Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 avril 2021 6 03 /04 /avril /2021 13:02
La seigneurie du Boisfeuillet en Pluduno.

Il nous faut aller jusqu'au Boisfeillet, en Pluduno, pour trouver un nouveau manoir, c'est une construction en majeure partie du XVIe siècle, mais qui a du remplacer quelque chose de plus ancien. Il est encore baigné à l'Orient, par un petit vivier qui alimentait ses douves, et présente une tour avec tourelle à cul-de-lampe d'un assez heureux effet ; mais la grande particularité du Boisfeillet est sa boulangerie, vaste salle contenant deux fours aux hottes monumentales et qui occupe tout le rez-de-chaussée de l'aile de retour au nord du manoir. Le Boisfeillet appartenait dès 1381 à Roland de la Villéon, qui ratifia le traité de Guérande, fut mandataire et trésorier général de Jean Comte de Penthiévre, en 1393, et l'un des légataires du Connétable de Clisson en 1406. Jacques de la Villéon, son petit fils, seigneur du Boisfeillet dès 1474, fut sénéchal de Rennes en 1479 et 1480, maître des requêtes de l'hôtel et procureur général du duc, puis chancelier de Bretagne en 1485. Leurs descendants s'allièrent, comme eux, aux meilleures familles du pays. François, troisième du nom, épousa Isabeau de Kerguezangor, qui lui apporta sur les confins des évêchés de Vannes et de Cornouaille, les importantes seigneuries de Kercarantel, en Gausson, la Ville-Audren, en Cadelac-Loudéac, et Launay, près Mûr-de-Bretagne. Ce François fut lieutenant des 100 hommes d'armes de la Compagnie du Baron de la Hunaudaye, capitaine-gouverneur de Quintin en 1589 et chevalier de Saint Michel. Fidèle serviteur du Roi, il prit part, en mars 1591, à la bataille de Loudéac, où fut mis en déroute le célèbre ligueur Saint-Laurent, mais il trouva la mort, le 18 juin de la même année, â la Croix de Malhava, prés Châtelaudren, « par une pièce de canon qui creva », dans une rencontre du Prince de Dombes avec les troupes de la Ligue. François IV fut, comme son père, chevalier de l'Ordre du Roi, dès 1644 ; il eut trois fils qui formèrent les branches du Boisfeillet-Kercarantel, de la Ville-Audrain et de Launay-Mur ; Mathurin, l'aîné, se qualifiait Baron du Boisfeillet et eut pour filles les Marquises de Coëtlogon et du Guëmadeuc, cette dernière eut le Boisfeillet en partage. Son fils unique fut le dernier des Guémadeuc et périt glorieusement à Nerwinde en 1693. Il eut pour héritières, dans l'estoc paternel, la Marquise de Volviré et la Comtesse de Gouyon-Vaudurand, celle-ci remariée, en 1752, au Comte de Marboeuf, ses mi-soeurs. Le Boisfeillet revint peut-être, dans l'estoc maternel, à ses cousins de la Villéon ; eux et leurs descendants en reprirent, du moins, le nom jusqu'en 1774. Mais, à cette dernière époque, la terre ne leur appartenait plus, écuyer Michel Picot s'intitulait depuis longtemps déjà seigneur du Boisfeillet, de Galinée et de la Vicomte, et Baron du Gruildo. Son fils aîné forma la branche des Picot de Plédran, qui possède encore Galinée, le second, connu sous le nom de Boisfeillet, fut officier de dragons et s'établit en Amérique (D'après publication du vicomte Frotier de la Messelière).

Partager cet article
Repost0
3 avril 2021 6 03 /04 /avril /2021 11:13
Quelques notes sur la famille Lamour de Lanjégu.

Famille Lamour, seigneurs de Lanjegu et du Glorozel, en la paroisse de Medreac, de la Villegreslier et de Caslou, en la paroisse de Montauban, de la Bergais. Ancienne extraction, reférence 1669, cinq générations, références et montres de 1448 a 1513, par. de Medréac, évêché. de Saint-Malo.

 

Les armoiries de cette maison étaient : «  D’azur a trois lacs d’amour d’argent. »

 

Jehan Lamour, premier du nom, dit l'aîné.

 

 

Guillaume Lamour, fils du précédent.

 

 

Pierre Lamour, probable frère du précédent, il est cité en avril 1448, au trait du Foustel, paroisse de Medréac, donné à la Villeneuve, où il a un métayer.

 

 

Jehan Lamour, IIe du nom, fils de Guillaume, seigneur de la Verrie et Villeneuve près de Bécherel épousa le 16 mars 1489 Marguerite du Breil, fille de Messire Roland du Breil, IIe du nom et de sa seconde épouse Jeanne de Férigat, héritière des Ormeaux et de Terlaé. Il comparait en 1480 pour la paroisse de Médréac porteur d'une brigandine et comparaît en archer et perçoit la somme de quatre-vingt livres de revenu. D'après la réformation de 1513 comparaît pour la paroisse de Medréac Jean Lamour, il dispose d'une métairie nommée la Clos Rosel, terre roturière, mais depuis longtemps exempte de fouage et fut acquise par Jean Lamour, l'aîné. Le même à la métairie de Villeneuve et y demeure, et y sont deux journaux de roture.

 

 

Allain Lamour, vivant en 1575, écuyer, sieur de Villeneuve, épousa Jeanne Cojalu.


 

Jean Lamour, IIIe du nom,  seigneur de la Croix, écuyer, sieur de la Croix, épousa Françoise de la Morinays

Ecuyer Guy Lamour, sieur de la Villegreslier et de Langegu en Médréac ; de la Jigauy en Guenroc, qui épousa, par contrat de mariage du 27 janvier 1635, demoiselle Françoise de la Rondoitte, lequel Guy est dit fils de Jean Lamour. Contrat de mariage fait et passé le 27 janvier 1635, devant l’Épine, notaire, en la paroisse de Guerre, évêché de Saint-Malo, entre écuyer Guy Lamour, sieur de la Villegreslier et de Lanjegu, pour lui et en son nom, d’une part ; et demoiselle Françoise de la Rondoitte, dame de Maubusson et la Jaignais, fille de défunts nobles personnes écuyer Jean de la Rondoitte et de demoiselle Renée Garfauld, sa femme, vivants seigneur et dame de la Rondoitte, le Brail et de la Plusdais, pour elle et en son nom, d’autre part. Acte fait et passé le 14 février 1623, entre Guy Lamour, écuyer, sieur de Lanjegu, comme fils aîné, héritier principal et noble de feu Jean Lamour, écuyer, sieur de la Croix, et de demoiselle Françoise de la Morinays, ses père et mère, d’une part ; et demoiselle Guillemette Lamour, sa sœur, d’autre part, suivant lequel appert que ledit Guy a donné à sadite sœur une somme énoncée pour la remplir de ce qui lui revenait dans les successions de leurs père et mère.


 

Mathurin Lamour, écuyer, seigneur de Lanjegu, a été maintenu en la qualité de noble et d’écuyer, ainsi que ses enfants nés et à naître en légitime mariage, pour jouir des honneurs et prérogatives dont jouissent les autres nobles du royaume, et ce après avoir prouvé sa noblesse par titres en bonnes formes par lesquels on voit que ledit Mathurin Lamour est dit fils de Guy Lamour. Extrait des registres des baptêmes de la paroisse de Guenroc, par lequel il est dit que le 4 novembre 1635 fut baptisé Mathurin, fils d’écuyer Guy Lamour et de demoiselle Françoise de la Rondoitte, sieur et dame de la Villegreslier, Lanjegu, la Brigaye et autres lieux ; ledit extrait collationné, délivré et signé le 12 novembre 1766 par le sieur Tessier, recteur de ladite paroisse. Mathurin Lamour épousa 1° Jacquemine de La Haye, 2° Mélanie de la Porte. Contrat de mariage fait et passé le 9 août 1691, devant Dufresne et son confrère, notaires royaux en la ville de Rennes, en Bretagne, entre Mathurin Lamour, écuyer, seigneur de Lanjegu, pour lui et en son nom, d’une part ; et dame Mélanie de la Porte, dame des Chapelles, veuve de noble homme François Triobert, vivant sieur des Chapelles, pour elle et en son nom, d’autre part.

 

 

De la première union naquirent treize enfants dont : Guy François Lamour de Langégu, devint avocat au Parlement de Bretagne, il épousa Marie Andrée de Trolong. Leur fils Claude-Guy Lamour fut l'auteur de la branche Lamour de Caslou.

 

Du second mariage de Mathurin Lamour de Lanjegu avec Mélanie de la Porte naquit Péronnelle Lamour de Lanjégu. Extrait des registres des baptêmes de la paroisse de Medreac, évêché de Saint-Malo, par lequel il est dit que le 26 de février 1692 naquit et le 5 mars suivant fut baptisée demoiselle Perronelle-Claude Lamour, fille d’écuyer Mathurin Lamour et de dame Mélanie de la Porte, sieur et dame de Lanjegu. Ledit extrait collationné, délivré et signé le 1er août 1708, par le sieur Rolland Le Bourdonnel, recteur de ladite paroissePéronnelle Lamour de Lanjégu épousa François de Chateaubriand ; ce sont les aïeux de l'écrivain (voir Les Chateaubriand de Mégrit et de Guitté. - Sur les traces des parents de Chateaubriand au Pays de Dinan.). Sera revu en cet endroit l’acte de célébration de mariage de messire François de Chateaubriand, aïeul paternel, ci-devant énoncé en date du 27 août 1713, avec demoiselle Perronelle-Claude Lamour, laquelle est dite fille de Mélanie de la Porte, sa mère, dame de Lanjegu.

Partager cet article
Repost0
1 avril 2021 4 01 /04 /avril /2021 20:39
La victoire de Alain Le Grand à Questembert.

Ainsi que nous l'avons vu dans un précédent article, Salomon de Bretagne (voir Le roi Salomon de Bretagne), finit assassiné par son propre gendre Pasquiten, et par le complice de ce dernier, le dénommé Gurvant. Ce souverain qui avait porté la Bretagne à son apothéose, termina ainsi son règne dans le sang. Pasquiten s'appropria les comtés de Nantes et de Vannes (voir Liste des comtes de Nantes), et Gurvant celui de Rennes (voir Le comté de Rennes). Pourtant cette complicité entre les deux meurtriers allait bientôt se fissurer. En effet en l'an 877, Pasquiten ayant appris que Gurvant était tombé malade, rassembla ses troupes et s'en alla ravager le Rennais, mais il essuya une cuisante défaite, et peu après cet épisode, les deux adversaires devaient s'éteindre. Ils moururent au p!us tard dans les cinq premiers mois de l'an 877. Selon Arthur de la Borderie, Gurvant laissait pour héritier : Judicaël, quant à Pasquiten, c'est son frère prénommé Alain qui lui succéda. Les deux hommes eurent les mêmes prétentions que leurs prédécesseurs et continuèrent les conflits. Profitant de cette situation, des Scandinaves qui se désignaient Nortmanni passèrent à l'attaque en assiégeant la place connue depuis sous le nom de Saint-Lô dans l'Avranchin, alors en terroir breton (voir les invasions Scandinaves en Bretagne, résumé.). L'attaque de la Bretagne fut telle que le pays ploya sous l'effort de leurs armes, de la rivière de la Loire jusqu'au Blavet. Alors les comtes de Rennes et de Nantes s'associèrent enfin, afin de mettre en déroute ces pillards, Judicaël $ les attaqua en un lieu nommé Traut près du Couesnon -selon une chronique anglo-saxonne, mais il trouva la mort peu après. Alain, comte de Nantes, rétabli d'une maladie nous dit le chroniqueur Le Baud, qui poursuit que la bataille eut lieu suivant une ancienne chronique entre Redon et Vannes, en un lieu nommé Quintambert. Précision est apportée : « l'action fut si sanglante, que de 15.000 hommes Nomans, il ne s'en sauva qu'environ 400 ». Les annales de Metz et de Rhéginon donnent la date de cette bataille en l'an 890, tandis que celle de Redon la donne en l'an 888. C'est à travers le Cartulaire de Redon que l'on en sait un peu plus sur le vainqueur de Questembert.  Arthur Le Moyne de la Borderie donne la date précise du 12 juin 878, dans ce premier acte,  Alain le Grand y est qualifié de : « Alan, provinciœ Warochise cornes », autrement dit, comte de Browerech ou pays de Vannes et souverain partiel de la Bretagne (voir Etude sur le Broerec ou Pays Vannetais - Waroch Ier. - Waroch II.), ,dans un second acte émanant du même Cartulaire de Redonle dit Alain est considéré comme chef universel des Bretons (voir Arthur Le Moine de La Borderie : Examen chronologique des chartes du cartulaire de Redon)Et de poursuivre : « Oui, il était aussi souverain d'une moitié de la Bretagne ; c'est sans doute à ce titre qu'il fut sacré, et si on le voit se contenter du nom de comte de Browerech, c'est que ce comté était à la fois sa résidence habituelle et son propre domaine héréditaire »  C'est d'ailleurs lui qui avait proposé la date de la bataille de Questembert en 888 alors que le chroniqueur Le Baud proposait celle de 890. Quand au lieu précis du combat, un intéressant compte rendu fit l'objet d'un article publié dans la revue l'Association bretonne, article rédigé par l'historien Bleiguen et Erlannig – Edition 1958 : « Autour de Questembert les combats font rage. Alan et Even reculent vers la lande de Bony et kergralan puis ker an Tal (le village du Combat). Alain joue sa dernière chance, et sous le coup de l’inspiration, tombe à genoux et promet à Dieu, s’il lui accorde la victoire, de donner au pape à Rome la « dîme » (le dixième) de ses biens. Cette scène se serait passée au Pont-Prié ! La victoire est complète, des renforts  arrivent de partout, dont ceux venant du Blavet, les pirates scandinaves tombent sous les coups répétés et imparables des Bretons. Tout autour du Bodan, de Carnély, de Kersec jusqu’au moulin de Carné, les cadavres des Normands, par centaines et par milliers, jonchaient le sol. Bien peu de pirates réussirent à rejoindre leurs drakkars amarrés aux rives de la Vilaine ».

La victoire de Alain Le Grand à Questembert.

Au sud de Questembert, un losange noir et blanc symbolise la position des troupes bretonnes, le losange rouge et jaune celle des positions normandes. 

Des croix anciennes, au nombre de huit furent plantées pour commémorer la remarquable victoire de Questembert, remportée par celui que la postérité connaît depuis sous le noms d'Alain Le Grand. Ces croix nous sont ainsi décrites par l'association Histoire Découverte patrimoine de Questembert :

 

A -La croix Rochue.

 

Taillée dans un bloc de granit, elle mesure 1 m 50 environ. Elle porte une épée dont la garde est convexe et retombe vers la lame qui occupe la longueur du fut. Deux cassures lui ont été causée par un camion fou, il ya quelques années.

 

B -La croix du Pont à la Poële.

 

Ce nom correspond à plusieurs parcelles de terre de la vallée, et dont une pierre sculptée, ressemblant à une poêle à frire, y a été retrouvée. Cette croix est du même genre que la croix Rochue. Retrouvée cassée, elle fut restaurée par le propriétaire du terrain qui la garda « chez lui » !

 

C -La croix Tuin, dite aussi croix de « Ker-an-Gat».

 

Courte, étroite, et assez irrégulière, elle porte trois « croisettes » en relief surmontées de cinq points (figurant les cinq plaies du Christ). Elle fut érigée sur les lieux les plus chauds du combat, à l’endroit où la retraite des Normands allait commencer à se transformer en déroute.

 

D -La croix du Pont-Prié.

 

Cette croix a existé, (là, où Alain le Grand pria pour gagner la bataille), mais elle a disparu depuis bien des années. On suppose qu’elle a été utilisée pour faire la route. Une nouvelle croix a pris sa place, grâce à l’Association du Patrimoine qui, en 1991, en fit refaire une à l’identique. Elle vient de retrouver sa place initiale en juillet 2018. C’est, en cet endroit supposé, qu’Alan aurait mis genou à terre en implorant le ciel !

 

 

E -La croix de Canély.

