Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 novembre 2015 1 30 /11 /novembre /2015 10:37

Au moment du mariage, la vertu des mariées n'est pas toujours intacte ; il y a même des communes où l'on compterait facilement celles qui se marient étant vierges. Quand on entend dire : « O s'fait chiéri par le gars un tel » -elle est sa maîtresse jusqu'au bout. A Plouer lorsqu'une jeune fille souhaitait se marier dans l'année, elle allait se faire glisser « cu nu » sur la roche de Lesmon ; à Saint-Samson, elle devait grimper sur le menhir de la Tiemblais 

 

 

 

Le menhir de la Tiemblais

 

à Saint-Pern, près du château de Ligouyer, un arbre antique attirait les jeunes filles. Au simple contact avec son écorce, les jeunes filles étaient sûres de trouver un mari. Aux environs de Moncontour, à un kilomètre de la ville et à mi-toute de la chapelle Notre-Dame-du-Haut, existait une petite croix de pierre où les jeunes filles allaient autrefois ficher une épingle. Cette épingle devait être fichée entre un des bras de la croix et le tronc. Si cette épingle restait fichée du premier coup, alors la jeune fille se mariait dans l'année. Quad la croix fut abattue, c'était dans le socle que les épingles devaient être piquées. Près d'Hénanbihen, se trouve ce petit saint de pierre très fruste : Saint-Mirli dont la tête avait été coupée puis rajustée sur le tronc au moyen d'une barre de fer ; si on tournait un certain nombre de fois la tête de ce saint, à moment déterminé, on se mariait dans l'année. Si les laveuses faisaient sept fois le tour du doué en tenant entre leurs dents « l'encherroué », autrement dit le drap à cendres, elles étaient aussi assurées de se marier prochainement. 

Partager cet article
Repost0
29 novembre 2015 7 29 /11 /novembre /2015 13:53

Loudéac est située au plein coeur de la Bretagne , et peut-être même en est-elle le point le plus central. Un auteur. assure qu'elle partagea un moment, avec Pontivy, l'attention de l'empereur Napoléon lorsqu'il songea à créer une place militaire importante au centre de la presqu'île. L'ancien chef-lieu du duché de Rohan finit toutefois par l'emporter « Sans doute Loudéac, » dit M. Amédée de Francheville, doit son origine aux chasses dont la forêt de Brocéliande a été pendant longtemps le théâtre. Dom Lobineau, dans son Histoire de Bretagne, l'appelle Loudiat, nom qui probablement a donné naissance à celui que porte aujourd'hui la ville : dans plusieurs actes, on trouve les dénominations latines Ludeacum et pagus Lodiacensis. Du reste, jusqu'aux premières années de ce siècle, on a montré à l'embranchement de la rue de Moncontour, comme étant l'antique rendez-vous de chasse autour duquel se sont peu à peu groupés les habitants de Loudéac, un vieil édifice à moitié détruit qu'on appelait le Château. ». Ogée ajoute : aux première années du XVIIIe siècle, on montrait à l'embranchement de la rue de Moncontour, comme étant l'antique rendez-vous de chasse.

 

 

Quoiqu'on suppose à la ville une origine si ancienne, son histoire nous est presque inconnue : probablement le château des chasses n'était pas assez fort pour tenter l'ambition des puissants barons de la contrée. La châtellenie de Loudéac, après avoir appartenu aux comtes de Porhoët, fut démembrée de leurs domaines en 1241, et devint la propriété d'une branche cadette de cette maison.  

Partager cet article
Repost0
29 novembre 2015 7 29 /11 /novembre /2015 13:06

 

La place Du Guesclin, de forme rectangulaire, encadrée d'un double rang de tilleuls, bordée d'un parapet ouvert sur les quatre faces, est fort belle. La statue de l'illustre Breton dont elle porte le nom la décore au Midi : le grand capitaine est debout, sur un socle de granit, dans une ferme attitude appuyé sur un trophée d'armes, la main droite à la garde de son épée. Ce monument fut érigé en 1823. La place ne fut nivelée qu'en 1836. C'est sur la place Du Guesclin qu'eut lieu, en 1359, le duel fameux du terrible chevalier contre Thomas Cantorbery.  

 

Partager cet article
Repost0
27 novembre 2015 5 27 /11 /novembre /2015 19:15

Partager cet article
Repost0
27 novembre 2015 5 27 /11 /novembre /2015 08:08

 

 

 

Le château a été construit à diverses époques, l'ensemble appartient au XVe siècle, la plupart des ouvertures ont été remaniées souvent,le corps de bâtiment réservé au seigneur et à sa famille semble avoir été reconstruit dans son entier au XVIe siècle. La base de quelques tours parait très ancienne dans l'une d'elles une salle profonde, sans fenêtre, où l'on ne peut accéder que par une porte élevée de trois ou quatre mètres au-dessus du niveau inférieur, a dû servir de prison. Les pierres de taille de l'entrée sont gravées de sculptures grossières représentant le Christ, la Vierge, saint Pierre, puis dès scènes ou des démons barbus et très haut encornés jouent un grand rôle ils pèsent et entraînent des âmes, représentées par de petites figures nues, spectacle peu consolant pour les infortunés relégués dans ce triste séjour. Que ne peut l'amour de la science ? au risque de se rompre quelque membre, les uns se suspendent au-dessus du vide, tandis que d'autres, allumant des torches de papier au-dessus de leur tête, leur permettent d'étudier à loisir ces manifestations d'un art antique l'audace se rencontre dans toutes les professions. Les puissants seigneurs qui habitaient nos châteaux bretons n'étaient cependant pas des féodaux pressurant le peuple, se faisant haïr et détester; ils ont laissé des souvenirs touchants, et devant ce manoir de la Hunaudaye, ruiné depuis cent ans seulement, on se surprend à murmurer les vers de la ballade populaire bretonne : Pain et remèdes aujourd'hui manquent, les pauvres s'éloignent du manoir. Les pauvres s'éloignent, tête basse, le manoir qui faisait la richesse du pays est en ruine. La pierre qui porte l'écusson des Tournemine, sires de la Hunaudaye, chargé du heaume et orné du cimier et du tortil de haut baron, est renversée à terre, quelque jour elle disparaîtra, le château de la Hunaudaye ne sert plus que de carrière aux paysans d'alentour.

