en la paroisse de Saint-Jouan de L'Isle.). Le château de Saint-Jouan était situé au sud du bourg, il était de forme triangulaire et cerné de douves profondes, il était encore habité à la fin du XVe siècle (voir La seigneurie de Saint-Jouan)
La paroisse de Saint-Jouan-de-L'Isle résule du démantèlement de la paroisse primitive de Plumaugat (voir les paroisses primitives Bretonnes, en résumé.) et c'est semble-t-il, sous l'égide des Templiers comme le révèle la nomination ancienne -une dédicace à St Johannis, que cette paroisse émergea (voir Les Templiers, page n° 6).Voici l'une des plus ancienne mention du lieu à travers cet extrait datant du XIVr siècle : « Rector st Johannis de Insula (Saint Jouan de l'Isle), videlicet Oliverius Morhan, pro primariis fructibus eccle sue, débet IIII libr. Restant IIII libr.
Item débet pro pensione archidiaconi de Dinanno quolibet anno X sol. Restât debens pro quinque annis L sol. Restant. . L sol.
Item débet pro quatuor integris decimis termino supras scripto debitis LXIIII so .; restant... LXIIII sol. » (voir La religion au cours de l'époque médiévale : le grand schisme d'Occident)
Montres nobiliaires aux XVe et XVIe siècle
Saint-Jean de l'Isle 1427
Commissaires Jean Jocet Jean Leroux
Nobles
Allain de Landujen à son hostel St Jean
et à la menenguye y a deux metayers
J. Douard de la Moussaye -lire Edouard, seigneur de
Kgouet au dit lieu y a un metayer
Jean de Lisle en son hostel principal de
Lisle y a un metayer
Guillaume de Landujen frère juveigneur d'Allain demeurant au
Bourg
Ollivier du Temple Jean Le Dam
Perrot Le Breton se dit franc par lettre de
grace qu'il a offert
Sommaire :
nobles 7 metayers 3
contribuables 42 mandiants 2
Saint-Jean de l'Isle en mai 1444
Commissaires
Jean de la Rivière J. pierre de Bonabry
nobles
Charles de Landujen a Saint-Jean de l'Isle y a un
metayer
Le Sieur de la Moussaye de Kgoet y a un metayer
Allain de Lisle a Lisle y a un metayer
Ollivier Regnart noble
Le même sieur de St-Jean a la menenguere, et y a
un metayer
Allain de la Moussaye et sa mère, nobles
Dom Guilllaume Amy a son hostel noble de Courdorge
sans metayer
Sommaire
nobles métayers 7
contribuants 29
autres officiers du seig(neu)r exempts : 2
Sergent du duc exempt : 1
maisons frostres 11
St Jean de L'Isle 1513
La maison de Kergouet appartenant à
noble et puissant amaury de La Moussaye
la metairie du temple et manoir fait par
feu noble et puissant amaury de La Moussaye
Chevalier pere du précédent y a des rotures
la maison et metairie du st Jouhan à
noble Ecuyer Charles de Landujen sieur
de St Jouhan qu'il tient comme une ancienne chevallerie
le même a une maison et jardin au Bourg tenus
noblement
Dame Anne de Montbourcher tient franchement
à cause de sa noblesse un bois qui contribuoit avant
qu'il fut possédé par nobles, ce qui n'est que depuis
soixante ans.
La maison et manoir de L'Isle appartenant
à pierre de Lisle sieur du dit lieu qu'il tient en fief
noble qu'il veut exempter pour sa noblesse, deux
jounaux roturiers qu'il tient au Bourg
Noble homme D. Jean Mauvoisin veut exempter
deux pieces de terre par privilege d'eglise
Le dit rapport signé le 15 janvier l'an ci-dessus
par J. Le Breton et par P. Le Roy
La baronnie de Saint-Jouan-de-l'lsle, comprenant cette paroisse et sa trêve de la Chapelle-Blanche, relevait de la baronnie de Gaël (voir les défenses des sires de Gaël). Elle avait deux forteresses, celles de l'Isle et de Kerouët dont l'emplacement seul subsiste. Les de la Moussaye de Kerouët étaient prééminenciers de l'église de Saint-Jouan au XIVe siècle, mais nous trouvons, dès le même siècle, Saint-Jouan aux mains de la famille de Landujan d'où il passa, vers 1400, aux de la Vallée, en 1566 aux Rosmadec et, vers 1629, aux Le Ny de Coatelez. Acquise par la famille Hay de Couëllan, la baronnie de Saint-Jouan passa par alliances aux de Derval et de Saint-Pern qui l'unirent à leurs fiefs voisins et résidèrent à leur imposant château de Couëllan, en Guitté.