 

 Elle domine le vallon de Carnély où les normands furent encerclés et anéantis. Il est probable qu’un certains nombre de Normands furent inhumé dans les parages. Dans leur déroute, ils cherchaient à regagner leurs drakkars à « la vieille Roche » en Arzal.

 

F -La croix de Ker-ar-Tal. Regardée comme l'ossuaire.

 

 « la ville du front » Cette croix armée, cassée a été restaurée se trouve à ce jour dans une propriété privée, pas très éloignée du Pont Prié. Elle se trouve être au centre de la bataille livrée contre les Normands.

 

G -La croix de l'Ormeau.

 

C’est un beau monolithe de granit, assez plat et sans sculpture atteignant 2 m de haut. L’endroit où elle fut placée, vraisemblablement, un des points chauds de la bataille, après son vœu, il lança de Ker-en-Tal et des alentours, la grande attaque finale qui devait le conduire à la victoire.

 

 

H -La croix de L'Isle

 

Dites aussi Croix des Brières. C’est un monolithe de 1 m 80 de haut. Elle posa question aux historiens qui crurent découvrir sur sa face l’inscription « Amio Moro » ! En fait c’est le monogramme de Jésus : I.H.S. Dans ce monogramme, I’’ H’’ du milieu est coupé verticalement d’une croix grêle surmontant un cœur : une quatrième orne la base du fût. Plus bas, sur le côté du fût sont sculptés deux tibias croisés, cantonnés de trois têtes de mort ; une quatrième tête de mort isolée, orne la base du fût.

 

Ces dessins de Anne Couée, ont fait l'objet d'une publication en 1990 à l'occasion du onzième centenaire de la victoire de Alain Le Grand.

La victoire de Alain Le Grand à Questembert.

Alain le Grand fut il proclamé roi des Bretons suite à cette victoire de Questembert, c'est en tout cas ce que les historiens nous relate, et il usa noblement de son triomphe jusqu'à sa mort survenue en 907 « comblé de gloire et de mérites ». Mais comme l'ont souligné des auteurs contemporains, s'il parvint à expulser de son royaume ces indésirables, la période de paix fut trop courte. Certaines sources lui donnent six fils et une fille. Parmi les princes issus de Alain le Grand, un nous est connu à travers une charte remontant au début du Xe siècle, ce prince prénommé Derrien, posséda la paroisse de Elven. Le vainqueur de Questembert laissait aussi cette princesse dont le nom reste méconnu à ce jour ; elle épousa Mathuedoi, comte de Poher, et ensemble ils eurent pour héritier le célèbre Alain Barbetorte (voir Ce premier août 939...). Un monument érigé en 1907 rend hommage à Alain le Grand et à la bataille de Questembert.

Partager cet article
Repost0
30 mars 2021 2 30 /03 /mars /2021 18:14
Cartes postales n° 46

Saint-Méloir-des-Ondes

Cartes postales n° 46

Saint-Coulomb

Cartes postales n° 46

Cancale

Cartes postales n° 46

La Gouesnière

Cartes postales n° 46

Saint-Malo

Cartes postales n° 46

Dinard

Cartes postales n° 46

Saint-Suliac

Cartes postales n° 46

Saint-Servan

Partager cet article
Repost0
26 mars 2021 5 26 /03 /mars /2021 15:11
Quelques notes sur le passé de Plouasne.

Période Néolithique

 

Découvertes de plusieurs hache en pierre polie : jadéïde et diorite. (Collection Robinit de Saint-Cyr). Une autre en forme d'herminette (M. Harcouët de Keravel). Menhir de la Vilaise à Plouasne, ci dessous, (d'après illustration de Frotier de la Messelière)

Quelques notes sur le passé de Plouasne.
Quelques notes sur le passé de Plouasne.

Période Âge de Fer.
 

La vallée qui borde l'Ouest de Plouasne, dans laquelle s'écoule la Rance et le Néal est généralement regardée comme la limite des terroirs qu'occupaient les tribus des Coriosolites et des Riedones (voir L'âge de Fer).

Quelques notes sur le passé de Plouasne.

Période gallo-romaine.


 

Briques et tuiles à rebords éparse dans plusieurs champs entre la Saudraye et la Bourdellaye.


 

-Basse-Chapelle-Pellan : statuette en bronze de Mercure, nu, coiffé du .pétase, hauteur 17 cm.


 

En 1967-1968, M. Joseph Levitre avait mis en évidence la présence au Clos Lory d'un grand établissement romain couvrant une superficie d'1 ha environ et doté d'un certain luxe26. Des thermes avec praefurnium, caldarium, baignoire dans une abside et canal d'évacuation des eaux usées, fragment épigraphe et borne millaire y avaient été découverts. M. Levitre a effectué un nouveau sondage de 36 m2 en septembre 1974. A part quelques vestiges de fondations, les structures ont été rares, mais, dans la couche d'éboulis, les tuiles, les tessons, les restes d'enduits peints, les ossements d'animaux abondaient. Deux estampilles de potiers lédosiens, GEMELIXUS (140-190), et ..PA.., un fragment de vase noir à acclamations portant deux lettres marquées en creux : ..EV.., un petit canif à manche d'os, une monnaie à couronne radiée, un morceau de marbre blanc et plusieurs fragments d'une statuette de Vénus en terre blanche sont les documents les plus caractéristiques d'une occupation culminant au ne s. et se poursuivant au moins jusqu'aux années 270. Mais deux monnaies, l'une de Dioclétien, l'autre de Théodose, prouvent une continuité d'occupation beaucoup plus longue. (Notes laissées par M. René Sanquer : Circonscription de Bretagne)

 

 

Lieux dits : Planchette, la Vieux-Ville.

Quelques notes sur le passé de Plouasne.

Borne miliaire du Clos Lory.

Quelques notes sur le passé de Plouasne.

Plan des thermes de la villa du Clos Lory.

Quelques notes sur le passé de Plouasne.
Quelques notes sur le passé de Plouasne.

Période bretonne

 

Plouasne, immense paroisse qui comprenait, à l'origine, celles de Saint-Pern, Bécherel, Longaulnay, le Quiou, Evran, Saint-André-des-Eaux, Tréverien, Tréfumel, Saint-Judoce, Saint-Thual et Calorguen.

 

 

Lieux dits : Tréveneuc, Keneal, Caradeuc, le Trégou, Brégeons Gambélians, le Cran, Callouêt

Quelques notes sur le passé de Plouasne.

Croix du Haut moyen âge

Quelques notes sur le passé de Plouasne.

Trois mottes-castrales, l'une près du bourg (voir La motte-castrale du bourg de Plouasne.), l'autre dans un champ de la ferme de la Boulaye, le troisième dans l'étang de la même ferme.


 

Quelques tessons de céramique médiévales correspondent à des fragments de panse enregistrés dans cette catégorie en raison de leur pâte claire à inclusions de quartz, spécifiques des productions entre le XII e et le XIVe siècle. Découvertes effectuées au Clos Lery.
 

Lieux dits : la Cour, Mare d'A Bas

Famille de Plouasne.

 

Arthur de la Borderie nous fournit d'autres renseignements sur cette famille de Plouasne (voir Fondation du Prieuré de Saint-Pern par Arthur de La Borderie) ; voici quelques extraits de cette recherche :


 

« Vers l'an 1050, un chevalier du nom de Quirmarhoc, et sa femme Rotrouce (Rotrucia) donnèrent à l'abbaye de Saint Nicolas d'Angers l'église de Saint- Pern (ecclesiam Sancti Paterni) avec un grand terrain à l'entour clos par des fossés, et qui, bien qu'on ne lui donne pas ce nom explicitement, devait être un de ces cimetières de vaste étendue où, sous l'égide du droit d'asile, les vivants venaient souvent habiter et prendre un refuge contre les entreprises de la violence. La donation de Quirmarhoc comprenait de plus une terre considérable, de la contenance de deux charruées et demie, ce qui représente environ quarante-trois à quarante- cinq hectares...Guillaume de Plouasne, comme seigneur de Saint-Pern, possédait tous les droits feodaux sur le moulin de Saint-Pern donné par lui aux moines de Saint- Nicolas. Mais il en partageait la propriété avec un de ses vassaux, ce Guillaume Grannart. Par la donation portée en notre nº IV, les moines avaient été investis de l'autre moitié de la propriété ainsi que des droits féodaux, Grannart ayant eu besoin d'argent leur engagea sa part de propriété ; puis, pour aider l'un de ses frères (Tébaud) qui avait pris la croix et voulait aller en Palestine, il la leur vendit définitivement, et les moines restèrent ainsi seuls maîtres du moulin. Le terrible Quirmarhoc, frère de Grannart, n'était plus là pour faire des difficultés ; il avait laissé un fils, Bresel ou Bressel, qui consentit de bonne grâce à cette vente. Mais ce Quirmarhoc a causé la méprise du collaborateur du Dictionnaire d'Ogée, qui l'a confondu avec le chevalier de même nom fondateur du prieuré, et qui a voulu voir en lui et en son fils Bresel les deux premiers seigneurs de Saint-Pern. Quirmarhoc père de Bresel était le frère de Grannart, et celui-ci le vassal de Guillaume de Plouasne, véritable seigneur de Saint- Pern et petit-fils du Quirmarhoc fondateur du prieuré. »

Voici les notes que laissait pour sa part le vicomte Frotier de la Messellière au sujet la légende des Juveigneurs : « Plouasne immense paroisse qui comprenait, à l'origine, celles de Saint-Pern, Bécherel, Longaulnay et le Quiou, semble avoir été leur fief primitif. Il appartenait, vers 1050, sous la suzeraineté des de Dinan, barons de Bécherel, à un nommé Guimarhoc, époux de Rotruce, fondateur du prieuré de Saint-Pern, érigé en paroisse au siècle suivant. Guinguenou et Brient, fils de ces fondateurs, vécurent d'abord en mauvaise intelligence avec les moines appelés par leur père puis s'accordèrent avec eux. Guinguenou eut pour femme Piris et entre autres enfants Guillaume de Plouasne, seigneur de Saint-Pern, auteur présumé de la famille encore existante de Saint-Pern. Ses descendants s'établirent à leur château de Ligouyer, en cette paroisse, où leurs héritiers demeurent encore. Ils y jouissaient paisiblement des prééminences de leur église paroissiale lorsqu'ils furent inquiétés, en 1739, par le duc de Duras, époux de Louise de Coëtquen, dame du Vau-Ruffier, de Plouasne et de Saint Pern, héritière, comme eux, des premiers fondateurs. Elle descendait, en effet, de Raoul, sire de Coëtquen, en Saint-Hélen, de 1386 à 1420, époux de Philippe Ruffier, sa veuve en 1427, fille unique de Jehan, seigneur du Vau-Ruffier, en Plouasne, vicomte de Rougé, en Tréfumel, et de Saveline du Guesclin, dame de la Ville-Anne, en Saint-Servan ».

Dans son histoire de Bretagne, Arthur de la Borderie évoque Guinhard, prévôt de Plouasne vers la moitié du XIIe siècle, et nous explique que les prévôts étaient presque de condition nobles et d'ajouter que le rôle de ceux ci étaient purement judiciaire et consistait à administrer le domaine d'un seigneur.


 

Quelques notes sur le passé de Plouasne.
Quelques notes sur le passé de Plouasne.

La paroisse de Plouasne, sur une hauteur ; à 8 lieues Saint-Malo, son évêché ; à 7 lieues de Rennes, et à 2 lieues de Montauban, sa subdélégation .Cette paroisse ressortit à Dinan. La cure est à l'alternative. Benoît, surnommé Judicaël, évêque de Saint-Malo en 1086, et mort en 1111, donna, pendant son épiscopat, l'église de Plouane aux moines de Marmoutier, donations qui fut confirmée par Donoald, évêque de ce diocèse en 1120. L'oratoire de Bécherel, dans cette paroisse, était alors occupé par des moines de Marmoutier.


 

Arrangement relatif à l'église St-Brieuc de Plouasne. 1145, acte dans lequel est mentionné le château de Bécherel (voir La défense de Bécherel)

 

« In nomine Sancte et individue Trinitatis, ego Donoaldus, Dei gratia Aletensis episcopus, notum fieri volo presentibus et futuris quodadierunt presentiam nostram quidam de fratribus Majoris Monasterii multa prece rogantes quatinus ecclesiam Sancti Brioci de Ploasno quam eis prius, prece domini Gaufredi Carnotensis episcopi et Sancte Romane ecclesie legati, sine aliqua retentione salvo tantum jure episcopali declaramus, et quasdam capellas infra ipsius terminos contentas quas in litteris nostris nominatim non expresseramus eis nec nondonaremus, atque capellas illas nominatim exprimeremus ne super illis posset in futurum aliqua altercatio suboriri. Quorum justis peti tionibus liberum impertientes assensum, eis eamdem ecclesiam Sancti Brioci de Ploasno cum capellis suis, id est : capella Sancti Leo bini de longo Alnelo, capella Sancti Paterni, capella Sancte Marie de Caihou, salvo jure Aletensis ecclesie iterum donavimus. Capellam etiam Sancte Dei genitricis Marie in Becherello castro sitam, rogatu et assensu illustris viri Alani Dinannensis fundi possessoris, eisdem fratribus donavimus, ita quod liceat eis in eadem Sancti Brioci ecclesia et omnibus capellis prenominalis capellanos eligere, et ad episcopum Aletensem pro suscipienda animarum cura presentare, presentatosque in ecclesiis illis substituere, et etiam ab eisdem ecclesiis inventa rationabili causa removere. Huic nostre donationi interfuerunt Guerricus archidiaconus, qui suum in hoc nobis assensum prebuit, Alanus de Dinanno, Rivallonus ejus capellanus, Oliverius Goion, Ricardus nepos noster, et alii multi quos enumerare longum est. De querelis autem quibusdam que inter predictos fratres Majoris Monasterii et dilectum filium nostrum Guerricum archidiaconum prenominatum versabantur coram pretaxatis testibus et aliis quam pluribus sic composuimus. Perdonavit eis idem Guerricus unam minam frumenti et dimidiam quam a monachis Sancti Maclovii de Insula accipiebat de quadam mediatura sua. Dedit quoque eis decimam de mediatura de Taddem quam ipse eo die accipiebat. Concessit eciam eis quod nullum capellanum in ecclesia Sancti Maclovii sub se milleret qui prius sibi et monachis de conservandis legitime rebus suis fidelitatem sacramento non faceret. Monachi vero concesserunt et quartagium omnium redituum quos in ecclesia Sancti Maclovii unde el capellanus erat infra Haiam Dinannihabebant, tantum in vita sua, ita quod mutato habitu vel eo defuncto in jus et dominium eorum absque parte archidiaconorum vel capellanorum futurorum rediret. Que omnia scriptis commendare fecimus et sigilli nostri patrocinio ne in irritum aliquatenus duerentur communivimus. »



 

1163 Arbitrage de l'archevêque de Tours au sujet des revenus des des églises de Plouasne et de Taden :


 

« Ego Jocius, Dei gratia Turorensis archiepiscopus, universis tam futuris quam presentibus notificare dignum duxi quod contentionisque inter venerabilem fratum nostrum Albertum Sancti Maclovii episcopum et dilectos fratres nostros monacos Majoris Monasterii, super ecclesiis Sancti Petri de Tadden et Sancti Brioci de Ploasno vertebatur, facta est compositio in hunc modum : in hoc enim pars utraque convenit quod de ecclesia de Tadden predicli Majoris Monasterii monachi omnes oblationes totius altaris permedium recipiant, et tam medietatem omnium decimarum ad ipsam ecclesiam pertinentium quam confessionum sacri temporis quadrage sime; super ecclesia vero de Ploasno statutum est et in hoc hinc et inde consenserunt quod predicti monachi in Nativitate Domini usque ; ad octabas in Purificatione Beate Marie, in Pascha usque ad octobas in Purificatione Beate Marie, in Pascha usque ad octabas in Ascentione Domini, in Pentecosten usque ad octabas in festo Omnium Sanctorum, in die commemorationis defunctorum et in festis Sancle Marie Magdalene, Sancti Jacobi, Sancti Egidii, et Sancti Dionisii, siiniliter oblationes per medium recipiant ; in festo vero ipsius ecclesie illud quod de oblacionibus post procurationem clericorum qui ad festum convenerint residuum fuerit per medium inter monacos et capellanum dividalur. De decimis autem omnibus et confessionibus quadragesime similiter monachis medietas assignetur. De sponsalibus vero similiter est statutum quod nummos a sponso et sponsa oblatos et eos qui super librum positi fuerint capellanus absque parte mona corum accipiat. Oblaciones vero eorum qui sponsum et sponsam comitantur inter monacos et capellanum per mcdium dividantur. In utraque vero predictarum ecclesiarum monachi capellanos eligent quos pro suscipienda animarum cura episcopo Sancti Maclovii presentabunt, qui etiam facta presentatione de conservandis temporalibus monachis fidelitalem exibebunt. Et ne hec nostre assertionis pagina per succedentia tempora aliqua refragatione possit adnullari , tam ego quam predictus Sancti Maclovii Albertus episcopus scriptum presens sigillorum nostrorum auctoritate muniri precipimus. Actum est anno Incarnationis Dominice mº Cº LX° 111°, in presencia nostra apud Vernonium, presente et confirmante predicto Alberto Sancti Maclovii episcopo, favente et archidiacono suo Gaufredo, et canonicis suis Simone et Villelmo, duobusque templariis Alfredo et Villelmo, affuerunt etiam et Robertus abbas Majoris Monasterii, Radulfus prio, Elias sacrista, Stephanus Bajulus, David notarius, Odo prior Dinanni etde famulis eorum, Roscinoldus abbatis camerarius, Simon prioris magni famulus, Albertus Anglus, Landricus, Lambertus Torche, Gaufredus Rossel, Garinus Gibliel, Gaufredus Nan netensis, et alii multi quos cnumerare longum est ».