 

Partager cet article
Repost0
27 novembre 2015 5 27 /11 /novembre /2015 07:49

 

 

 

Quand un grand écrivain, dans un de ses plus beaux livres, parle d'un homme ignoré pour dire qu'il restera toujours inconnu, ne lui donne-t-il pas par cette mention même une certaine renommée ? Cette renommée suffit pour exciter la curiosité du chercheur, et c'est pourquoi j'ai pensé qu'on n'apprendrait peut-être pas sans intérêt ce que j'ai eu le plaisir de découvrir touchant la famille d'un gentilhomme de l'évêché de Saint-Brieuc, dont Châteaubriant parle ainsi dans ses Mémoires d'outre-tombe « Le jeune Boishue et Saint-Riveul, mon camarade de collège, avaient péri avant ces rencontres, en se rendant à la chambre de la noblesse... Lecteur, je t'arrête regarde couler les premières gouttes de sang que la Révolution devait répandre. Le ciel a voulu qu'elles sortissent des veines d'un compagnon de mon enfance. Supposons ma chute, au lieu de celle de Saint-Riveul on eût dit de moi, en changeant seulement le nom, a ce que l'on dit de la victime par qui commence la grande & immolation : Un gentilhomme, nommé Châteaubriant.fut tué en se rendant a la salle des Etats. Ces deux mots auraient remplacé une longue histoire. Saint-Riveul eût-il joué mon rôle sur la terre ? Etait-il destiné au bruit ou au silence ? Passe maintenant, lecteur, franchis le fleuve de sang qui sépare à jamais le vieux monde dont tu sors, du monde nouveau à l'entrée duquel tu mourras. L'héritière du dernier descendant des Saint-Riveul m'ayant fort obligeamment communiqué les archives de cette maison, c'est à cette source que j'ai puisé la plus grande partie de ce qui fait l'objet de ce mémoire, où je ne vais parler que de deux des seigneuries de cette famille, savoir Saint-Riveul et le Plessix-Gautron; car les autres, qui étaient les Touches, la Ville-Bréheu, la Garde et la Mare-Ferron, n'offrent qu'un intérêt moindre. La maison noble de Saint-Riveul est située dans la paroisse de Plénée (anciennement Plenest). Mieux vaut épargner le temps que de la décrire. Cette seigneurie relevait directement du Roi elle était en partie sujette à rachat, et l'autre partie en était exempte. Elle devait payer à la recette de Jugon, chaque année, au terme de Noël, une rente appelée mangière de onze sous un denier, avec amende faute de paiement. Elle avait moyenne et basse justice, et sa juridiction s'exerçait tant en l'auditoire de la cour de Jugon que dans ceux des paroisses de Plénée, du Gouray et de Tramain. Le fief ou bailliage du Gouray s'étendait dans le Gouray et dans Collinée. Parmi les rentes qui étaient dues au seigneur de Saint-Riveul dans ce bailliage. il y avait une paire de gants qui se payait en l'église de la paroisse du Gouray, le jour de Noël, « en l'endroit de la grande messe, entre l'élévation du Saint-Sacrement.» Faut-il entendre par ces mots que les gants devaient être remis au seigneur de Saint-Riveul entre l'élévation de l;hostie et celle du calice ? Ce moment ne me semblerait pas bien choisi, c'est peut-être plutôt entre la consécration des saintes espèces et l'élévation qui se fait immédiatement avant le Pater. Parmi les vassaux de ce fief on trouve Gilles Haydurand, sieur du Fresne, et Julien Tardive!, sieur des Murs. Jacques du Rocher avait dans l'église paroissiale de Plénée, comme seigneur de Saint-Riveul, trois tombes et un banc qui lui avaient été octroyés du consentement de l'évêque de Saint-Brieuc et de tous les paroissiens de Plénée. La pièce-que voici, citée par MM. Geslin de Bourgogne et A. de Barthélemy, qui l'ont trouvée dans le cabinet Cornillet, mentionne un très ancien propriétaire de cette seigneurie. Mai 1253. Guillaume d'Avignon, official de l'archidiacre de Penthièvre, fait savoir que Gebert de Sancto Rivoul et Guillaume Gebert, son neveu, ont renoncé à leurs prétentions sur le moulin que l'abbaye (de Boquen) avait à Plumecheval. » La liste des autres seigneurs de Saint-Riveul, que je puis établir d'après mes recherches, commence à Jehan Le. Court, seigneur de Saint-Riveul et de Perquenen, qui vivait en 1522 et en 1531. Sa famille portait d'azur à l'aigle éployée d'or, avec la devise Li droict chemin est li court. Rolland Le Court possédait les mêmes seigneuries en 1540 et en 1545. On trouve ensuite, en 1551 et 1556, Gilles Durand, mari de Guillemette Le Court, « sieur et dame de Saint-Riveul, de la Vigne, de Perquenen » puis, en 1563, Jehanne Durand, mariée à Charles Bouan, sieur du Chalonge, de la Grignardais, etc. C'est donc par des mariages que la seigneurie fut transmise des Le Court aux Durand et de ceux-ci aux Bouan. Jeanne Durand étant morte, Charles Bouan reçut, en 1571, un aveu au nom et comme tuteur de Jean Bouan, sieur de Saint-Riveul et de Perquenen, qui demeura propriétaire de ces seigneuries jusqu'en 1608 au moins. Depuis 1618 jusqu'en 1657, le seigneur de Saint-Riveul se nomma François Bouan, soit que ce fût un seul personnage, soit qu'il y en ait eu deux successivement, car celui qui existait à la dernière date était fils d'un autre François Bouan. François Bouan, marié à Julienne ou Hélène du Perrier, vendit Saint-Riveul, le 10 avril 1657, pour 27.000 livres en principal, à Jean du Rocher, sieur de la Haye et du Dilly, qui le posséda jusqu'à sa mort arrivée entre 1665 et 1668. Sa veuve, Esther Doudart, acheta la seigneurie des Touches, qui appartenait à la famille Leffroy et qui fut vendue judiciairement le 31 mai 1672. Cette seigneurie avait droit d'enfeu et de sépulture prohibitive à tous autres dans la nef de l'église de Plenest, ledit enfeu séparé et appelé la chapelle des Touches, avec droit d'escabeau et d'accoudoir, d'écussons et d'armoiries dans la vitre du côté du midi. Dans la seconde année après l'acquisition de cette terre, en 1674, Marie-Esther Doudart étant morte, ses biens meubles furent vendus à l'encan à Rennes, rue Vasselot, vis-à-vis de la maison neuve des Carmes, dans laquelle cette dame avait trois chambres garnies. Cette vente fut faite à la requête d'Isaac Gouiquet, sieur du Tertre, tuteur des enfants