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19 avril 2022 2 19 /04 /avril /2022 15:47
Le château de Hédé.

Château de Hédé

(cliché Wikipédia) 

Le château de Hédé.

Plan du château de Hédé

(Plan napoléonien, Archives départementales d'Ille et Vilaine)

Les ruines du château de Hédé témoignent de son antiquité et de son importance au moyen-âge. Il est vraisemblable que cette forteresse remplaça un castellum gallo-romain, mais on ignore l'époque de sa construction ; on ne connaît pas davantage l'histoire de ceux qui surent le bâtir et qui en prirent le nom. On croit seulement que cette noble race de guerriers s'éteignit de bonne heure en la personne d'Havoise de Hédé, mariée vers l'an 1100 à Raoul, sire de Montfort. En 1168, Henri II, roi d'Angleterre, vint mettre le siège devant Hédé (voir Quelques faits d'armes au fil du temps.) ; défendue par Geoffroy de Montfort, petit-fils d'Havoise de Hédé (voir les défenses des sires de Gaël), la place ne capitula qu'après une opiniâtre résistance. Devenu à la fin maitre de Hédé, le roi anglais en fit une de ses plus importantes places d'armes dans ses guerres contre les barons de Bretagne ligués contre lui ?. Que devinrent ensuite le château et la seigneurie de Hédé ? Nous n'en savons rien ; nous les trouvons seulement au milieu du XIIIe siècle entre les mains du prince Pierre de Bretagne, qui les donne à son père, le duc Jean le Roux (voir ducs de Bretagne du Xe au XVe siècle, page n° 13), en 1265 ; ce dernier s'em pressa de réunir cette seigneurie et son château au domaine ducal et nomma à Hédé un sénéchal pour y exercer en son nom la juridiction seigneuriale. A partir de ce moment, les ducs de Bretagne, puis leurs successeurs les rois de France, conservèrent jusqu'en 1789 la châtellenie de Hédé. Néanmoins, ils la détachèrent parfois momentanément dans les circonstances suivantes : Ainsi le duc Arthur II, mort en 1312, mariant sa fille Béatrice de Bretagne avec Guy X, comte de Laval, lui donna en dot la châtellenie de Hédé. Le sire de Laval fut tué en 1347 au combat de la Roche Derrien, mais sa veuve ne mourut qu'en 1384, âgée de quatre-vingts ans, et fut inhumée à l'abbaye de Clermont près Laval. Dans la seconde moitié du siècle suivant, le duc François II donna la seigneurie de Hédé successivement aux deux bâtards qu'il eut d'Antoinette de Magnelais (voir Antoinette de la Maignelais, maîtresse du Duc de Bretagne François II - Le collier de Antoinette de Magnelais) : Antoine de Bretagne (voir Ces personnages, enfants bâtards de Bretagne), mari de Jeanne Turpin, mort sans postérité, et François de Bretagne, baron d'Avaugour, époux de Magdeleine de Brosse ; ce dernier recevait encore en 1519 des aveux en qualité de seigneur de Hédé. Enfin, par contrat du 24 septembre 1554, le roi llenri II vendit à François du Breil, seigneur des Hommeaux, « la place, terre et chastellenie de Hédé, » moyennant la somme de six mille livres tournois. Mais ce vaillant capitaine ne conserva pas long temps la propriété de cette seigneurie, que racheta dès 1559 le roi Charles IX. Il semble cependant que François du Breil obtint de garder l'usufruit de Hédé durant sa vie, car plus tard on se plaignait de ce que Catherine de Tréal, veuve de François du Breil, seigneur de la Roche, eût laissé tomber en ruine les prisons de Hédé ; or, pendant que le capitaine du Breil guerroyait loin de la Bretagne, c'était, en effet, son frère et sa belle-soeur, seigneur et dame de la Roche, qui géraient sa fortune ?. La châtellenie de Hédé s'étendait en treize paroisses : Hédé, Bazouge-sous-Hédé, Vignoc, la Chapelle-Chaussée, Guipel, Gévezé, Langouet, Langan, Saint-Gondran, Saint-Symphorien, Tinténiac, Montreuil-le-Gast et Saint-Brieuc-des-Iffs. Sa haute justice s'exerçait à Hédé même, et de cette juridiction relevaient d'importantes seigneuries telles que le comté de Beauvais, les châtellenies de Bazouge et de Langan (voir Notes sur la châtellenie de Langan, page n° 1 - Notes sur la châtellenie de Langan, page n° 2), les terres de Couesbouc, la Chattière, la Bretesche, la Vinouyère, etc. En 1405, le duc Jean V confirma l'exemption accordée par son père Jean IV aux habitants de Hédé de contribuer à l'impôt des fouages ; le même prince leur accorda une foire franche en 1432. Plus tard, la ville de Hédé eut le privilège de députer aux États de Bretagne. Hédé étant considéré comme une des principales places de défense du duché de Bretagne, nos ducs s'occupèrent souvent de ses fortifications : Jean II ordonna en mourant d'y faire des travaux exécutés en 1307 ; le château ayant souffert des guerres de la Succession, fut en partie reconstruit par Jean IV en 1399 ; de 1443 à 1450, François Ier et Pierre II firent activement travailler à l'oeuvre et fortification de Hédé ; en 1464 François II fit même mandement à Pierre Robert de faire entourer de murs la ville de Hédé et de la faire fortifier. Enfin, pendant la guerre de la Ligue, Hédé joua un certain rôle . En 1592 le duc de Montpensier y mit une garnison royaliste ; mais en 1597 le duc de Mercœur et ses ligueurs s'en étant emparés, ravagèrent toute la contrée. Aussi les États de Bretagne demandèrent ils immédiatement la démolition de cette forteresse ; le maréchal de Brissac, lieutenant général pour le roi en Bretagne, la leur accorda, et un arrêt du Parlement rendu le 5 mai 1598 enjoignit au sénéchal de Bécherel de faire raser un château qui ne pouvait plus servir qu'à entretenir la guerre civile. Ainsi disparut le château de Hédé, dont la garde avait été confiée par les ducs de Bretagne à de vaillants capitaines : Olivier de Maillechat, Robert et Simon d'Espinay, Guyon Turpin, Pierre de la Marzelière, Pierre de la Mareschée, etc. Hédé est posé dans un site pittoresque : la petite ville « occupe la cime d'une colline granitique dominant au Nord une profonde vallée où coule le canal d'Ille-et-Rance, au Midi un joli étang dont les rives se découpent en contours capricieux. Du côté de l'Ouest, des jardins en amphithéâtre, annexés aux maisons qui bordent la principale rue, pendent sur le flanc de la colline , en la revêtant de fleurs et de verdure. Ces pentes boisées et fleuries vont aboutir vers le Nord à un mamelon qui se relève en ressauts abruptes pour former à son sommet un assez large plateau. Là sont éparses les ruines du vieux château de Hédé. Il n'en reste plus qu'un mur d'enceinte à demi écroulé et l'une des faces d'un donjon qua drangulaire percé de baies cintrées ; ces pans de murs ont encore soixante pieds de hauteur : c'est une maçonnerie en pierre de granit liée par un ciment d'une grande ténacité dans lequel entrent des coquilles pulvérisées ! . » :

 

L'Abbé Guillotin de Corson.

 

Le château de Hédé.

La châtellenie de Hédé s'étendait en treize paroisses : Hédé, Bazouge-sous-Hédé, Vignoc, la Chapelle-Chaussée, Guipel, Gévezé, Langouet, Langan, Saint-Gondran, Saint-Symphorien, Tinténiac, Montreuil-le-Gast et Saint-Brieuc-des-Iffs

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