Quelques notes sur le passé de Plouasne.

Statuaire XVe de saint Jacques

Quelques notes sur le passé de Plouasne.
Quelques notes sur le passé de Plouasne.

Ploualasne, janvier. 1515.

 

noble Demoisellle Hardouine de Surgères,

a la maison de Vau(ru)fïé, noble d'ancienneté (voir La terre du Vauruffier en Plouasne)

Item le lieu noble de Lienbry appartenant

à la dite Dame

Item la Moyère, lieu noble

noble homme Guillaume Bertrand, a le manoir

et métairie de Launay-Bertrand et un autre manoir

nommé le Haut-Aunay et un autre

nommé la Bruhallays, noble et y a trois metayers.

noble homme Pierre de St Pern et

Jeanne de Porcon sa femme, a le lieu noble

de Langevinaye.

François Desalles, noble de sa personne, exempte

dix journaux Roturiers et une maison au Bourg.

noble Demoiselle Perronelle des Salles, a le

Lieu nommé la Villehamon entièrement roturier

Les enfans Piedevache, audit Bourg demeurent

en une maison et lieu noble à eux appartenant.

Demoiselle Gueiline de la Haye, a une maison

et jardin Roturiers

Demoiselle Michelle Roumoulin, a une maison

et métairie noble nommée la Roche

Jean Piedevache, a un Lieu nommé

Tregueuc, noble

Renaud Langlais, a le lieu et metairie

de la forme Roturière

La Canardière Roturière, au meme, et la Minauderie.

noble homme Jean Devendel, a la maison et metairie

de la forme Roturiere

noble homme Escuyer René de Bintin, a le lieu

de la Boullays, noble

noble Pierre de La Motte, a le lieu

du Plexis au Gac, noble d'ancienneté et un autre

aussi noble nommée Launay au Gac

noble homme Thebaud Robert, tient le lieu de Launay

Busson, et y sont plusieurs rotures annexées.

noble homme Berthelemy Josses, a le lieu noble

de la Lande-Ferron et plusieurs rotures annexées.

Me Jean Langlayes, a la metairie de la

Vieille-Dame, noble

noble homme Michel de Couesmes, a la maison

noble de la Saudraye.

Jacques Gautier, ne paie rien parce qu'il est

sergent du Roi et Duc.

noble Escuyer René de Bintin, sieur de la

Boullaye et de la Hongraye, a la metairie et manoir

du Boisgernigon, noble d'ancienneté et plusieurs

rotures y jointes.

Bertrand Hericzon a la metairie noble de

noble homme Raoul Champion, a le manoir

et metairie Roturière du Boisgernigon.

Briand Cadier, fils feu Thomas, a la metairie noble de

Landerent.

Article effacé et rayé suivant l'arrêt du Conseil

Du 12 8(octo)bre 1680, l'écriture effectivement toute différente

et l'encre aussi.

noble homme Jean Rabouin, sieur de la hemeraye, a le lieu et metairie

noble de Préel

Les héritiers Yvon Bouexel, ont le lieu et metairie. de la

Villes ez Merciers.

Quelques notes sur le passé de Plouasne.

Plouasne Montres de l'archidiaconé de Dinan en l'évêché de Saint-Malo. Des mardy et mercredy cinquième et six jour de may 1472

 

Robinet Gantier, jusarmier en brigandine.

Charles Huard, archer eu brigandine.

Guillaume Le Gau, non comparu.

Charles Josses,

Jean Caillouet et sa mère,

Bertrand Montravers,

Jean de Launay,

Rolland Romet,

Bertrand Martin,

Jeanne de la Mothe,

Jean Piedevache, mineur,

Guillaume des Veaux,

Jean Hay, non comparus

Quelques notes sur le passé de Plouasne.

La Saudrais

avec armoiries Faisant.

La famille Fainant de la Saudraye était originaire de la Province du Berry, et elle comptait parmi ses membres Charles Faisant, conseiller au parlement en 1556 et Mathieu Faisant qui s'éteignit en 1639 à Plouasne. Les armoiries de cette maison étaient : « d'argent à trois faisans de gueules ».  

Quelques notes sur le passé de Plouasne.

La Boullaye

avec armoiries Ferrière et Cahideuc

 

Gilles de Cahideuc, Seigneur de la Brosse, du Brigné, et de la Hunaudaye, fut autorisé par Jean de Ferrière, Seigneur de la Boulaye, son grand-oncle, curateur de ce qui pouvait appartenir à Jeanne de Cahideuc sa sœur, dans la succession de leur père pour de quoi demeurer quitte, il lui céda l'hôtel, maison et manoir Dubois-Germigon & dépendances, dans la paroisse de Plouasne. En 1513, le dit Gilles de Cahideuc figurait en qualité de noble et écuyer dans la réformation de la noblesse de l'évêché de Saint-Malo, pour la terre de Cahideuc et les dépendances toutes nobles.

Quelques notes sur le passé de Plouasne.

Le Plessix au Gac

avec armoires Legac et de la Motte

 

La famille Legac disposait des terres du Plessix et de Launay en la paroisse de Plouasne disposait pour armoiries : « D’azur au dextrochère armé d’argent, tenant cinq flèches d’or en pal, ferrées et empennées d’argent. » Jean Legac, prêta serment au duc entre les nobles de Saint-Malo en 1437 ; Guillaume Legac, homme d’armes de la garnison du château de Dinan, assiégea par le vicomte de Rohan en 1488. Le Plessix au gac appartenait en 1500, à Pierre de la Motte

Quelques notes sur le passé de Plouasne.

Ancienne ouverture au Bourg

et cheminée avec les armoiries des Salles.

 

Comme nous l'avons vu ci dessus, la famille des salles était présente à Plouasne avec François Des Salles, noble de sa personne, exempte dix journaux Roturiers et une maison au Bourg. Cette famille disposait aussi de la Ville-Haraon en la même paroisse et avait pour armoiries : « D’azur à trois roses d’argent ; au chef cousu de gueules, chargé de trois bandes d’or. » Elle comptait aussi parmi ses membres : Philippot, archer de la compagnie d’Olivier de Montauban dans une montre de 1356 marié avec Jeanne, dame des Rosais ; Jean, qui prêta serment au duc entre les nobles de Saint-Malo en 1437.

 

Quelques notes sur le passé de Plouasne.

Launay Bertrand

avec armoiries de St-Pern, Bertrand et Le Voyer de Trégomaravec

 

Propriété de la famille de Saint-Pern depuis le XIVe siècle, l'endroit doit sans doute son nom au chevalier Bertrand de Saint Pern, regardé comme parrain du connétable du Guesclin. (voir La famille de Saint Pern). Une famille Bertrand originaire de Normandie, était aussi présente à Launay-Bertrand, au cours des XVe et XVIe siècle, la dernière du nom : Françoise Bertrand, dame dudit lieu transporta la seigneurie à son époux Jacques Le Voyer de Trégomar, lequel était chevalier de l'ordre, gentilhomme à la chambre du Roi, capitaine de cent lances sous le seigneur de Longueville ; il assista comme député de la noblesse de Saint-Brieuc à la réformation de la coutume en 1580.

Quelques notes sur le passé de Plouasne.

Ci dessus le château de Caradeuc et l'un de ses illustres possesseurs, le magistrat Louis-René Caradeuc de La Chalotais et armoiries de cette maison.

Outre ces lieux nobles évoqués, il en est un, prestigieux qui évoque l'Ancien Régime, il s'agit du château de Caradeuc, château dont la particularité est d'être situé pour partie sur Longaulnay, mais aussi Bécherel, Saint-Pern et Plouasne  (voir Le château de Caradeuc à Longaulnay, en images. Notes sur la famille de Caradeuc de la Chalotais).

Quelques notes sur le passé de Plouasne.

Le prieuré de Bécherel détenait la moitié des dîmes de la Bertaudière en Plouasne, ainsi que le droit de présenter un maître d'école à Plouasne, Bécherel, Saint-Thual, Evran, Trévérien, Le Quiou, Tréfumeln Médréac, Saint-Pern, Landujan, Miniac et Longaulnay. L'abbé de Saint-Méen disposait du droit de haute, basse et moyenne justice sur le fief de Trabeneucq, enclavé en la paroisse de Plouasne, droit d'épaves, successions de bâtards, déshérence, corvées, lors et vente.

 

Le baron de Saint-Pern possédait le bailliage de Chedemail, exerçant la moyenne justice, et qui s'étendait en partie en Plouasne. La haute justice de Bécherel avec ses gibet, ceps et colliers, auditoire et prisons, s'exerçait à Bécherel même où se tenaient ses assises ordinaires ; mais elle avait pour la commodité des vassaux d'autres lieux d'audiences ou assises extraordinaires, « sçavoir : au bourg de Guenroc , le lendemain de la feste saint Fiacre ; au bourg de Plouasne, le deuxiesme jour de may, et au bourg d'Yvignac, le lendemain de la Magdeleine. » Enfin le baron de Bécherel avait droit de menée aux plaids généraux du siège présidial de Rennes. Au seigneur de Bécherel appartenaient les droits de fondation, supériorité et prééminence dans l'église paroissiale Notre-Dame de Bécherel et dans l'église priorale Saint-Jacques de Bécherel, et les droits seulement de supériorité et de prééminence dans les églises paroissiales de Longaulnay, Plouasne, Guenroc et Yvignac ; dans tous ces sanctuaires il avait ses bancs armoriés, ses enfeux et ses blasons peints et gravés « és lieux les plus éminents » .

 

Quelques notes sur le passé de Plouasne.

Bien écclésiastiques.

 

La chapelle Saint-Pern avait été donnée au milieu du XIe siècle à Saint-Nicolas d'Angers et était indûement revendiquée un peu plus tard par Marmoutiers. A la fin du XIIe siècle, en 1187, Bécherel et Saint-Pern étaient devenues paroisses, Longaulnay au XIIIe siècle, et Le Quiou l'était au XVe siècle.

 

 

Eglise Saint Jacques et Saint-Philippe. En forme de croix latine, elle comprend un clocher extérieur avec tribune, une nef avec bas côtés de cinq travées, un transept peu accentué, et un choeur composé d'une travée droite et d'un chevet à trois pans. Au XIIe siècle, l'église était dédiée à saint Brieuc et fut donnée à Marmoutiers par Donoald, évêque d'Aleth. En 1432, le pape Eugène IV accorda des indulgences aux personnes qui contribueraient, à la reconstruction de l'église et du presbytère de Plouasne. Parmi les recteurs qu'elle eut à sa tête au XVe siècle, il convient de citer, en 1490, le cardinal Balue. Au début du XIX6 siècle, l'église menaçait ruines; et, vers 1845, M. Mellet, architecte à Rennes, concluait, au cours d'une visite, à son entière reconstruction. La première pierre de l'édifice actuel, dû aux plans de M. Guépin, datés du 29 juillet 1867, fut posée en 1870 et les travaux exécutés en 1870 et 1871. L'église fut consacrée le 5 octobre 1876. Mobilier: Chaire datée de 1655. Parmi les statues modernes: saint Yves; vitraux modernes de Fialeix (1873).

 

Chapelle du Val, dédiée à sainte Madeleine. Edifice rectangulaire portant la date de 1622 et dans lequel on a conservé au chevet une fenêtre du XIVe siècle. La date de 1521 sur la porte sud paraît avoir été gravée récemment. Mobilier: Maître-autel du XVIIe siècle. Voir ci dessus, la chapelle du Val d'après éditions Le Flohic, photo du dessous.

 

Chapelle de la Cessonnais, dédiée à sainte Anne. La chapelle ancienne, démolie le 1er avril 1834, fut reconstruite aussitôt. L'édifice actuel, de plan rectangulaire, renferme un retable du XVIIIe siècle avec tableau signé F. Charles 1849.

 

Chapelle de Lantran. Dédiée à saint Pierre. L'édifice actuel, en forme de croix latine, a été bénit le 23 août 1842.

 

Chapelle de la Boullaye-Ferrier, détruite.

 

Chapelle de la Bertaudière, détruite.

 

Chapelle de Launay-Bertrand, détruite.

 

Chapelle de la Saudraye, détruite.

 

Chapelle du Vau-Ruffier, du XVIIe siècle, désaffectée. Elle avait été fondée en messes le 17 octobre 1427 par de Philippe Ruffier, fille et unique héritière de Jean et de Saveline du Guesclin. Voir ci dessus, la chapelle du Val d'après éditions Le Flohic.

 

Chapelle Saint-Maur, détruite. Elle fut vendue le 24 décembre

1791 et mesurait alors 33 pieds sur 22.

 

Prieuré de la Vieille-Tour, relevant de Beaulieu, détruit.

Quelques notes sur le passé de Plouasne.

Desservants de Plouasne durant la Révolution.

 

Le 15 juin 1780, M. Phénice vint recteur à Plouasne où il exerçadurant vingt quatre ans. Il ne s'absenta que deux ou trois ans durant la Révolution et revint dès qu'il le put, bien décider de mourir au milieu de ses paroissiens. Mais la Providence en disposa autrement, et au commencement de 1804 il fut appelé à la cure de Broons. A Plouasne, il eut pour vicaire : M. Biffard, précédemment nommé curé d'office à la mort de M. Besnard, en 1780, et qui resta curé jusqu'au 1er mai 1783 ; M. Lemoine, pendant un an ; enfin, M. Briand, né à Longaulnay, paroisse voisine. Il fut nommé vicaire à Plouasne le 1er mars 1784, et passa tout le temps sans s'expatrier. Il rendit à cette époque d'immenses services aux paroissiens. M. Briand nous a laissé plusieurs registres de naissances et de mariages, ce sont les seuls à exister pour ces temps malheureux. Après avoir été vicaire de Plouasne pendant plus de vingt ans, M. Briand fut nommé en 1805 vicaire à Broons.

 

Quelques notes sur le passé de Plouasne.

Plouasne au XIXe siècle :

 

Limitée au Nord par Saint-Maden, la Rance, Tréfumel, Le Quiou, Evran, à l'Est par Saint-Thual, Longaulnay, au Sud par Saint-Pern, au Sud-Ouest et à l'Ouest par Medréac et Guenroc.