mineurs de Jean du Rocher et d'Esther Doudart, qui héritaient de celle-ci sous bénéfice d'inventaire. Le fils aîné, Jacques du Rocher, qui succéda à son père comme seigneur de Saint-Riveul, fut pendant plusieurs années de sa minorité sous la tutelle d'Isaac Gouiquet. Le premier de sa famille, il prit les titres de chevalier et de comte de Saint-Riveul et des Touches, que ses descendants gardèrent cependant son fils et premier successeur reçut, en 1758, une lettre d'un procureur à la Chambre des comptes nommé Bidou, dont je conserve l'orthographe, et dans laquelle on lit « Quand à La qualité de Chevalier porté Dans votre arrest D'hommage Elle n'est D'aucune conséquence cependant puisqu'elle ne vous Est pas dûe, il ne faut pas la prendre Dans votre aveu. » Jacques du Rocher passa plusieurs années au service du Roi en qualité d'enseigne des vaisseaux de Sa Majesté et de capitaine commandant cent soldats de la marine: il y était en 1691. Il se rendit, en 1694, acquéreur de la seigneurie de la Garde, en la paroisse de Saint-Judoce. C'est lui qui paraît avoir acheté aussi la seigneurie de la Ville-Bréheu, dont on voit qu'il était propriétaire en 1735. Sa demeure ordinaire était à Dinan. Sa femme, nommée Claude Le Chauff, fille de Guillaume Le Chauff, sieur de Beaunais, descendait des seigneurs de la Motte-au-Chauff,château situé dans la paroisse de Saint-Coulomb, près de Saint-Malo, de la famille desquels un membre va fournir le sujet d'une courte digression. Le 9 mai 1532, jour de la fête de l'Ascension, l'on célébrait aussi la fête de saint Nicolas dans une chapelle dédiée à ce saint, et qui était près les moulins de mer, soit en la paroisse de Saint-Coulomb, soit en une paroisse voisine, et cette fête était l'occasion d'une assemblée dans ce lieu. Jean Le Chauff, jeune gentilhomme âgé de vingt ans, qui demeurait avec son père à la Motte-au-Chauff,lieu de sa naissance, se rendit en pèlerinage à cette chapelle. Lorsqu'il eut accompli sa dévotion et pris son repas, comme il y avait des danses et plusieurs « joyeusetés autour de la chapelle, il se mit à danser. Puis, après avoir dansé, s'être égayé et fait bonne chère, Jean Le Chauff se mit en chemin pour s'en retourner à la maison de son père. Comme il s'en allait, des gens qu'il rencontra lui dirent que Jean Bardoul de la Bardoulaye, Geoffroy Huguet du Plessix et un autre s'étant querellés entre eux, Bardoul et le troisième avaient fort blessé Huguet, qui était tombé presque mort dans un chemin. Jean Le Chauff, à cette nouvelle, fut très peiné et courroucé, parce que Huguet et lui étaient liés d'une grande amitié : « frequentans, beuvans, mangeans et couchans souventes foys lun avec l'autre tant aud lieu de la Mote au Chauf que ailleurs. » Ces amis étaient, en outre, cousins nés de germains. Le Chauff, qui était fort échauffé de vin, s'étant dirigé vers l'endroit où on lui avait dit qu'était Huguet, le trouva tombé à terre et fort blessé. La vue de son cousin, de son grand ami « navré presque à mort le poussa à suivre les meurtriers, qu'il atteignit à la distance d'un trait d'arbalète Bardoulaye, cria-t-il, voyez là un gentilhomme qui se plaint de vous -Quel est ce gentilhomme ? demanda Bardoul. « C'est mon cousin Plesseix. Ces paroles n'étaient pas prononcées que Le Chauff dégaina Bardoul dégaina de même, et le combat s'engagea. Le résultat fut que Bardoul reçut une blessure dans le côté droit de la poitrine, s'écria qu'il était mort et passa en effet de vie à trépas dans ce même jour, après avoir reçu la bénédiction d'un prêtre. Jean Le Chauff, craignant la justice, s'expatria mais ses parents obtinrent pour lui du roi François Ier des lettres de grâce données à Châteaubriant dans le mois de mai 1532. Ces lettres, qui m'ont fourni le sujet de ce récit, sont dans les archives de la famille du Rocher de Saint-Riveul. Jacques du Rocher mourut le 28 décembre 1739, et son fils aîné, François-Marie du Rocher, fut après lui seigneur de Saint-Riveul. Celui-ci, né en 1695, se maria, en 1726, avec Françoise-Jeanne de la' Haye, fille unique de Vincent de la Haye, lequel était frère du comte de Plouër. Comme la fiancée, qui était orpheline, demeurait au château du Bois-de-la-Motte, paroisse de Trigavou, chez son-oncle par alliance M. de Cahideuc, la bénédiction nuptiale leur fut donnée dans la chapelle de ce château par messire Pierre du Rocher, sieur abbé de Saint-Riveul, recteur de Saint-Judoce, qui était frère de Jacques du Rocher. Françoise-Jeanne de la Haye, dame de Saint-Riveul, était fille d'une cousine germaine d'Angélique Pépin, femme du président à mortier marquis de Marboeuf, cette amie de Madame de Sévigné, dont celle-ci recevait l'hospitalité à Rennes, et qui mérita de recevoir de l'illustre épistolaire cet éloge « C'est une femme qui m'aime, et qui en vérité a de bonnes qualités, et un coeur noble et sincère. » Madame de Marbeuf, qui survécut à ses deux fils, mourut le 19 mai 1734 dans un âge très avancé son testament, par lequel elle déshéritait sa famille, fut annulé, de sorte que Madame de Saint-Riveul hérita d'elle pour un sixième de l'estoc maternel l'illustre Mahé de la Bourdonnais se trouvait au nombre des héritiers de l'estoc paternel on trouve aussi parmi les héritiers dans le même estoc l'un des abbés de Mellerayn, dont M. le chanoine Guillotin de Corson parla dans le Congrès de l'Association Bretonne à Ancenis, en 1894 c'est Thomas Boulain, chanoine de Saint-Malo. M. et Mme de Saint- de la succession, leur ayant apparteue pour 5,000 livres et ce prix, joint à M"" de Sévigné, lettre du 23 octobre 1675. 