Dans son Histoire Ecclésiastique et civile de Bretagne, Dom Hyacinthe Morice évoque les troupes des ligueurs et leur passage à Saint Jouan-de-l'Isle, au cours de l'année 1591 : « II sembloit que le sort du Prince de Dombes et du Duc de Mercœur fût d'être souvent en présence, sans qu'aucun d'eux osât engager la bataille. Si le Prince de Dombes au lieu d'être si prudent en cette occasion, eut attaqué l'armée en hernie dans le tems qu'elle y pensoit le moins, il auroit pû la défaire entièrement. Le Duc profita de la faute de son adversaire pour se retirer à Saint Jouan, poste à deux lieues de Saint Main, fort avantageux par fa situation.... Le départ des Anglois affoiblit beaucoup nos forces en Bretagne. Cependant pour tenir les troupes en action, le Maréchal d'Aumont donna ordre à Saint Luc d'attaquer quelques petites Places dans le voisinage de Rennes, qui incommodoient cette Ville, telles que la Melletiere, la Prévôtiere, Fougerai et la Roche-Montbourcher. Saint Luc fit partir devant lui Montmartin, qui coucha le premier jour à Saint Brieu, et le second à Saint Joùan. Saint Laurent Gouverneur de Dinan informé de la marche de nos troupes, donna de nuit dans le quartier de Ligneritz, qui n'étoit pas sur ses gardes, et tua environ trente hommes. Cet échec n'empêcha pas qu'on ne s'approchât de la Melletiere, qui se rendit aussitôt, et fut rasée par l'ordre de Saint Luc. »
Voici la description que fait Jean Ogée de l'endroit à la fin du XVIIIe siècle : Saint-Jouan-de-l’Isle ; sur un côteau, & sur la route de Rennes à Brest ; à 9 lieues & demie au Sud de Saint-Malo, son Evêché ; à 9 lieues de Rennes; & à 3 lieues de Montauban, sa Subdélégation. Cette Paroisse ressortit à Ploermel, & compte 600 communiants : la Cure est à l’alternative. Le territoire, arrosé par la rivière Rance, renferme des terres en labeur, des prairies, des landes, & des bois; on y fait beaucoup de cidre. Quatre grandes routes y aboutissent, & on y remarque une Poste aux chevaux. Il s’y tient deux foires par an, & un marché par semaine. Ses maisons nobles, en 1420, étoient : Saint-Jean & la Meneguié, à Alain de Landugen ; le manoir de Saint-Jouhan, ancienne Chevalerie, à Charles de Landugen ; l’Isle, à Jean de l’Isle; la métairie du Temple, à Amaury de la Moussaye ; & Kergouet, à Edouard de la Moussaye ; Saint-Jouan-de-l’Isle, haute- Justice, à M. de Saint-Pern
Plan de Kerouët avec porte d'après planche de M. Frotier de la Messelière ; plan de l'ancienne église avec enfeu de la dame de la Moussaye avec armoiries de cette famille et sa devise Honnour à Moussaye (dessin de M. Frotier de la Messelière) que le duc Jean III de Bretagne lui attribua. (voir Le passé de Plénée Jugon : le château de la Moussaye et ses possesseurs) Croix ancienne dessinée par M. Gourbil
Halle bâtie par le marquis de Saint-Pern à la fin du XVIIIe siècle.
L'antiquité de cette halle montre combien le marché de Saint-Jouan- de-l'Isle est ancien. Ces halles furent construites en 1773 elles servirent de salle des fêtes à partir de 1961 et aujourd'hui la mairie y a élu domicile.
Sous l'Ancien régime, Saint-Jouan disposait de son relais de postes. En février 1747, le sieur Mérienne, y est cité maître de poste. Un voyageur nous décrit son arrivée dans la contrée : « De Quédillac une descente conduit au village de la Chapelle-Blanche, où l'on traverse la Rance ; un peu plus loin est le village de Saint-Jouan de l'Isle, situé à l'embranchement de la route de Ploërmel à Saint-Malo. On traverse ensuite plusieurs hameaux avant d'arriver à celui de la Noê, d'où une descente rapide et une côte rude conduisent à Broons, bourg bâti sur une hauteur, que l'on descend immédiatement pour arriver à une belle vallée où l'on voit le château de la Motte-Broons,lieu de naissance de Duguesclin. La route offre plusieurs montées et descentes, et parcourt un pays fertile qui se prolonge jusqu'au relais de Langouhèdre. »
L'évéque de Saint-Malo possédait aussi quelques dimes en propre outre celles qu'il partageait avec son Chapitre. Les dîmes particulières se levaient en l'archidiaconé de Dinan, dans les paroisses de Saint-Servan, Paramé, Langrolay, Ploubalay, Saint-Jouan-de-l'Isle, Plouasne et Sévignac. Cette cure ressortait de l'abbaye de Saint Jouin des Mares elle générait 320 livres (revenu brut), 38 livres 9 sous 6 deniers (charges) ; 281 livres 10 sous 6 deniers (revenu net). Voici ce que publiait M. Janvier dans le bulletin de l'Association Bretonne en 1892 : Nous apprenons par un aveu du général de la paroisse de Saint-Jouan-de-l'Isle, du 1er décembre 1770, que le seigneur de Saint-Jouan était supérieur et fondateur de l'église de cette paroisse et de celle de la trêve de la