 

Principaux villages : le Val, la Ribaudais, la Rodais, la Cour, la Baucherais, la Vairie, le Rocher, Callouët, la Ville-Blanchet, Launay-Cramou, Ville-Guyon, la Vieuxville, Berbossou, la Villasse, Launay-Chapelle, Croix-Frotins, la Ville-Ogé, la Pierre, le Tertre, le Vau-Ruffier, Langouha, le Rodais, Caros, Landeneuf, Bois Henigueul, la Saudrais, la Bufrais, les Cressonnnières, Ville Guérin, Gambellan, la Clache, Lantran, la Vairie, la Poindelais, Launay Hellon, la Guebonneraie, la Bertraudière, le Tregou, la Ville-es-Neveux. Sa population est de 2,695 habitants, et sa superficie de 3,361 hectares 20 ares. Elle renferme 777 maisons et les moulins à eau de Rophemel, de Rédane,  Thieubry, du Vau-Ruffier, de Néal, du Pont de Rance. -Son revenu cadastral, est de 74,750 fr. 48 c, et son revenu vrai de 149,501 fr., soit 1/2 pour proportion entre ces deux nombres. Terrain schisteux, granit dans le nord. Cette commune renferme les bois de la Pommerais, de la Ville-Raut et de Fervond.

 

 

Activités.
C'est en 1989 que fut découvert le vestige d'un haut fourneau à Néal en Plouasne, dans la retenue du barrage de Rophemel, alors asséché. Un moule à boulet de canon a été trouvé, manifestement une activité alors en cours sous l'Ancien Régime. En 1879, il est mention d'une trentaine de carrières réparties dans le bassin tertiaire de la Rance, occupant une centaine d'ouvriers, et d'où l'on extrait du sablon calcaire pour l'amendement des terres et du calcaire compacte connu dans le pays sous le nom de jauge. Autre carrière d'où l'on extrait du grés, celle du Vauruffier, à Plouasne.

 

Un lieu donné pont de la maladrerie, témoigne la présence d'une ancienne léproserie. Sous le Concordat, au début du XIXe siècle, Plouasne se plaint du grand nombre des mendiants et, en vue de les faire disparaître, réclame des hôpitaux pour les infirmes, des travaux pour ceux qui sont encore valides.

Partager cet article
Repost0
26 mars 2021 5 26 /03 /mars /2021 13:56
Barzh ar straed  -Egin
Partager cet article
Repost0
22 mars 2021 1 22 /03 /mars /2021 19:52
Quelques notes sur le passé de Saint-André-des-Eaux

Le Miocène.

 

On trouve à Saint-André-des-Eaux des coquillages et autres fossiles, au temps où la Mer des Faluns occupait l'endroit (voir La Mer des Faluns ) lors de la période du Miocène (voir étapes géologiques)

Quelques notes sur le passé de Saint-André-des-Eaux

Période gallo-romaine.


 

Découverte en 1867 d'une cavité en forme de four, remplie de tuiles à rebords, près du Besso


 

Lieux dits : La Mezière. 

Quelques notes sur le passé de Saint-André-des-Eaux

Période médiévale


 

Lieux dits le Placy ; Basses-Mares ; Hautes-Mares ;

Quelques notes sur le passé de Saint-André-des-Eaux

Eglise orientée, de petite dimension 18 m sur 6, bâtie sur un plan rectangulaire, en petit appareil mélangé de briques, elle est éclairée oar quatre meurtrières, deux dans chaque longère, percées à six mètres au-dessus du sol, une autre lancette en plein cintre porte une archivolte en pierre calcaire, ornée de cinq petits dessins au trait paraissant figurer des palmettes. Tout l'ensemble de ce petit édifice accuse une haute antiquité. L'unique porte, pratiquée dans la longère sud est en plein cintre, à double arcature et à archivolte simple ; elle a été restaurée au XVe siècle, époque à laquelle on l'a surmontée d'un écu où l'on ne reconnaît plus qu'un sautoir. Près du maître-autel, sacraire avec arcade en accolade, La sacristie est de 1696.  

Quelques notes sur le passé de Saint-André-des-Eaux

La paroisse.

 

La paroisse de Saint-André-des-Eaux, résulte du démantèlement de la paroisse de Plouasne. Elle dépendait de l'évêché de Dol et en était distante de 6 lieues au Sud-Ouest (voir Le diocèse de Dol et la juridiction de saint Samson.), située à 8 ¼ lieues de Rennes sa subdélégation et à 2 lieues de Dinan son ressort. La paroisse a dû se constituer au cours du XIIIe siècle, sous l'égide des templiers, dont la tradition veut qu'ils aient disposé d'une commanderie au Besso. Manifestement son ancienne église (voir la vieille église de Saint André des Eaux en images -  La vieille église de Saint André des Eaux), à présent en ruines, offrait une architecture très riche. Elle comprenait une nef rectangulaire séparée par un arc diaphragme d'un choeur également rectangulaire. Elle datait de la fin du XIe siècle, et fut modifiée au XVe siècle par l'adjonction d'un porche portant l'inscription: « Mil lIII CCCCc IX IX (1418).ce chap a este fet neuf. » La sacristie datait de 1696. Vendue sous la Révolution, l'église fut acquise par Jean Michel, notaire à Evran. Lors de sa destruction récente, apparurent, bien vite effacées, des peintures murales et entre autres une Crucifixion byzantine de la fin du XIe siècle. (voir Les fresques de quelques édifices religieux : Langast, Morieux, Saint André des Eaux....)

Quelques notes sur le passé de Saint-André-des-Eaux

 

Evesché de Dol

 

passé de l'an 1513

St André

 

Rapport des exemps de la ditte paroisse fait par Jean Capin

Jean Fouere et Jean de la Porte esleux et choisis

 

Nobles

 

 

Charles de Beaumanoir (voir La famille de Beaumanoir)

Quelques notes sur le passé de Saint-André-des-Eaux

St André

 

Déclaration des maisons nobles de la susd(ite) parroisse

 

 

Messire Charles de Beaumanoir possède la terre de Besso (voir La vicomté du Besso à Saint-André-des-Eaux)

 

fin de la réformation de l'Evesché de Dol pour l'année 1519

Quelques notes sur le passé de Saint-André-des-Eaux
Quelques notes sur le passé de Saint-André-des-Eaux

Ci dessus le manoir du Besso illustré par Yvonne Jean Haffen

Le manoir et la famille du Besso :

 

 

Origine. -La très ancienne maison du Besso qui eut pour berceau le manoir de ce nom en la paroisse de Saint-André-des-Eaux près Dol a laissé peu de traces dans l'histoire et son nom n'est guère connu que par suite de sa fusion dans celui de l'illustre maison de Beauma noir, pour laquelle la terre du Besso fut érigée en Vicomié. On ne connait parmi ses membres que messire Olivier du Besso qui le 24 août 1378 présente à Dinan sa montre, composée d'un chevalier et de 14 écuyers de sa compagnie et que l'on voit faire hommage au duc deux années plus tard en 1388 ; -puis : demoiselle Etiennette du Besso qui épouse en 1390 messire Robert de Beaumanoir, chevalier, chambellan du duc et capitaine de Vannes.

Quelques notes sur le passé de Saint-André-des-Eaux

Chapelle Notre-Dame de Fondebon ou du Besso, voir ci-dessus d'après illustration de M. Frotier de la Messelière. Détruite en 1910, cette chapelle datait du XVIe siècle et avait été restaurée en 1793 par M. Hay de Nétumières.

Quelques notes sur le passé de Saint-André-des-Eaux

La Révolution.

 

Quand la révolution éclata, c'est le citoyen Brandily qui fut désigné maire de Saint-André-des-Eaux, laquelle commune prit alors à partir de 1792 le nom de André qu'elle conserva quatre années durant. Elle fut insérée au canton d'Evran, lequel dépendait du district de Dinan. C'est Jean-François Chrétien, un ancien capucin exerçant à Evran, qui officia quelques temps à Saint-André-des-Eaux. De 1784 à 1791 l'abbé Joseph Briand officia en l'endroit, il s'éteignit d'une longue maladie au presbytère de Saint-André-des-Eaux. Frère Cyrille et Julien Egault étaient aussi en charge en l'ancienne paroisse. Du reste le dénommé Egault, était originaire de Saint-André et officiait en la chapelle de Saint-René en cette même commune où il avait vu le jour. Lors du Concordat, Saint-André-des-Eaux fut rattaché à l'évêché de Saint-Brieuc.

Quelques notes sur le passé de Saint-André-des-Eaux

La commune arrosée des rivières du Linon et de la Rance est fertile en grains et foins, il produit aussi du cidre. On y trouve un sable que les anciens nomment le sable de Saint-Grégoire, en réalité du sablon, dans lequel on trouve beaucoup de coquilles entières, des cœurs, des cannes, des teillières (tellines), des peignes, des dents de poisson, du corail blanc, des madrepores, des galets et des vermisseaux tubulaires. Saint-André-des-Eaux est bordée au Nord et à l'Ouest par Evran, au Sud par le Quiou, à l'Ouest par Saint-Juvat et Calorguen. Principaux villages : Penhouët, la Lindais, la Haute et la Basse Milliaires, le Besso, la Ville-Even. Cette commune formée d'un terrain généralement bas, baignée par les eaux de la Rance, non encore canalisée en cet endroit, offre de belles prairies, dont l'une, entre autres -celle de Bétineuc (aujourd'hui étang) a plus de 100 hectares de superficie. Géologie : schisme talqueux.

Une nouvelle église

Quelques notes sur le passé de Saint-André-des-Eaux

Construite à distance de la précédente, elle est de plan rectangulaire et comprend: un clocher extérieur avec tribune, une nef avec bas côtés de cinq travées, pas de transept, et un choeur à chevet plat. Elle est due aux plans de M. Morvan et fut construite par MM. Chevalier et Roussin. Mobilier: Statues anciennes de saint André (XVIIIe siècle), sainte Vierge, et deux personnages, dont sainte Madeleine, provenant d'une Mise au Tombeau du XVIe siècle; tableau d'un retable de saint Sébastien (XVIIIe siècle) ; fonts à deux bassins.

Quelques notes sur le passé de Saint-André-des-Eaux
Partager cet article
Repost0
18 mars 2021 4 18 /03 /mars /2021 17:30
Quelques notes sur le passé de Plumaudan

Période Néolithique

Hache polie en silex et trois en diorite verte ayant 0,200 de longueur, deux petites et une moyenne (collection Robinot de Saint-Cyr)

Quelques notes sur le passé de Plumaudan

Période de l'âge de Fer

Le projet d’agrandissement de la zone artisanale du Dily, plusieurs parcelles témoignent d’une occupation dense de ce territoire compris entre l’âge du Fer voir (L'âge de Feret le Moyen Âge. Dans un rayon d’un kilomètre autour du diagnostique d'une motte castrale et une ferme de l’âge du Fer ont été repérées. Le statuaire dit de Saint Maudan serait en réalité un statuaire gaulois, il n'est pas impossible que la fontaine qu lui est dédicacée fit au cours de la période gauloise l'objet d'une lieu de culte et afin d'effacer toute trace de ces croyances antiques, un évangéliste est christianisé cet statuaire antique.


 

Lieu dit : Belaire

Quelques notes sur le passé de Plumaudan
Quelques notes sur le passé de Plumaudan

Période gallo-romaine

Une voie antique dite chemin d'en Haut s'étirait sur une partie du terroir de Plumaudan qui était alors situé en territoire coriosolite (voir  (période Gallo Romaine - Le chemin d'Ahaut Corseul-Rieux, page n° 1) séparant pour partie les actuelles localités de Yvignac et de Plumaudan. Près du hameau du Percoult a été découverte une plaque de schisme  provenant sans nul doute d'un therme, voir ci-dessous l'illustration, extraite de « Les plaques décorées en schiste de la Bretagne armoricaine sous l'Empire Romain ». Des prospections aériennes entreprises par le Centre Archéologique d'Alet ont révélé présence d'un certain nombre de site :

-La Vallée : système d'enclos rectilignes sur 1 hectare, résultant d'une évolution d'occupation 

-Kergueniac : deux fossés latéraux d'une voie ancienne ; Une visite sur le terrain a permis d'observer un léger bombement où des dalles sont assez nombreuses.

-Petites Métairie : groupe d'enclos 

 

Autres sites découverts au Bas Dily  Liscouët ; au Plessix ; à la Ville-es-Comte : à la Ville-Rolland ; au Cimetière ; à la Prée ; à La Costuais

 

Lieu dit :  Moulin Rouge

Quelques notes sur le passé de Plumaudan
Quelques notes sur le passé de Plumaudan

Période du Haut-Moyen-Âge

 

Manifestement la paroisse de Plumaudan estr dédicacée à saint-Maudan, dont le culte est connu sur l'ancienne paroisse de Crédin dans le Morbihan, mais aussi Saint Maudan en Côtes d'Armor. Et sous des variantes Loc-Meldan en Baud, Lanvaudan. Selon Joseph Loth  ce patronyme serait à rapprocher du saint gallois Mydan. Dom Lobineau voit quant à lui un saint Maudan, abbé écossais vivant au VIe siècle et honoré le 4 février, mais aussi un saint évêque du même nom vivant au XIe siècle et vénéré le 14 novembre. Selon ce même historien, saint Maudan et saint-Maden ne serait qu'un seul et même personnage. Saint-Maudan en Plumaudan était imploré lors des sécheresses. Il est difficile de dire avec précision quand cette paroisse primitive bretonne s'est constituée (voir les paroisses primitives Bretonnes, en résumé.), une croix du Haut Moyen Âge visible au hameau du Percoult et ce lieu dit Liscouët attestent une communauté chrétienne d'origine bretonne ; Lis Coët que l'on peut regarder comme une résidence machtiernale et aussi une défense primitive bretonne, ici implantée en un lieur boisé -koat. Cette paroisse primitive bretonne comprenait selon les travaux réalisés par M. Bernard Tanguy les localités actuelles de Bobital ; Brusvily ; Guenroc  ; Le Hinglé ; Léhon ; Plumaudan ; St-Carné ; St-Juvat ; St-Maden ; Trélivan et Trévron. M. René Couffon pour sa part considérait que Yvignac, ancien fundus gallo-romain, aurait été aussi englobée dans la paroisse de Plumaudan lors de la fondation de celle ci par les Bretons au VIe siècle. Cette paroisse de Plumaudan fut rattachée à l'évêché d'Alet, dont le siège fut transféré à Saint-Malo au cours du XIIIe siècle (voir Jean de Châtillon).

 

 

Lieux dits Quéhébec, Liscouët, Kergueniac, Tanhoët

Quelques notes sur le passé de Plumaudan

Une croix monolithe rappelle cette lointaine période.

Quelques notes sur le passé de Plumaudan

Période féodale

 

Auprès de la Vallée se dressait une motte castrale à présent arasée (voir Les mottes castrales).

 

Lieux-dits : Plessix ; Placis de Mangacet, la Chèze.