30.000 livres qu'ils obtinrent ensuite de la vente de leur part de la succession d'une demoiselle de la Hautonnière, leur servit à acquérir la terre du Plessix-Gautron, qu'ils achetèrent en 1742. Des certificats du greffier des Etats de Bretagne nous apprennent que François-Marie du Rocher de Saint-Riveul assista aux Etats à Rennes en 1750, 1752, 1754, 1756 et 1762. Dès 1707, il avait assisté à ceux qui s'étaient tenus à Dinan, mais le certificat ne mentionne pas qu'il y ait eu voix délibérative comme dans les autres, c'est qu'il n'avait alors que douze ans. François-Marie du Rocher de Saint-Riveul avait, en 1767, une pension de 150 livres sur l'Etat du duc de Penthièvre et, la même année, son fils Jean Victor, chevalier de Saint-Riveul, capitaine au régiment d'Aquitaine, en obtint une de 100 livres du même duc. François-Marie mourut en 1775, et sa veuve en 1785. Les archives de la seigneurie de Saint-Riveul font connaître qu'ils laissèrent après eux trois fils, dont l'aîné, qui fut leur héritier principal, portait les noms d'Henri-François-Jean. Né dans le mois de mars de l'an 1730, ce nouveau seigneur de Saint-Riveul avait épousé Anne-Bernardine Roger de Campagnolle. Il assista aux Etats à Rennes en 1786 puis on ne le retrouve plus qu'émigré à Jersey; c'est là qu'il mourut le 5 janvier 1810. Par son testament il institua légataires de ses biens deux gentilshommes et deux prêtres émigrés comme lui, mais non sans leur avoir fait connaître verbalement ses intentions, qu'ils accomplirent fidèlement, si ce n'est que l'un des gentilshommes semble avoir refusé le legs par scrupule pour la légalité c'était un fidéi-commis les légataires n'étaient qu'exécuteurs testamentaires le fils d'Henri de Saint-Riveul et le fils de sa fille furent ses héritiers. Anné-Bernardine Roger de Campagnolle était morte aussi à Jersey le 4 janvier 1800. Le premier frère puîné de Henri-François-Jean de Saint-Riveul, Jean-Victor du Rocher, chevalier de Saint-Riveul, né le 12 novembre 1733, devint capitaine commandant de grenadiers au régiment d'Aquitaine et chevalier de Saint-Louis. Les seigneuries de la Garde, des Vieilles-Cours et de la VilleBréheu lui appartinrent. La Révolution le fit émigrer, et c'est à Saint-Hélier (île de Jersey) qu'il mourut le 7 novembre 1809. Le second puîné, qui se nommait Emmanuel-Marie, né le 4 décembre 1734, vicomte de Saint-Riveul, sieur de la Ramerais, fut capitaine des vaisseaux du Roi, chevalier de Saint-Louis, puis chef de division commandant la cinquième escadre en 1786. Le 7 juin 1788, il commandait la station de l'Inde. Dix ans après, en 1798, il fut nommé chef d'escadre par Charles-Philippe, frère du Roi, lieutenant-général du royaume au nom de Louis XVIII. Il mourut en Angleterre en 1800 le quatrain que voici fut fait pour être gravé sur sa tombe Son coeur de l'amitié fut le parfait modèle. Il cultiva les arts il pratiqua le bien. A l'honneur, à son roi dans tous les temps fidèle, Il vécut pour la gloire et mourut en chrétien. Ces deux puînés paraissent être restés célibataires en tout cas, ils n'ont pas laissé de postérité. Leur aîné, Henri-François-Jean, dernier seigneur de Saint-Riveul, fut père de deux fils, dont l'un, le camarade de collège de Châteaubriant, portait les noms d'André-François-Jean. Né au château de Saint-Riveul le 21 avril 1769, ce jeune gentilhomme fut inscrit sur le contrôle de l'école militaire de la compagnie des chevau-légers de la garde du Roi le 1"' mai 1784, y fut reçu le 27 juillet suivant, y fit une année d'exercices avec beaucoup de distinction, au contentement de ses supérieurs commandants, et le service auprès de la personne du Roi avec toute l'exactitude qu'il requiert. » Voilà tout ce qu'on peut savoir de sa courte vie. Le registre des sépultures de la paroisse de Toussaint de Rennes pour 1789 mentionne qu'il mourut le mardi 27 et qu'il fut inhumé le jeudi 29 janvier de cette année, en présence du clergé. Les héritiers de son unique neveu ne savent rien de lui des parents ou alliés de sa famille sont dans la même ignorance à son sujet. Si Châteaubriant ne nous avait appris qu'un gentilhomme, nommé Saint-Riveul, fut tué se rendant à la salle des Etats, » on ne le saurait point. J'ai eu la satisfaction de découvrir quels étaient ses prénoms, les dates de sa naissance et de sa mort et son service dans la compagnie des chevau-Iégers de la garde. Le curé de la paroisse de Toussaint de Rennes, qui enregistra sa sépulture, lui attribua l'âge d'environ 24 ans, mais il n'en avait pas même 20 accomplis. Comment pouvait-il avoir entrée aux Etats de Bretagne malgré la déclaration du roi du 26 juin 1736, qui exigeait pour cela l'âge de 25 ans accomplis ? Je ne me charge pas de l'expliquer. me charge pas de l'expliquer. Son frère, Victor du Rocher de Saint-Riveul, fut nommé sous-lieutenant de remplacement dans le régiment d'Aquitaine-infanterie le ler mars 1786. Il rejoignit à Worms le prince de Condé dans le mois d'octobre 1791, le suivit à Oberkirk, fit sous ses ordres les campagnes de 1792, 1793, 1794, 1795, 1796 et 1797, la première dans la compagnie composée des officiers de son régiment, et les autres avec eux dans la compagnie n° 2 des chasseurs nobles. Il se trouva aux différentes affaires qui eurent lieu pendant le cours de ces campagnes, nommément à celles du 20 et du 21 août, 12 septembre, 19 et 24 octobre 1796 et il montra toujours beaucoup de zèle, de courage et de bonne volonté. Des passeports signés par le prince de Condé nous apprennent que, entre temps, il fit plusieurs petits voyages. Nous le voyons, en dernier lieu, passer par Ulzen le 5 novembre 1797, muni d'un passeport daté d'Uberlingen, 29 octobre, pour aller à Hambourg. La ville d'Uberlingen étant sur le bord du lac de Constance, Victor de Saint-Riveul traversa donc, dans ce voyage, toute l'Allemagne du sud au nord; c'est peut-être alors qu'il quitta l'armée de Condé. Il fut amnistié en 1812 pour fait d'émigration. L'héritage de son père, consistant en des capitaux placés en Angleterre, lui servit à secourir de nombreux prisonniers de guerre français dans ce pays par des prêts d'argent qu'il leur fit. Ce dernier des de Saint-Riveul fut tué en duel à Rennes le 15 juin 1815, dans l'excavation de la promenade du Thabor, qu'on appelle l'Enfer. Comme il n'était pas marié, le dernier descendant de cette famille fut le fils unique de sa soeur, le regretté M. de Benazé, qui représentait, il y a trente et quelques années, le canton de Saint-Jouan-de-l'Isle au Conseil général des Côtes-du-Nord.