Chapelle-Blanche. Ces églises et les cimetières qui y sont attenants relevaient de lui prochement et roturièrement ; dans le choeur et le chanceau de l'une et de l'autre de ces églises il n'y avait enfeu, tombeau, banc ni armoiries qui ne lui appartinssent ; il avait droit de litre en dehors et en dedans des chanceaux et des nefs de ces deux églises ; et il y a dans celle de Saint-Jouan, au côté de l'évangile, une chapelle qui dépendait aussi de la seigneurie de ce lieu. En effet, l'un des pilastres de l'arcade qui forme l'entrée de cette chapelle porte du côté de la nef les armes de la famille de Landujan, qui a fourni le plus ancien seigneur de Saint-Jouan dont la connaissance soit venue jusqu'à nous ; ces armes sont d'azur à quatre fusées d'argent en fasce. La permission du seigneur de Saint-Jouan, héritier de la famille de Landujan, était nécessaire pour faire des inhumations dans cette chapelle, ainsi que nous l'apprennent les registres de sépultures de la paroisse pour les années 1624 et 1645, où, en outre, elle est appelée, ainsi qu'en un autre endroit, chapelle de Saint-Jouan, ce qui signifie chapelle des barons de Saint-Jouan, car ces registres et ceux de baptêmes et de mariages la désignent ailleurs sous le nom de chapelle de Notre-Dame. Mais la chapelle du côté de l'épître a été construite par la famille de la Moussaye et elle en porte encore le nom ; on y voit les armes de cette famille qui sont d'or, au fretté d'azur de six pièces. Aussi la statue de saint Armel, qui y occupait, il y a quarante ans, la place principale sur l'autel, et que l'on a mise depuis à une place secondaire, y fut apportée de Kergoët, qui appartenait autrefois à la famille de la Moussaye, lorsque la chapelle de ce lieu fut détruite ou tomba en ruines. On ne cessa pas pour cela, et l'on continue encore d'honorer saint Armel à Kergoët, où il a une autre statue dans une grotte. Avant ce temps, la chapelle de la Moussaye, dans l'église de Saint-Jouan-de-l'Isle, était consacrée à saint Germain. Cette chapelle a dû être construite entre le temps où la famille de Kergoët se fondit en celle de la Moussaye, et celui où Charles de la Moussaye se fit protestant. Dans le mois de mars 1626, le recteur, Olivier Branchu, fit à ses frais paver l'église, reconstruire le porche, embellir l'autel de la sainte Vierge et celui de saint Germain, et faire d'autres réparations et enjolivements. Dans le même mois de cette même année, un jésuite réconcilia le cimetière, qui avait été mis en interdit pour avoir été profané par une violente effusion de sang.
Seigneuries de Saint-Jouan-de-L'Isle et de la Chapelle-Blanche : Rôles des bailliages de Penhouët (1550), de La Chapelle-Blanche (1682), de l'Isle ou des Hais (1604), du Val (1737 et 1742), donnant à la suite du nom de chaque vassal ou tenancier, les redevances en argent ou en grains, les corvées, etc., dues à la seigneurie de Saint-Jouan ; bannie d'un contrat de vente consenti par Simon Hay, comte de Couélan, baron de Saint-Jouan et La Chapelle, à Jean Rioche, et comprenant une mazière et un jardin, situés dans la ville de Saint-Jouan (1678) ; impunissement de l'aveu fourni à la baronnie de Saint Jouan par Philippe Rioche (1750) ; appropriement aux Généraux-plaids de la juridiction de Saint-Jouan, des pièces de terre de La Costardais et des Souchets, acquises par le père de Mathurin Rioche, avocat en parlement, et recueillies dans sa succession (1774), etc.
Ancien moulin converti au XIXe en moulin à papier, puis en minoterie. (voir Quelques activités à Saint-Jouan-de-l'Isle au début du XIXe siècle)
Dans le Journal des Demoiselles il est mention de Saint-Jouan de L'Isle en 1857
Saint-Jouan de l'Isle en 1880 : 771 habitants. Celte commune, que le chemin de fer de Paris à Brest traverse sur une longueur de 1,567 mètres, et dont la superficie n'est que de 808 hectares, a son territoire peu accidenté et coupé par plusieurs larges vallées; elle doit son nom à saint Jean-Baptiste, patron de l'église paroissiale, et à l'ancien château de l'Isle, construit autrefois sur une petite ile formée par la Rance, à 300 mètres du bourg ; on n'aperçoit plus de vestiges de ce château, si ce n'est son emplacement. Quoique bien situé, le bourg, jadis chef-lieu du canton, a peu d'importance ; son église présente des constructions de diverses époques ; sur le côté S. on voit une pierre portant la date de 1623. On remarque dans cette commune, le bois de Kérouët, qui a une étendue de 90 hectares, et, au Pont-Rimbert, des vestiges de la voie romaine de Corseul a Gaël. Saint-Jouan possède une papeterie, des tanneries et des taillanderies. Du lieu dit la Roche, sur les bords de la Rance, on jouit d'un magnifique panorama