Ainsi que nous l'avons vu au cours de la période féodale (voir la période féodale, en résumé.), une famille avait emprunté le nom de la paroisse : 

 

La famille de Plumaudan, sieur dudit lieu, paroisse de ce nom, évêché de Saint-Malo, portait pour armoiries : « un chevron accompagné de trois oiseaux », d'après un sceau de 1415. Giquel de Plomaldan cité vers 1135 apparaît ci dessous dans un acte comme témoin d'une transaction. Raoul de Plumaudan figure dans une charte de 1239 comme prieur de Bédée. Eudes de Plumaudan, témoin d'une transaction du prieur de Léhon en 1239. Dom Lobineau évoque la montre de Jehan de Plumaudan, écuyer, et de sept autres écuyers de sa compagnie, reçus à Saint Cloud le 23 novembre 1415 pour servir sous le prévôt de Paris. En revanche, dans les montres nobiliaires du XVe siècle mentionnées, ci-après, cette famille de Plumaudan n'est pas citée présente en Plumaudan. Sans doute faut il faire un lien entre cette famille et la motte castrale disparue située proche du Verger

Quelques notes sur le passé de Plumaudan

Tam presentibus quam futuris notum fieri volumus quod Johannes, venerabilis episcopus Sancti Brioci, cum assensu capituli sui, donavit ecclesiam de Brehant, salvo jure episcopali, Radulfo abbati et monachis Sancti Melanii in perpetuo habendam, concedentibus atque ipsum episcopum deprecantibus illis qui eam jure hereditario diucius obti nuerant, videlicet Morsano, Guernone et Eudone Preclas, Judicaelo quoque ejusdem ecclesie presbitero, qui, relicto seculo, in monasterio Sancti Melanii ordini monastico sese mancipavit. Deinde quibusdam emulis hoc donum calumpniantibus et super hoc clamorem suum ante episcopum deponentibus magnalis exorta tali modo sopita est : episcopus siquidem domnum abbatem Radulfum et monachos Sancti Melanii, predictosque adversarios, dato competenti termino et loco, ad causam convocavit, racionibus vero utriusque partis in presencia autenticarum personarum in consilio Briocensi expositis, omnium qui aderant judicio scilicet archiepiscopi Dolensis suorumque cleri corum, Trecorensis episcopi et suorum, atque archidiaconorum Sancti Brioci, et Aldrinii capellani comitis ac Eudonis capellani comitis, multorumque aliorum clericorum, prefata ecclesia abbati et monachis consona voce adjudicata est, de qua episcopus Briocensis, in conspectu omnium qui adderant abbatem et monachos dictante justicia revistivit, salvo jure episcopali, sicut supradictum est : hujus rei testes sunt, ipsi judices superius nominati, abbas Radulfus cum monachis suis, Teobaldo priore, Roberto de Moncotorio, Gaufridde Moriaco, Tehello, Guillelmo, Judicaelo de Brehant, Judicaelo de Plomaldan, Galterio de Lambaulio (sic), Sesberto Sancti Martini priore de Lambaulio; laici vero, Morinus filius Normanni et frater ejus, Robertus, Hamo quoque filius Roberti, Mauricius de Moriaco Urvoedus filius Aldrinni, Hamo filius Hoeldi de Cornetico et multialii

Mention de Plumaudan au cours du Grand Schisme  religieux qui vit la séparation des Eglises d'Orient et d'Occident (1378-1417)

 

In decenatu de Plumauden
   

Rector de Plumauden (Plumaudan)  seu decanus, débet pro restis a tempore Stephani Guiho deffuncti VII fr. Restant VII fr. Item débet pro quatuor integris decimis predictis ; restant VII.............. libr VII libr.
Item débet pro procuracione termini festi Annunciacionis B6 Me V. anni etc. nonagesimi tercii XXII gr. cum duabus partibus II gr. Restant . . XXII gr. cum duabus partibus II gr.

Quelques notes sur le passé de Plumaudan

Dix sept abbayes bretonnes relevaient de l'ordre bénédictins et dépendaient par conséquent de l'ordre de Saint-Florent de Namur. C'est l'empereur Louis le Pieux qui ordonna à leurs disciples de se soumettre aux règles de saint-Benoit lorsqu'il fit une descente en Bretagne avec ses troupes afin de combattre Morvan (voir Etude sur le roi Morvan.). L'abbaye de saint-Melaine (voir L'abbaye Saint-Melaine.) possédait nombre de biens dans les évêchés autres que celui de Rennes. Ainsi initialement elle disposait de l'église de Plumaudan dont elle tirait des bénéfices importants. Un accord eut lieu en la seconde partie du XIIe siècle, la dite église fut donnée par saint Melaine à Beaulieu. Ci-dessous, en rouge l'ancienne église et son enclos paroissial, en vert. 

Quelques notes sur le passé de Plumaudan

Don de l'église de Bréhand à St-Melaine (de Rennes) en 113.

 

Tam presentibus quam futuris notum fieri volumus quod Johannes, venerabilis episcopus Sancti Brioci, cum assensu capituli sui, donavit ecclesiam de Brehant, salvo jure episcopali, Radulfo abbati et monachis Sancti Melanii in perpetuo habendam, concedentibus atque ipsum episcopum deprecantibus illis qui eam jure hereditario diucius obti nuerant, videlicet Morsano, Guernone et Eudone Preclas, Judicaelo quoque ejusdem ecclesie presbitero, qui, relicto seculo, in monasterio Sancti Melanii ordini monastico sese mancipavit. Deinde quibusdam emulis hoc donum calumpniantibus et super hoc clamorem suum ante episcopum deponentibus magnalis exorta tali modo sopita est : episcopus siquidem domnum abbatem Radulfum et monachos Sancti Melanii, predictosque adversarios, dato competenti termino et loco, ad causam convocavit, racionibus vero utriusque partis in presencia autenticarum personarum in consilio Briocensi expositis, omnium qui aderant judicio scilicet archiepiscopi Dolensis suorumque cleri corum, Trecorensis episcopi et suorum, atque archidiaconorum Sancti Brioci, et Aldrinii capellani comitis ac Eudonis capellani comitis, multorumque aliorum clericorum, prefata ecclesia abbati et monachis consona voce adjudicata est, de qua episcopus Briocensis, in conspectu omnium qui adderant abbatem et monachos dictante justicia revistivit, salvo jure episcopali, sicut supradictum est : hujus rei testes sunt, ipsi judices superius nominati, abbas Radulfus cum monachis suis, Teobaldo priore, Roberto de Moncotorio, Gaufridde Moriaco, Tehello, Guillelmo, Judicaelo de Brehant, Judicaelo de Plomaldan, Galterio de Lambaulio (sic), Sesberto Sancti Martini priore de Lambaulio; laici vero, Morinus filius Normanni et frater ejus, Robertus, Hamo quoque filius Roberti, Mauricius de Moriaco Urvoedus filius Aldrinni, Hamo filius Hoeldi de Cornetico et multialii.

La paroisse de Plumaudan

Vers 1155, l'église de Plumaudan fut cédée à Beaulieu (voir abbaye de Beaulieu en Languédias), par l'abbé de Saint-Melaine. En compensation, l'abbaye de Saint-Melaine reçu la dîùe de Saint-Maden. 

Accord entre l'abbaye de Saint-Melaine et l'abbaye de Notre-Dame : du Pont-Pilard, conclu par l'intervention de Geoffroi II, duc de Bretagne. (1173-1180 )

 

Noverint universi fideles presentem paginam inspecturis quod, cùm dominus Albertus, Macloviensis episcopus, ecclesiam de Plomauden. abbacie Sancte Marie de Ponte Pilardi dedisset, abbas et monachi Sancti Melanii Redonensis in donacione illa calumpniam intulerunt, dicentes ecclesiam de Plomauden ad jus et proprietatem sui monasterii pertinere. Tandem, interventu Gaufridi, ducis Britannie et comilis Richemundie, et Rollandi de Dinan predicte abbacie funda toris, et Andree de Vitreio et aliorum baronum, super pre nominata ecclesia in hunc modum facta est composicio inter illos. Abbas itaque et totus conventus Sancti Melanii Redo nensis quicquid in memorata ecclesia clamabant abbati et canonicis de Ponte Pilardi dimiserunt. Et Rollandus de Dinan tres quarterios frumenti boni ad mensuram Redonensem de decima sua de Sancto Madino abbacie Sancti Melanii assi gnavit in festo Sancti Michaelis, annis singulis, in perpetuum persolvendos. Hiis testibus : Willelmo abbate, Briencio priore, Salomone secretario, Willelmo cellerario Sancti Melanii, Johanne abbate Sancti Jacobi de Monteforti, Rollando de Dinan, Raginaldo Boterel, Herveo Augomari, Willelmo de Tintiniac, Roussello Ruferi, Johanne Goin, Ogerio capel lano, et aliis multis.

En janvier 1224, Richard Lemarechal, seigneur de Dinan, et Gervaise, son épouse, ratifient et confirment toutes les donations faites à Beaulieu par leurs prédécesseurs, surtout par Rolland et Alain de Dinan, et par Juhel de Mayenne. Par un autre acte de la même année, les mêmes seigneurs et dames confirment les moines dans la possession des mêmes biens et assujettissent leurs hommes de la paroisse de Caulnes au moulin Haumery, qui était un don fait à Beaulieu, par Alain de Dinan. Par le même acte, ils donnent aux moines tous les droits d'Alain sur les foires de Plumaudan, et une vigne qu'il avait possédée dans cette paroisse.

Richard Maréchal, seigneur de Dinan, énumère et confirme les donations à  Beaulieu en 1224 .

 

Universis Christi fidelibus presentes litteras inspecluris Richardus Mareschallus, dominus Dinanni, et Gervasia ejus uxor, salutem in eo qui est salus. Noveril universitas vestra quod nos, intuitu pietatis et pro animæ nostræ salutem, concessimus et confirmavimus omnia dona, libertates et jura quæ predecessores nostri, videlicet dominus Rollandus et dominus Alanus de Dinanno et dominus Juhellus deMeduana, et emporibus suis, dederunt et concesserunt Domino et ecclesiae Beatæ Mariæ de Bello loco et canonicis Domino servientibus, in puram et perpetuam elemosinam, quæ dona, libertates et jura, ad majorem cautelam, inferius duximus exprimenda. Ex donatione domini Alani molendinum Heaumery, et ut omnes homines dominii nostri de Cauna veniant blada sua melere ad dictum molendinum ex debito. Item quidquid juris et dominii dictus Alanus habebat in foro et in nundinis de Pleumaudan, ita plenarie quod dicti canonici habeant in tota die fori el nundinarum omnem juridictionem et omne dominium quod ipse Alanus habebat et habere debebat super ornnes ad forum et ad nundinas euntes et redeuntes, stantes et sedentes. Concessit etiam idem Alanus et confirmavit eisdem canonicus in puram et perpetuam elemosinam omnia dona sua ita libere et quiete quod in omnibus donis et elemosinis nihil ad se retinuit. Dedit etiam eis idem Alanus vineam de Pleumaudan cum duabus partibus decima et omni botellagio et presseragio parochia de Pleumaudan. Item ex donatione Jubelli de Meduanze, dominium nostrum Sancti Maudeti cum pertinenciis suis, excepta juridictione et observantia militum, in recompensatione et excambiatione eorum capellaniarum et dominii de Plemaudan et aliorum quæ vir bonæ memoriæ dominus Alanus de Dinanno dederat predictis canonicis in puram et perpetuam elemosinam , quando in extremis laborabat, in presentia domini Macloviensis episcopi ; dedit etiam dictus Juhellus omnem talliam et meditalliam quam percipiebat in terra et in feodis et in elemosinis dictorum abbatis et canonicorum cum omni jure et dominio quod habebat in omnibus feodis et terris elemosynatis et omnibus hominibus suis in elemosyna dicta ecclesiæ canonicorum manentibus ; ita ut ipsi de tota terra sua et omnibus hominibus suis omnia placita habebunt et lenebunt cum omni libertate, jure et dominio, integre et in perpetuum, sicut ipse melius tenuerat el antecessores sui, excepla suspensiune gentium cum judicatum fuerit in curia dictorum abbatis et canonicorum. Preterea si in feodis vel terris dictae ecclesia aliquis appellaretur de male facto pro quo incursurus esset mortis sententiam vel membralem (sic), ipse Juhellus de talibus ad opus suum retinuit membrorum detruncationein vel pendere judicatum ad pendendum, possessionibus et lerris et quocumque jure ibidem habebat ad opus dictorum canonicorum libere et quiete omni modo remanentibus ; hæc dona et alia omnia quæ dictæ ecclesize a predecessoribus nostris data sunt, nos eisdem abbatiæ concedimus et confirmamus, et ad hujus rei notitiam et munimen sigilla nostraapposuimus huic cartæ in perpetuum valituræ. Actum anno gratiæ,

Quelques notes sur le passé de Plumaudan

Sceau de Gervaise de Dinan

La cure de Plumaudan, cédée à Beaulieu dès l'année 1224, était à l'alternative dans les derniers temps. Plumaudan devint siège d'un des doyennés de l'évêché de Saint-Malo (voir L'évêché d'Alet. -Limites. -Le Pou-tre-Coet.) et disposa de sa propre mesure (voir Anciennes mesures par J. Geslin de Bourgogne et A. de Barthélemy, page n° 5). On évoque également la maladrerie de Plumaudan, manifestement une léproserie.

Jugement rendu par Juhel de Mayenne, seigneur de Dinan, en faveur de l'abbaye de Beaulieu contre les habitants de Plumaudan.

1212.

 

Juhellus de Meduana, dominus Dinani, senescallus Britannie, tam clericis quam laïcis salutem ; cum controversia orta fuisset inter abbatem et conventum abbacia de Bello Loco, ex una parte, et homines nostros habitantes in villa de Plomauden, ex altera, super apposicionem stallorum, tabularum et claiarum, et ordinacionem mer cati et nundinarum dicte ville, tandem dicte partes in nos, tanquam in unicum arbitrum et compositorem ab ipsis communiter electum super premissis compromiserunt hujus modi compromisso huic et inde juramento vallato ; nos vero tanquam compositor et etiam tanquam dominus dictorum habilancium, prius visis diligenter franchisiis et libertatibus dictorum abbatis et conventus a nostris prede cessoribus factis eisdem et concessis, et auditis racionibus dictorum habitancium, ordinamus et sentenciamus, nonobstanti aliqua prescripcione habita aut factura, ad dictos abbatem et conventum et eorum successores talia et omnia allia ad dictum mercatum et nundinas pertinencia totaliter pertinere et in talibus dictos habitatores et eorum heredes nullum jus habere nec posse de cetero reclamare. Ut autem hoc firmum habeatur in perpetuum, ego presens scriptum sigilli mei munimine roboravi : actum est hoc anno gracie millesimo ducentesimo duodecimo.

On a découvert en fouillant le sol, pour les travaux d'aménagement de la nouvelle église, trois statuaires grossièrement taillés : saint-Maudan, saint-Antoine, ermite flattant un jeune pourceau,et sainte Agathe, en grande vénération parmi les nourrices bretonnes. Le musée de Dinan a fait l'acquisition de ces spécimens de l'art chrétien voici 1000 ans. Notes laissées par Jean Bazouges en 1879.  Ci-dessous : statue de sainte-Agathe, mais plus vraisemblablement une Vierge à l'Enfant du XIIIe siècle d'après illustration de M. Frotier de La Messelière et cliché des éditions Le Flohic (Vierge et saint-Maudan, XVIIe).  Croix XIIe siècle et calvaire de saint-Meleuc.

Quelques notes sur le passé de Plumaudan
Quelques notes sur le passé de Plumaudan

Outre l'ancienne église, la paroisse de Plumaudan disposait avant 1786 de deux chapelles :  

-Chapelle de la Vallée, dédiée à saint Meleuc. Elle est déjà mentionnée en 1516. L'édifice actuel, de plan presque carré, date du début du XVIIe siècle et renferme les statues de saint Meleuc, de la sainte Vierge et de saint Joseph. Non loin de là, bois dit de Saint-Meleuc avec croix armoriée de sept macles, armes des de la Motte de la Vallée.

 

-Chapelle de Quehelec, dédiée à sainte Appoline, détruite.

Quelques notes sur le passé de Plumaudan
Quelques notes sur le passé de Plumaudan
Quelques notes sur le passé de Plumaudan

Pleumaudan sans datte

 

Commissaires 

 

Sevestre J. Guischard

 

Nobles

J. de P:(ar)gar, sieur du dilli.

Guilaume André.

Olivier de la Motte. ) G. Langevin.

Jehanet Ruffier. ) Eonnet Thomasse.

G. Chanu, Sieur de la Rabiniêre.

Josses Thomasse ce fernier est brouillé

Robin Dusbodou.(lire du Bodou)

 

metayers

 

Me Guy Rabaud, au Plessix.

G. Chanu, Sieur de la Rabiniêre.

G. De Margarou. Roland Soulas, homme puis-

Ollivier ferron / Perot Thomasse

Rolland Soullas, homme puissant, affranchi

par lettres patentes du Duc, qu'il a apparues.

Quelques notes sur le passé de Plumaudan
Quelques notes sur le passé de Plumaudan

Plumaudan en jan(v)ier 1513.

 

Venerable et Discret Guy Le Leonnays,

abbé de Beaulieu, lient le lieu et metairie

de la Rolandière, noble d'ancienneté.

pierre de La Motte, Sieur de la Vallée,

demeurant audit Lieu, qui est noble et ancien,

a des rotures annexées

Jean de La Motte, fils dudit Pierre, est noble y demeurant

audit.lieu de la Vallée, tient quelques rotures

François de Pargar, Sieur du Billi, est noble, non

demeurant en la ditte paroisse tient noblement en la

dite paroisse le dit lieu.

Jean Thomasse, Sieur de la VillebIanchart,

demeurant audit Lieu le lient noblement et

la metairie du Plessis-Bagues.