Partager cet article
Repost0
26 novembre 2015 4 26 /11 /novembre /2015 20:46

Une famille a marqué de son emprunte le terroir de Dinan au cours de l'époque médiévale, tantôt désignée Jarnouën ou Jarnouan. Hyacinthe de Fourmon (l'Ouest aux Croisades) rappelle la légende liée aux origines de cette famille qui, suivant une vieille tradition, serait d'origine irlandaise et aurait fait partie d'une émigration de Bretons insulaires, qui vint s'établir, de 360 à la fin du VIe siècle, aux environs de Châteauneuf et près de la Rance. Et notre auteur d'évoquer Jarnoüen alias Jarnwalt, nommé évêque d'Alet en 835 et exerçant les fonctions épiscopales en Guillac et en Guer. Il figure comme évêque d'Alet dans une charte du 11 novembre 835 par laquelle Jarnithim donna aux moines de Redon Ranrid Wallon ; il reparaissait, l'année suivante, toujours en qualité d'évêque d'Alet, et en possession d'un titre qui contenait la donation de la terre de Ran-Helmunoc au même monastère par Rethwobre. S'agissant du premier personnage issu de la Chevalerie on en a connaissance à travers une charte rédigée à Limassol en l'Île de Chypre. Il s'agit d'une procuration pour l'affrètement d'un navire qui lui était nécessaire afin de se rendre de l'île de Chypre à Damiette, et donnée par Hervé de Nantes, durant le mois d'avril de l'année 1249. Ce dernier évoque sa démarche ainsi qu'un certain nombre de Croisés. Parmi eux : «. Jean Jarnouen accompagna le roi saint Louis lors de son premier voyage d'outre-mer ». Il est difficile cependant d'affirmer qu'à cette époque, la famille Jarnoüen était déjà établie sur le terroir de Yvignac ou de Guenroc, en revanche M. Le Panetier de Roissays donne le dit Croisé originaire de Caulnes, un lieu : la Ville ès Jouannou semble avoir conservé trace de cette famille. En revanche, à la fin du siècle suivant, la maison Jarnoüen était sans nul doute bien implantée sur notre bon vieux terroir. C'est ainsi qu'est mentionné Jean Jarnoüen écuyer, lequel ratifia à Dinan, le traité de Guérande ce 25 avril 1381 avec Briend de Châteaubriant, Rolland de Trémereuc, etc. Cette famille disposait des armoiries ainsi dessinées :  «d'argent à trois hameçons de gueules »

 

 

Deux des lieux Yvignacais jadis entre les mains des Jarnouën :

 

Garrouët (à gauche) & Caver (à droite)

 

Les armoiries de cette familles sont aussi sculptées sur la porte qui figure en détail.

 

Guillaume et Olivier Jarnoüen comparaissent pour leur part à la montre d'Olivier de Mauny, qui eut lieu la 12 octobre 1386 à Lille. Il s'agissait d'un rendez-vous des troupes destinées à opérer une descente en Angleterre. L'entreprise échoua, moins par le mauvais vouloir du duc de Bretagne Jean IV, que par les retards du duc de Berry censé le secondé dans cette opération, toutefois les avis divergent, et, selon Album breton, l'échec se produisit par la faute du duc de Bretagne qui refusa d'y prendre part. D'après les Montres nobiliaires touchant la paroisse de Yvignac, figurent quelques membres de cette famille : J. Jarnoen, -probablement Jean, car aussi cité dans le même acte sous la forme de Jean Gernoen, parmi les témoins nobles à « Evignac » l'an 1428. Il est également mentionné, en cette même paroisse, un certain Raoulet Jarnoen présent à « Garouet. ». Mais le même ouvrage précise que ledit Raoult dont le patronyme est cette fois orthographié Jarnouan, se fit représenté à cette montre nobiliaire par Olivier de la Haye, alors archer en brigandine. En 1480, Geoffroy Jarnouan de Caver, est représenté par Pierre son fils qui perçoit la somme de 300 livres de revenu. Il est porteur d'une brigandine et comparaît en archer ; il est aussi mention d'un certain Raoul Jarnoüan, sans qu'on ne sache s'il s'agit du même personnage ou d'un autre membre de cette maison. Ledit Raoul Jarnoüan perçoit pour ses services, 40 livres de revenu, il est porteur d'une brigandine et comparaît en archer. L'abbé Lesage nous apporte cette précision sur la seigneurie de Caver. Cette seigneurie a été dans un temps un lieu considérable. La tradition dit qu'un propriétaire de cette maison barrait au seigneur du château d'Yvignac le chemin de l'église, et l'obligeait à un long détour quand sa mauvaise humeur ne lui permettait pas de passer sur les terres de Caver. Le château n'existe plus, mais les murs de la chapelle, monument du XVe siècle, dédiée à saint Hubert, portent en alliance trois faces et trois bandes. En 1513, Caver appartenait à Bertrand Jarnouan qui y demeurait, lequel Bertrand avait épousé Gillette du Breil, fille de Olivier et Guillemette Lenfant. Caver possède une grange de ferme, où deux voitures attelées de cinq chevaux peuvent manoeuvrer sans se gêner. Un incendie ravagea depuis une partie des bâtiments ; autre maison noble d'Yvignac qui fut aux mains de cette famille Jarnoüen : Garouët. Le lieu présente l'architecture du XVe siècle dans sa porte et dans sa belle fenêtre ogivale. Elle porte aussi les armes des Jarnouan, à qui elle appartenait en 1513. Voici les notes laissées par le Patrimoine historique et Architectural du Pays de Dinan : A l’opposé du Hac, le manoir de Garrouët, en Yvignac, très moderne, témoigne encore dans la seconde moitié du XVème siècle, d’une formule de la fin du XIVème siècle, contemporaine des Fossés, de la Grand’cour, de la Bellière, Beaumont, La Ferronays. Cette période est riche en propositions variées et très présentes en Pays de Dinan. Cuisine et cellier encadrent une grande salle basse sous charpente (aujourd’hui plafonnée comme toutes les autres), deux fois plus haute. De chaque côté de cette salle « d’apparat », deux escaliers droits intérieurs montent aux chambres de l’étage. L’un deux est conservé : une rareté ! Ceci est d’autant plus remarquable que ce type d’escalier est déjà archaïque, au temps où se multiplient les escaliers à vis dans des tourelles extérieures, de plus en plus ostentatoires à partir de la fin du XVe siècle. La formule des salles-basses-sous-charpente, très proches des « hall houses » d’outre-Manche, se rencontre essentiellement dans l’ancien comté de Rennes, pendant les trois-quarts du XVe siècle. Elle disparaîtra avec la mode pratique des étages carrés plafonnés. Le vicomte du Breil de Pontbriand pense que c'est la fille, ou la petite-fille de Bertrand Jarnouan et de Gillette du Breil, prénommée Marie, qui transporta la terre de Caver dans la famille de Bouillé en épousant l'un des membres de cette maison, prénommé Jacques. Celui ci qualifié de Chevalier est titré sieur de Pierrefontaine, et en 1543 il possédait les terres de Rohemel en Guenroc et de Caver en Yvignac, du chef de sa femme, lesquelles terres passèrent ensuite aux Glé de la Costadais( voir article Notes sur la famille Glé, par l'Abbé Lemasson), puis la Beaume-Le-Blanc de la Vallière. Précisément, les montres nobiliaires de la paroisse de Guenroc évoquaient des membres de la famille Jarnoüen, d'abord en 1447, où il est précisé que Le beau Rocher, en « Guenro » appartient à Regnaud de Jarnouen, au mesme, l'hotel de Rohinel ; Renaud Jarnouan, sieur de Carrier, comparaît en brigandine, et, pour ce qui n'est suffisant point selon sa richesse, sa terre saizie. Geffroy Jarnouan, non comparu. Même paroisse de Guenroc, l'an 1513 : Noble damoiselle Jeanne Jarnouan, a la métairie noble de la Jegnaye -à présent la Giguaie, et la métairie noble de Beau Rochier et celle de la Gilbert, roture.

 

 

 

La Giguaie en Guenroc

 

(cliché édition Le Flohic)

 

 

Noble escuier Bertrand Jarnouan, a le lieu et métairie noble de Rohemel, et en porte la seigneurie.  Un troisième localité fut jadis mentionnée comme disposant de terres appartenant à cette famille Jarnouën : Plorec. En 1459, la paroisse de Plourec comptait parmi ses nobles, les fils de feu Geffroy Jarnouant de la Ville Lambert.

 

 

 

La Ville Lambert en Plorec, le lieu a depuis été métamorphosé

 

 

Enfin nous conclurons cet article consacré à la maison Jarnouën en reprenant les notes de M. Hyacinthe de Fourmon : dans la magistrature nous trouvons Guy Jarnoüen, seigneur de Villarlay, procureur-général au parlement de Bretagne, et son fils, Robert Jarnoüen de Villarlay, investi après lui des mêmes fonctions. Jeanne Jarnoüen épousa, vers 1400, Jean de de Beaumanoir, seigneur de Kermorand, mort en 1439 et enterré aux Jacobins de Dinan; elle en eut Olive de Beaumanoir, mariée, vers 1425, Charles de Gouyon, seigneur de la Boueltardaye, qui était fils de Louis de Gouyon ; Guy Jarnoüen, seigneur de Villartay, marié à Gillette le Meslif en 1620; Robert, son fils; Perrine le Clerc de Callouel, morte veuve Roz-sur-Couesnon le 15 janvier 1695; de ce mariage est issu Jean Jarnoüen de Villarlay, qui vint en 1683, s'établir procureur à Vitré sa descendance nombreuse s'y est perpétuée jusqu'à nos jours.

 

Partager cet article
Repost0
25 novembre 2015 3 25 /11 /novembre /2015 20:29
Le Château-Neuf de Quintin
Le Château-Neuf de Quintin

Plan de Saint Donan avec mention du château Boterel

 

Le Château-Neuf de Quintin

Plan de Quintin

 

l'étoile marque l'emplacement du château actuel 


 

Le premier château de Quintin nommé Castellum Novum est mentionné dès 1202. Il était désigné au cours des XIIIe & XIV siècle, le Chastel-Neuf, et la ville bâtie autour, la ville du Chastel-Neuf de Quintin, sans doute par opposition au Vieux-Bourg de Quintin. Dans la paroisse de Saint-Donan, sur le bord de la rivière du Gouët, une vieille motte castrale encore existante, à double rempart de terre, par conséquent une forteresse de la plus ancienne féodalité, et qui s'est toujours nommée Château-Boterel. Là fut croyons nous, le chef-lieu primitif de la grande châtellenie donnée en partage au frère puîné d'Henri d'Avaugour, et c'est pourquoi ce puîné et ses descendants prirent le surnom de Boterel. Ainsi s'exprimait Arthur de La Borderie au sujet de la défense primitive de Quintin. La ville fut démantelée en 1294, mais ses fortifications furent relevées peu de temps après. En 1468, les habitants de la ville étaient tenus de fournir la garde du château, en 1487 la ville fut assiégée et pillée ainsi que le château. Au cours des guerres de la Ligue, Mercoeur assiégea la ville en 1597. C'est à la fin du règne de Louis XIII, qu'une autorisation fut accordée par la Régente de bâtir un nouveau château, mais les travaux ne furent jamais terminés. La démolition du vieux château avait commencé quatre ans plus tôt en 1639. Le château actuel de Quintin repose sur les ruines de l'antique forteresse dont les voûtes sont encore dans un bel état de conservation.