Noble Demoiselle Marqueritte Troussier et

Bertrand ferron, son fils Sieur et darne de

Quehebert, demeurant audit Lieu qu'ils tiennent

noblement

Eustache Le Roy, Sieur des Gastes, tient noblem. led. lieu

où il demeure.

Jehan de Liscouet, Sieur dudit lieu qu'il lient noblem. et de

plus un lieu nomé la Ralendière, n'a rien de roturier

Jehan Martin, Sieur de la Rabinière, lient ledit lieu

noblement le dit lieu et y demeure; n'a rjen de

roturier depuis les soixante ans.

Jean de Monflaquin, lient noblement une maison*

nommée aussi la Rabinière.

 

Autres nobles

non demeurans en ladite paroisse :

Ollivier de Couplière, Sieur de Quenats, lient roturièrement

plusieurs terres.

Raoul Dubreil, Sieur du Chalonge deTreveron,

Demeurant audit Lieu, tient plusieurs terres

roturières sans fouage parce qu'il les dit eslre de son *

proche fief

Jean du Rocher, Sieur du Quengo et Guillaume

Durochier, son fils, demeurant à Brusebilli (lire Brusibily), tient

roturièrement plusieurs rotures dont be

paie fouage ni taille.

Ollivier Martin, Sieur de Raullais, demeurant en

ladite paroisse de Brousbilly, lient noblement un

Lieu nommé la Grostelaye et six journaux de

terre qui furent depuis soixante ans à Jean

Thennays qui étoit noblement et servoit aux armes

et a quelques rotures annexées.

Jean Sevestre, Seigneur de pestivien, demeurant à Evran, tient

plusieurs terres Rotutières dont

il ne paie lien.

andré Merienne, Seigneur de la Cour de

Dinan, tient plusieurs terres dont il ne *

paie rien

Bertrand Duval, Clerc Tonsuré chantant à£

l'église et tenant le Lutrin, ne paie rien quoiqu'il

tienne plusieurs terres Roturière.

Quelques notes sur le passé de Plumaudan

Mandement de la duchesse Anne de Bretagne

 

Afin d'éviter toutes sortes de dérives de ses troupes, des ordres émanant de la duchesse Anne étaient connus sous le nom de mandements. Il était fréquent que les troupes volent aux paroissiens des chevaux et des vivres et divers ustensiles alors qu'ils étaient censé assurer leur défendre. Voici pareil mandement pour la paroisse de Plumaudan :


 

-Autre mandement pour les paroessiens de Plumaudan, de tel effect et substance.

Scellés devant le vice-chancelier, le 20 avril 1490

Quelques notes sur le passé de Plumaudan

Evocation du sieur de la Vallée Plumaudan au cours des guerres de la Ligue (voir Le protestantisme)

« Messieurs, le sieur de Closneuf vostre envoyé, vous témoignera l'affection que j'ay aporté à la délivrance du prisonnier que vous me mandez estre élargy; mais, estant tombé en la main du sr de la Vallée Plumaudan, il s'est tellement absenté de moy, que je n'ay eu moyen de luy faire tenir mon commandement que je lui ay fait de le rendre; je m'esforceray par toutes les voyes et mon possible de faire mettre le prisonnier en liberté incontinant et je vous prie vous en asseurer cependant je vous prie vous asseurer que vos passeports auront lieu là par où j'auray pouvoir et ne sera jour que mons' mon frère et moy ne cherchions les moyens de faire ostention de la bonne volonté et intime affection que nous avons en vostre endroit la part que les subjets s'en présentera, mesmes jusques à exposer nos propresvies; pour mon particulier vous pouvez disposer de moy comme de celluy qui est du tout a vostre commandement d'aussy bon cœur que je prie Dieu le créateur, Messieurs, vous tenir en sa sainte garde et protection. Votre plus affectionné amy à jamais, François de Lorraine ». De Dinan, dernier mars 1590.

Quelques notes sur le passé de Plumaudan

Paroisse de Plumaudan :

 

1539-1776 -Aveux et dénombrement de terres, de maisons, de rentes, de droits réels et honorifiques, de fiefs tenus à fois et hommage, dans la mouvance de la sénéchaussée de royale de Dinan sous les dénominations suivantes ; le lieu et manoir de Dily possédé par François de Pargatz, écuyer (1542), Jean du Rocher, écuyer (1618), Françoise Le Vayer, dame douairière de la Vallée (1684), qui avait fait l'acquisition de Renaud du Rocher, écuyer, et de G. du Goullay (1684), A. du Rocher, écuyer, sieur de Beauregard (1703) ; Marc, fils d'Eustache de Vauferrier, écuyer (1730) ; la maison noble des Gatz possédée par J. de la Chapelle (1617), autre J. de la Ch. fils du précédent (1641), Jacques de la Motte, seigneur de Langourian (1653), Madeleine Chenu, veuve de G. de Claye, chevalier, héritier de Françoise le Voyer, sa tante (1715) ; la maison noble de Liscouët ou de la Rollandière possédée par A. du Liscouët (1539), et Charles Bougis (1618) ; la maison noble et métairie de la Quinotelaie possédée par G. Martin de la Roullaie (1540) et Guy Martin, écuyer, sieur du Boutry (1652) ; le lieu et maison de la Rabinière possédés par Pierre (1608) et François Le Meilleur (1652) ; le château et domaine de la Vallée possédés par Jean de la Motte, écuyer, G. de la Motte (1618), Jean de la Motte (1632), Françoise Le Vayer, sa veuve (1642), qui ont compris dans leur aveu la terre de la Roche, paroisse de Brusvily ; Françoise de la Motte, veuve de Paul Bedoyer, écuyer, seigneur de Kervillio, héritière de Math. de la Motte, dame de la Ferronnays (1703) ; Charles de la Bourdonnaye, chevalier, seigneur de la Marzellière (1776) ; les maisons et métairies de la Ville-Bouchard possédées par A. Babbé (1540) et P. Thomasse, son épouse, Julien Bouëxel, cousin germain de la dite Thomasse (1547), Pierre Bouëxel, écuyer, (1574), Jean Bouëxel, écuyer, (1604), P. Bouëxel, écuyer, (1638), Jean-Baptiste Bouëxel, (1682) ; et autres.

Juridiction de la Vallée Plumaudan

 

1712-1742

 

Scellés, inventaires, partages et ventes concernant les successions mobilières de maître François Aubry, sieur de la Noë, décédé au bourg de Plumaudan.  

 

1734-1779

 

Audience de la juridiction du Dily, Paumellin et les Gats tenus au bourg de Saint Juvat, par maître Bellebon, sénéchal. Mandement de mandement et notaire accordés à Barthélémy Auffray par dame Rosalie de la Bourdonnaye, veuve de Louis Juchault, seigneur du Dily. -Appropriement  accordé au sieur Regnault, acquéreur d'héritages situés au Bas-Dily. 

 

1743-1770

 

Vente de biens situés au bourg de Plumaudan, composant la succession  mobilière de maître Aubry, sieur de la Noë ; de deux pièces de terre situées aux environs du bourg de Saint-Maudé, provenant de la succession de Perrine Buchon. Privage et partage de la succession immobilière du sieur Thomas et Jacquemine Besre sa femme, aux paroisses de Plumaudan et Caulnes, etc... 

 

 

1764-1770

 

Scellés, inventaires, partages et ventes concernant les successions mobilières de Perrine Dubreil, veuve de Gilles Jacquet, de la paroisse de Plumaudan.

 

1780 -1789

 

Audiences tenues au bourg de Plumaudan par maître Guy Sevestre, sénéchal. -Mandement de notaire et procureur accordé à maître Biffard par Marie de Marnière, dame de la Vallée-Plumaudan. Emancipation de François Launay. Vente de la succession de Mathurin Tanguy, située au village de la Touche en Plumaudan. Enquête pour rechercher la propriété d'héritage situés au village de Lisson en Brusvily, et réclamés par Joseph Poncel, etc.

Dominique Biffart, fut notaire de Plumaudan de 1782 à 1834, il devint ensuite greffier de la justice de paix à Plumaudan sur la liste des notables départementaux en l'an IX. Un autre membre cde cette famille, Mathurin Biffart reçu vers 1750 procureur et notaire de la juridiction de Langevinais, procureur de Saint-Jacut au membre de Plumaudan en 1760.

Quelques notes sur le passé de Plumaudan

La paroisse de Plumaudan était située à 6 lieues au Sud-Sud-Ouest de Saint-Malo, son évêché ; à 9 lieues de Rennes, et à 2 lieues de Dinan, sa subdélégation et son ressort. Cette paroisse relève du roi, et compte 900 communiants. La cure est à l'alternative. La maison seigneuriale de l'endroit est le château de la Vallée de Plumodan (voir La seigneurie de la Vallée à Plumaudan), qui appartenait, en 1400, à Olivier de la Motte, chevalier, seigneur de Plumodan ; en 1680, à Jean-Georges de la Motte, qui épousa Françoise de Becdelièvre. Cette terre a haute, moyenne et basse-justice, et appartient à Mme de Mamière. Les autres maisons nobles qui existaient en 1400 sont : La Roche, possédée par Jean de Partenai (voir Seigneurie de La Roche-des-Vaux à Brusvily) ; la Haterie, à Mahé de la Vallée ; la Pignonnaye, à Guillaume de la Vallée ; le Lecs, à Jean Recoursé; le Quilly, à Raoul de la Moussaye ; la Gaudeysier, à Eudes de la Moussaye; les Touches, à Jean le Bourichon; le Péern, à Raoul de Trehiou; la Goussaye, le Temple, là Martinaye, les Epinayes, la Touche et Queneleuc.  

Quelques notes sur le passé de Plumaudan
Quelques notes sur le passé de Plumaudan

Sous la Révolution, Plumaudan devint canton du département des Côtes du Nord. Le citoyen Faisant commissaire du directoire près de la municipalité, lorsqu'il fut nommé, en mars 1798 député des Côtes du Nord au conseil des cinq-cents.

 

Belleville était avant la Révolution était doyen recteur de Plumaudan, ce depuis 1787, en septembre 1792 il s'exila en Angleterre afin d'y exercer le métier de cordonnier. Il revint après les troubles à Plumaudan et y mourut recteur, en 1815. M. Le Bigot, son curé quitta aussi la commune au cours de la Révolution, mais n'y revint jamais. Les registres mentionnent aussi en 1791 la présence d'un M. Allix, prêtre. Toutefois, après le départ du recteur et de son curé, c'est le citoyen Jacques-René Ferté qui devint curé constitutionnel du lieu pour quelques mois, avant d'être appelé à Caulnes. L'église servait alors d'entrepôt pour le salpêtre. Un prêtre, M. Louis Plesse de Saint-Mirel fut pris par les bleus à Plumaudan. Il était caché à la Ville-Bouchard, lorsque les soldats républicains y entrèrent pour perquisitionner et quittèrent le lieu sans rien trouver. C'est un important rassemblement de femmes qui s'était fait autour de la maison qui persuada les troupes de retourner et d'y trouver le desservant caché derrière une armoire. Conduit à Dinan, pour y être jugé, ce prêtre fut relâché sur l'attestation des habitants de cette paroisse.

 

Quelques faits divers :

 

18 fructidor an IV. Meurtre de Marie Bouteiller à Plumaudan (Le Sénéchal, cordonnier ; acquitté : an IV-an V)

 

15 pluviôse an VII. Vol à, Tréfumel (Faux et Salavert, chaudronniers à Guenroc et à Plumaudan

 

21 ventôse an III. Recel d'une affiche de vente de biens nationaux à Plumaudan (Auffray, ex-administrateur du district de Dinan)

 

Procès-verbaux des assemblées primaires cantonales pour la nomination des juges de paix, de leurs assesseurs et de leurs greffiers (Dinan intra-muros et extra-muros, décembre 1792, Evran, Plancoët, idem, Pleudihen, mars, décembre 1792, Ploubalay, juillet 1791, décembre 1792, Plouër, décembre 1792, Plumaudan, Saint Méloir, Tréfumel, idem

 

Quelques notes sur le passé de Plumaudan

Description de Plumaudan, au XIXe siècle :

 

Limitée au Nord par Brusvily ; à l'Est par Saint-Juvat ; Saint-Maden ; au Sud par Guenroc, Caulnes ; à l'Ouest par Yvignac. Prlncipaux villages : le Bignon, la Rolandière, la Renaudais, la Ville-Alon, la Chèze, Percoul, Miret, le Menil, la Touche, le Bas Dily, la Vallée, la Louvlère, la Montagne, la Poissonnais, les Touches, Quéhébec. le Plessy. Superficie totale 1884 hectares dont les principaux diverses sont : terres labourables : 1272 ; prés et patures 176 ; bois 42 ; verge et jardins 28 ; landes et incultes 274 ; superficie des propriétés bâties 10 ; contenu non imposable 78. Divers 464 ; moulin de la Vallée. L'agriculture est peu avancée dans cette commune, où l'on suit encore le système des jachères ; cependant les terres y sont fertiles et produisent de très-bon froment : aussi Plumaudan en verse-t-il beaucoup sur le marché de Dinan. Deux foires se tiennent chaque année dans ce bourg, l'une a lieu le 14 septembre et l'autre le 3 novembre. Ou n'y fait d'autre commerce que celui des bestiaux. Une coutume particulière a cette localité est la suivante : Lorsqu'une jeune femme vient pour la première fois au domicile de son mari, on lui présente sur le seuil de la porte un pain et une motte de beurre, qu'elle distribue aux jeunes gens de son escorte. Ceux-ci en mangent avec empressement, parce que c'est pour eux un gage qu'ils seront mariés dans l'année. La commune de PIumaudan est traversée dans sa partie est par le chemin de Saint Jouan a Dinan, qui se dirige du sud sud-ouest au nord-nord est. Géologie :schiste talqueux ; granite exploité près du château de la Vallée. 

Quelques notes sur le passé de Plumaudan

Une Nouvelle église.

 

L'édifice nous est ainsi décrit par M. René Couffon : en forme de croix latine, édifié sur les plans de M. Bezier La Fosse, architecte de Saint-Servan. La première pierre fut bénite en mai 1846 et tous les travaux terminés sauf la tour en septembre 1847. La première messe fut célébrée le jour de Noël 1847. Mobilier: Sainte Vierge en pierre du XIIIe siècle, grossièrement taillée. Deux statues contemporaines de sainte Agathe et de saint Antoine, retrouvées en même temps, lors de la construction de la nouvelle église, furent acquises par le musée de Dinan. Statues anciennes de saint Maudan ; et, parmi les statues modernes, celle du bienheureux Alain de la Roche.

Partager cet article
Repost0
14 mars 2021 7 14 /03 /mars /2021 20:19
Les rapports entre Pierre de Dreux et le clergé breton et avec les hauts représentants de l'aristocratie bretonne.

Pierre de Dreux duc de Bretagne était connu sous le nom de Pierre Mauclerc, surnom qui lui fut attribué en raison de ses mauvais rapports avec le clergé breton. Voici ce qu'écrivait à son sujet Jean-Nicolas Jäger

 

 

« La conduite de Pierre de Dreux envers les Églises de Bretagne eut quelque chose encore de plus odieux. Le clergé de cette province fut exposé, sous le gouvernement de ce mauvais prince, à des pillages et à des vexations si criantes, qu'on les comparait, à certaines extrémités près, aux anciennes persécutions du christianisme naissant. L'état ecclésiastique avait cependant été la première destination de Pierre de Dreux : il avait fait longues études à Paris, son esprit ne manquait ni de subtilité ni de culture; mais sa méchanceté naturelle s'emparant de tous ces avantages, il n'en était que plus noir dans ses desseins et plus à craindre lorsqu'il voulait nuire. De là, tant d'embarras secrets et de peines cachées que ses chicanes et ses querelles sur le temporel sus citèrent aux évêques. Mais il n'agissait pas toujours dans l'ombre . Quand il avait la force en main, il les attaquait ou vertement et lançait contre eux ses officiers en persécuteur déclaré. Les maux dont ce détestable gouvernement accabla la Bretagne durèrent près d'un demi-siècle, puisqu'on les voit commencer en 1217 pour ne cesser que vers l'an 1270 »

 

 

Madame C. Barbier nous apporte une réponse sans doute plus proche de la réalité sur les difficiles rapports entre ce duc de Bretagne et l'ensemble du clergé breton :

« Les autres membres du clergé imitaient trop souvent leurs chefs. Sur presque tous les points de la province, ils exerçaient le tierçage ou jugement des morts, droit qui consistait à s'emparer du tiers des meubles existant dans un ménage au décès de l'un des époux ; et le past nuptial, taxe exorbitante exigée de ceux qui se présentaient aux autels pour faire bénir leur union. Mauclerc entreprit de réformer tous ces abus. Mais, encore une fois, pourquoi le fit-il avec violence ? Pourquoi répondit-il à de simples plaintes par la confiscation des biens des évêques, la révocation des donations qui leur avaient été faites, l'abolition de leurs privilèges consacrés depuis des siècles ? Plusieurs fois excommunié, Pierre ne s'arrêta pas dans ses fureurs ; il alla jusqu'à chasser les clercs de ses villes, jusqu'à investir les lieux d'asile pour y saisir ses victimes, jusqu'à murer les portes des églises pour forcer ceux qu'il poursuivait à prendre la fuite ou à mourir de faim. Le duché fut mis en interdit. Les temples du Seigneur furent fermés, le service divin interrompus, tous les sacrements refusés, à l'exception du baptême, les alliés du duc absous de leurs promesses, ses sujets déliés de leurs serments. Et cependant Mauclerc ne céda pas ! »

Du reste Pierre de Dreux ne s'en pris pas qu'au clergé, il remit aussi en place les principaux représentants de l'aristocratie bretonne, madame C. Barbier  de poursuivre :

 

« Si Mauclerc, en montant sur le trône ducal, avait été frappé des priviléges abusifs du clergé, il ne l'avait pas été moins de ceux des grands, et il s'était promis d'abolir le plus prompte ment possible les droits de bris, de sauvetage, de délivrance, de brefs de conduite aux navigateurs et de bail ou de tutelle. Ce dernier droit surtout, les seigneurs l'exerçaient d'une manière odieuse : s'emparant de la garde des enfants mineurs et en même temps de tous les biens des parents défunts, dont ils devaient jouir jusqu'à ce que les orphelins eussent atteint leur majorité, ils laissaient languir les héritiers dans la misère, négligeaient leurs intérêts et ne pensaient qu'à s'enrichir à leurs dépens ».

 

Conclusion ce souverain a simplement mis un terme à d'abusives traditions dont les plus humbles de ses sujets étaient victimes. 

Partager cet article
Repost0
14 mars 2021 7 14 /03 /mars /2021 06:23
Pierrot et Beaumont deux figures des troupes royalistes au moment de la Révolution.

A gauche Pierre-Maurice Robinault de Saint Régent, à droite Joseph Picot de Limoëlan.

Pierre-Maurice Robinault de Saint Régent naquit le 30 septembre 1766 de l'union de Jacques-Pierre Robinault de St-Régent et de sa troisième épouse Jeanne-Bonaventure de La Chenaye, dame des Timbreuc, il fut porté sur les fonts baptismaux le lendemain en l'église Saint-Jean-Baptiste de Lanrelas et passa son enfance au manoir familial de Saint-Régent en Lanrelas, ainsi qu'à la maison maternelle de la Mulotière à Mohon. Celui qui allait devenir le lieutenant de Cadoudal, était issu d'une famille de petite noblesse établie aux confins des paroisses Lanrelas et Trémorel. Mais dès sa naissance pour ainsi dire, il fut élevé au métier des armes : en effet, il avait été élève de l'école militaire avec Jean-François Le Nepvou de Carfort, une autre grande figure de la Chouannerie. Peu de temps avant la Révolution, il entra dans l'artillerie de marine, puis lorsque l'insurrection éclata à travers le royaume, il émigra en Angleterre, mais revint, organisa des bandes et passa à l'offensive dès juillet 1795. Il était à la tête d'une division comprenant trois ou quatre cents hommes essentiellement basée sur le département du Morbihan, et qui œuvrait autour de la forêt de Lanouée. Décrit comme un homme de petite taille à l'air chétif, au long nef et aux yeux bleus, il est désigné Pierrot, Sollier, Soyer, Pierre Martin ou Saint-Réjant. Arrêté en 1794, alors qu'on le dirigeait vers les prisons de Rennes, il s'évada en assassinant un des gendarmes qui l'accompagnait, peu après, alors qu'il était déguisé en femme, il fut incarcéré dans les geôles de Loudéac, et parvint à s'en échapper en défonçant le toit. C'est dans les mêmes moments qu'il fut inquiété dans le district d'Avranches en compagnie de son compatriote Beaumont alias Limoëlan, et un temps incarcéré.

 

Joseph-Pierre Picot de Limoëlan et sa sœur jumelle Renée naquirent le 4 novembre 1768 de l'union de Michel-Alain Picot de Limoëlan et de dame Renée-Jeanne Roche de Fermoy, et furent baptisés en l'église Saint-Nicolas de Nantes -leur famille maternelle d'origine irlandaise ayant acquis le domaine du Plessix en la paroisse de Pont-Saint-Martin, au diocèse de Nantes. Comme leurs frères et sœurs ils passèrent leur jeunesse tantôt à Nantes, à Rennes ou Limoëlan. Joseph Picot de Limoëlan était issu d'une famille aisée, ses aïeux avaient fait fortune comme armateurs. Voici sa description : « d'une taille de cinq pieds, deux à trois pouces -1,60 m, cheveux blonds, sourcils châtains, à la Titus, nez long, arqué au milieu, un peu aquilin, assez bien fait, peau blanche, figure effilée.. ». Étudiant, il avait eut pour compagnon de chambrée au collège de Rennes, un certain René de Chateaubriand. Tout comme son père, il adhéra à l'Association bretonne, cette structure contre révolutionnaire mise en place en 1791 par Armand Tuffin de la Rouërie. Au sein des réseaux de résistance, ses identités d'emprunt étaient variées : Beaumont, Durand, Tape-dur, Pourleroy, Tape-à-mort.

 

Saint Régent et Limoëlan, deux hommes connaissant le vieux terroir de Broons, devinrent des figures incontournables de cette résistance aux idées révolutionnaires qui allait prendre le nom de Chouannerie, du fait des cris du chat-huant, qui servait de ralliement entre les troupes royalistes. Saint-Régent était convivial, d'un esprit cultivé, sa bravoure, son courage et sa force le faisait chérir de tous ses compagnons d'arme, Limoëlan était pour sa part décrit comme froid, hautain, silencieux, mais aussi élégant, distingué et singulièrement myope. D'autres le décrive calme et doux. Ces deux gentilshommes auront mené dès leur jeunesse une vie aventureuse, connu des nuits sans repos, des hivers sans abri, proscris, traqués, mis hors la loi.

 

 

Quelques faits d'armes.

 

Dès le mois d'avril 1794, le Bois de Grénégan à Plumaugat et celui de Penguily à Lanrelas, mais aussi les forêts de la Hardouinais en Saint-Launeuc et celle de la Hunaudaye en Plédéliac, hébergeaient beaucoup de Chouans : près de deux cents pour le seul bois de Penguily, selon les dires de Charles Duval officier public de Plumaugat. Les troupes républicaines avaient sans doute provoqué la population locale en se livrant à des exactions. Le bataillon sous les ordres du Commandant Charles d'Astier débarqua à la mi-mai 1794 dans le Bourg de Plumaugat, et se livra à du vandalisme sur les objets de culte, symbolisant pour eux le fanatisme. A travers la campagne, une quinzaine de croix furent détruites  et dans l'église, les objets cultuels furent pareillement jetés à terre. En lisant les actes du registre d'état civil plumaugatais, on découvre quelques notes surprenantes, le 18 floréal an II, Gabriel Thomas, procureur du juge de Paix du District de Broons assisté du citoyen « Gui » Leclerc se rendant au Bois de Penguilly y découvrit le cadavre d'un homme ainsi décrit : 

 

« cadavre masculin, gisant par terre, à plat ventre, ayant les bras pliés sous la tête, la tête ensanglantée, de taille d'environ cinq pieds, âgé d'environ quarante cinquante ans, ayant sourcils noirs, cheveux noirs, plats et courts, figure allongée et pleine, front haut, nez gros & long, bouche grosse, menton al(l)ongé, barbe noire, fraiche et pleine, vêtu d"une veste de pluche rouge»

 

A n'en pas douter, la victime, un certain Mathurin Rissel, fermier de la Métairie de Grénégan avait été assassiné de deux balles dans la tête et d'un coup de sabre dans la nuque selon le rapport du citoyen Bajou, officier de santé de Meen le Libre, nom donné alors à la ville de Saint-Méen-le-Grand. L'individu fut massacré par des troupes royalistes.

 

Au cours du printemps de l'année 1795, les hommes de Pierrot de Saint Régent assassinèrent à Merdrignac un couple favorable aux idées nouvelles. Ledit Pierrot avait aussi des intelligences à Ploërmel, il osa avec ses trente ou quarante hommes entrer dans la ville de Loudéac et s'empara des fonds du receveur des finances. Un autre jour, il avait besoin d’aller à Rennes. Ayant rencontré deux charbonniers dans la forêt de la Hunaudaye, il emprunta leurs chevaux et se revêtit de leurs habits. Plus loin, deux gendarmes se trouvèrent sur son chemin.

 

-« Brave homme, lui demandèrent-ils, d’où viens-tu »

 

Le faux charbonnier, prenant à merveille les allures et le langage de son rôle, indiqua l’endroit d’où il venait.

 

-« Tu dois connaître Saint-Régeant ? » reprirent les gendarmes.

 

-« Oh ! dam, oui »

 

-« Comment est-il  ? » 

 

-« Un bel homme comme moi ! » répondit Saint-Régent, qui était de petite taille. Les gendarmes rirent, et leur interlocuteur poursuivit sa route, il entra dans Rennes, y passa le temps dont il avait besoin et regagna son canton.

 

Quant à Joseph Picot de Limoëlan il parvint à lever une troupe de quatre à cinq cents hommes et le 1er juin 1795, ils occupèrent le château de la Perchais situé entre Caulnes et Guitté. Nicolas-Victor Picot de Limoëlan, frère du belligérant, assista ce dernier ; il était connu sous son nom de guerre : Tape-à-Mort comme son frère Joseph, ledit Nicolas-Victor devait périr lors de l'expédition de Quiberon en juillet 1795. Ces troupes royalistes furent surprises dès le lendemain, par l'arrivée de soldats républicains alors basés à Saint-Jouan-de-l'Isle. Sous le commandement du général Michel Ney, ceux-ci se déployèrent et un combat acharné eut lieu : une trentaine de Chouans furent tués après avoir été pris en tenaille. L'affaire ne dura pas plus d'une demie-heure. Les Chouans venaient de Médréac, Guitté, Guenroc, Saint-Maden. Plusieurs d'entre eux restèrent sur le champ de bataille. On pouvait suivre les autres à travers les traces de sang. Ils s'en allèrent mourir dans leur village : un au Hirel, un autre qui était leur chef, au Lanmel.

 

« aujourd'hui seize prairial troisième année Républicaine par devant moy Jacques Jagu, procureur de la commune de Guitté département des Côtes-du-Nord, district de Dinan est comparu en la maison commune de Dinan la citoienne Anne Richard âgée de trente deux ans et demeurant du Tertre en cette commune qui m'a déclaré qu'il avoit été massacré hier au proche de la Perchais en cette commune,(çs)avoir Jan Regnault âgé de vingt sept ans, fils de feu Jan Regnault et Helainne Ecolan, ses père et mère époux de la ditte Anne Richard, a eté inhumé en le cimetière de cette commune aujourd'hui.... ».

 

D'autres victimes sont également mentionnées dans ce registre : Charles Tual, 21 ans ; Jan Regnault, 27 ans ; Pierre Tual, 36 ans.

 

Ces événements conjugués aux meurtres commis sur des patriotes, tant sur les hauteurs du Mené, qu'aux environs de Corseul, provoquèrent de graves inquiétudes chez les autorités du district de Broons qui demandèrent aide à celui de Dinan, et les troubles allaient se multiplier. L'an III de la République fut une année particulièrement mouvementée aux environs de Broons : les troupes royalistes brûlèrent les archives de Lanrelas et en cette même commune, dans la boulangerie du village du Rohan, ils tuèrent Gabriel Mauny, le curé constitutionnel. Les divisions Chouannes de Meen le Libre alias Saint-Méen sous le commandement de Saint-Régent, l'état-major de Dinan sous les ordres de Pontbriant et celui de Bécherel qui faisait partie de l'agencement de Joseph de Boulainvilliers ; toutes ces sections devinrent maîtresses des lieux. Elles venaient d'infliger une défaite sanglante aux troupes républicaines à la lisière du bois d'Yvignac ce 8 juillet 1795, du reste le château d'Yvignac fut pris par Limoëlan et ses troupes, ce sont les dragons basés à Lamballe qui les en délogèrent. Le foyer de la famille Robert du village de Couaclée en cette localité d'Yvignac était réputé pour héberger des Chouans. Quelques jours plus tard, le 29 juillet 1795 à Sévignac, on signalait une incursion royaliste dans le bourg, conduite par le même Limoëlan -un calvaire implanté au lieu dit Villaussant commémore l'événement, pareille cavalcade se produisit le 6 août 1795 à Mégrit avec l'incursion des troupes du dénommé Rodolphe alias Malo Colas de La Baronnais. Lanrelas fut le théâtre d'une nouvelle visite des hommes de Saint-Régent le 29 septembre 1795 :

 

« « Aujourd’hui premier vendemiaire l’an cinq de la république française, environ les quatre heures du soir, par devant moi, Jean Juhel, officier public de la commune de Lanrelas, canton de Plumaugat, département des Côtes du Nord, élu le sept janvier mille sept cent quatre-vingt-treize, vieux style, pour refaire les actes destinés à constater les naissances, les mariages et les décès, est comparu dans la chambre commune, Ollivier Boivaint, cultivateur âgé d’environ vingt-six ans, demeurant au village de la Houinelais, domicilié dans ladite commune. Lequel, assisté de Pierre Thominiaux et de Julien Galland, tous deux cultivateurs, le premier âgé d’environ dix-sept ans demeurant audit village de la Houinelais et le second âgé d’environ vingt-six ans demeurant au village de la Guenay, a déclaré à moi, officier public que Yves Leray âgé d’environ trente ans fils de feu Jean Leray & de défunte Perrine Rouxel, fut pris à la Noé du Kerpont le 5 Août 1796, vieux style, par trois personnes armées dont l’un se nomme Grand Blanc, l’autre Le Limousin et l’autre Leray se disant tous trois de la division de Pierrot chef de chouans, et de là conduit chez François Leray son oncle, et de là pris et conduit dans le bois de Penguilly dans ladite commune de Lanrelas, ont après lui avoir fait plusieurs questions, ils l’ont tué. D’après cette déclaration que les dits Ollivier Boivaint, Pierre Thominiaux et Julien Galland auront certifiée véritable, je rédige le présent acte que lesdits Ollivier Boivaint et Pierre Thominiaux ont signé avec moi et ledit Julien Galland qui a déclaré ne savoir signer. Fait en la chambre commune de Lanrelas, le susdit jour et devant six mots en interligne approuvés ». Signatures : Ollivier Boivaint, Pierre Thominiaux & Jean Juhel.

 

Les troupes royalistes continuèrent de semer le trouble l'année suivante, le 14 brumaire de l'an IV -5 novembre 1795, il y eut l'assassinat du juge de paix de Plénée-Jugon : un certain François Pringault, mais aussi son greffier, un dénommé Boisnard, ainsi qu'un ouvrier nommé Calvel. En 1800 et 1801 les troupes du royaliste Félix du Jardin firent de nouveau irruption à Lanrelas.

 

 

Quelques faits autour de Broons.