 

Sachent touz que en nostre court de Quintin en droit personelment establiz Guillemot, fiulz Perret Bidault et Peronne sa fame...cognurent et confessèrent eulx avoir vendu, baillé, livré et ottroié, et encore par nostredicte court vendirent, baillèrent, livrèrent et ottroièrent en nom et en titre de vente perpetuelle à Geffrei de Quintin, à ses hairs et à qui cause aura de lui, une place a la maisons desus et le courtil darière, sis en nostre ville du Chastel Neuff de Quintin, dedans les murs et fortresce de nostred. Ville, entre la place au fiulz Henry Jahan que le sieur de la Rocherouxe tient à present, d'une partie, et nostre maison de la mareschaucie, d'autre partie, achevant du chef darière sur les maisons de nostre chappelain de Saint Jahan, et sur les rues de nostre donjon du chief davant, et comme se desreme des terres et des maisons voisinables : c'est à savoir pour la somme de vingt et cinq libvres mongnaie courante, dont lesditz mariez se tindrent pour bien paiez...Donné tesmong le siau estably ès contraz de nostre dicte court mis à ces lettres ensemble o le siau de Robert Le Véer, de prières et requestes desditz mariez. Le lundi après Reminiscere, l'an mil IIIc sexante dez et ouyt.      

Partager cet article
Repost0
25 novembre 2015 3 25 /11 /novembre /2015 06:37

 

 

Geoffroi Boterel , Seigneur de Quintin,

 

rapportant de Terre Sainte un fragment de la ceinture de la Vierge. Relique précieuse toujours conservée dans le Sanctuaire (légende)

 

(Archives départementales des Côtes d'Armor)

 

 

 

Dans le principe la seigneurie de Quintin formait l'une des plus grandes subdivisions ou châtellenies entre lesquelles se partageait le comté de Goëllo, d'où elle fut extraite et démembrée au commencement du XIIIe siècle, pour faire l'apanage de Geoffroi Boterel, fils puîné d'Alain Ier, comte de Penthièvre et de sa quatrième femme nommée Eladis, desquels le fils aîné (frère aîné de Geoffroi Boterel) appelé Henri, s'étant vu dépouillé du Penthièvre par le duc de Bretagne Pierre de Dreux et réduit au Goëllo, se réduisit lui-même au modeste titre de Henri d'Avaugour (voir le premier comté de Penthièvre, page n° 5). L'apanage de Geofroi Boterel était un fief très considérable qui a eu, au moins dans l'usage, depuis le milieu du XVe siècle le titre de comté. D'après les divers aveux de cette seigneurie rendus au duc de Bretage, puis au roi de Frace, au cours des XVe, XVIe et XVIIe siècles, la juridiction du comté de Quintin n'embrassait pas moins de vingt huit paroisses et trèves dont voici la liste, de proche en proche, en allant du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest, savoir : 

1 Saint-Donan  2 Plaine Haute  3 Saint-Julien-de la Côte (sa trève)  4  Plaintel  5 Saint-Bedan ou Saint-Brandan (sa trève)  6 Saint-Thurian ou Saint-Thuriau de Quintin (comprenant la ville de ce nom)  7 Le Feil (sa trève)   8 Lanfeins  9  Allineuc  10 L'Hermitage (sa trève)  11  Le Bodéo  12 La Harmoie autrefois Lanhermouët  (sa trève)   13  Haut-Corlai  14 Saint-Bihi (sa trève)  15  Le Bourg (aujourd'hui Vieux Bourg de Quintin)  16 Saint Gildas des Prés  (ces deux dernières, ses trèves)  17  Saint Gilles Pligeau  19   Saint Conan  20  Kerper (ses trèves)   21  Botoha   22   Canihuel   23   Sainte Tréphine  24 Lanrivain (ces trois dernières, ses trèves) 25   Querrien    26  Peumerit Quintin  27  Plounevez Quintin  28 Trémargat (sa trève). 

 

Geofroi Ier dit Boterel, naquit selon Lobineau, en 1207, peu d'années avant la mort de son père advenue en 1212. Ce serait par conséquent Henri d'Avaugour, frère aîné de Geofroi, qui à la majorité de celui-ci eût donné en partage la seigneurie de Quintin. Le testament de Guillaume Le Borgne, sénéchal du Goëllo, du 10 avril 1215, montre en effet qu'à cette date la châtellenie de Quintin n'était point encore distraite du Goëllo. Ce sénéchal se trouvant en 1215 créancier de son seigneur Henri d'Avaugour, celui ci avait pris en sa faveur des dispositions consignés dans ce testament...Ce Geofroi vivait en 1226 et en 1238, « je le trouve par actes » dit du Paz...Son surnom de Boterel, passa à ses descendants comme ne sorte de surnom patronymique. Par lui même il n'avait rien de très flatteur car il signifie crapaud. Mais si l'on admet que le vieux Château Boterel de Saint Donan, ait été, comme il semble probable, le chef lieu primitif de l'apanage de Geofroi, ce serai là l'origine de son surnom, qui rappellerai non la laideur physique du premier sire de Quintin, mais son premier titre féodal, et c'est pourquoi il se serait transmit à tous ses descendants.

 

 

 

 

Jean Ier Boterel, inconnu à du-Paz et à dom Morice. Probablement fils du précédent. Le 27 avril 1283 dans une convention conclue à Carhaix entre le duc de Bretagne Jean Ier Le Roux et Henri d'Avaugour, petit-fils et héritier principal du frère aîné de Geofroi Boterel, ce Avaugour donne au duc trois cautions, dot la première est « monseignor Jehan Boterel, seignour de Quintin » . Il mourut le 19 juillet 1293, suivant le Nécrologe des Cordeliers de Dinan, où on lit : « XIV Kal. Augustis, anno Domini M. CC. XCIII, obiit dominus Johannes Botherel, dominus de Quintino ». Enfants : on ignore le nom de la femme de Jean Ier Boterel, mais il y a lieu de regarder comme ses fils 1° Geofroi Boterel II, qui suit ; 2° Eon ou Yvon, donné comme frère de Geofroi II par dom Morice, et, dont on veut que soient issus les « Boterel de la Ville-Geffroi »

 