 

Le 12 Thermidor an III de la république, les administrateurs du district de Broons écrivaient :


 

 «  Nous nous empressons de vous transmettre un fait qui honore le patriote qui l'a exécuté. Le 9 thermidor présente année, le citoyen Guillaume, officier de santé, domicilié à Broons, était allé pour porter des secours à l'humanité souffrante dans la commune d'Eréac, éloignée de 2 lieues d'ici, faisant chemin pour retourner chez lui, vers les 10 heures du soir, le nommé Jean Guilloux demeurant en cette susdite commune avec lequel il conférait, quant il aperçut six hommes à lui inconnus, vêtus les uns de vestes blanches, les autres d'habits..qui mangeaient et buvaient. Il éprouva d'abord quelque inquiétude et cherchant à se convaincre si s'étaient des déserteurs ou des chouans, dans les greffes desquels il se croyait d'abord tombé mais armé par son patriotisme et muni d'un fusil à 2 coups. Il leur demanda d'abord  avec fermeté qui ils étaient, d'où ils venaient et où ils allaient. Ils lui répondirent qu'ils étaient sortis de Brest et qu'ils allaient en Mayenne.  D'après cet aveu, le brave patriote leur dit d'un ton ferme :


 

- « Vous êtes des déserteurs, j'en suis sûr. Je savais que vous étiez ici et je viens vous prendre et vous enjoins au nom de la loi de me suivre sans résistance, sans quoi je vais faire tomber sur vous deux colonnes de militaires qui sont près d'ici et que j'accompagne en qualité de commissaire civil. Les coupables lui ayant répondu qu'en effet ils étaient déserteurs du 2ème bataillon au III régiment et que puisqu'ils étaient pris, ils allaient allé de suite avec lui, d'après ces réponses, il somma Jean Guillou de se mettre à leur tête et de leur montrer le chemin de Broons tandis qu'il restait derrière eux pour les surveiller. Aussitôt Guilloux se mit en devoir d'obéir. Alors il rangea les six déserteurs deux à deux en leur défendant de causer, ce qu'ayant tous religieusement observé; ils arrivèrent au lieu du district sans qu'un seul d'entre eux ait tenté de s'échapper ».


 

- « Nous avons cru C.R. qu'un trait de ce genre devait être connu dans la République, afin de ranimer le courage, puisque il démontre qu'un Républicain ferme saura toujours en imposer aux criminels. Après avoir maltraité ce jeune homme qui était arrivé chez lui le soir même pour y prendre son linge à son usage; ils le forcèrent de les conduire chez le citoyen Marc Oger, cultivateur en Sévignac et acquéreur de la métairie nationale du Mézeray; là ils maltraitèrent ce vieillard et  lui volèrent de l'argent une infinité de hardes, linges et étoffes, et ils ordonnèrent d'entretenir d'autres prêts à leur donner ».


 

« La même nuit, ils furent chez Jean Ruellan au Plessix Gautron, aussi acquéreur de la métairie de ce nom, où après avoir pillé tous ses effets ils lui lièrent ses mains derrière le dos et lui firent promettre de luy compter l'argent de quatre chevaux dès qu'il les aurait vendu. Idem chez Jean Priou, acquéreur du moulin du Plessix où il demeure. Ils ont tout emporté, argent et meubles. Idem chez Jean Lécuyer, acquéreur de la métairie du Chauchix, où ils ont pris argent, et meubles et dans la même nuit, ils se sont rendus chez Jean Davy, acquéreur de la métairie du Manoir, où ils ont pris, souliers, linges et autres effets, ce dernier était absent, ils ont forcés son épouse d'aller emprunter trente six livres pour leur donner. Idem chez Jacques Davy, où ils n'ont rien laissé jusqu'aux volailles. Idem chez le citoyen Lohier, à qui ils ont bu beaucoup d'eau de vie sans payer. Ces brigands ont vexés ces honnêtes cultivateurs, pères de familles, ils étaient tous très bien armés, et tant de la division  du trop fameux Legris Duval.  Certifié d'après la déclaration qui m'a été faite. » Signé : Huet commissaire du gouvernement.

 

Merci aux Archives départementales des Côtes d'Armor

 

L'attentat de la Rue Saint-Nicaise.

 

Avec l'affaire de la Mirlitantouille à Plémy on pensait avoir atteint l'apothéose, car cette embuscade tendue par les Royalistes aux Républicains fut particulièrement sanglante ce 17 juin 1798, pourtant, une autre attaque allait devenir affaire d'état, et parmi les tueurs dépêchés pour commettre l'attentat : Saint-Régent et Limoëlan. Le projet préparé par Cadoudal avait pour objectif d'éliminer le Premier Consul Bonaparte, toutefois les opinions divergent sur ce point, il semblerait selon les rapports que les agents de Georges Cadoudal soient arrivés à Paris sans projet déterminé et qu'apprenant la nouvelle, celui-ci serait entré en colère d'une telle initiative.

 

Voici un rapport sur la préparation de cet attentat :

 

« Le vingt-six, ou le vingt-sept frimaire dernier, François Jean, dit Carbon, acheta, des fonds et de l'ordre de Limoëlan, un cheval et une charrette au citoyen Lambel, marchand grainier, demeurant à Paris, rue Meslée. Deux ou trois jours après, il conduisit ce cheval et cette charrette rue de Paradis, numéro vingt-trois, dans une remise qu'il avait louée pour les recevoir. Limoëlan se rendit plusieurs fois dans cette remise, et lui-même et Carbon firent en secret toutes les dispositions que leur Infâme projet nécessitait. Le premier nivose, Carbon se rendit chez le citoyen Baroux, tonnelier, rue de l'Echiquier, numéro vingt deux, pour faire mettre quatre cercles de fer, pour, dit il, y renfermer de la cassonade. Le citoyen Louviau garçon de ce tonnelier, fit cet ouvrage, dont le prix fut payé pour Carbon. Tout étant pour ainsi dire préparé le trois nivôse. Tout étant pour ainsi dire préparé le trois nivôse, vers les quatre heures du soir, Carbon se trouva à ladite remise, rendez-vous indiqué la veille par Limoëlan. Celui-ci arriva presque au même instant Carbon mit le cheval à la charrette., et lui et Limoëlan, vêtus de bIouses bleues de charretier, la conduisirent à la porte Saint-Denis, où deux hommes, dont on n'a pu savoir es noms, prirent, par l'ordre de Limoëlan, le tonneau cerclé en fer qui était sur la charette, l'emportèrent en s'avançant dans la rue Saint-Denis, et revinrent ensemble très-peu de temps après, accompagnés de Saint-Réjant, égarement vêtu de blouse bleue de charretier, menant sur une charrette à bras le même tonneau mais qui parut extrêmement plus pesant, et le replacèrent sur la première charrette que Carbon avait fait garder dans cet intervalle. Les deux hommes inconnus se retirèrent, et Limoëlan, Saint-Réjant et Carbon conduisirent la charrette jusqu'au bout de la rue Neuve-Saint-Eustache. Chemin faisant Limoëlan fit ramasser les grès et pierres qu'il apercevait dans la rue, pour mettre sur ladite charrette.. Arrivés près la rue Montmartre, Limoëlan renvoya Carbon, continua la route avec Saint-Réjant, en dirigeant la charrette vers la place des Victoires. Ce sont les débris de cette même charrette, le cheval qui était attelé, et son harnais, qui furent trouvés à l'endroit de l'explosion, être connus pour avoir transporté la machine infernale... ».

 

Ce 24 décembre 1800 sachant que le cortège consulaire devait se rendre à l'opéra en empruntant la rue Saint-Nicaise, les terroristes aidés d'un dénommé Carbon firent l'acquisition d'un cheval, d'une charrette chargée de barils remplis de poudre et de ferraille, le tout dissimulé sous du trèfle. L'attelage devait obstruer la rue Saint-Nicaise, mais les premiers véhicules constituant le convoi parvinrent à contourner l'obstacle et à déjouer le sinistre projet. L'explosion épargna Bonaparte et son épouse, mais on déplora quatre victimes et treize blessés graves et beaucoup de dégâts. Très vite la police de Joseph Fouché arrêta deux des auteurs de l'attentat : Saint Régent et Carbon. Limoëlan bénéficiant d'un réseau d'amis influents, parvint à se cacher quelques temps à Paris avant de regagner la Bretagne. Là-bas, à Sévignac, il disposait d'une cachette aménagée dans le salon du château de Limoëlan, c'est là qu'il se dissimulait lors de la descente des autorités du District de Broons. Puis, quelques mois plus tard, incognito, il embarquait à bord du Richmond qui mouillait dans le port de Saint Malo. Marie-Thérèse Picot de Limoëlan, la sœur du fugitif, Jean-Baptiste de Chappedelaine son beau-frère, se rendaient en Amérique pour y recueillir un héritage providentiel. Ils étaient accompagnés de deux de leurs domestiques : Victorine Aubin, une jeune personne de Sévignac âgée de 19 ans et Pierre-Jacques Renier, l'homme de confiance du couple âgé de 35 ans. En réalité sous cette dernière identité se cachait l’homme de la machine infernale, Joseph Picot de Limoëlan. Le hors-la-loi échappa ainsi à la justice de Fouché, et gagna le Nouveau Monde où un destin inédit l'attendait. Il vécut un temps de son talent de peintre et réalisa des miniatures, puis il entra dans les ordres et renonça ainsi à fonder foyer, cherchant sans doute à expier les crimes commis sous la Chouannerie. Il devint aumônier pour le Couvent de la Visitation à Georgetown, un quartier de Washington. Nommé directeur de ce couvent il y fit construire à ses frais un pensionnat pour l’éducation de jeunes personnes, une chapelle dédiée au Sacré-Cœur, tout en contribuant à un externat gratuit pour les enfants pauvres. Il s'éteignit le 29 septembre 1826 et repose depuis dans la crypte de la chapelle. Dans son testament, il demanda à ses sœurs de détruire ses cahiers personnels.  

 

Voici le portrait des deux accusés, dressé par le tribunal :

 

François Jean, dit Carbon, dit le Petit-François, dit Constant, âgé de quarante-cinq ans, ancien marin, ayant été employé parmi les Chouans, aujourd'hui sans état, natif de Paris, y demeurant rue Saint-Martin, numéro trois cent dix. Signalement : Taille d'un mètre soixante centimètres cheveux et sourcils châtains, front haut, yeux gris, nez et bouche ordinaire, menton fourchu, et visage ovale

 

Pierre Robinault Saint-Réjant, dit Pierrot, dit Pierre Martin, dit Soyer ou Sollier, âgé de trente trois ans, natif de Laurela, département des Côtes du Nord, ancien officier de marine, chef de division de l'armée de Georges, actuellement sans état et sans domicile connu, ayant demeuré à Paris, rue des Prouvantes, numéro cinq cent soixante-quatorze, et rue d'Aguesseau, numéro quinze cent trente-six. Signalement Taille d'un mètre soixante centimètres cheveux et sourcils châtains, front haut, yeux bleus, nez pointu, bouche moyenne, menton pointu et visage affilé.

 

 

Le procès et la condamnation à mort.

 

Le Procès instruit par le Tribunal criminel du département de la Seine, contre les nommés Saint-Réjant, Carbon et autres prévenus de conspiration contre la personne du Premier Consul. Ces documents sont extraits de la base de données textuelles Frantext réalisée par l’Institut National de la Langue Française (InaLF). Les titres, donnés pour faciliter la lecture, sont de notre fait. La personne désignée par le prénom « Georges » est Cadoudal. Saint-Réjant a dit d’abord qu’il était venu à pied à Paris la veille de son arrestation, c’est-à-dire, le 7 pluviôse ; ensuite il a dit être venu par la voiture d’Évreux, il y a deux ou trois mois, pour chercher de l’ouvrage sur les quais et les ports, et pour passer des batelets. Il a dit d’abord qu’il ne connaissait pas Leguilloux et sa femme ; ensuite il a avoué les connaître et avoir logé chez eux ; il a dit n’avoir feint ne pas les connaître, que dans la crainte qu’ils ne fussent compromis. S’expliquant sur la journée du 3 nivôse, il a dit que ce jour-là il alla se promener il ne sait où , depuis six heures et demie du soir jusqu’à sept heures et demie ; qu’ il ne rentra pas plus malade qu’à l’ordinaire ; qu’il ne reçut personne. Il a dit ensuite qu’il rentra à huit heures et demie, fort incommodé de l’explosion ; que Limoelan, dit Beaumont, vint le voir, et lui procura un médecin et un confesseur ; qu’ il fut saigné, et dit à Limoelan et à Collin que s’étant trouvé rue de Malte lors de l’explosion, des tuiles lui tombèrent sur le corps ;; qu’il se trouva dans cette rue en allant au théâtre français. Il a dit qu’il ne s’est jamais fait conduire en cabriolet rue Saint-Nicaise ; il convint ensuite s’être fait conduire à la maison Longueville, place du Carrousel, pour savoir si un nommé Bernard n’y demeurait pas. Il a dit qu’il n’avait eu dans sa chambre, chez la veuve Jourdan, ni poudre, ni blouse ; il avoue ensuite avoir eu de la poudre très fine pour la chasse, et une blouse dans laquelle Joyau et Saint-Hilaire enveloppèrent ses effets qu’ils portèrent chez lui. Il annonce que ces deux individus lui dirent avoir acheté cette blouse pour le carnaval. Il convient que Limoelan dîna avec lui le 3 nivôse, et ajoute que lui Saint-Réjant est sorti seul pour aller au théâtre de la rue de Thionville ; qu’ayant appris dans un café, au coin de cette rue , qu’on donnait une pièce nouvelle au théâtre français, il retourna sur ses pas pour y aller, en prenant par la rue de Malte. Il méconnaît la lettre d’écriture contrefaite, et le billet trouvé dans sa chambre, et dit que le défaut de papiers en règle avait été cause de son déguisement, et de son silence sur les personnes qui l’avaient logé ; au reste, il a prétendu n’avoir eu aucune part à l’explosion du 3 nivôse.

 

Reconnus coupables les citoyens Saint-Régent et Carbon furent condamnés à mort et guillotinés à Paris le 20 avril 1801. Saint-Régent était ainsi dépeint par M. de Kérigant comme quelqu'un d'un caractère très doux, comme très intelligent, très bien élevé, et l'un des ennemis les plus acharnés de la Révolution. Très instruit dans les choses de son métier, ce petit homme vaillant se montrait enjoué, porté sur la plaisanterie. Thérèse-Mélanie Orieulx sa belle-sœur, arrêtée le 8 ventôse à l'hôtel de Mayenne fut remise en liberté huit jours après l'exécution de Pierrot, pourtant elle avait également prit part aux chouanneries. Elle écrivit alors à Fouché afin d'implorer sa pitié pour une pauvre mère restée à Paris malade et sans ressources avec cinq enfants en bas âge et un sixième en attente. Le Ministre donna alors la permission à la dite Orieulx de quitter Paris et de regagner la Bretagne. Thérèse-Mélanie Orieulx née Ropert de Loyat avait épousé Ange-César-Bonaventure Orieulx de la Porte qui était né en 1754. Celui-ci était le frère utérin de Pierre-Maurice Robinault de Saint Régent, ils étaient fils de Jeanne-Bonaventure de La Chenaye.

 

 

Bio-bibliographie

 

-La Seconde Chouannerie Juin 1795-Juillet 1796, article publié dans la Société d’Émulation des Côtes-du-Nord en 1933

 

-Le Morbihan et la chouannerie morbihannaise sous le Consulat. Tome 4. M. Émile Sageret

 

-La Machine Infernale de la Rue Nicaise (nivôse an IX). M. Jean Lorédan.

 

-La Mirlitantouille. M. G. Le Notre.

 

-Mémoire sur épisode de la Révolution dans le Bas Maine. Mme Moullin de la Blanchère.

 

-Histoire du pays de Dinan de 1789 à 1815. l'Abbé Auguste Lemasson.

 

-Diocèse de Saint-Brieuc pendant la période révolutionnaire, tome I. l'Abbé Lemasson.

 

-Registres d'état civil de Plumaugat, Guitté et de Lanrelas.

 

-Georges Cadoudal et la chouannerie. Georges de Cadoudal

 

-Eléments d'Histoire et d'Archéologie, communes de l'arrondissement de Dinan

 

-La Chouannerie dans le département des Côtes-du-Nord durant le Directoire. M. J. Letaconnoux.

 

-La Chouannerie. M. Emmanuel Neveu.

 

-Georges Cadoudal Et La Chouannerie. Louis Georges de Cadoudal

 

-Archives départementales des Côtes d'Armor.(Lm 5,80).  

Partager cet article
Repost0