Geofroi Boterel II ou de Quintin, figure dans trois actes publiés par MM. Geslin de Bourgogne et de Barthélémy (tome III de l'ouvrage intitulé Anciens évêchés de Bretagne, actes datés de 1332, 1337 & 1339. Femme et enfants : d'une femme appelée Aliénor selon D. Lobineau et D. Morice, mais dont on ignore le nom de famille, Geofroi II eut quatre enfants : 1° Jean II Boterel qui suit ; 2° Guillaume ; 3° Plesou (fille) mariée en 1335 à Guillaume du Vieuxchâtel, fils de Geofroi, chevalier, seigneur du Vieuxchâtel ; 4° Aliette, mariée à Yvon III de Quélen, sieur de Quélen, chevalier, laquelle eut en partage la terre de Plounevez-Quintin. Geofroi Boterel II sire de Quintin fut tué à la bataille de la Roche-Derrrien, le 8, 19 ou 20 juin 1347, car il y a incertitude sur le jour précis ; selon D. Lobineau et D. Morice, ce n'est pas Geofroi Boterel II, c'est son fils Jean II qui aurait périt à la Roche Derrien, mais ils n'en donnent aucune preuve, car si l'auteur des Chroniques de Saint Denys et Thomas d'Agworth, dans l'histoire d'Edouard III d'Avesbury mettent l'un et l'autre parmi les victimes de cette bataille « le sire de Quintin », ils n'en donnent le prénom ni l'un ni l'autre. Le seul document où on le trouve est le Nécrologe de l'Abbaye de Beauport : où on lit : « Junius XIX. Commemoracio domini Gaufridi de Quintin qui interfectus fuit juxta la Roche Derrien ». Il s'agit donc bien de notre Geofroi, et non de so dils qui suit.

 

Jean II Boterel ou de Quintin, succéda à son père Geofroi II en 1347, et fut tué cinq ans après en combattant, comme lui, pour la cause de Charles de Blois à la bataille de Mauron (13 août 1352). Le chef des Anglais, William Bentley, dans une lettre où il rend compte de cette journée, met au nombre des morts « le sire de Quyntine », qui à cette date ne peut être que Jean II. Selon D. Lobineau et D. Morice, il fut marié deux fois. On ignore le nom de sa première femme. La seconde était Philippe ou Philippine de Dinan, vicomtesse de la Bellière, mariée à Jean Boterel dès 1332, dont on a un codicille daté de 1348, le dimanche avant Noël et l'extrait d'un autre testament daté de 1363. Enfants : de l'une et l'autre de ses femmes, cela est incertain (- selon D. Morice et D. Lobineau) trois enfants : 1° Geofroi III qui suit ; 2° Clémence, qui épousa Jean, seigneur du Juch ; 3° Jeanne, morte sans alliance. Ci dessous gisant de Jean II Boterel tombé au combat de Mauron + 1352

 

 

 

 

Geofroi III Boterel ou de Quintin, succéda à son père en 1352, soutint comme lui le parti de Charles de Blois et combattit dans l'armée de ce prince à la bataille d'Auray le 29 septembre 1364. Femme et enfants : il épousa Tiphaine de Boisglé, dont il eut trois enfants : 1° et 2° Jean III et Geofroi IV qui suivent, qui lui succèdent l'un après l'autre dans la seigneurie de Quintin ; 3° Plesou, mariée à Geofroi, seigneur du Perier, dont nous retrouverons bientôt la postérité. En 1372, Geofroi III maria son fils Jean avec Marguerite de Rohan, fille de Jean Ier, vicomte de Rohan. Dans le contrat de mariage, daté mardi après la Quasimodo (28 avril 1372) le futur époux est appelé « Jehan, fils aisné de monsr Gieffroy Boterel, sire de Quintin et de dame Téphéne de Boisglé ». ( D. Morice. Preuves II). En 1381, Geofroi était mort car parmi les seigneurs bretons qui ratifient le second traité de Guérande, conclu entre le roi de France Charles VI et le duc Jean IV, on trouve, sous la date du 2 mai 1381 « Jehan, sire de Quintin, chevalier ». On trouve aussi, il est vrai, dans ces ratifications, sous la date du 10 avril 1381 (nouv. Style), un Geffroi de Quintin ; mais ce personnage qui n'a pas la qualification de sire de Quintin, est justement le frère puîné de Jean.  

 

Jean III Boterel ou de Quintin, était en possession de cette seigneurie en 1381 et peut être en 1379 ; mais non en 1378 : car dans les Trésoreries des guerres du roi de France pour cette dernière année, on le voit figurer plusieurs fois comme faisant à la solde du toi, sous les ordres de du-Guesclin, la campagne de Bretagne, et toujours il est nommé « Jehan de Quintin, escuier », jamais il n'est qualifié comme sire de Quintin comme il l'est, on vient de le voir, dans la ratification du traité de Guérande : preuve que le sire de Quintin, à cette date (1378) était encore Geofroi III, père de Jean III. Ce dernier mourut en 1384 ou au duc de Bretagne le 23 juin 1385. Femme : Marguerite de Rohan lui survécut longtemps et ne mourut qu'en mars 1441 ; mais comme il n'eut, ou du moins ne laissa d'elle aucun enfant, la seigneurie de Quintin passa après lui à son frère puîné qui suit.

 

 

 

 

Geofroi IV Boterel ou de Quintin, frère puîné du précédent, lui succéda dans la seigneurie de Quintin en 1385 et la posséda jusqu'à sa mort survenue en 1428 ; ce qui constitue un règne seigneurial de près d'un demi-siècle. Femmes : il épousa successivement trois femmes, savoir 1° Béatrix de Thouars, fille de Renaud de Thouars, seigneur de Pouzauges, laquelle mourut vers 1414, selon du Paz, et certainement avant le 5 février 1416 ; 2° Jeanne d'Avaugour, dame de Kergrois ; 3° Jeanne d'Assé. Mais il n'eut de ces femmes, aucun héritier. De 1385 jusque vers 1425, on trouve le nom de ce seigneur à chaque instant dans les actes et les documents de l'histoire de Bretagne, toujours en place honorable et importante, au premier rang de l'aristocratie bretonne. Le 15 mai 1405, de concert avec sa femme Alix de Thouars, il fonda et dota, en l'église Notre-Dame de Quintin qui jusque là n'était autre chose que la chapelle de son château, un collège de cinq chapelains, la dite fondation étant (dit le fondateur) approuvée « par nostre très cher et très amé nepveu Jehan, seigneur du Perier, nostre hoir presomptif ». Ce Jean du Perier était le fils aîné de Plesou, sœur de Jean III et de Geofroi IV, sires de Quintin, et il posséda cette seigneurie après la mort de Geofroi, en qui finit la maison de Quintin proprement dite, qu'on pourrait aussi appeler maison Boterel, puisqu'on trouve ce surnom joint au nom de tous les sires de Quintin qui y appartiennent. (voir La châtellenie du Plessix-Balisson par l'abbé Auguste Lemasson, page n° 6

 

 

Partager cet article
Repost0
24 novembre 2015 2 24 /11 /novembre /2015 20:43

Partager cet article
Repost0